UNE GUERRE JUSTE
La campagne actuelle nous a tous mis face aux horreurs du mal. Notre sentiment de répulsion contre ces infamies indescriptibles constitue un réveil moral important. Nous luttons au nom de la justice. Il y a là une réaction saine qui s’était quelque peu estompée ces dernières années. La guerre contre le mal est l’action la plus morale, même si elle implique des mesures sévères consistant à tuer et à détruire des villes. L'amour du bien est aussi la haine du mal. « Les amoureux de Dieu détestent le mal », « Haïssez le mal et aimez le bien » (Amos, chap. 5). « Et de même que ceux qui détruisent Amalek proclament l'omniprésence de Dieu, ainsi puisqu'il est écrit (Psaume 16 : 10), les amoureux de Dieu détestent le mal, il est établi que tous ceux qui détestent le mal, font surgir l'amour de Dieu » (Imrei Emet Chemot, Pourim).
« Ceux qui aiment Dieu haïssent le mal » (Psaume 16 : 10). C’est parce qu'ils aiment Dieu, qu'ils détestent le mal, et non pour aucune autre motivation. C’est pourquoi « Il (Dieu) protège et sauve les âmes de ses disciples des mains des méchants » - car ils ne peuvent être punis pour leur haine, puisqu'elle est entièrement dictée par leur amour pour Dieu (Kedushat Levi Likoutim).
C'est ce que disent les Sages (michna du Traité Sanhédrin 8 : 5) : « La mort des méchants est bonne pour eux et agréable au monde, tandis que la mort des justes est mauvaise pour eux et fâcheuse pour le monde. Le vin et le sommeil sont, pour les méchants, un plaisir pour eux et pour le monde, et pour les justes, un mal pour eux comme pour le monde. La dispersion est, pour les méchants, un plaisir pour eux et pour le monde, mais pour les justes, elle est un mal pour eux et pour le monde. Le rassemblement est, pour les méchants, un mal pour eux et pour le monde, tandis que pour les justes, il est un plaisir pour eux et pour le monde. Le silence est pour les méchants un mal pour eux et pour le monde, mais il est pour les justes, un plaisir pour eux et pour le monde. »
Le sentiment intérieur qui accompagne cette campagne est, qu’il est impossible de rester passif devant une telle barbarie. Il y a dans cette attitude un souffle plein de force et de bonne santé morale. Celui qui désire véritablement le bien doit haïr le mal. Une moralité réelle et complète doit inclure l’identification du mal et le combat pour le vaincre. Une position qui refoule ou ignore le mal n’est pas morale. Demander le bien sans s’opposer au mal révèle une attitude égoïste, soucieuse de sa seule vie privée. L’intériorisation de cette profession de foi peut être rafraîchissante et permet à nouveau à des voix honnêtes et authentiques d'être entendues. Tout n’est pas possible, tout n’est pas que relatif et tout n’est pas un simple «narratif». Il y a le bien et le mal, et celui qui ignore le mal n’est pas suffisamment bon. Cette conviction peut être une ouverture vers des processus importants et des changements notables dans certaines perceptions superficielles qui prennent parfois place dans les cœurs
Et il faut, bien sûr, ajouter l'essentiel. Les guerres que nous menons appartiennent à Dieu lui-même. Les fondements de cette guerre ne sont pas à chercher dans une volonté individualiste de justice, mais dans le Projet divin d'établir la Justice dans un monde restauré.
Par le Rav Kastiel
Traduction de Machiv Harouah
