TEXTE ISSU D’UN COURS DE MANITOU DE 1980 - GAZA : AVIMELEKH

Quand Manitou évoquait notre actualité… En 1980 !
Fin d’un cours de Manitou de 1980 qui évoque le sujet que nous traversons aujourd’hui….

Ce texte, retranscrit d’un cours de Manitou de 1980, transmis par Monsieur Haim Rotenberg, est un peu fermé, secret, presque comme si Manitou voulait nous donner des indices….

A lire

Je veux simplement situer un peu là à mon sens l'importance politique de cet enseignement du Maharal ici, lorsqu'il dit que Israël comme peuple devient nation à la fin, de la même manière que Jacob comme patriarche engendreur de ce peuple est patriarche à la fin. 

Je crois que cela nous situe exactement dans le temps contemporain sur un problème extrêmement lui aussi délicat et dangereux. C'est le fait que Israël aujourd'hui se trouve en bute à une prétention, à une contestation à ce niveau qui n'avait jamais existé. Et c'est l'apparition de l'entité palestinienne. C'est à dire qu'après Israël, donc dans l'ordre de cet enseignement la dernière des nations à la fin de cycle de civilisation et la dernière des nations en tant qu'entité politique. Ouma. Apparaît sur la même terre et avec la même carte d'identité une contestation qui vient de l'entité palestinienne et qui se prétend être après Israël dans l'ordre de l'apparition à l'être politique. 

Indépendamment de l'opinion que chacun peut avoir sur ce problème tel qu'il s'exprime dans les événements que nous racontent les journaux, il y a donc une opinion de la tradition. Je crois que là est la contestation la plus dangereuse. Plus que celle d'ésaü, plus que celle d'Ychmahel lui-même, qui toutes ont eu leurs nations entité politique avant Israël et c'est cette contestation palestinienne qui prétend être le peuple de la terre d'Israël apparu comme réalité politique en dernier lieu. 

Qu'est-ce que cela veut dire en dernier lieu? Cela renvoie à un registre eschatologique cette fois, le fait que la sortie du peuple juif d'une civilisation donnée marque que c'est la fin du cycle de cette civilisation. C'est à notre thème que je relie. 

Du point de vue de l'attitude de la tradition juive ce n'est jamais de la prédiction magique. Ce n'est même pas ici de l'ordre de la prophétie sur les événements. C'est toujours en problématique. C'est à dire que jusqu'à la fin à la fin eh bien il pourrait y avoir repentir et donc transfiguration de la civilisation en question. Jusqu'à la fin à la fin l'Égypte des pharaons aurait pu se sauver. Jusqu'à la fin Babel du temps d'ezra et de nahémie aurait pu se sauver. Jusqu'à la fin Rome aurait pu se sauver, la civilisation occidentale contemporaine pourrait se sauver. Personnellement je suis très pessimiste, parce que les événements se développent de manière telle qui semble bien que le sursaut moral qu'on attend tarde trop. On ne sait pas si il y a une capacité de la civilisation contemporaine par des forces humaines arrive à la transfiguration morale .(J'éclairerais un peu ce que je veux dire tout de suite). Et donc s'il y a salut de la civilisation contemporaine, cela ne pourrait que de haut en bas et pas de bas en haut. C'est à dire par irruption de quelque chose de providentiel. C'est une opinion strictement personnelle, par tempérament d'optimisme juif mais qui est très pessimiste vis à vis de la civilisation dont nous sommes sortis, parce que ce n'est pas pour rien que nous en sommes sortis. On a attendu 2000 ans et si sof sof nous en sommes sortis c'est qu'il y avait des raisons. Vous connaissez, cela s'appelle Auschwitz, cela s'appelle Hiroshima, et cela s'appelle maintenant tout ce qu'on entend comme lieu géographique à la télévision et à la radio. 

Je vais vous dire comment une fois de plus j'ai ressenti cela et c'est tragique. Dramatique. Ne croyez pas qu'on puisse manier ces choses-là uniquement au niveau de l'abstraction intellectuelle, cette semaine encore à la télévision on nous a parlé de la famine en Ouganda. C'était épouvantable parce qu'on a revu les mêmes images que... Et puis juste après destruction de biens de consommation à la tonne en Bretagne ou ailleurs. Alors vous voyez le court-circuit de ces deux images montre qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la planète. Alors peut-être le personnage le plus malheureux c'est le Speaker qui exprime une civilisation pareille avec des critères de dignité de speaker. C'est bouleversant. Donc c'est tellement grave que peut-être que nous sommes donc à ce akharona dont parle le texte et que ce n'est pas par hasard qu'à la fin de ce cycle et que pour les raisons historiques que nous avons encore en mémoire ceux de la génération précédente, et même qui se renouvelle donc de notre temps, 

Note: Ici il manque une ou deux phrases. Je continue un peu plus loin.

pas le problème à ce niveau-là. Parce que cette contestation est extrêmement grave, qu'Israël n'est pas le dernier comme dit le texte ici, que c'est en réalité les palestiniens. Et sur la même terre. Alors vous voyez pourquoi c'est un problème difficile. Bien sûr que cela ne peut pas être expliqué ni même posé dans la problématique-même du problème en aéropage politique, mais vous voyez pourquoi ce qui se rattache à la tradition de l'histoire juive, enfin l'histoire juive du point de vue de sa Tradition pas les coutumes ou les traditions du gefiltefish ou le couscous, non ce n'est pas cela, mais la tradition prophétique peuvent être alertés et inquiets du risque d'une complaisance avec cette contestation ultime. 

Nous savons comme disent les actes des apôtres, que les promesses sont sans repentance. Nous savons qu'Israël c'est Israël. Comme l'a annoncé le midrach Tanhuma qu'on vient de vous citer, cependant nous sommes aux prises avec cette contestation de qui est dernier dans ce problème, parce que c'est le dernier qui sera le premier. Et alors vous voyez comment la réalité politique nous renvoie à la figure si j'ose dire des thèmes d'enseignement qui n'ont été que l'enseignement des sages avant que l'identité juive n'accède à la réalité politique contemporaine. 

…

C'est vrai mais ça n'en reste pas moins dangereux pour nous. Je pense que c'est un problème. Qu'on soit sioniste ou pas c'est un problème que du point de vue de la tradition est important pour lui-même. La dernière nation sur cette terre. au moment de la sortie d'Égypte. De la sortie de Rome si vous voulez. Au moment de la fin de la civilisation, tout cela va ensemble. Je ne veux pas dire que cette civilisation est condamnée, je ne veux pas le dire en tant qu'enseignant, parce que j'ai tendance à le penser mais c'est une équation personnelle. Faite bien la différence. C'est comme ça. L'histoire de notre vie, en tout cas pour moi, c'est qu'autant je suis optimiste sur la réussite de l'histoire sainte à travers Israël, autant je suis pessimiste sur la civilisation contemporaine. Mais enfin Dieu est grand, il pourra les sauver si il veut, mais ce que je n'arrive pas à percevoir c'est d'où ce salut moral viendrait de la civilisation elle-même? Or d'une intervention providentielle. En tout cas, cela ne peut pas venir de la philosophie. Cela c'est ma conviction ultime. 

…

Question :  Ce qui apparaît dans cette entité palestinienne c'est le fait qu'elle se réclame de la même terre? Est-ce que c'est en tant qu'entité ou le fait qu'elle se réclame de la même terre? 

Réponse : C'est la partie des arabes comme on a dit tout à l'heure qui réclame de droit d'Ychmahel en général à cette terre en tant qu'Ychmahel est circoncis. Donc c'est avec eux beaucoup plus qu'avec les arabes du Maroc ou de Pakistan que nous avons un problème politique. C'est prévu par le zohar. Il n'y a que quand Ychmahel parce qu'il est circoncis réclame cette terre que l'histoire prend cela au sérieux. Tant que c'était les croisés, bon on attendait qu'ils passent par la fenêtre... 

Ici je parle d'autre chose. Vous avez entendu parler de Avimelekh? Il est celui qui s'oppose à Isaac. Le concurrent de Isaac c'est Ismaël. Celui qui s'y oppose c'est Avimelekh. C'est cette prétention d'être une ouma après Israël et où? Sur la même terre! Et quelle est la prétention des palestiniens? Être la dernière nation après Israël. Vous voyez?