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LA GUERRE DANS UNE PERSPECTIVE DU REVENIR

par Rav Kastiel - Traduction de Machiv Harouah, le 28/01/24

La guerre dans laquelle nous nous trouvons est caractérisée par une grande incertitude. Nous ne savons pas de quoi sera fait le lendemain, tant en ce qui concerne le destin individuel des otages et la situation des combats, que de l'extension de la bataille et de son ampleur. Les dimensions cachées dépassent celles qui sont connues. Même sur le plan spirituel, il est impossible de de cerner les évènements de façon claire et catégorique. Quelque chose de grand se passe ici, mais nous devons reconnaître notre incapacité à définir et à affirmer de façon précise ce qui nous arrive. Néanmoins, il est de notre devoir de réfléchir et de tenter de comprendre quelles leçons et quels enseignements nous pouvons tirer de tout cela - que ce soit dans le domaine de la politique sécuritaire ou dans le domaine de la moralité et de la foi. Nul doute que les choses se clarifieront avec le temps. Plus elles progresseront, et plus nous découvrirons ce qu'elles sont venues réveiller en nous. En attendant, nous devons essayer de comprendre, dans la mesure du possible. C'est notre devoir, au même titre que de tirer toutes les leçons d'une bataille terminée. 

 

Comme Maïmonide l'a écrit dans les Lois sur les jeûnes (chap. 1, lois 1-3) : "Il est un commandement positif de la Torah d'implorer et de sonner de la trompe chaque fois qu'un malheur frappe le peuple, comme il est dit 'En cas de détressel'ennemi vous opprimera, vous sonnerez alors de la trompe' à savoir pour tout événement qui vous oppressera, comme la famine, la peste, les sauterelles, etc. - vous devrez implorer et sonner de la trompe. Cette pratique est une des voies de la repentance, car lorsque survient un malheur, s'ils se consacrent à implorer et sonner de la trompe, cela implique qu'ils reconnaissent tous que c'est à cause de leurs mauvaises actions que ce mal leur est arrivé, comme il est écrit 'Vos fautes ont détourné ces bienfaits' – et cela même écartera d'eux le fléau." 

 

En d'autres termes, toute peine, tout ébranlement, a un objectif et un rôle particulier, pour éveiller et faire progresser. Mais si nous ne faisons aucun effort dans ce sens, nous invitons, que Dieu nous en préserve, la prochaine crise. C'est pourquoi il est de notre devoir, à tout le moins, de tenter de réfléchir et de comprendre ce que nous pouvons apprendre et ce à quoi nous devons aspirer. 

Après les réserves exprimées plus haut, car nous ne prétendons pas savoir et définir des certitudes, essayons d'aborder quelques points qui émergent de l'analyse du conflit : 

 

  1. L'unité - le phénomène remarquable de la mobilisation et du volontariat, ainsi que les sentiments de fraternité et de solidarité qui se sont faits jour, remplissent le cœur d'une émotion saine. 
  1. Le droit contre la perversité - dans ce conflit, le sentiment de justice est évident et tangible. Le profond traumatisme a incité tout le peuple à réagir et à vouloir éradiquer le mal. Un mal dont nous étions persuadés, à tort, qu'il avait disparu de la planète. Cette leçon devrait corriger quelque chose des critères, souvent aberrants, de ce que l'on pouvait entendre dans les discours et les médias sur ce qui constitue la conscience morale. Le langage qui ne nous justifie pas plus qu'eux, qui parle du "narratif israélien" et du " narratif palestinien", comme si ces deux aspects étaient égaux, doit changer. Il s'agit ici du droit face à la perversité. C'est une guerre "supérieurement" morale, et nous devons nous efforcer, à la suite des évènements, de reconstruire l'authenticité des critères de moralité et de justice. 
  1. Le judaïsme contre l'islam à la suite du paragraphe précédent, on peut voir que de cette guerre émerge la distinction radicale entre judaïsme et islam. De nombreuses polémiques et controverses s'affichent dans le monde, mais la vérité qui s'impose à partir de ces faits est significative. Il y a une foi qui cultive la moralité et la douceur, et il y en a une autre qui éduque à la méchanceté et à la cruauté. Le peuple d'Israël et l'État d'Israël sont remplis de sensibilité et d'amour pour l'homme. Cette réalité doit ramener notre regard sur nous-mêmes. Nous ne devons pas avoir honte, ce n'est pas une fierté négative. Tout au long de l'histoire, Israël n'a jamais voulu chasser les autres sans avoir de bonnes raisons de le faire. Notre motivation n'est pas dans l'instinct de domination ni l'amour du pouvoir. Nous ne faisons la guerre que si nous y sommes obligés, et la recherche du bien pour l'homme a toujours été notre raison de vivre. 
  1. Identité juive contre antisémitisme - le terrible massacre qui nous a confrontés à des réalités rappelant l'exil et le sentiment d'être comme une brebis parmi les loups, auquel s'ajoutent les nombreuses vagues de haine se manifestant à travers le monde, face à la guerre juste et raisonnée que nous menons, tout cela nous ramène à la conscience de notre identité juive. Nous avons une identité, nous sommes bien le peuple d'Israël. Contrairement à des années passées à s'efforcer de gommer notre identité en tant que peuple, et à essayer d'établir une conscience d'oubli et de fuite de toute identité, le conflit auquel nous faisons face nous ramène à des concepts plus sains. 
  1. Tout cela devrait nous pousser à faire preuve de détermination et à revenir vers les trésors spirituels du peuple d'Israël. La quête identitaire s'éveille, et la demande suivra. La quête et la demande d'une direction et d'une foi de vie, qui apportent avec eux l'amour de la bonté et la droiture des caractères. Nous sommes au cœur du processus de retour à Sion, et ce processus, qui débute par un retour au pays, inclut à la fin un retour à Dieu et à Sa Torah, comme nous l'apprenons au paragraphe de la techouva dans la parasha Nitzavim : "Et Hachem, ton Dieu, ramènera ta captivité, il aura compassion pour toi et te rassemblera de tous les peuples parmi lesquels Hachem, ton Dieu, t'aura dispersé. Même si tu es exilé à l'extrémité des cieux, Hachem, ton Dieu, te rassemblera de là et te prendra de là. Hachem, ton Dieu, te ramènera vers la terre que possédaient tes ancêtres, et tu la posséderas. Il te fera du bien et te multipliera plus encore que tes ancêtres. […] Hachem, ton Dieu, mettra toutes ces malédictions sur tes ennemis et sur ceux qui te persécutent. Et toi, tu retourneras et tu obéiras à la voix de D., tu accompliras tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui." 

 

Nous devons considérer la guerre actuelle comme une ouverture à un processus de grande repentance en nous-mêmes. C'est à quoi nous devons nous attendre, et ce pourquoi nous devons prier. Nous ne prétendons pas que des changements profonds puissent se produire en un instant, certainement que d'autres longs processus sont devant nous. Cependant, il est de notre devoir de lire la réalité actuelle et de répondre à l'appel qui en émane. La voix de mon fiancé se fait entendre 

 

Par le Rav Kastiel; 
Traduction de Machiv Harouah





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