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HAYE SARA - SÉRIE 1986

Le cours

 

    (1986)  חַיֵּי שָׂרָה

Début de Parashah Haye Sarah, nous allons essayer d’étudier deux thèmes :

=> le 1er thème est relié à la mort de Sarah : achat de la caverne de מַּכְפֵּלָה par Abraham. Le texte commence au chapitre 23 à partir du verset 3.

 

Dans les 2 versets précédents, la תּוֹרָה revient sur l’événement de la mort de Sarah qui est relié au « sacrifice d’Isaac », qui est une des épreuves d’Abraham, reliée à la difficulté d’arriver à croire qu’il a un mérite suffisant pour que la promesse, que Dieu lui fait pour cette terre appartiendra à sa descendance, se réalisera. Abraham avait contracté une alliance avec Abimelekh, qui est d’après le récit le roi de la Philistée– actuellement le territoire de Gaza – qui s’appelait אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים et qui était une colonie d’une peuplade qui avait envahi le pays de Kenaan. Les פְּלִשְׁתִּים, ces Cananéens en particuliers  n’étaient pas des sémites, il y a plusieurs traditions à ce sujet. Ils avaient installé, sur toute la côte de la partie sud d’Israël et de la partie nord de l’Egypte, des comptoirs. Cette partie du pays s’appelait אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים. Plus tard on retrouvera la ville de Gaza comme on dit aujourd’hui qui s’appelait Azah, au temps des rois d’Israël.

 

Précédemment, la תּוֹרָה nous raconte qu’Abraham a contracté une alliance avec Abimelekh roi de אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים. Ce dernier parle de ce pays, אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, comme étant son pays et on s’aperçoit qu’Abraham contracte tout de même une alliance avec lui. On comprend la contradiction qu’il peut y avoir entre le fait de recevoir une promesse particulière concernant אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל et le fait de contracter alliance avec Abimelekh qui prétend qu’il s’agit de son propre pays, comme s’il y avait consentement de sa part.

 

Immédiatement après il y a la mise à l’épreuve d’Abraham en ce qui concerne Isaac. Les deux promesses étant liées, cet enfant qui lui est promis doit être le principe de fécondité d’une descendance à qui est donnée en promesse l’appartenance du pays de Kenaan, qui deviendra le pays d’Israël, et qui était primitivement le pays des Hébreux. Tout cela nous l’avons étudié au niveau de  l’histoire d’Abraham. Et puisqu’il semble y avoir un doute sur la relation à ce pays, alors Dieu réclame l’enfant qu’il avait donné.

C’est une approche des causes immédiates et profondes de la mise à l’épreuve d’Abraham en relation avec Itzhak qui est  peu connue mais que nous avons étudié lors de la Parashah וַיֵּרָא.

 

Nous voyons qu’ici il y a une rebondissement du sujet : nous avons-là un texte à propos de la mort de Sarah et de la nécessité de l’enterrer dans le pays où elle est morte, il s’agissait de Hébron. Nous avons un texte où nous voyons au contraire qu’Abraham va commencer à affirmer ses droits sur le pays, et assez paradoxalement par l’achat de la sépulture de Sarah.

On nous donc a appris que Sarah est morte. D’après le Midrash c’était au moment du « sacrifice d’Isaac ». Il s’agissait d’une épreuve d’Abraham au sujet d’Itzhak. Et voilà qu’Abraham a un problème à résoudre qui nous semblerait banal et facile à résoudre, mais qui parait important selon le récit de la תּוֹרָה : trouver un emplacement, un caveau, pour enterrer Sarah.

 

Nous allons étudier ce thème immédiatement. S’il nous reste du temps nous étudierons le 2ème thème qui est celui de la nouvelle difficulté la nouvelle épreuve d’Abraham concernant le mariage d’Isaac : comment trouver une femme pour Isaac ?

 

***

 

1er thème : trouver un tombeau pour Sarah :

 

Assez paradoxalement c’est par là que commencera la préoccupation d’Abraham - et par la suite de sa descendance jusqu’à nous, puisque le problème n’est pas encore résolu – d’affirmer les droits d’Israël sur ce pays donné aux Patriarches. Cela commence par l’achat de ce morceau de terre connu depuis sous le nom de caverne de מַּכְפֵּלָה et à ‘Hébron où sont enterrés les Patriarches. Abraham, Isaac et Jacob. Pas seulement cette caverne mais également le champ qui entourait la caverne et dont on va nous parler.

 

Nous allons lire le texte très rapidement et j’aborderais un ou deux points de difficulté du texte à travers lesquels nous essayerons de comprendre mieux ce problème :

Pourquoi une telle difficulté d’Abraham pour trouver un terrain pour enterrer Sarah ?

 

Verset 3, chapitre 23 :

וַיָּקָם אַבְרָהָם מֵעַל פְּנֵי מֵתוֹ וַיְדַבֵּר אֶל-בְּנֵי-חֵת לֵאמֹר

 

וַיָּקָם אַבְרָהָם מֵעַל פְּנֵי מֵתוֹ   Et Abraham se leva de devant son mort

Il était d’abord assis auprès de Sarah pour la pleurer et puis, au verset 3, il se lève pour se préoccuper de l’enterrer.

 

וַיְדַבֵּר אֶל-בְּנֵי-חֵת, לֵאמֹר  et il s’adresse aux enfants de ‘Het pour dire

aux Hittites et on apprend ainsi que la peuplade qui occupait le territoire de Hébron à l’époque était des descendant de חֵת – les Hittites.

 

Verset 4 :

גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם  Je suis étranger-résidant parmi vous

 

Il y a là une expression extrêmement importante étudiée par les commentateurs. Je pense en particulier à un texte en vers de Judah Halévi que l’on récite comme Selihot à Yamim Noraïm et qui reprend cette expression de גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם:

Abraham s’adresse aux חֵת בְּנֵי participant des Cananéens qui possèdent alors les droits des occupants sur la région pour leur demander la possibilité d’enterrer Sarah en commençant par s’identifier.

 

Et il dit alors :

גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם  Je suis étranger-résidant parmi vous

 

Nous allons étudier ces mots-là qui sont la clef du problème : la difficulté pour Abraham d’obtenir une tombe pour Sarah et je prendrais ici l’enseignement d’Ibn Ezra qui consiste en une remarque donnant la clef du problème.

 

Quelle est la différence entre גֵּר et תוֹשָׁב ? Je vais simplement expliquer ces termes uniquement en relation avec notre sujet. Chacun des ces termes demanderait un développement extrêmement grand.

 

גֵּר signifie étranger : le statut de l’étranger c’est quelqu’un qui habite un pays mais qui ne fait pas partie de la nation de ce pays. C’est le terme que l’on emploie par la suite dans l’hébreu rabbinique et jusque dans l’hébreu moderne pour désigner un converti à Israël, un גֵּר. Mais c’est un sens dérivé. גֵּר se rattache à la racine Lagour qui signifie séjourner quelque part provisoirement. En tant qu’il est évident que l’on est en voyage, que l’on est en pérégrination. גֵּר c’est quelqu’un qui n’est pas chez lui et qui séjourne quelque part provisoirement, à priori, pas avec l’intention de rester définitivement.

 

תוֹשָׁב: c’est au contraire le résident temporaire, celui qui est chez lui Lashevet être installé  quelque part. (Parashat וַיֵּשֶׁב: וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו--בְּאֶרֶץ כְּנָעַן.)

Il y a donc une contradiction entre les 2 statuts : à la fois גֵּר et תוֹשָׁב.

D’une certaine manière, l’identité d’Abraham est d’être תוֹשָׁב il est chez lui dans le pays où il se trouve et là où le récit est situé. Mais d’une autre côté, il s’adresse aux חֵת בְּנֵי qui sont censés être les occupants du pays à l’époque, pour dire גֵּר.

 

גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם  Je suis étranger-résidant avec vous

Avec vous, par rapport à vous, en ce qui concerne votre point de vue, sur mon statut, je suis גֵּר-וְתוֹשָׁב à la fois גֵּר et à la fois תוֹשָׁב. Il n’y a pas écrit « à vos yeux je suis גֵּר et תוֹשָׁב» mais « avec vous, par rapport à vous, je suis גֵּר-וְתוֹשָׁב, à la fois גֵּר à la fois תוֹשָׁב»

 

Le raisonnement d’Ibn Ezra est le suivant : en tant que גֵּר  je n’ai pas droit à un caveau chez vous. Puisque je suis גֵּר  étranger. Cela se rattache à la coutume de l’époque mais derrière cette coutume il y a quelque chose de beaucoup plus intéressant : c’est que chaque famille avait son caveau pour enterrer ses morts. Il y avait d’autre part une fosse commune, un cimetière public, pour y enterrer les étrangers. Va alors se poser un problème d’identité, très paradoxalement par rapport à l’événement de la mort de Sarah. C’est là que se dévoile une difficulté dans l’identité d’Abraham en relation avec l’enterrement de Sarah. Voilà comment l’explique Ibn Ezra : en tant que je suis גֵּר je n’ai pas le droit à un caveau, et par conséquent il faudrait que j’enterre Sarah dans le שָּׂדֶה, le champ qui entoure la caverne de מַּכְפֵּלָה, mais en tant que je suis תוֹשָׁב j’ai droit à un caveau mais je n’en n’ai pas, puisque je viens d’arriver.

 

Alors de deux choses l’une :

Soit vous me considérez comme תוֹשָׁב et vous me donnerez le caveau auquel j’ai droit.

Soit vous me considérez comme גֵּר et donc je n’aurais pas de caveau mais je dois m’adresser à celui qui possède la caveau qui concerne les גֵּרִים. Il s’adresse donc à Efron ben Tsoar le gardien du cimetière.

 

D’une certaine manière Abraham est dans une impasse d’identité.

Cela se dévoile par rapport aux חֵת בְּנֵי. Dans l’enseignement d’Ibn Ezra, Abraham est obligé de tenir compte du statut que lui concèdent les חֵת בְּנֵי qui sont les occupants du pays. Mais tout de suite nous sommes avertis qu’il y a là un statut impossible : que signifie le fait d’être simultanément גֵּר et תוֹשָׁב ?

Je reviendrais à l’histoire et au contexte historique, mais si on y réfléchit bien - et vous comprenez  pourquoi cette expression sera reprise par les commentateurs théologiens dans une dimension beaucoup plus grande et plus large et plus profonde - est-ce que ce n’est pas là finalement le statut du peuple hébreu, en tant qu’il descend d’Abraham, dans toute son histoire ?

 

Si on y réfléchit bien : est-ce que cette identité - être à la fois chez soi et étranger - n’a pas été de toutes les manières possibles l’identité et le statut d’Abraham dès le commencement de son histoire ?

 

Je prendrais deux polarités de cette identité, jusqu’au moment où il y aura une reconnaissance de l’identité d’Israël, bien évidemment, ce qui est espéré dans les prophéties messianiques, que enfin l’humanité – les חֵת בְּנֵי – entendez en hébreu ce qu’est l’humanité dans ce problème : les « חֵת  בְּנֵי» par homophonie (ת-ח) « les enfants de la faute » comme si l’histoire de l’humanité toute entière provenait d’une faute et qu’Israël se trouvait chez les חֵת בְּנֵי pour y faire un certain תִּקּוּן, une réparation, une restauration de l’histoire. Et constamment, nous voyons que cette identité d’Israël, à la racine depuis les temps des Patriarches va être contestée jusqu’au moment où elle sera reconnue.

 

Prenons par exemple, l’identification du peuple d’Israël dans l’exil au temps des dispersions : là il est extrêmement ambigu mais indéniable que les Juifs se sont crus chez eux là où ils n’étaient pas chez eux. Corollairement, quand ils arrivent chez eux, l’humanité entière dit qu’ils ne sont pas chez eux, chez eux. Ce sont les deux faces du même problème.

Dans les deux cas, cette ambivalence, cette ambigüité, cette mise en question, de l’identité est indiquée dans l’expression : גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם.

 

Judah Halevi va pousser à la limite cette identification dans l’identité de l’homme sur terre. C’est-à-dire à la foi une expérience d’être chez soi, et une expérience de ne pas être chez soi. Comme si l’homme authentique ne peut pas éviter d’avoir simultanément cette double identification par rapport à ce monde où il vit, à la terre où il vit.

 

Et c’est un des exemples qui illustre une fois de plus ce principe que l’identité juive, l’identité d’Israël, dans l’histoire de l’humanité c’est l’histoire et l’identité de l’homme profondément, poussée au paroxysme. C’est le peuple d’Israël qui a le privilège, cette סְגֻלָּה – privilège qui a son endroit et son envers – ce privilège de vivre l’identité humaine poussée à la limite.

Judah Halevi tente de nous faire comprendre que cette situation du Juif dans l’histoire c’est au fond la situation de l’homme dans le monde, mais l’homme ne le sait pas, c’est le Juif qui le sait. Comme si, d’une certaine manière son histoire particulière l’oblige à prendre conscience de cela.

Au fond c’est Abraham qui dit par rapport à la terre d’Israël « גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם.» « je suis ici à la fois comme étranger et comme séjournant », avec ce que cela comporte derrière dans le statut socio-politique, l’humanité entière pensant à nous dans ce pays, nous considère chez nous mais aussi comme étranger: cela est peut-être le corollaire de notre attitude pendant 2000 ans chez les autres où nous nous sommes crus chez nous alors que nous savions que nous n’étions pas chez nous...

 

Judah Halevi veut nous faire comprendre cela que Abraham dans sa relation à sa terre, vit de façon paroxystique ce qui est le statut de tout homme dans sa relation à sa terre : à la fois en exil et chez lui. Judah Halevi : « Comme une étranger séjournant je suis sur la surface de la terre et pourtant je sais que c’est en elle que j’ai ma destinée, mon héritage »

Avec cette nuance dans ce poème de J.Halévi : si je ne mérite pas, mon héritage ne sera qu’une tombe dans la terre, si je mérite j’aurais ma véritable nahalah, le monde-à-venir.

L’homme a le sentiment d’être de ce monde mais pourtant il a le sentiment d’être d’ailleurs. Cette expérience-là finalement, que l’humanité ne pourrait qu’exprimer à la rigueur au niveau d’une conception philosophique ou d’une valeur poétique, bref, d’une expression littéraire ou culturelle, est pour le juif son histoire existentielle.

 

C’est un exemple que nous retrouvons très souvent. Beaucoup de thèmes d’identité anthropologiquement de l’identité humaine sont les thèmes concrets de l’histoire des Juifs.

Comme si les Juifs, en tant que peuple d’Israël, de l’histoire d‘Israël étaient voués à vivre au niveau de leur histoire particulière ce qui est le statut de l’histoire universelle.

Exactement comme nous entendons dire : il y a là une exemplarité de l’histoire et une sorte de témoignage que l’histoire de l’homme c’est l’histoire d’Israël. Si l’on veut comprendre la destinée de l’homme en général, il faut comprendre l’histoire de la destinée d’Israël. C’est un des exemples.

 

Rav A. Epstein : Plus loin que cela, nous trouvons dans la חָסִּידוּת, un enseignement, basé sur un Midrash, qui utilise cette expression : גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם en corollaire à un autre verset où Dieu s’adresse à Israël et lui dit :

 

Lévitique 25:23

וְהָאָרֶץ לֹא תִמָּכֵר לִצְמִתֻת--כִּי-לִי הָאָרֶץ  כִּי-גֵרִים וְתוֹשָׁבִים אַתֶּם עִמָּדִי

En général, lorsqu’on lit ce verset c’est pour mettre l’accent sur le fait que c’est Dieu qui confirme que nous sommes chez nous chez nous : גֵרִים וְתוֹשָׁבִים אַתֶּם עִמָּדִי.

 

La חָסִּידוּת nuance ce Midrash en disant ceci : Dieu s’adresse à Israël pour dire : vous êtes étrangers-séjournant avec Moi dans le monde tout comme Moi, je partage votre sort. « Si vous vous considérez comme chez vous dans le monde, Moi j’y suis étranger, et si vous vous considérez comme étrangers dans le monde, Moi j’y suis chez Moi ».

C’est à un autre niveau de lecture de la même expression, mais vous devinez la profondeur de l’expérience présente là.

 

Il faudrait revenir sur des commentaires des Midrashim sur שִׁיר הַשִּׁירִים pour arriver à comprendre ce Midrash : il y a toute une partie de l’histoire où semble-t-il il y a une sorte de nécessité, un préalable à cette histoire, que lorsque l’homme est là, Dieu se cache et lorsque Dieu se dévoile, l’homme disparait... jusqu’à ce que la présence des deux soient possible.

Ce thème est surtout étudié à travers le Cantique des cantiques.

 

Vous avez le contenu même schématiquement en tête : lorsque lui est là et parle d’elle, elle n’est pas là ; et lorsqu’elle est là et parle de lui, il n’est pas là...

C’est une sorte de chant d’amour de fiançailles avortées : un divorce avant le mariage...

 

La tradition a appliqué cette situation à la situation de l’exil. Le roi Salomon prophétise à travers le שִׁיר הַשִּׁירִים, le cantique des cantiques, ce que sera le lien entre Dieu et Israël dans la situation de l’exil. Jusqu’au moment où la rencontre est possible.

 

Je vous le dit très rapidement, avec l’aide du commentaire du Gaon de Vilna :

A travers ce thème de la traduction même du titre שִׁיר הַשִּׁירִים, chant des chants, on comprend qu’il y a deux chants différents :

  • le chant de Dieu à Israël, la révélation de Dieu à Israël
  • le chant d’Israël à Dieu, c’est la prière.

Et puis il y a ce chant שִׁיר הַשִּׁירִים lorsque ces deux chants sont ensemble.

 

Gaon de Vilna sur le 1er mot important du 2nd verset :

יִשָּׁקֵנִי מִנְּשִׁיקוֹת פִּיהוּ

פִּיהוּ c’est une forme poétique pour dire פִּיו sa bouche à lui. Littéralement : qu’il m’embrasse des baisers de sa bouche. פִּיו. Et l’expression poétique serait פִּיהוּ. Mais le Gaon de Vilna indique que c’est plus important que la poésie : il y a à la fois פִּיו et פִיהָ, sa bouche à lui et sa bouche à elle : cela veut dire qu’il y a les deux chants à la fois פִּיהוּ. Et le chant qui apparait des deux chants qui se rencontrent s’appelle le שִׁיר הַשִּׁירִים.

Et le Gaon de Vilna s’était basé fondamentalement sur un enseignement de Rabbi Akiva dans la Guemara : tous les livres de la Bible sont קֹדֶשׁ mais le שִׁיר הַשִּׁירִים est קָדָשִים קֹדֶשׁ. On voit le parallèle entre שִׁיר הַשִּׁירִים et  קָדָשִים קֹדֶשׁ. Tous les chants de la bible sont saints, mais le שִׁיר הַשִּׁירִים c’est la sainteté des saintetés.

Effectivement, dans tous les livres de la Bible, c’est soit Dieu qui s’adresse à Israël – la révélation - soit Israël qui s’adresse à Dieu – la prière.

 

Le Peri Tsadik en particulier a enseigné le parallèle qu’il y a entre les 5 livres de Moshe et les 5 livres des Psaumes :

Les 5 livres de la loi de Moïse sont la révélation de la lumière de haut-en-bas

Les 5 livres des Psaumes sont la révélation de la lumière de bas-en-haut.

 

Donc le chant de la sainteté est soit dans un sens soit dans un autre. Mais le chant deשִׁיר הַשִּׁירִים est le cas particulier où il y a les deux. Raison pour laquelle il est קָדָשִים קֹדֶשׁ, à un niveau plus important.

On peut voir dans ces trois niveaux de lectures de cette expression גֵּר-וְתוֹשָׁב qu’il se passe ici quelque chose de beaucoup plus important que tout simplement une tractation pour acheter un morceau de terre. Vous savez d’ailleurs que c’est notre problème actuellement de racheter la terre d’Israël. Ce qui a commencé avant la création de l’Etat jusqu’á ce qu’on appelle la ligne verte. Et maintenant cela continue dans le temps contemporain morceau par morceau, nous sommes en train d’acheter un pays qui est le nôtre. C’est le droit d’acquisition de la terre qui commence avec Abraham.

 

Ce qui est frappant de notre temps, c’est que cela a recommencé précisément à Hébron là où cela c’était passé la première fois. Selon l’ordre d’achat du terrain par nos pères, nous savons donc quel est l’ordre du développement. Et ce qu’il y a d’extraordinaire c’est que c’est exactement celui-là qui se passe. On sait que les différents gouvernements et leurs états-majors qui se sont succédés pour savoir où commencer et où continuer, n’ont pas étudié cela dans la bible. Mais peut être leurs ancêtres l’ont fait, donc ils le savaient quand même...

 

En tout cas, pour revenir à notre problème, voilà la position d’Abraham:

גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם תְּנוּ לִי אֲחֻזַּת-קֶבֶר עִמָּכֶם וְאֶקְבְּרָה מֵתִי מִלְּפָנָי

Je suis étranger-résidant parmi vous donnez-moi un héritage de sépulture / un caveau avec vous   Et j’enterrais mon mort de devant moi

 

Simplement, j’ajoute une petite phrase à cette introduction qui vient à travers ce verset : Il est frappant de voir que la première préoccupation de l’achat du terrain, c’est l’achat d’une tombe et pas forcément l’achat d’une villa. C’est un peu ainsi dans la Halakha d’ailleurs

וַיַּעֲנוּ בְנֵי-חֵת אֶת-אַבְרָהָם לֵאמֹר לוֹ שְׁמָעֵנוּ אֲדֹנִי נְשִׂיא אֱלֹהִים אַתָּה בְּתוֹכֵנוּ

Et les fils de ‘Het répondirent à Abraham en lui disant Ecoutes-nous seigneur tu es un prince de Dieu parmi nous

 

Tout de suite, il faut mettre en évidence qu’il ne s’agit pas ici d’une formule de politesse formelle, c’est l’indication que l’on sait qui est Abraham. Il vient d’Our-Qadim et on l’accueille en tant que נְשִׂיא אֱלֹהִים, prince de Dieu.

Dans les récits précédant, lorsqu’Abraham est obligé de voyager dans la civilisation de l’Egypte, dans la civilisation des Philistins, il est reçu avec les honneurs dus à un roi. Donc, on sait qui est Abraham. Plus que cela, dans les autres récits, on sait qui sont les Hébreux. On a entendu parler de ces Hébreux qui habitaient ce pays-là au temps d’Ever, une des lignées de Shem.

 

Le texte dit אַבְרָם הָעִבְרִי et le rattache à la nation des Hébreux, la nation de Ever un des ancêtres descendants de Shem, un des ancêtres d’Abraham.

Tous ces Hébreux perdus dans les exils et les diasporas de ces temps-là et en particulier dans celle de Mésopotamie de la civilisation d’Our-Qadim. Une famille des Hébreux était revenue dans leur pays d’origine, c’était la famille de Terah père d’Abraham sur l’instigation d’Abraham, et c’est Abraham qui arrive dans le pays, et lorsqu’il y arrive on sait qui il est et on l’accueille avec les honneurs dus à son rang.

 

Plus tard, lorsque Jacob descendra en Egypte, Paro lui demandera s’il descend de la famille de cet Abraham  dont on parle encore en Egypte parce qu’il y avait fait un petit voyage...

Le Midrash explique que Jacob ressemblait à Abraham et les Egyptiens croyaient que c’était lui-même qui revenait.

 

Je reprends :

שְׁמָעֵנוּ אֲדֹנִי נְשִׂיא אֱלֹהִים אַתָּה בְּתוֹכֵנוּ--בְּמִבְחַר קְבָרֵינוּ קְבֹר אֶת-מֵתֶךָ אִישׁ מִמֶּנּוּ אֶת-קִבְרוֹ לֹא-יִכְלֶה מִמְּךָ מִקְּבֹר מֵתֶךָ

Ecoutes-nous seigneur tu es un prince de Dieu parmi nous dans la meilleure de nos tombes enterre ton mort personne d’entre nous ne refusera sa tombe devant toi d’enterrer ton mort.

 

Les honneurs continuent face au problème à résoudre pour Abraham, l’hospitalité lui est proposée.

Abraham n’est pas d’accord. Cette tractation prend une dimension énorme, tout le peuple est là :

וַיָּקָם אַבְרָהָם וַיִּשְׁתַּחוּ לְעַם-הָאָרֶץ לִבְנֵי-חֵת

Abraham se leva et se prosterna devant le peuple de la terre les enfants de ‘Het.

 

Voyez l’expression « עַם-הָאָרֶץ » qui est d’abord employée pour dire le peuple qui habite cette terre, quel qu’il soit.

Dans une lecture plus métaphysique, הָאָרֶץ c’est aussi la terre toute entière, la planète.

 

On voit Abraham s’adressant aux habitants de la terre, les enfants de חֵת.

וַיְדַבֵּר אִתָּם לֵאמֹר אִם-יֵשׁ אֶת-נַפְשְׁכֶם לִקְבֹּר אֶת-מֵתִי מִלְּפָנַי--שְׁמָעוּנִי וּפִגְעוּ-לִי בְּעֶפְרוֹן בֶּן-צֹחַר

Et il parla avec eux en disant : Si vraiment vous voulez / si vraiment c’est dans votre conscience que j’enterre mon mort devant moi écoutez-moi et intercédez pour moi chez Efron fils de Tsohar

 

Il apparait là un personnage Efron fils de Tso’har que l’on ne connaissait pas du tout et qui apparait là comme étant le propriétaire d’un caveau particulier que Abraham veut à priori. On vient de lui proposer d’enterrer Sarah n’importe où, on se demandera pourquoi Abraham veut ce caveau précisément et pas un autre. Il répond : si vraiment vous acceptez que je devienne un habitant du pays, parce que j’aurai un cimetière là aussi, alors demandez à Efron fils de Tsohar de me céder son caveau. Pourquoi celui-ci et pas un autre ?

 

וְיִתֶּן-לִי אֶת-מְעָרַת הַמַּכְפֵּלָה אֲשֶׁר-לוֹ  
Et qu’il me donne la caverne double

 

Donc elle était connue : la caverne « double », là où l’on enterre les couples.

אֲשֶׁר-לוֹ, אֲשֶׁר בִּקְצֵה שָׂדֵהוּ:  בְּכֶסֶף מָלֵא יִתְּנֶנָּה לִּי בְּתוֹכְכֶם--לַאֲחֻזַּת-קָבֶר

Qui est à lui qui se trouve à l’extrémité de son champ en argent plein il me la donnera (il veut payer rubis sur l’ongle) Parmi vous en héritage de sépulture

 

וְעֶפְרוֹן יֹשֵׁב בְּתוֹךְ בְּנֵי-חֵת וַיַּעַן עֶפְרוֹן הַחִתִּי אֶת-אַבְרָהָם בְּאָזְנֵי בְנֵי-חֵת לְכֹל בָּאֵי שַׁעַר-עִירוֹ לֵאמֹר

Et Efron se tenait parmi les enfants de ‘Het et Efron le Hittite répondit à Abraham aux oreilles des enfants de ‘Het devant tous les passant de la porte de la ville (c’est à dire le tribunal) en disant :

 

לֹא-אֲדֹנִי שְׁמָעֵנִי--הַשָּׂדֶה נָתַתִּי לָךְ וְהַמְּעָרָה אֲשֶׁר-בּוֹ לְךָ נְתַתִּיהָ לְעֵינֵי בְנֵי-עַמִּי נְתַתִּיהָ לָּךְ קְבֹר מֵתֶךָ Non seigneur écoutes-moi le champ je t’ai donné et la caverne qu’il y a dans le champ je t’ai donné aux yeux des enfants de mon peuple J’ai donné pour toi enterre ton mort.

 

Abraham n’est pas d’accord.

 

וַיִּשְׁתַּחוּ אַבְרָהָם לִפְנֵי עַם הָאָרֶץ  

Et Abraham se prosterna devant le peuple de la terre

 

וַיְדַבֵּר אֶל-עֶפְרוֹן בְּאָזְנֵי עַם-הָאָרֶץ לֵאמֹר אַךְ אִם-אַתָּה לוּ שְׁמָעֵנִי 

Et il parla à Efron aux oreilles du peuple de la terre pour dire : si toi tu veux bien m’écouter

 

נָתַתִּי כֶּסֶף הַשָּׂדֶה קַח מִמֶּנִּי וְאֶקְבְּרָה אֶת-מֵתִי שָׁמָּה

Je t’ai (déjà) donné (si je te promets c’est que tu l’as déjà -  il suffit aux צַדִּיקִים de parler) l’argent du champ prend-le de moi  (Tout ce qu’il lui demande c’est de prendre l’argent.) et je pourrais enterrer mon mort là-bas.

 

וַיַּעַן עֶפְרוֹן אֶת-אַבְרָהָם לֵאמֹר לוֹ אֲדֹנִי שְׁמָעֵנִי אֶרֶץ אַרְבַּע מֵאֹת שֶׁקֶל-כֶּסֶף בֵּינִי וּבֵינְךָ מַה-הִוא וְאֶת-מֵתְךָ קְבֹר

Et Efron répondit à Abraham en lui disant Seigneur écoutes-moi une terre de 400 shekels d’argent Entre moi et et entre toi qu’est-ce que c’est ? Enterre ton mort !

 

On ne comprend absolument rien dans ce dialogue sinon que les commentateurs occidentaux y verraient tout de suite une scène de marchandage entre deux marchands de tapis orientaux.

 

וַיִּשְׁמַע אַבְרָהָם, אֶל-עֶפְרוֹן וַיִּשְׁקֹל אַבְרָהָם לְעֶפְרֹן אֶת-הַכֶּסֶף אֲשֶׁר דִּבֶּר בְּאָזְנֵי בְנֵי-חֵת--אַרְבַּע מֵאוֹת שֶׁקֶל כֶּסֶף עֹבֵר לַסֹּחֵר

Abraham compris ce que Efron voulait et Abraham  pesa l’argent dont il avait parlé aux oreilles des enfants de ‘Het 400 sicles d’argent acceptable par les marchands / monnayable / de monnaie courante

 

וַיָּקָם שְׂדֵה עֶפְרוֹן אֲשֶׁר בַּמַּכְפֵּלָה

 Alors devint le champ d’Efron qui se trouvait dans la caverne.

 

Une nuance ici : avant la caverne est dans le champ, on s’aperçoit maintenant que le champ est dans la caverne ?

 

אֲשֶׁר לִפְנֵי מַמְרֵא  

Qui se trouve devant Mamré

 

הַשָּׂדֶה וְהַמְּעָרָה אֲשֶׁר-בּוֹ וְכָל-הָעֵץ אֲשֶׁר בַּשָּׂדֶה אֲשֶׁר בְּכָל-גְּבֻלוֹ סָבִיב 

Le champ et la caverne qui est dedans et tout arbre qu’il y avait dans ce champ dans toute sa frontière autour

 

Et la frontière autour de la caverne de מַּכְפֵּלָה, c’est la frontière de אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל. C’est donc l’acquisition de אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל qui se produit là.

 

לְאַבְרָהָם לְמִקְנָה, לְעֵינֵי בְנֵי-חֵת, בְּכֹל, בָּאֵי שַׁעַר-עִירוֹ

A Abraham en acquisition (מִקְנָה) aux yeux des enfants de חֵת.  Devant tous ceux qui venaient devant la porte de la ville (le tribunal)

 

Après cela seulement, après cette procédure :

וְאַחֲרֵי-כֵן קָבַר אַבְרָהָם אֶת-שָׂרָה אִשְׁתּוֹ אֶל-מְעָרַת שְׂדֵה הַמַּכְפֵּלָה עַל-פְּנֵי מַמְרֵא--הִוא חֶבְרוֹן  בְּאֶרֶץ כְּנָעַן  

Abraham a enterré Sarah sa femme A la caverne du champ double   (c’est maintenant le champ qui est double) devant Mamré c’est à dire Hébron dans le pays de Kenaan

 

וַיָּקָם הַשָּׂדֶה וְהַמְּעָרָה אֲשֶׁר-בּוֹ לְאַבְרָהָם--לַאֲחֻזַּת-קָבֶר מֵאֵת בְּנֵי-חֵת

Et le champ devint et la caverne en lui pour Abraham un héritage de sépulture de la part des enfants de ‘Het

 

Je vous donnerais une réponse à deux niveaux, en reprenant d’abord l’enseignement de Ibn Ezra et ensuite on tentera de comprendre quelle est l’allure formelle de cette tractation : qu’est-ce qui se passe dans le récit.

 

Mais d’abord l’événement lui-même.

Le commentaire se basant sur des Midrashim peu connus, nous dit ceci :

Dans cette caverne était enterrés Adam et Eve le 1er homme et la 1ère femme. C’est pourquoi on l’appelle la caverne double, c’est la caverne du couple. Et d’ailleurs c’est pourquoi cette ville va s’appeler Hébron. Mais elle va s’appeler aussi קִרְיַת־אַרְבַּע. Parce qu’y seront enterrés 4 couples :

Adam-‘Havah / Avraham-Sarah / Yits’haq –Rivqah / Yaaqov-Leah

Autre opinion : habitaient dans ce pays 4 géants dont on nous donne les noms, issus d’une race dont on trouve trace dans toutes les traditions, les נְּפִלִים de la Genèse et dont on trouve trace dans toutes les mythologies qui ont un fond historique. Cf. l’histoire concernant les vestiges de l’île de Pâques. Nous avons là une preuve évidente qu’il a existé une race de géant sur terre évoquée dans nos Midrashim.

 

La seule explication que j’ai retenue dans ces études qui ait une allure un peu scientifique, corollaire au gigantisme des espèces animales qui ont disparu, est une théorie provenant de Princeton qui dit ceci : il y a des phases lunaires durant lesquelles la lune et la terre sont plus ou moins rapprochées ou éloignées. Et quand la lune se rapproche plus de la terre la force d’attraction de la lune devient plus grande et les êtres vivant ont tendance au gigantisme. Cela correspondrait également à des périodes glaciaires. Il y a des rythmes de ce genre qui ont disparu de la mémoire des hommes. On peut comprendre qu’une force lunaire qui joue sur les marées, peut une fois amplifiée, avoir un tel résultat. Je n’ai aucune assurance sur le fondement d’une telle théorie mais il semble selon les savants que nous sommes entrés dans une phase lunaire de ce type.

 

Le Midrash sur lequel se base Ibn Ezra prend une dimension tout à fait autre. Cette discussion ne se déroule pas n’importe où. C’est à l’endroit qui est le berceau de l’humanité. C’est à l’endroit où Adam et Eve sont enterrés. C’est là qu’Abraham et Sarah vont prendre le relai.

 

Abraham sait d’emblée où il faut que Sarah soit enterrée, parce qu’il vient prendre le relai d’un gardiennage qui se faisait jusque-là par Efron ben Tsohar.

Efron ben Tsohar avait ce mérite-là d’être le gardien du cimetière de l’humanité où il y a avait deux genres de sépultures dans son caveau à lui. Tous les autres caveaux à ‘Hébron étaient les caveaux de chaque grandes familles.

 

Le caveau de Efron ben Tso’har - que l’on identifiera ultérieurement d’après un enseignement du disciple du Gaon de Vilna, le Rav ’Haïm de Volozine – a quant à lui un caveau particulier. Il y a avait dans laמְעָרַה  la lignée de Adam jusqu’à lui qui passait par sa famille. Et autour de laמְעָרַה , le champ – que j’ai appelé tout à l’heure le cimetière de la fosse public des étrangers.

 

Or Abraham dans son identité va prendre le relai. Il va prendre le relai des engendrements qui mèneront jusqu’aux temps messianiques et en même temps il est le principe des convertis à l’identité d’Israël, c’est à dire les étrangers. On revient là au mot גֵּר qui signifie converti.

Nous avons là la clef : pourquoi Abraham veut ce caveau là et pas un autre ? Parce que c’est le caveau de Efron ben Tsohar, parce que c’est celui-là qui concerne son histoire propre, sa fonction dans l’histoire, sa mission dans l’histoire. Abraham va prendre le relai du 1er homme. Donc il lui faut enterrer Sarah précisément là où Eve est enterrée.

 

Y seront enterrés 4 couples :

Adam-‘Havah / Avraham-Sarah / Yits’haq –Rivqah / Yaaqov-Leah

On voit le caractère grotesque de la prétention des descendants d’Ishmaël sur le caveau de מַּכְפֵּלָה, caveau des Patriarches d’Israël. Il y a bien sûr Abraham et Sarah et c’est important qu’ils y croient et le reconnaissent.

 

Après Abraham et Sarah, Itzhak et Rivqah, et évidemment cela ne concerne plus Ishmaël et les Arabes. Mais ils le considèrent tout de même comme un lieu saint. Même le tombeau de Rachel qui n’est pas dans la caverne de מַּכְפֵּלָה est considéré par les musulmans comme un tombeau d’une de leur saintes. Avec le postulat qu’Israël disqualifié a laissé le relai à l’islam, ils considèrent que l’islam est l’héritier authentique des Hébreux. Les Chrétiens disent la même chose de leur côté. Et puis nous sommes au milieu, comme vous le savez.

Avec Itzhak et Rivqah il est évident qu’il ne peut plus s’agir de l’héritage d’Ishmaël, d’autant plus que s’y trouvent également Yaaqov et Leah, les ancêtres du peuple juif directement.

 

Un thème important à mentionner au passage : pourquoi Jacob et Leah et non pas Jacob et Rachel ?

 

Q :…..

R : Il y a une dimension d’éternité dans le dévoilement de la תּוֹרָה. Dans tous les cas, ‘Hébron c’est קִרְיַת־אַרְבַּע. Tant que les 4 couples n’y sont pas, alors c’est קִרְיַת־אַרְבַּע avec les 4 géants. Dès que les couples y sont, alors ce n’est plus les 4 géants. Quelque soit le contenu, formellement, ‘Hébron formellement va s’appeler קִרְיַת־אַרְבַּע. Hébron signifie d’abord la cité double – dans la racine de Hébron. Si c’est déjà double, cela va de soi qu’il y en a 4. Donc ‘Hébron doit s’appeler קִרְיַת־אַרְבַּע.

 

C’est le principe suivant : La nomination des réalités absolues ne dépend pas à priori des contenus historiques. Pessah c’est Pâques avec les Matsot et le Maror avant même la sortie d’Egypte. A partir de la sortie d’Egypte, Pessah commémore la sortie d’Egypte, mais apriori Pessah c’est Pessah, le 14 Nissan. ‘Hanoukka c’est ‘Hanoukka depuis le 1er homme mais on ne savait pas ce que ‘Hanoukka devait commémorer : à partir des Maccabim on l’a su et ‘Hanoukka c’est cela.

 

De même pour יום העצמאות et de même le jour de l’arrivée du messie qui est connu mais qu’on ne commémore pas puisqu’il n’est pas encore venu... Le jour où il arrivera on vous donnera les références vous verrez. Je ne sais pas si ce sera moi qui le dirai : c’est écrit là que c’était ce jour-là.

 

 

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