L’OEUVRE DE LA CRÉATION
LES ENGENDREMENTS
JUIFS OU HÉBREUX
ISRAËL ET LES NATIONS
MESSIANISME
THÈMES FONDAMENTAUX

QUAND NE PAS AVOIR DE COMPASSION POUR LES ENNEMIS ?

par Rav David Giami, le 17/03/24

Il y a une histoire incroyable dans la Bible sur le roi Achab. Comme on le sait, Achab était un roi impie, mais il était aussi un roi animé de valeurs nationales, un authentique patriote. À tel point que lorsqu'il fut blessé au combat, et qu'il comprit que son dernier jour était arrivé, il s'efforça de se maintenir debout sur son char, malgré ses blessures. Et cela, pour que le peuple ne se rende pas compte qu'il avait été touché, ce qui aurait entrainé une profonde démoralisation. De même, il refusa de donner son rouleau de Torah réclamé par son ennemi, car il considéra que c'était une propriété nationale, et il fut même prêt à sacrifier sa vie pour cela.
Lorsque Achab remporte la guerre contre le roi d'Aram, les serviteurs de ce dernier lui conseillent : "Ses serviteurs lui dirent : "Ecoute, de grâce : nous avons ouï dire que les rois de la maison d'Israël sont des rois pleins de compassion. Entourons donc nos reins de sacs et nos têtes de cordes, et allons trouver le roi d'Israël. Peut-être épargnera-t-il ta vie."
Et en effet, le roi d'Aram accepte leurs paroles : "Les reins ainsi entourés de sacs et la tête de cordes, ils se présentèrent au roi d'Israël en disant : "Ton serviteur Ben-Hadad te demande de lui laisser la vie." Il répondit : "ll vit donc encore ? Il est mon frère !"  Les hommes, augurant bien de cette parole, s'en emparèrent aussitôt et dirent : "Ben- Hadad est ton frère ! Allez, dit le roi, amenez-le. Et Ben Hadad sortit vers lui, et il le fit monter sur son char... et il lui fit une alliance et le renvoya."

 

Rigueur

 

Pour les actes mentionnés, Achab reçoit une réprimande du prophète. Ce fut une grave erreur de sa part. Il y a des situations où nous devons être pleins de compassion et avoir de l'indulgence pour ceux qui nous entourent, mais il y a des situations où cela ne peut nullement s'appliquer. Lorsque le peuple d'Israël ne comprend pas clairement le sens profond de la guerre, la grandeur de sanctification du Nom divin qui est en question et l'importance d'éradiquer le mal - la compassion peut être une faiblesse.
Ainsi l'ont établi nos Sages : "Celui qui est miséricordieux envers ceux qui sont cruels finira par être cruel envers ceux qui sont miséricordieux." La bonté du peuple d'Israël, si elle n'est pas canalisée par la Torah et le service divin, peut être préjudiciable. Comme nous l'avons vu chez Achab qui, à force de bonté de cœur, conclut une alliance avec l'ennemi le plus cruel qui soit. Le Rav Kook a écrit dans une lettre : "En situation de guerre, lorsque tous nos voisins sont comme des loups féroces, il est impensable qu'Israël soit la seule à ne pas se battre, ce qui entrainerait qu'ils fassent cause commune pour massacrer, à Dieu ne plaise, les survivants d'Israël. Au contraire, il est très souvent nécessaire de faire régner la peur au sein des populations barbares."

Il y a des situations où, au nom de la vertu de charité, il est nécessaire de se rappeler que cette bonté elle-même exige d'être impitoyables envers nos ennemis. C'est la Torah qui définit pour nous quand agir selon notre générosité naturelle, et quand faire preuve d'agressivité ou d'insensibilité. Lorsque nos ennemis ne comprennent que le langage de la force, nous saurons l'utiliser pour les détruire - jusqu'à leur anéantissement définitif.





ACCUEIL BLOG

Donnez votre avis ou posez vos questions aux intervenants et nous vous y repondrons

Merci de copier les lettres affichées*