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POURQUOI LA GUERRE EST-ELLE LONGUE ?

par Rav David Giami, le 14/01/24

Notre génération a grandi avec des récits de guerres comme la Guerre des Six Jours. La guerre a commencé, nous avons combattu et porté un coup à l'ennemi - et avons capturé Jérusalem. Ce sont de belles histoires, et elles se sont réellement produites, mais dans la plupart des guerres, il faut beaucoup de patience. C'est ce dont nous avons besoin maintenant : de la patience.

La patience est un trait fort et puissant. Ce n'est pas de la faiblesse mais de la force et du courage. Lorsque Moïse est venu délivrer le peuple d’Israël d’Égypte, cela ne s’est pas produit d’un seul coup, mais il s’agissait d’un processus qui a duré une année entière. De plus, au cours de cette même année, il y a eu des phases de retour en arrière : l'esclavage a été alourdi et la situation est devenue plus difficile encore.

C'est ainsi que le Rav Moshe David Wali explique pourquoi Moïse avait quatre-vingts ans lorsqu'il est venu délivrer le peuple juif - parce que s'il avait été plus jeune, il n'aurait pas eu la patience ; il serait allé chez le Pharaon, lui aurait donné un bon coup et aurait rapidement délivré tout le peuple. Mais un homme âgé a de la patience, il comprend comment fonctionne le monde et sait que les choses profondes avancent lentement. Grâce à la patience de Moïse, il a pu extraire de toute l'impureté de l'Égypte des trésors de foi, à tel point qu’après toutes les plaies qu'il a reçues, Pharaon lui-même a proclamé : « Qui est comme toi dans le monde Éternel, qui est comme toi, glorifié dans la sainteté. »

 

Patience et foi

Lorsque le peuple d'Israël a voulu se presser, sans attendre que Moïse redescende du mont Sinaï, c'est le veau d'or qui en est finalement sorti. Là aussi, le Rav Moshe David Wali explique la nécessité de faire preuve de patience, comme il y est fait allusion dans les mots « Et le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne », le mot “tardait”, en hébreu ,בֹשֵׁשׁ  constitue les initiales deבן שמונים שנה  « à l'âge de quatre-vingts ans ». Le peuple ne voulait pas attendre Moïse, car avec lui tout marche trop lentement.

C'est ce que dit Rav Haïm de Volozhin dans une lettre à son petit-fils : si une personne peut obtenir des réussites par impatience et colère, elle pourra en obtenir bien plus en faisant preuve de patience.

Nous avons tous besoin de patience maintenant, en particulier ceux qui ne sont pas au combat mais qui gardent et qui attendent. Nous faisons tous partie de la campagne, nous avons besoin de tout le monde, y compris de ceux qui sont dans leurs foyers et qui de là-bas renforcent les combattants, nous devons donc être patients afin de garder une perspective bonne et juste des choses.

 

La raison interne

Nous ne savons pas combien de temps durera la guerre et, face à cette incertitude, il faut recourir à la foi et à la patience. Encore faut-il comprendre quel bénéfice pourrons-nous retirer de la guerre prolongée. Certains pensent que la guerre se prolonge du fait que l’ennemi est fort, qu’il possède des tunnels et de nombreux équipements. C’est vrai, mais ce n’est que la raison externe. Il y a une raison interne et plus authentique, pour laquelle les choses avancent lentement : simplement parce que nous en avons besoin !

Lors de la sortie d'Egypte, cela a pris un an, non pas pour Pharaon, mais pour nous - "afin que vous sachiez que je suis l'Éternel au milieu de la terre". Lorsque les choses se développent lentement, cela amène également en nous de nouvelles compréhensions et des perceptions originales. Nous ne comprenons pas les voies de Dieu, mais nous voyons dans quel état se trouvait la nation avant Sim'hat-Torah et dans quel état nous nous trouvons aujourd'hui. Petit à petit, nous rétablissons les relations entre nous et les reconstruisons. Aucun de nous ne veut revenir à la situation de clivage où se trouvait la nation, ni à l’état mental qui régnait avant Sim’hat-Torah.

Ainsi, la guerre inculque au peuple d’Israël la foi et l’unité, l’éveil et l’amour. De plus, il existe des processus que nous ne connaissons pas, ils se trouvent dans notre subconscient sans même que nous connaissions leur existence. Et lorsqu’ils sont réalisés lentement, il en résulte des changements internes qui perdurent même après la guerre.

C'est ce qui est dit dans Isaïe : « Le croyant ne se pressera pas ». Quand il y a la foi, finalement tout se réalise.

 

Rav David Giami
Traduction de Machiv Harouah





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