L’OEUVRE DE LA CRÉATION
LES ENGENDREMENTS
JUIFS OU HÉBREUX
ISRAËL ET LES NATIONS
MESSIANISME
THÈMES FONDAMENTAUX

LE DON DE SOI - ÉLÉVATION À LA DIMENSION COLLECTIVE

par Mashiv Harouah, le 03/12/23

Dans Lévitique (18 : 5), il est écrit :

”Vous observerez mes lois et mes ordonnances : l'homme qui les mettra en pratique vivra par elles, Je suis l'Eternel.”

Les Sages dans le traité de Sanhédrin (74a) apprennent de ce verset :

Rabbi Yohanan dit au nom de Rabbi Shimone ben Yeotzadak : « Dans la soupente de Beit Natzah à Lod, les Sages ayant délibéré du sujet, ils tranchèrent : si on dit à une personne de transgresser la Torah afin de ne pas être tuée, elle devra transgresser et ne pas se laisser tuer. Ceci pour tous les interdits de la Torah, sauf si on lui demande d’adorer une idole, d’avoir des rapports sexuels illicites ou de commettre un meurtre ... Car il est écrit qu’il ”vivra par eux” (les commandements), et non qu’il meure par eux. »

On nous apprend ainsi que notre Torah est une Torah de vie, qu'elle désire la vie et bannit la mort, et c'est pourquoi toutes les mitsvot sont repoussées devant la sauvegarde de la vie elle-même - à l'exception de trois transgressions particulières et inhabituelles. Et même pour ces trois transgressions cardinales, il est clair qu'une personne ne doit pas se mettre dans une situation où elle devra choisir entre transgresser ou être tuée, elle devra essayer à tout prix d’y échapper, afin de ne pas devoir perdre la vie.

Cependant, lorsque nous ouvrons le livre de Maïmonide dans les Lois des Rois et de leurs guerres (7 : 15), nous découvrons tout à coup quelque chose d’autre :

"S'il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche (qu'il se retire et retourne chez lui)", au sens littéral, qui n'a pas la force dans son cœur de supporter les soucis de la guerre. Mais après être entré dans le tumulte de la guerre, il s'appuiera sur l'espérance d'Israël et son sauveur aux temps d'adversité, il saura qu'il fait la guerre au nom de l’Unicité de l'Éternel et il remettra sa vie entre Ses mains. Il n’aura en lui ni crainte ni peur, et il ne pensera ni à sa femme ni à ses enfants, mais il effacera leur souvenir de son cœur et il se détournera de tout pour se tourner vers la guerre. Et quiconque commence à penser et méditer sur la guerre et s’en invente des frayeurs, transgresse un commandement négatif, comme il est dit (Deutéronome 20 : 3) ”Que votre courage ne mollisse point; soyez sans crainte, ne vous laissez ni déconcerter ni terrifier par eux.” Et de plus, tout le sang d’Israël sera suspendu à son cou : s’il ne sort pas vainqueur, s'il ne fait pas la guerre de tout son cœur et de toute son âme, c’est comme s’il avait versé le sang de tous. Comme il est dit (Deutéronome 20 : 8) ” Et il ne fera pas fondre le cœur de son frère comme son propre cœur ”, ce qui est interprété ainsi par le prophète (Jérémie 48 : 10) : ” Maudit soit celui qui fait de l'œuvre de l'Éternel une tromperie ” et maudit soit celui qui réprime son épée du sang de ses ennemis.

Voilà que, en temps de guerre, on ordonne à une personne de s'exposer volontairement aux dangers de la bataille ”de remettre sa vie entre Ses mains ”, et de s'interdire de penser aux dangers qu'implique le fait de s'engager dans la bataille. Quelle est la signification de cette halakha spéciale, et comment s’accorde-t-elle avec le fait que la Torah nous enseigne que la vie vient avant tout ?

Il semble que la réponse se trouve dans la phrase suivante du Rambam : « Et il ne pensera ni à sa femme ni à ses enfants, mais effacera leur souvenir de son cœur et se détournera de tout pour se tourner vers la guerre. » En temps de guerre, un homme ne doit pas penser à sa femme ni à ses enfants, car maintenant il s'occupe de quelque chose de plus grand et de plus important, il s'agit de garantir la survie du peuple.

Les lois liées à la guerre sont différentes de celles de la Torah tout entière, parce que dans la Torah nous traitons du devoir de chacun par rapport à D.ieu selon son équation personnelle, et cette tâche est repoussée s'il s'agit de sauvegarder la vie. Mais la guerre crée une situation complètement différente, c'est un commandement qui concerne l’ensemble de la nation d’Israël. Dès que le peuple d’Israël entre en guerre, toute la réalité de notre vie change complètement, nous passons du statut de personne occupée par notre vie privée à celui de membre du corps global de la nation. Notre vie n'est plus une vie privée, mais elle fait partie intégrante de la vie de la nation toute entière. Dès que nous entrons dans une telle constellation, il est clair que nos propres vies ne viennent plus en ligne de compte, par rapport au salut et au succès de la nation, tout comme il est évident qu'une personne sacrifierait un de ses organes pour sauver sa vie. C’est là la dimension profonde de la halakha particulière, selon laquelle il est ordonné à l’homme de se mettre en danger en temps de guerre.

Cette halakha nous enseigne une leçon très importante.

En temps de guerre, nous accédons tous, et même malgré nous, à une plénitude de vie très élevée. Un degré de vie que seuls les plus grands saints obtiennent chaque jour, et soudain tous y accèdent. Nous passons d'un niveau de vie privé à un niveau de vie collectif. Cela est évident et palpable dans le sentiment d’unité, de dévouement, de solidarité et d’engagement que nous constatons dans toute la nation, et chez nos chers soldats en particulier au cours des dernières semaines. Ces jours sont marqués par la grandeur, des jours où chacun de nous a une responsabilité bien plus grande envers la collectivité – le Klal, et où chacune de nos actions à un impact bien plus grand, car nous vivons au niveau du Klal Israël.





ACCUEIL BLOG

Donnez votre avis ou posez vos questions aux intervenants et nous vous y repondrons

Merci de copier les lettres affichées*