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Institut du monde arabe – exposition sur les juifs d’Orient: La Polémique de trop – Celle qui vient de l’intérieur

Dans le prolongement des expositions « Hajj, le pèlerinage à La Mecque » en 2014 et « Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire » en 2017, l’Institut du monde arabe poursuit aujourd’hui sa trilogie consacrée aux religions monothéistes dans le monde arabe avec une exposition dédiée à l’histoire des communautés juives d’Orient. L’exposition permet d’accéder aux grands moments de la vie intellectuelle et culturelle juive en Orient. Un accent particulier est mis sur les échanges qui ont irrigué les sociétés du monde arabo-musulman durant des siècles, depuis les premiers liens tissés entre les tribus juives d’Arabie et le Prophète Mohammed lors de son installation à Médine.  Le but de l’exposition est de montrer 1500 à 2000 ans de présence juive en terre d’arabes, et en terre d’islam, et de présenter le récit de cette coexistence, tour à tour féconde ou tumultueuse, pour apporter un éclairage sur le rôle de chacun dans l’enrichissement de la culture et de la religion de l’autre. Le caractère inédit de cette exposition à l’Institut du monde arabes même, est une grande première, cette tentative d’apaisement à travers les origines, les racines, une perspective historique, est louable, l’approche chronologique et thématique qui décline les grands temps de la vie intellectuelle et culturelle juive en Orient, et révèle les échanges prolifiques qui ont façonné les sociétés du monde arabo-musulman durant des siècles, est évidemment passionnante. Mais une première contestation vient émailler ce tableau probablement un peu trop idyllique. Suite à une lettre ouverte adressée par un certain nombre d’intellectuels et d’artistes du monde arabe à l’Institut du monde arabe, avec pour titre : « la culture est le sel de la terre, et nous ne permettons pas qu’elle soit utilisée pour normaliser l’oppression ». Les signataires s’alarment, entre autre, de « signes de normalisation » avec Israël au sein de l’Institut du monde arabe. En cause, notamment, le fait que des pièces de l’exposition organisée dans ses murs, proviennent du Musée d’Israël. La réponse du professeur de science politique Denis Charbit, membre actif de l’organisation de l’exposition dont le commissaire général est Monsieur Benjamin Stora, permet de lever le voile sur l’étrange sensation qui s’empare du visiteur dès les premiers pas du parcours le long des allées de l’exposition : « cette exposition a eu le mérite d’inciter Elias Khoury, l’un de ses premiers signataires, à reconnaître que le monde arabe avait sa part de responsabilité dans le départ des juifs vers Israël. ».  A la fin de l’exposition un petit film d’une dizaine de minutes, conclu par un slogan qui a été mis en avant tout au long de l’exposition : « Arabes et Juifs, si loin si proches », nous retrace la période de la création de l’état d’Israël et donne la parole à des témoins et des acteurs de la vie politique. Et le niveau sonore de la petite musique que l’on avait commencé à entendre dans les allées de l’exposition se fait alors plus intense. A en croire la façon dont les choses sont présentées, on peut nommer un responsable à l’éloignement des communautés juives et arabes, un obstacle à la possibilité d’un rapprochement : Il s’agit d’Israël! ce sont les israéliens qui portent cette responsabilité! . Juifs et arabes vivraient encore en harmonie si l’Etat d’Israël n’avait pas vu le jour. Cette terre « qu’il a fallu aménager » pour permettre aux juifs de pouvoir y vivre est à l’origine des tensions extrêmes entre les deux communautés. Et le fil de la pelote peut alors être tiré progressivement, arguments après arguments, en essayant dans le même temps de nous attendrir sur la situation particulièrement difficile traversée par les arabes… et les juifs de l’exil. Le terme de judéité fait alors son entrée fracassante au sein de l’exposition. Qu’est-ce que la judéité : l’identité juive définie par un ensemble de caractère religieux, sociologiques et culturels. Autrement dit, alors que l’identité juive est apparue, lors de la destruction du temple, comme une identité seconde, de maquis, une écorce de protection, qui a permis à l’identité hébraïque de se survivre à elle-même pendant le temps de l’exil, voilà le concept de judaïté qui émerge, jaillit, transperce la carapace juive et permet désormais à tout juif de devenir citoyen du monde, sans être nécessairement assigné à résidence, par une terre particulière. Et voila le juif, au même titre que le citoyen du monde, renvoyé au statut de résidant cosmopolite. Puis les arguments s’enchainent : L’exil change de camp. Il ne s’agit plus de quitter l’exil pour rentrer chez soi, mais de quitter les pays arabes pour partir en exil en Israël ! La réponse du professeur Charbit sur « la responsabilité des arabes dans le départ des juifs vers Israël » prend alors tout son sens, et confirme l’idéologie qui se trouve tapie derrière cette présentation. L’accueil des nouveaux habitants est présenté de manière particulièrement caricaturale. Les nouveaux immigrants seraient traités comme « des moustiques », dont les habitants craindraient de se faire infecter, puis placés dans des tentes, et dans des ghettos.  De plus, et malgré les multiples appels nécessaires à la prise de conscience de l’altérité auxquels ils sont invités à réfléchir, les juifs qui se sont installés en Israël ne semblent pas bien réaliser la situation, ni les difficultés des palestiniens. Que, pour qu’ils aient pu bénéficier de cette terre il a fallu, qu’un autre peuple, disposant également de droits sur cette terre soit déraciné. Il parait alors très étonnant que « ces juifs », qui ont eux-mêmes vécu le drame du déracinement, de la persécution puis de l’extermination ne comprennent pas qu’aujourd’hui le peuple des palestiniens vit ce qu’ils ont eux-mêmes vécu jadis. Victimes hier, bourreaux aujourd’hui, les juifs devenus Israéliens sont plus que jamais responsables de la fracture désormais irréconciliable entre juifs et arabes. Cette petite musique, évidemment on la reconnait ; alors que le Juif de l’exil est porté au pinacle, l’Israélien essuie désormais toutes les invectives.  Le Juif appartient désormais au projet universel en marche. Lui porter atteinte, c’est

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Leçon d’humilité

Emmanuel Moreno z.l. Ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant : Emmanuel Moreno était considéré comme étant le meilleur soldat de Tsahal. Né en France, sa famille a fait l’alyah lorsqu’il avait un an. Il a été tué lors de la seconde guerre du Liban, il y a quinze ans exactement. Il était officier dans le célèbre commando d’élite Sayeret Matkal et remplissait les missions les plus dangereuses derrière les lignes ennemies avec un courage physique et psychique inégalé. Brillant aussi dans ses études, il avait appris l’arabe qu’il parlait couramment. Ses nombreux exploits sont toujours tenus secrets et même son visage nous reste inconnu puisqu’aucune photo de lui ne peut être publiée, même après sa mort, parce que ses missions sont toujours classées secret défense et cela risquerait de mettre en danger d’autres personnes impliquées. Je devine que certains d’entre vous ne vont pas résister à la tentation de chercher sur Google. Sachez que la photo que vous trouverez n’est pas celle d’Emmanuel Moreno mais celle du premier ministre Naftali Bennet qui l’a bien connu lorsqu’il était à l’armée et qui parle souvent de lui avec émotion.  Certains ont comparé Emmanuel Moreno à Bar Kokhba, le grand combattant juif contre les romains, on n’en aurait depuis pas connu d’autres de ce niveau. Des dizaines d’opérations de commando qu’il a menées, deux seulement ont été divulguées : on sait ainsi qu’il a enlevé le chef d’Amal, Mustafa Dirani, dans sa maison au Liban pour l’amener se faire juger en Israël.  Et malgré toutes ces qualités, tous ceux qui l’ont connu témoignent qu’il était particulièrement humble. J’avais d’abord écrit qu’il était « le plus humble de tous les hommes » mais j’ai corrigé car cette expression est traditionnellement réservée à Moise. Cela montre à quel point cette valeur d’humilité est centrale dans le peuple juif : le plus grand des prophètes et le plus grand des soldats d’Israël étaient aussi les plus humbles… On dit qu’en entrant dans une salle de cours ou dans un restaurant où se trouvait Emmanuel Moreno, on ne pouvait pas deviner qui il était, tant il se fondait parmi les autres, un simple homme parmi les autres qui ne faisait pas un grand cas du fait d’être un héros.  L’humilité n’est pas très à la mode (mais ne l’a-t-elle jamais été ?). Nous vivons le règne du selfi. Dans tous les pays les nouvelles idoles sont celles qui font du bruit et passent sur les plateaux TV, en particulier les « stars » des émissions de TV réalité. Sans parler de tous ces génies du clavier expliquant sur Facebook qu’ils savent mieux que les Professeurs qui ont consacré leur vie à la recherche. J’ai rencontré le père d’Emmanuel, Ilan Moreno, et je lui ai fait part de mon admiration pour son fils. Je lui ai dit que cela fait du bien de savoir qu’il existe aussi des hommes d’exception comme Emmanuel Moreno – courageux, désintéressés et idéalistes. Surtout qu’en lisant la presse en Israël, on n’entend parler que de corruption, de petites magouilles ou de politique politicienne.  Ilan Moreno m’a répondu ceci : « Si tu prends un bus en Israël, n’importe quel bus, ne regarde pas les petites choses, tel jeune qui aurait bousculé sans demander pardon, ou bien telle dame qui parle fort au téléphone… Sache que la moitié des gens dans ce bus, qui sont des gens simples, sont peut-être des héros. Il y a ceux qui travaillent peut-être pour un service de renseignement et mettent leur vie en danger sans que personne ne le sache, il y a ces personnes âgées qui ont survécu à la Shoah en ayant vu leurs proches mourir devant eux, il y a des hommes qui ont traversé des déserts à pieds pour venir vivre ici, ceux qui ont été blessés dans des guerres ou des attentats, ceux qui ont quitté toutes leurs propriétés dans certains pays arabes et sont repartis à zéro, il y a ce jeune qui s’entraine tous les jours pour accomplir son rêve d’intégrer un jour une unité de combat, ceux qui travaillent dans deux ou trois postes pour nourrir leur famille et trouvent en plus le temps de faire du volontariat dans les hôpitaux… Il y a beaucoup plus d’héros au quotidien qu’on ne le croit. Parce qu’on ne les voit pas. » Je pense souvent à cette leçon d’Ilan Moreno, je tenais à vous en faire part. Emmanuel Moreno z.l. a dû grandir avec ces valeurs familiales. Un peu plus d’humilité, un peu plus de bienveillance dans nos jugements des autres au quotidien. Monsieur Michael Grynszpan

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Roch Hachana, Yom Kippour, Hochana Raba … et Hanouka, les différents degrés du jugement.

Dans le calendrier hébraïque il y a deux structures du temps qui s’entremêlent. L’année qui commence à Tichri et qui récapitule, les événements de l’histoire universelle, dont le principe est la création du monde, et celle qui commence à Nissan, qui est spécifique au calendrier des hébreux, et qui commémore les grands événements de l’histoire d’Israël dont le principe est la sortie d’Egypte. Ces deux structures du temps d’Israël, convergent dans une journée particulière, celle de Hochana Raba qui fait à la fois partie du calendrier du mois de Tichri et de celui du mois de « Nissan. « Hochana Raba » est intégré au temps de Nissan en tant qu’elle est le dernier jour de la fête de Souccot. Elle est également intégrée au temps de Tichri, puisqu’elle fait partie des fêtes de jugement et d’expiation, comme les fêtes de Roch Hachana et celle de Yom Kippour. Le mois du Tichri a sa propre liturgie qui est celle des jours de jugement : Roch Hachana est le jour du jugement lui même. Yom Kippour est le jour d’expiation et de pardon, et Hochana Raba réalise l’achèvement des jours de jugement. La Torah écrite appelle le jour de Roch Hachana, « Yom Hazikaron », le jour de la mémoire, alors que la Torah orale appelle ce jour « Yom Hadin », le jour du jugement. Quel est le lien entre le jugement et la mémoire ? C’est tout simplement que nous sommes jugés par la mémoire. Lorsque nous sommes jugés par la mémoire, le jugement est impitoyable A Roch Hachana le monde de l’homme passe en jugement. S’il y a un créateur au monde, alors il y a une mémoire, une mémoire totale, absolue, depuis la création du monde, et c’est cette mémoire qui est appelée à partir de Roch Hachana afin de pouvoir confronter ce qui a été fait avec l’idée que nous nous faisons du monde. Le peuple hébreu est  le seul peuple à avoir accepté la loi morale comme condition du salut. La condition de cette acceptation c’est la possibilité de la « Téchouva ». La « Téchouva » peut-être envisagée à plusieurs niveaux : A un premier stade, au niveau individuel, c’est  le retour à l’endroit où on avait dévié par rapport à la faute pour la recouvrir.  A un niveau plus collectif, c’est le retour de la collectivité d’Israël et cela passe également par la terre d’Israël. Plus haut encore, les sages nous expliquent que les mondes sont en processus de « Téchouva », c’est-à-dire qu’il y a un mouvement de retour du monde à sa source. Quoiqu’il en soit, si cette possibilité ne nous était  pas offerte, cette loi serait invivable parce qu’à la moindre faute, nous serions perdus. Pour pouvoir faire « Techouva » il faut donc pouvoir se souvenir. Le jugement se fait à 3 niveaux (Rocha Hachana, Yom Kippour et Hochana Raba) parce qu’il y a trois dimensions au jugement. Le Talmud nous enseigne que parallèlement au développement de la destinée de chaque personne un livre s’écrit. C’est le livre de notre vie. Le jour du jugement c’est la confrontation entre deux livres : le livre de notre vie et le livre de la loi, de la vérité. Il y a trois sortes de livres qui s’écrivent dans la vie des hommes : Le livre des « Tsadikim », les justes, ils sont très rares. Le livre des « Bénonim », c’est à dire au milieu, moyens,  et justes et mauvais à la fois. C’est le livre de la majorité d’entre nous. Chacun de nous est au milieu des valeurs du bien absolu et des valeurs du mal absolu. La vie de chacun, sauf des cas exceptionnels, c’est la vie d’un « Bénonim ». Enfin le livre des « Rachaim », des mauvais, ils sont également très peu nombreux. Les justes sont traversés par le jugement le jour de Roch Hachana, par la « Midat Hadin », la valeur de la justice stricte. C’est la mesure du jugement la plus stricte, la plus rigoureuse. La confrontation entre le livre de chacun et le livre de vérité est stricte. Les justes sont capables d’être jugés par la vertu de justice. Les « Bénonim », sont traversés par le jugement le jour de Kippour par la « Midat Harahamim », la valeur de miséricorde. Ils sont jugés par la vertu de miséricorde qui réalise l’unité entre la valeur de charité pure et celle de justice stricte. À Hochana Raba la confrontation se fait au niveau des « Rachaim ». C’est un jugement pour les mauvais. C’est la « Midat Hahessed », la valeur de charité pure, qui juge, ainsi même ceux qui ne sont que mauvais, sont dans le cas de pouvoir être sauvés de ce jugement. Manitou nous enseigne en se basant sur la tradition orale qu’un sursis supplémentaire nous est donné jusqu’à la fête de Hanouka. Le juste, le moyen ou le mauvais sont jugés par rapport à la loi. Ce sont des consciences qui se mesurent par rapport à la loi. Les unes de façon positive, ce sont les justes. Les autres de façon approximatives, les « Bénonim », mais attention ce sont souvent des grands qui sont les « moyens ». Puis les cas exceptionnels du côté du mal, mais ayant conscience de la loi, et cependant mauvais. Ils sont définis d’après la loi comme « Tsaddikim », « Bénonim », « Rachaim ». Il y a ceux qui n’ont aucun lien à la Torah, d’aucune sorte, mais qui font partie de l’assemblée d’Israël. Ceux-là ont un sursis jusqu’à Hanouka. La fête de Hanouka commémore la victoire des Ashmonéens sur les Grecs. Dans les autres exils, le risque d’érosion de l’identité Israël était fort, mais sur des terres étrangères, alors que les Grecs avaient réussi à dénaturer l’identité d’Israël sur sa propre terre. L’exil Grec, c’est lorsque les Grecs occupaient la Judée et qu’ils avaient réussi à dénaturer l’identité des Judéens, en Judée. Hanouka remet les choses à leur place. La fête de « Hanouka » commémore la restauration de la sainteté du temple qui a été détruit à Tichabeav. La catastrophe qui s’est produite à Tichabeav a été restaurée à « Hanouka ». C’est un événement national. Ceux qui pratiquent Hanouka, se relient à la restauration de l’identité nationale

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Le Sanhédrin en dix questions

Le Sanhédrin en 10 questions 1 – Qu’est-ce que le Sanhédrin ? Le Sanhédrin est une Grande Assemblée représentée par 70 ou 71 Sages qui siégeaient dans les murailles du Temple de Jérusalem dans la salle en demi-lune de la pierre taillée. Cette Assemblée a cessé d’exercer ses fonctions à Jérusalem au 4ème siècle après que l’empereur Byzantin ait aboli l’ordination, cette chaine ininterrompue de la transmission d’un Maître à son élève, depuis Moise. Puis cette Assemblée s’est poursuivie dans d’autres villes d’Israël pour cesser définitivement au 5ème siècle. 2 – Quelle est sa fonction ? Dans le régime politique hébraïque il y a séparation des pouvoirs. Le Sanhédrin est une des institutions représentant ces différents pouvoirs. Mais à la différence de la Haute Cour de Justice et de la Cour Suprême qui ont chacune leur fonction et qui jugent par rapport aux lois de la Knesset, le Sanhédrin juge, lui, en fonction des lois de la Torah.  Il intervient dans de nombreux domaines relatifs aux lois juives : 3 – Quels sont les différents pouvoirs dans le régime hébraïque ? On connait désormais les enseignements qu’avaient donné Manitou à ce sujet. Il suffit de prendre les lettres du mot Michkan, qui fut le tabernacle dans le désert : 4 – Si cette Assemblée était restaurée, les lois votées par la Knesset seraient-elles remises en cause ? Evidemment pas. La Knesset continuera de légiférer et d’édicter les lois. Il y aurait séparations des pouvoirs entre les représentants de la Knesset qui légifèrent dans le cadre du pouvoir politique, et les sages de cette Grande Assemblée qui évolueraient dans un cadre spécifique à la justice de la loi juive 5 – Le Sanhédrin reconnaitra-t-il les décisions prises par la Knesset ? Evidemment. La loi juive n’est actuellement pas reconnue comme ayant force de loi en Israël. Si la Knesset venait à décider que le droit hébraïque est valide dans l’Etat, alors il suffirait que les Rabbins déclarent que les lois de la Knesset sont la nécessité du public. A partir de là, l’Etat reconnaîtrait alors dans le principe la validité du droit hébraïque et ainsi la quasi-totalité des lois de la Knesset serait de fait, considérée comme valable par la loi juive, et donc reconnue comme valable par le Sanhédrin. – Restaurer le Sanhédrin garantirait donc un meilleur équilibre de l’Etat 6 – Quelle est la différence avec la Haute Cour de Justice ? La différence principale est que la Haute Cour de Justice juge par rapport aux lois de la Knesset alors que le Sanhédrin juge par rapport à la loi de la Torah. De ce fait les deux institutions ne seraient pas saisies pour les mêmes raisons.  7 – Quelle différence y a-t-il entre la Cour Suprême et le Sanhédrin ? La Cour Suprême est à la fois une Cour d’appel pour le pénal et le civil, et une Haute Cour de Justice, siégeant en première instance, principalement pour ce qui concerne le contrôle juridictionnel des décisions du gouvernement. Depuis 1995, la Cour suprême d’Israël exerce un contrôle de la constitutionnalité des lois à la fois les droits fondamentaux et les valeurs de l’Etat d’Israël. Pourtant à ce jour, la compétence quant au contrôle de constitutionnalité n’a toujours pas été fixée par une loi fondamentale. Le Sanhédrin aurait donc aussi sa fonction probablement dans ce cadre. 8 – Quels sont les obstacles à la restauration de ce Sanhédrin ? En fait il y 3 obstacles majeurs C’est actuellement un obstacle important mais qui pourrait être contourné en installant le Sanhédrin temporairement dans un autre endroit, en réduisant le nombre de Rabbins qui pourraient y siéger et en limitant partiellement ses prérogatives. D’ailleurs lorsque le Temple a été détruit, le Sanhédrin a été implanté dans d’autres villes d’Israël pour qu’il puisse poursuivre ses fonctions. Peut-être qu’un jour les rabbins parviendront à se mettre d’accords sur un nom ou sur un schéma qui conviendrait à toutes les sensibilités, ou peut-être est-ce à nous, au peuple, simples juifs, désireux de recouvrer notre identité hébraïque et de rejoindre notre histoire, soucieux de faire preuve de responsabilité, d’agir pour faire en sorte que cela soit possible ? 9 – S’il n’y avait qu’un argument à donner pour motiver la restauration du Sanhédrin, lequel pourriez-vous présenter ? Pour retrouver notre unité, et répondre aux avis extérieurs qui souvent remettent en cause notre légitimité, notamment celle à nous installer sur la terre d’Israël, c’est à dire la terre de la Bible, il y a une chose simple à dire: « Nous sommes le peuple de la Bible qui est revenu sur la terre de la Bible« .  Pour redevenir réellement le peuple que nous devons être, pour permettre que l’on dise de nous que nous sommes bien le peuple de la Bible, alors avançons un peu plus dans notre histoire, et restaurons notre Sanhédrin, sur la terre de la Bible, celle du peuple de la Bible. 10 – Que pouvons-nous faire à notre niveau, pour aider à restaurer le Sanhédrin ? Le Sanhédrin n’est pas une institution démocratique. Il dépend du rétablissement de l’ordination. Nous pouvons nous préparer à l’éventualité de la restauration du Sanhédrin en étudiant plus en profondeur nos textes et nos récits qui parlent de cette institution. Ce site tâchera de vous donner régulièrement des informations. Olivier Cohen

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Égal à nous-mêmes

Je voudrais en préambule tout particulièrement remercier Olivier Cohen, à qui l’on doit la transmission vivante de l’enseignement de la pensée de Manitou. Manitou-l’hébreu est devenu incontournable pour ses cours prodigués, ses conférences et les nombreuses archives qui y sont reproduites. Il ne faut pas être devin pour constater de l’époque troublée dans laquelle nous nous trouvons tous, et « nous autres juifs » comme le disait Arnold Mandel, plus particulièrement. En France dans le monde dit communautaire, la situation tient à bien des égards du paradoxe voire hélas quelquefois de la scission, et pourtant, ici et là s’élèvent, le plus souvent hors des institutions, des individus, des mensch géants qui tentent de reprendre le cours de l’histoire juive et de ce qu’ils nous restent encore à y réaliser. Le projet Manitou-l’hébreu appartient indiscutablement à cette impressionnante volonté. En tant qu’écrivain il m’avait été un jour demandé de parler de la notion d’Égalité dans le judaïsme. L’écriture littéraire juive a longtemps marché de pair avec l’écriture biblique et ses commentaires, il était en effet dommage de ne plus perpétuer cette tradition, et surtout de cesser d’exhorter « ce peuple » par le prisme de ses livres et de ses traditions à regagner son « énergie fondatrice », comme l’indiquait le très grand poète et penseur Claude Vigée. Alors, au nom de tous ces mensch, d’hier et d’aujourd’hui qui nous laissent espérer que demain sera plus honorable encore que l’heure achevée, ce texte leur est dédié. Je voudrai également remercier Haïm Rottenberg qui a toujours su me prodiguer des conseils avisés et un savoir hors du commun. Égal à nous-mêmes. Lorsque le monde a été créé,Le monde a été partagé :Les uns ont eu le bon vinEt les autres la soif. Baal Shem Tov L’Eternel-Dieu dit « Voici l’homme devenu comme l’un de nous, en ce qu’il connaît le bien et le mal ».  Au sortir de la première guerre mondiale, l’Europe se regarde, « ruines qui menacent ruine» dans l’épouvante de ce qu’il subsiste du vieux monde. Rien n’est soudain plus égal à l’autre qu’une gueule cassée d’un côté ou de l’autre de la frontière, qu’un mutilé, qu’un champ de dévastation sur cette ligne-là ou celle au loin, là-bas. Puisque tout a été anéanti, que reste-t-il alors de l’idée de l’homme ? Une frénésie s’empare pourtant du monde et y fait tout culbuter. « Une nouvelle ère commence qui ne peut se comparer, par l’ampleur des bouleversements, qu’à la période de la Renaissance ».  Tout reprendre. Autrement, tête bêche, respirer, exprimer, penser, trouver d’insoupçonnables expressions, car désormais plus personne ne pourrait avancer du même pied.  L’Europe de « l’Atlantique à l’Oural » se met soudain à bouillir. Dans la marmite cuisent les oripeaux de ce monde « d’hier » qui avait conduit dans ses fracs lustrés à la plus effroyable destruction. Il fallait une « métamorphose », urgente celle-ci, de l’homme, de l’art, de l’espoir, de la vision du futur, de l’horizon qu’il fallait dessiner sur d’autres cieux. L’expressionisme né avant-guerre se vêt alors d’autres postures de refus du réel, la Nouvelle Objectivité prend en Allemagne son envol, les mouvements d’avant-garde se font brusquement pressants. Futurisme, surréalisme, primitivisme, en gestation déjà avant-guerre, entrent dans la danse du monde. L’Octobre russe viendra ajouter à cette incandescence la réalité, – et son fantasme-, d’une Révolution. Apollinaire qui venait d’inventer le terme de « sur-réaliste » à propos du ballet Parade, sera l’un des plus proches alliés et promoteurs des peintres cubistes. En 1918, il publie Calligrammes, poèmes de guerre, poèmes de paix disposés sur la feuille comme une vision – inventeur d’un davar, cette chose disloquée qui rejoint, ondulante et impatiente, le mot.  L’art pense soudain l’art. La Création fixe l’homme, bileux, qui lui est fatalement inférieur. La toute puissance du rêve, de la forme ou de son obsession hors de contrôle, doit assujettir la volonté par nature destructrice.  A la même époque, des écrivains juifs de langue yiddish rentrent, comme par fracas, dans la modernité. Ébranlé par la Haskala, foudroyé par les pogroms, les enrôlements forcés, puis scindé dans leur devenir par leur engagement dans la « grande guerre », le monde juif subit les coups de boutoir de l’histoire, par d’effroyables et incessantes secousses.   Pourtant, aussi désespérés que déstabilisés, les artistes juifs montrent une combativité et une créativité hors du commun :  Jour après jour – caravanes de navires errants, voiles pointillées de soleil pour la tempête et la bourrasque Je suis venu pour disparaître et pour renaître. Jour après jour – incandescentes voiles de lave vers le bord bleui du repos proche de la bénédiction –  non, je n’atteindrai pas en même temps que tous la berge du port bleu, un vent mauvais en route a fracassé mon mât… Jour après jour tel un messager fendant l’air du saint anéantissement – dans la tempête et la bourrasque, tout seul tout seul comme un jour ordinaire je suis venu pour disparaître et pour renaître. Dans cette effervescence qui secoue toute l’Europe est édité à Varsovie, en 1922, le premier numéro de Khaliastra, Le gang. Imprécations, images crues et violentes, positions diamétralement opposées d’un auteur à l’autre, l’univers juif y est réinventé, tourbillonnant, vigoureux, implacable, tel un torrent impétueux que l’on aurait retenu trop longtemps.  Peretz Markish, Uri Zvi Greenberg, comparses et complices du Gang, eux qui deux décennies plus tard incarneront les deux grands destins juifs de l’époque, chacun à l’autre bout du spectre, se tiennent encore à cette époque, épaule contre épaule, le regard à l’horizon. Ils vont alors, ils vont de croix en croix – (sur la croix pend un homme depuis deux mille ans) et tous en chœur s’écrient : descends de croix ! Toi homme et moi possédons même forme ! Descends ! L’horloge-monde a sonné treize coups ! Nous allons maintenant au festin des blasphèmes – –  Descends ! Viens avec nous au festin des blasphèmes ! Pourquoi rester ici pendu ? tous les croyants font partie de la bande – vers toi ne peut venir qu’un chien un estropié ou syphilitique – –  Et l’homme en croix répond : je ne puis faire un pas sur terre. Je ne sais… Le crépuscule vient. J’ignore le chemin qui mène à Bethléem… Deux mille ans que je

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Qu’il vienne et que je ne le voie pas !

Depuis 1948 on nous dit et on nous répète qu’un événement majeur s’est produit : la création de l’Etat d’Israël, la reconstitution de l’identité hébraïque sur sa terre. C’est pour beaucoup la première étape de la période messianique, et nous pourrions donc être à ce moment charnière entre deux périodes, celle de ce monde ci et celle des temps messianiques avec ce mouvement de retour de l’identité hébraïque, des enfants de Jacob sur leur terre. Et ce retour s’accompagne de nombreux mouvements et forces à la fois convergents et contraires, les uns qui contribuent à faire de cette période un moment de grandes espérances et les autres, au contraire, qui viennent nous interroger et remettre en cause ces grands principes messianiques, tant l’ampleur de certains phénomènes et drames que nous traversons nous touchent et restent difficiles à décrypter. Les mouvements semblent s’accélérer, s’amplifier dans notre période contemporaine ou les événements et phénomènes sont intenses. Alors, il faut se rappeler des interpellations de Oula, sage de la Guemarra, dans le traité de Sanhedrin, lorsqu’il parle de l’arrivée du messie, et qu’il nous dit : « qu’il vienne et que je ne le voie pas ! ». Comment cela ? Les sages préfèreraient ne pas voir le moment de l’arrivée du Messie ? Ne pas être présents au moment de sa venue ? Mais pourquoi ? Qui voudrait rater un moment pareil ? A une période ou le sensationnel a envahi notre quotidien, ou le moment présent, l’instant, l’immédiateté ont fait irruption dans notre monde et nous empêchent de penser l’avenir au-delà de l’instant qui vient, de l’instant qui suit, seuls des sages peuvent dire qu’ils préfèrent éviter d’être présent au moment du commencement du dévoilement de notre histoire. A une période où il faut faire preuve d’une capacité de résistance intense face aux injonctions du quotidien comment dire : « qu’il vienne et que je ne le vois pas ! ». C’est plutôt que je sois là et que je puisse donner mon avis, commenter, twiter, notifier. Mais pourquoi refuser d’assister à l’événement ? Pourquoi ne pas vouloir y être ? Pourquoi ne pas vouloir le voir ? Certes on nous dit que le temps ne sera pas anticipé par notre mérite, et devrait donc arriver en son temps, et alors, dans des catastrophes, mais des catastrophes telles, que les sages préfèrent ne pas y assister ? Pourquoi ne pas y assister ? Les sages ne devraient-ils pas se dire au contraire qu’ils doivent être là, plus que jamais, justement pour accompagner le peuple au moment où, à l’approche de la délivrance finale, des catastrophes s’abattront, et le doute pourrait s’installer. Ne devraient-ils pas justement vouloir être présent, avec courage, pour parler au peuple, expliquer ce qu’il se passe, le rassurer. Nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin de personnes qui pourraient allumer la lumière sur ce qu’il se passe réellement et poser un regard plein de sagesse sur nos difficultés. Les sages ont prophétisé que les temps messianiques se réaliseront dans des catastrophes. Très bien. Mais pourquoi ne pas les voir ? Pourquoi ne pas y être ? Ou alors peut être que ces catastrophes seront terribles. Mais alors raison de plus pour y être courageusement et pour être solidaires du peuple dans ces moments ambigus entre drames et délivrances. Donc s’ils préfèrent ne pas y être c’est certainement qu’ils ont une raison. Peut-être parce que ces catastrophes les concernent directement ? On peut alors essayer d’avancer une hypothèse : La période particulière que nous traversons nous permet de réaliser aussi la tension qui est en train de s’installer de manière de plus en plus vive au sein de notre peuple sur notre propre identité. Nous vivons une période où les tentations d’émancipation sont grandes, et ou la tentative d’autonomisation de certains juifs de l’exil vis-à-vis d’Israël s’intensifie. La ré émergence de l’identité hébraïque du dedans de son écorce de protection, qu’a été pendant toutes ces années l’identité juive, fait réapparaitre le conflit entre Jacob et Laban. Le fruit s’est débarrassé de son écorce et l’écorce revendique désormais une place en tant qu’identité autonome. Elle est en train de s’ériger en rivalité d’identité à l’identité Israël. Cette écorce de protection qui a permis à l’identité hébraïque de se survivre à elle-même pendant le temps de l’exil, qui a servi à la fois de protection et de camouflage à l’identité hébraïque, qui s’est caractérisée comme araméenne du temps d’Abraham, et comme juive de notre temps, est en train de revendiquer sa place et son statut particulier à l’intérieur des nations et de s’ériger en adversaire impitoyable à l’identité hébraïque qui redevient Israël. Les plus grandes rivalités sortent de notre propre famille et cela culmine lorsqu’Israël rentre sur sa terre avec l’identité araméenne qui s’installe en rivalité d’identité impitoyable à l’identité Israël dans la relation entre Jacob et Laban, et comme préfiguration de ce qui se passe aujourd’hui ou l’identité juive de l’exil risque de s’installer en rivalité d’identité impitoyable à l’identité d’Israël qui est en train de réémerger de son dernier exil. Ceux qui à l’origine étaient les plus proches sont en train de s’installer en rivaux les plus farouches. Et le comportement notamment de certains juifs en exil, alors que nous sommes censés, en tant que peuple, avoir accepté de nous soumettre aux critères de la loi morale dont la table des valeurs nous est définie par la Torah, commence à poser un certain nombre de problèmes. Les exemples sont nombreux : Vous avez déjà pris le vol ELAL, Paris – Tel Aviv ? Une catastrophe qui explique à elle seule l’affirmation des sages non ? Les disputes, les bagarres, les incivilités, l’agressivité, le dossier du siège, la tablette, le porte bagage… Mais il y a aussi les personnes qui se répandent dans l’avion comme si elles entraient dans leur résidence secondaire, en s’appropriant le lieu et l’espace sans ménagement, sans égard particulier pour l’autre, pour celle ou celui qui n’est pas eux. C’est effrayant. De même vous avez déjà surement été dans un magasin cacher en dehors d’’Israël ? Là aussi il y a de quoi se poser des questions : Pas de bonjour, pas de merci,

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Corona Virus: L’annonce de l’arrivée prochaine de la Couronne de David sur terre ?

Le 20 Janvier 2021 Dès le début de notre histoire le monde est authentiquement perçu comme entaché d’un manque, un manque qu’il faut restaurer : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre, et la terre était chaos ». Ces récits, ces « évidences », nous apparaissent désormais tellement familiers que nous ne percevons plus le caractère irrationnel mais également révolutionnaire et subversif de ces mots qui s’assemblent. Dieu créa le ciel et la terre et la terre était chaos ? Oui, aussi incroyable que cela puisse paraitre ce sont bien les premiers mots de nos récits Bibliques. Alors comment ? Dieu n’est pas capable de créer un monde qui ne serait pas à l’état de chaos originellement ? Notre tradition nous dit que non ! Le simple fait de créer entraine le mal, et donc l’état de chaos. C’est en créant que Dieu créé le mal et nous devons passer notre vie, à l’échelle individuelle et à l’échelle collective, à mériter l’être qui nous a été donné en grâce, pour pouvoir résorber l’état de chaos qui pré existait sur terre, et pour parvenir à se débarrasser du mal. A la différence de la tradition chrétienne qui doit contempler le monde tel qu’il nous a été donné, notre tradition nous indique que nous devons le transformer, l’améliorer, le circoncire. C’est notre travail d’homme, et cela avant même de parler de la faute de l’homme, qui vient après cet état de chaos originel. Le monde ne peut exister que parce qu’il est manquant, car s’il n’était pas manquant alors il ne serait pas « autre », s’il n’était pas « autre », il serait Dieu, et s’il était Dieu il ne serait pas du tout. Pour pouvoir exister, le monde est diminué, il est moins, il est manquant, et pour pouvoir être vraiment il faut qu’il parvienne à acquérir ce qui lui manque, et qui le définit essentiellement. Le monde est donc perçu d’emblée comme étant manquant mais manquant de l’essentiel. C’est de cet essentiel qu’il s’agit de faire la réparation, la restauration, l’acquisition. Quel est cet essentiel qui manque et qu’il nous faut acquérir ? C’est la couronne, c’est ce qui définit le niveau d’être du monde mais dont il est privé, afin qu’il puisse exister. La condition de notre existence, c’est que nous sommes comme une royauté sans couronne, et la couronne précisément c’est ce qui définit le monde dans lequel nous sommes insérés, mais dont nous devons faire l’acquisition. La couronne du roi, c’est bien ce qui définit le roi, mais ce n’est pas le roi. La couronne ce n’est pas le roi, et pourtant un roi sans couronne, ce n’est plus un roi. Le monde serait comme une royauté sans couronne et il s’agit de retrouver la proximité de la couronne. Plus cette proximité se dévoile et plus la réussite de la restauration du projet s’installe. La restauration du monde au sens ou l’entend notre tradition c’est la restauration de cette couronne. C’est à nous qu’il revient de régler l’état de chaos originel de la terre, et de restaurer le monde.  Bien entendu, il n’est pas interdit d’avoir de temps en temps un petit coup de main. On s’est beaucoup interrogé pour savoir si cette pandémie, qui touche, affecte et confine l’intégralité de la planète depuis près d’un an désormais, en créant une situation de « chaos », est de l’ordre de l’immanence ou de la transcendance ? Sans minimiser évidemment les drames qui se jouent tous les jours et ces décomptes macabres quotidiens, qui nous rappellent la gravité de la période que nous sommes en train de traverser, nous avons également pu observer un certain nombre de signaux étonnants, comme ce Chabbat de l’humanité, intense, que nous avons pu diagnostiquer, à l’occasion de l’apparition du virus qui nous a tous figé dans un état de stupeur et d’effroi, puis du premier confinement qui lui a succédé, entre un événement de transcendance pure qui est apparu subitement, et un événement de l’ordre de l’immanence comme conséquence, initiée par les hommes. Puis nous avons également pu diagnostiquer cette « Techouva » des nations qui petit à petit s’est réalisée un peu partout sur la planète et dont le phénomène est amplifié par la fermeture partielle et provisoire des frontières. Enfin, en miroir à la situation que Jacob a dû vivre lorsqu’il est descendu en exil, en Egypte, ce ne sont plus les jours d’Israël qui arrivent à leurs termes mais bien ceux de Jacob. De ce point vue la transcendance qui se dégage de la situation que nous traversons semble l’emporter sur une vision immanente. Les choses se remettent petit à petit à leur place, les événements révèlent très progressivement le projet, et si nous ne sommes qu’au début de ce dévoilement, et que seuls quelques contours nous apparaissent, les signes se font plus présents. Etant donné que les humanités n’ont pas réussi à retrouver ce qui fait d’elles leur identité spécifique, particulière, et à restaurer leur couronne, alors une force de l’ordre de la transcendance est en train de lui donner un petit coup de pouce. Il y a un enseignement de la cabale qui dit que l’écorce vient avant le fruit. Pour appréhender cet enseignement, il faut d’abord se rendre compte que pour comprendre que la prophétie a existé il faut comprendre qu’elle a cessé, et lorsque la prophétie a cessé, elle ne s’est pas arrêtée de façon immédiate et brutale. Il y a eu un phénomène de rémanence, quelque chose qui s’éteint progressivement et qui finit par se transformer, puis par disparaitre. On a l’habitude de dire que lorsqu’on ne voyait plus la lumière on ne voyait plus les ombres. Lorsque la prophétie a disparu, la fausse prophétie s’est également évanouie, et en même temps l’idolâtrie. Mais l’ombre a survécu un temps à la lumière si bien qu’il fut un temps de suspension ou la lumière avait disparu, mais pas totalement les ombres. De la même façon, au moment de la réapparition de la prophétie, l’écorce vient avant le fruit. Lorsqu’on voit les ombres, ce sont ces ombres qui précèdent la

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Nouvelle Variante du Virus – Retour aux identités nationales – Immanence ou transcendance ?

La nouvelle de l’apparition de la variante du virus au Royaume Unis a plongé de nouveau la planète dans l’incertitude et la tourmente, les courbes s’affolent. Tout cela permet de prolonger l’équilibre supérieur instable dans lequel nous nous trouvons inséré, à mi-chemin entre immanence et transcendance. Le phénomène que l’humanité est en train de traverser est il de l’ordre de la transcendance ou de celui de l’immanence ? Les conséquences de l’émergence de ce virus sont nombreuses. Parmi elles, une avait particulièrement attiré notre attention, c’est le retour à l’identité nationale pour chacune des nations. Ce mouvement conceptualisé par le Rav Kook, qu’on a appelé la Techouva des nations, dont nous avons souvent parlé sur ce site et qui a commencé à se confirmer récemment avec une volonté affirmée des peuples de revenir à leur identité nationale, à leur manière d’être homme, spécifique pour chacune des nations, se trouve aujourd’hui renforcé avec cette nouvelle variante du virus, la restriction de la circulation entre les pays et la fermeture partielle et provisoire des frontières. De ce point vue la transcendance qui se dégage de la situation particulière que nous traversons semble l’emporter sur une vision immanente. Les choses se remettent petit à petit à leur place, et étant donné que l’humanité n’est pas parvenue seule à réaliser ce mouvement de retour à sa source, à son origine, une force de l’ordre de la transcendance est en train de lui donner un petit coup de pouce. Si on regarde de plus près le cas de la France, plusieurs mesures confirment ce retour à une identité spécifique, sur lequel il peut être intéressant de se poser. La contestation qui surgit du peuple sous différentes formes, avec plus ou moins de légitimité et qui dévoile une identité spécifique à l’identité Française La polémique sur les commerces essentiels et non essentiels que nous avons déjà évoquée qui nous renvoie à des périodes sombres de notre histoire ou la liberté de conscience ne pouvait pas s’exercer pour nous permettre de décider librement ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. Plus récemment la réouverture permise des lieux de culte et presque simultanément des centres commerciaux, ces temples modernes, symboles de la consommation et du divertissement dans lesquels s’amoncellent des grappes d’individus pour exercer des cultes d’un caractère assez particulier, comme pour permettre d’entretenir ce subtil équilibre en France entre les laïcs et les religieux, ou entre les religieux et les laïcs. Le positionnement de la France se centre encore un peu plus autour de son identité lorsque le président et le gouvernement nous indiquent que la seule exception autorisée au couvre feu qui s’impose désormais aux français, est la date de Noel, ou les réunions familiales seront autorisées et qu’aucune limite claire n’a été fixée. On dit souvent que la France est un pays d’origine Judéo-chrétienne. Qu’est-ce qui se cache derrière ce terme un peu barbare de Judéo-chrétiens ? Le fait que les racines de la France viennent à la fois des juifs et des chrétiens ? Pas exactement. C’est tout simplement qu’il y a une différence fondamentale entre le juif et le chrétien, une différence au départ. C’est que pour se définir le chrétien a besoin du juif alors que le juif n’a absolument pas besoin du chrétien. Et donc lorsqu’on parle en France de racines Judéo-chrétiennes c’est simplement pour expliquer le fait que les racines chrétiennes ont émergé du judaïsme, puis qu’il y a eu une bifurcation, un déboitement à un certain moment de l’histoire et alors que la révélation passait pendant un temps par les hébreux elle a cessé puis elle est ensuite passée chez les chrétiens.  D’où l’idée d’un ancien testament, assez méprisant vis-à-vis de la tradition hébraïque, et d’un nouveau testament, qui vient remplacer l’ancien. Quelque soit la manière dont on décide de fêter le jour censé être celui de la naissance du Christ, ce jour là doit être à part, sanctifié, sacralisé dans la société française qui confirme là ses racines chrétiennes. Aucune autre fête, dans aucune autre religion ne bénéficie d’un tel statut en France. Même la fête 31 décembre qui est la fête du nouvel an, mais qui est également, si l’on veut rester cohérent avec le calendrier Grégorien, le jour de la circoncision de Jésus, et donc un jour également plein de sens mystique, ne dispose pas des mêmes prérogatives. Pourtant on a vu en France certaines tentatives pour faire passer notamment la fête de Hanoucca dans le patrimoine national de la société française. Nous avons tous assisté au moins une fois à cette sortie de la fête et de la célébration à l’extérieur des villes de France, notamment à Paris. Dans le contexte que nous décrivons cette extériorisation revêt un caractère particulier qui pose question. Comment ne pas se rendre compte que ce rite est désuet, dépassé, préhistorique, qu’il a perdu toute authenticité, il n’est plus en phase avec son temps ni avec le lieu géographique dans lequel il est exercé. Il paganise un rite authentique dans un vacarme étourdissant et abandonne ce qui lui reste de légitimité pour s’harmoniser avec les autres fêtes chrétiennes du patrimoine français. Au mieux il s’agit de participer à la société avec un rite folklorique qui contribue à faire émerger au sein de la société française, friande de diversité, et disposée à laisser s’exprimer des messages un peu subversifs, des traditions ancestrales, vidées de leurs sens, de leurs contenus, de leurs intensités, et qui peut naturellement se dissoudre dans l’esprit de la société et de la fête de Noel. Au pire il s’agit de dévoiler que dans le conflit que révèle la fête de Hanoucca entre l’identité judéenne et la civilisation Grecque, ce sont finalement les Grecs qui l’ont emporté, puisqu’en terre d’exil la fête de Hanoucca s’est dissoute dans le patrimoine français et ceux qui la célèbrent, ont accepté de restreindre la partie essentielle de leur identité à un élément périphérique pour vivre au rythme des fêtes de Noel. Les Grecs ont gagné la partie Cette communion en cœur

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Instructions concernant les préparatifs de Pessaḥ pour l’année 5781

 Instructions concernant les préparatifs de Pessaḥ pour l’année 5781 Compilées par Elyakim P. Simsovic דברים בענין ערב פסח שחל להיות בשבת ע »פ מהדורה ראשונה משנת שמועה טובה תדש »ן עצם לפ »ק מפי ספרים ומפי סופרים מלוקטים ע »י אליקים חיים געצל בן ר’ יקותיאל זלמן שמשוביץ ז »ל  לעורר את העם על השינויים המתחייבים מכך להלכה למעשה כל אחד ישאל פי חכמי עדתו °°°°° °°° ° AVERTISSEMENT Les règles qui suivent ne constituent qu’un aide-mémoire très général destiné à mettre en évidence les particularités des préparatifs de Pessah en cette année 5781, la veille de la fête tombant un Chabbat (qui sera donc Chabbat ha-Gadol, parachat Tzav, 27 mars 2021). Pour toutes les questions de détail, il y aura lieu de se référer à une autorité rabbinique compétente. Il y aura notamment lieu de se reporter à un horaire précis valable pour le lieu de résidence concernant les heures d’interdiction et d’annulation du Ḥametz la veille de Pessah). Les heures que nous indiquons éventuellement sont celles de Jérusalem. Les coutumes varient grandement d’une communauté à une autre. Chacun devra donc vérifier auprès des Maîtres de sa communauté la meilleure manière de surmonter les difficultés posées cette année par le calendrier. Notre propos n’a pas été de donner un guide complet des règles concernant les diverses pratiques de la veille de Pessah en général (Bédiqath ḥametz, Biŭr et Biṭoul Ḥametz que nous supposons connues) mais seulement d’attirer l’attention sur les changements imposés par le fait que cette année Pessah commence à la sortie du Chabbat, tant pour ces pratiques elles-mêmes que pour les conséquences quant aux repas du Chabbat et les restes de Ḥametz provenant de ces repas. A noter qu’en Israël on passe à l’heure d’été le vendredi 26 mars 2021. Nul ne doit considérer le texte qui suit comme tranchant la halakha sur quelque question litigieuse que ce soit, le rédacteur n’ayant ni qualité ni autorité en la matière. 1ère Section : Les mitzvoth de la veille de Pessah L’ordre normal (pas cette année) des activités de la veille de Pessah est le suivant : (Si on suppose que la journée débute à 6 heures du matin (heure de l’horloge) et que le jour et la nuit sont de longueur égale, la 4ème heure du jour correspond à 10 heures du matin (heure de l’horloge), la 5ème heure à 11 heures, la 6ème à midi et la 10ème à 4 heures de l’après-midi). Les règles qui suivent sont destinées à résoudre l’ensemble des difficultés énoncées ci-dessus. On n’est pas supposé faire un vrai repas avant la recherche du Ḥametz et ceci s’applique également aux Premiers-nés qui jeûnent. On pourra cependant, si nécessaire, manger des gâteaux (jusqu’à 91 grammes) ou des fruits et légumes et boire des boissons autre que du vin, ce qui ne constitue tout au plus qu’un « goûter » (טעימה). Il faudra prendre soin de conserver le Ḥametz nécessaire aux repas depuis le jeudi soir jusqu’au 2ème repas de Chabbat de manière qu’il ne puisse s’éparpiller. Après la recherche du Ḥametz, on aura soin de ne manger qu’en un seul endroit qui ne soit pas la table où sera célébré le Sédère, dans toute la mesure du possible. On ne mangera en tout cas qu’au dessus d’une nappe lisse, de préférence en tissu synthétique étanche. Après chacun des repas, on secouera la nappe dans un lieu public (מקום הפקר) où les oiseaux pourront manger les miettes mais pas dans un endroit où les gens marchent. Il y aura lieu de surveiller spécialement les petits enfants qui ne savent pas faire attention par eux-mêmes. Le vendredi 26 mars on est autorisé à manger du Ḥametz toute la journée sans restriction, avec les précautions rappelées ci-dessus. Æ Voir dans la deuxième section les règles concernant les repas de Chabbat. Æ On prendra garde à s’asseoir pour boire le vin du qiddouch qui est en fait la première des coupes ponctuant le déroulement du Sédère. On ne fait pas de bénédiction sur les parfums [boré miné (ătzé) bessamim]. 2ème section : Les repas de Chabbat : On évitera pour les menus des repas de Chabbat tous mets comportant de la farine de céréales quelles qu’elles soient. On prendra soin d’éviter que la nourriture n’attache aux casseroles. Dans certaines communautés on ne prépare pas pour le repas de Chabbat midi des plats qui doivent passer la nuit au four ou sur la plaque chauffante, celle-ci étant déjà préparée (cachérisée) pour Pessah. Il n’y a d’ailleurs aucun interdit à préparer des plats à base de riz et de légumineuses (קטניות) – y compris pour ceux qui ne consomment pas de ces aliments pendant Pessah même – et à les chauffer sur la plaque toute la nuit si on dispose d’une plaque ou d’un four séparé pour ce repas Ḥametz. Même ceux qui ne disposent pas d’un four ou d’une plaque séparée pourront préparer dans des casseroles neuves des plats à base de riz ou de légumineuses et à plus forte raison tous plats à base de légumes et à les conserver au chaud sur la plaque déjà cachère pour Pessah (on ne devra toutefois pas se servir de ces ustensiles pendant Pessah). Bien entendu, il faudra alors prendre garde qu’il n’y ait aucune éclaboussure ni débordement sur la plaque chauffante (si cela devait arriver il faudrait à la sortie de Chabbat brûler l’emplacement taché jusqu’à ce qu’il n’y reste aucun résidu de nourriture. Essuyer ne serait pas suffisant). D’une manière générale, on s’efforcera de ne pas porter atteinte à la joie du Chabbat par des surcroîts de précautions inutiles qui seraient de nature à transformer un repas de Chabbat en un « pique-nique » triste et nerveux. Pour résoudre tous ces problèmes, certains on pour habitude de ne plus cuisiner depuis jeudi soir que de la nourriture cachère pour Pessah, préparée dans de la vaisselle cachère pour Pessah et servie dans de la vaisselle neuve ou dans des assiettes jetables. Pour éviter tout accident, on fait alors la bénédiction sur le pain dans un endroit séparé ; on prend soin de couper le pain (pita de préférence) de telle sorte qu’il s’émiette le moins possible

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Confinement – Etat provisoire ou période de transition ? Jacob ou Israël ?

Le passage de la Bible que nous lisons cette semaine nous raconte la fin de la vie de Jacob qui a réussi à porter le nom d’Israël en luttant contre l’ange d’Esaü, c’est-à-dire cette force au tribunal céleste qui représente la manière d’être homme à la façon d’Esaü, et en parvenant à l’emporter. Mais il sort de ce combat blessé à la hanche. Jacob, à la fin de ses jours, en Egypte, entouré de ses enfants, après leur avoir fait jurer, et en particulier à Joseph, le prince d’Egypte, d’enterrer son cercueil en terre d’Israël, dans la caverne de Marpella à Hébron, souhaite leur révéler l’avenir du monde, la fin des temps, leur avenir. Mais la révélation s’est retirée, et ne se dévoile plus devant ses yeux, il ne voit plus clair et il se cantonne de leur dire un mot pour chacun puis de leur donner une bénédiction. Et le verset nous dit que les jours d’Israël approchaient de mourir. Ce qu’il faut apprendre de ce verset, et de la règle qui suit le changement de nom de Jacob nous éclaire aussi pour la période que nous traversons. Une fois que Jacob change de nom et s’appelle Israël il y a des situations dans l’histoire ou son nom est de nouveau Jacob, il ne s’appelle pas encore définitivement Israël. Le seul capable de s’appeler Israël dans le monde, c’est Jacob, mais il y a encore des moments dans l’histoire ou son nom est de nouveau Jacob, est cela intervient lorsqu’il y a une perspective à l’exil. Jacob c’est le peuple des hébreux en exil, et Israël c’est lorsque ce peuple est sur sa terre. Nous entrons ici dans une période difficile, pré figurative d’un exil pour les enfants d’Israël et donc Israël s’appelle de nouveau Jacob, et le récit nous dit que les jours d’Israël s’approchaient de mourir. Mais d’un autre côté Israël ne peut pas mourir, il y a un processus d’engendrement de cette identité dans le temps, et dès que cette identité est engendrée, elle a une dimension d’éternité. Ce que le récit veut nous dire ce n’est pas qu’Israël va mourir, mais que les jours d’Israël s’approchent de leur fin, c’est-à-dire que s’ouvre ici une parenthèse de l’exil, et que ce sont désormais les jours de Jacob qui vont être comptés. Ce passage de nos récits est une période de transition entre deux grandes périodes de notre tradition, la période des pères, Abraham, Isaac et Jacob, à qui des promesses ont été faites et celle des fils qui doivent réaliser ces promesses. Ce sont ces fils qui doivent réaliser les promesses car ce sont les fils de ces pères là, ce sont les enfants d’Israël. Ce qui a été révélé sous la forme de promesse aux patriarches doit se réaliser pour les fils. La période des fils commence à la sortie d’Egypte, et se poursuit jusqu’à nos jours contemporains. Entre ces deux périodes il y a une période de transition auxquels appartiennent les récits qui nous sont racontés cette semaine. Cette période commence à Joseph, et plus particulièrement au moment où Joseph est envoyé en exil, et s’achève à la sortie d’Egypte avec Moise. Elle accumule plusieurs événements de transition comme la tentative de constitution de la 13ème tribu et le fait que les deux fils de Joseph, Ephraim et Menace sont positionnés, après la bénédiction de Jacob, au niveau de Réuben et Chimon, Joseph lui monte au niveau des pères. Il s’agit donc d’une période de transition entre la période des pères et celles des fils. Cette période est au point de départ d’un long exil des enfants de Jacob en Egypte. C’est à la sortie de cet exil que la nation d’Israël se constitue, que la loi lui est révélée et qu’elle se dirige sur sa terre. Comme nous le savons cela n’a pas été le dernier exil que les enfants de Jacob ont eu à traverser, et voici que plus de 2000 ans après les enfants d’Israël se sont de nouveau constitués en nation et sont sortis du dernier exil qui leur avait été annoncé pour s’installer sur la terre qui a été donné en promesse à leurs pères. Après cette longue histoire qui nous a été dévoilée de façon codée dans nos récits, les enfants d’Israël reviennent sur leur terre, Jacob s’appelle de nouveau Israël, et nous vivons de nouveau une période de transition qui semble nous amener vers une nouvelle étape. C’est cette fois les jours de Jacob qui s’approchent de mourir et qui sont en train d’arriver à leurs termes. Il semble qu’il y ait y a une symétrie entre la période que nous traversons actuellement et celle que nous lisons cette semaine, car nous vivons une période de transition entre ce qui devrait être considéré comme le dernier exil et la période de délivrance ou Jacob va définitivement s’appeler Israël. Jacob on l’a dit c’est le juif de l’exil et Israël c’est l’hébreu revenu sur sa terre. Les temps de Jacob arrivent à leurs termes, cela signifie que le temps de l’exil est arrivé à son terme et que l’identité du juif en exil va disparaitre. D’ailleurs on voit déjà le phénomène s’opérer depuis plusieurs années. Jacob est en train de disparaitre et la dispersion de Jacob s’opère de manière spectaculaire, au moment où progressivement commence à se dessiner une unité, qui reste encore à construire, en Israël. Alors que les différentes tendances du judaïsme à l’extérieur d’Israël commencent à se dissoudre dans les identités qui les ont provisoirement hébergées, accueillies, la nation d’Israël se redresse et trace sa route. Il y a le juif qui accepte l’identité à l’intérieur de laquelle il existe et qui restreinte la racine de son identité à une identité religieuse. Il devient décalé, préhistorique parfois folklorique en révélant des rites et des coutumes qui paraissent désuets, mystiques et qui désormais rivalisent avec certains folklores païens qui ont envahi les cités. Il y a le juif qui n’est pas religieux et qui s’interroge sur

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