MÊME AU-DESSUS DES ARBRES ET EN DESSOUS DES PIERRES
Au niveau du vécu psychologique qu’a traversé la société israélienne durant la guerre des Épées de Fer, on peut décrire un certain nombre d'étapes successives : la première phase a été le choc de la prise de conscience que l'État d'Israël était sur le point d'être anéanti ; la seconde a été le redressement miraculeux et la mobilisation de (presque) toute la nation pour la campagne ; la troisième phase est rattachée au combat héroïque et au sentiment de victoire ; et la quatrième étape, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, est l'impression de piétinement et les tweets emprunts de faiblesse visant à arrêter les combats.
Plusieurs raisons justifient la quatrième étape : la prolongation objective du combat dans une zone complexe et dangereuse ; les pressions internationales, dont certaines échappent à notre contrôle ; et bien sûr les détracteurs professionnels de l'intérieur, qui, après une légère désillusion, sont revenus à leur aveuglement, à leur haine et à leur contestation.
La paracha Bechalah nous a appris la mitsva d'effacer Amalek. La principale caractéristique du commandement d’effacer Amalek est sa globalité. Le Rav David Abudarham, commentateur du 14ème siècle, l'a exprimé ainsi : « Efface la mémoire d'Amalek – même au-dessus des arbres et en dessous des pierres. » La Torah connaissait déjà l'âme humaine et sa tendance au relativisme. Même après qu’il soit devenu clair que cette guerre est existentielle et dirigée contre le mal absolu, il y a une érosion de la vérité et une fuite vers des illusions qui portent à se contenter d’une éradication partielle.
Grace à Dieu, la réalité est plus forte que toutes les faiblesses et que toutes les illusions. Il n'est pas possible d'échapper à la nécessité d'un effacement complet du Hamas - au-dessus des arbres et en dessous des pierres -, et il est impossible d'éviter une guerre continue qui aboutira finalement à la victoire ; il faudra seulement s'efforcer de réduire au minimum les dégâts en cours de route. Il nous faut donc exprimer notre reconnaissance à des organisations telles que le corps des réservistes et le Forum Tikva des familles d'otages - ceux qui paient réellement le prix de cette guerre – qui comprennent qu'il n'y a qu'une seule option : "Tu effaceras le souvenir d’Amalek de dessous le ciel", ou en langage plus moderne : c'est soit nous, soit eux !
Le mal passera et le bien prévaudra.
Du Rav Haggai Londin
Traduction de Machiv Harouah