L’OEUVRE DE LA CRÉATION
LES ENGENDREMENTS
JUIFS OU HÉBREUX
ISRAËL ET LES NATIONS
MESSIANISME
THÈMES FONDAMENTAUX

ACTION DIVINE, ACTION HUMAINE

par Rav Akiva Kastiel - Machiv Harouah, le 24/12/23

Les événements majeurs que nous traversons sont d’une ampleur très vaste, nationale et mondiale. L'avenir nous dira l'intensité de leur impact. Il est certain que la main de Dieu est à l’œuvre ici. "Maître des guerres, qui sème le Salut". Le Maître du monde crée les changements, et ils deviendront évidents avec le temps. Certes, l’influence et la responsabilité de l’homme entrent également dans le Grand Oeuvre de Dieu. Les événements peuvent se développer dans différentes directions et sous différentes formes. Où vont les choses et quelles en seront les conséquences, tout cela dépend en grande partie de nous. Même quand la Voix appelle et frappe à la porte, elle attend qu'on lui réponde et qu’on lui ouvre, comme le dit le Cantique des Cantiques :

J'étais endormie, mais mon cœur veillait... C'est la voix de mon bien-aimé, qui appelle et frappe : - Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est couverte de rosée, Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.

אני ישנה ולבי ער קול דודי דופק פתחי לי אחותי רעיתי יונתי תמתי שראשי נמלא טל קוצותי רסיסי לילה׃

J'ai ôté ma tunique ; comment la remettrais-je ? J'ai lavé mes pieds ; comment les salirais-je ?

פשטתי את כתנתי איככה אלבשנה רחצתי את רגלי איככה אטנפם׃

Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre, Et mes entrailles se sont émues pour lui.

דודי שלח ידו מן החור ומעי המו עליו׃

Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé ; Et de mes mains a dégoutté la myrrhe, De mes doigts, la myrrhe répandue Sur la poignée du verrou.

קמתי אני לפתח לדודי וידי נטפו מור ואצבעתי מור עבר על כפות המנעול׃

J'ai ouvert à mon bien-aimé ; Mais mon bien-aimé s'en était allé, il avait disparu. Mon âme s'était pâmée pendant qu'il parlait. Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé ; Je l'ai appelé, et il ne m'a point répondu.

פתחתי אני לדודי ודודי חמק עבר נפשי יצאה בדברו בקשתיהו ולא מצאתיהו קראתיו ולא ענני

 

Ce qui nous arrive ces jours-ci, ce sont des coups à nos portes. "La voix de mon bien-aimé frappe." Notre Père divin opère des changements dans notre pays. La direction, l’expansion ou la profondeur de ces changements dépendent de la façon dont nous écouterons et répondrons à la voix pressante. Nous ne pouvons être plus précis ni définir clairement ce qu'il faut demander et à quoi s'attendre. Nous devons également attendre humblement et ne pas être imprudents dans la formulation des conclusions et des définitions. Cependant, nous devons nous attendre à l’ouverture de nouvelles portes vers notre vie nationale ici même, dans l’État d’Israël. Tel est notre devoir. Un sentiment profond doit nous habiter, une voix qui ne s'endort pas, un sentiment intérieur que quelque chose de nouveau doit naître de tout ce qui s'est passé. Tout cela n’était pas pour rien. Nous ne reviendrons pas à la même situation. Nous n’avons pas enduré de telles souffrances dans le seul but de parvenir à la paix et de revenir au même point où nous nous trouvions. Quelque chose doit arriver, tant sur le plan politique et sécuritaire que sur le plan moral, culturel et spirituel. Bien entendu, il est important d’être un bon observateur et de savoir que les changements ne se produisent pas d’une simple pression sur un bouton. Même après que le peuple d’Israël eut déclaré « C'est l'Eternel qui est Dieu ! » devant Élie sur le mont Carmel, il est revenu à ses anciennes habitudes et a adoré l’idolâtrie. Sortir des perceptions et des habitudes acquises ne se fait pas en un jour, du moins pas de manière naturelle et habituelle. Et en même temps, nous devons croire et voir que l’éclosion d’une autre étape est derrière notre mur et nous attend.

Ce sentiment intérieur est une sorte de prière, pas une prière officielle, mais ce sont les murmures du cœur et l’attente cachée, et ce sont eux qui influenceront véritablement le développement de tout le processus.

Voici comment le rav Harlap, l'un des trois grands disciples du Rav A.I. Kook écrivait :

"... Chaque influence qui vient de haut en bas est orientée vers le conduit de son choix, et a le pouvoir de la faire pencher du côté que nous souhaitons. Il est donc en notre pouvoir de faire pencher cet éveil vers la bonté et la rédemption, afin qu'il devienne source de bénédiction et de courage exaltant pour nous et notre pays, pour la sainteté de notre Torah et pour la révélation de la gloire de Son Royaume ici-bas. Ce basculement est la foi et l'attente de celui-ci, comme il est dit dans le Pesikta Rabbati "Vous n'avez pas bien fait d'attendre ma Torah mais de ne point attendre mon royaume".

Le secret de la combinaison entre l'Acte de Dieu et l'acte de l'homme est le secret de toute notre rédemption actuelle qui, d'une part, est entièrement l'œuvre de Dieu, dans un processus miraculeux et formidable de retour à Sion, et d'autre part, tout cela prend effet par l'initiative de l'homme et de ses actions. Il est possible que cette combinaison soit évoquée dans la célèbre phrase : « Vous puiserez de l'eau avec joie, aux sources du salut ». D'une part, le puisage est ici décrit, comme action de l'effort humain, mais d'autre part, le puisage est réalisé à partir d'une source qui naît d'elle-même.

Selon les mots du rav Harlap, notre participation dans les changements de situation est principalement due au pouvoir de l'attente. Au-delà de toutes les initiatives bénies, du volontariat et des efforts pratiques, nous pouvons et devons espérer et souhaiter. L'attente est en réalité l'expression de notre désir, elle est fonction du niveau auquel nous appartenons. C'est nous qui fixons l'horizon, ou le "plafond de verre". "Parce que la délivrance est selon le mérite de la génération" (Sfat Emet, Hanukkah 1988).

À l’intérieur de nos cœurs devra brûler une force vibrante qui exige le perfectionnement et qui est prêt au changement. Quel est exactement ce changement, nous ne le savons pas, mais nous sommes responsables d'avoir la volonté et l'aspiration pour amener ce processus. Cette position est en réalité le contenu de la première expérience vécue par notre premier patriarche, Abraham : « Va pour toi ... vers le pays que je te montrerai ». La volonté d'aller, de changer, de sortir de la routine, pour aller dans les voies du Créateur. C'est le même trait qui s'est révélé plus tard pour le peuple d'Israël dans « Suivez-moi dans le désert, dans une terre non semée », ou encore pour le verset « nous ferons et nous comprendrons », et aussi à propos des pionniers "montés" vers la terre d'Israël, sans tenir compte des sacrifices demandés. Avec foi, intégrité et capacité d'attente, nous prierons pour que les portes s’ouvrent bientôt pour tout Israël.

 

Rav Akiva Kastiel 
Traduction de Machiv Harouah

 





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