Pourquoi donc allumer des feux de camp à Lag Baomer ?

Machiv Harouah

Nous gardons le souvenir des grands feux allumés un peu partout en Erets Israël, le soir de Lag baomer, à la mémoire de Rabbi Chimon bar Yohaï. Mais…

Il existe plusieurs explications à la coutume d’allumer des feux de joie à Lag baomer :

A. Certains ont expliqué qu’il s’agit d’une grande bougie à la mémoire de Rabbi Chimon bar Yohaï, disparu ce jour, et qui était l’un des plus grands Sages de la michna.

B. D’autres ont expliqué que cela rappelle qu’au moment de la mort de Rabbi Chimon bar Yohaï, le feu brûlait tout autour de son lit (comme cela apparaît dans le livre du Zohar).

C. Certains ont expliqué que l’allumage du feu avait pour but de rappeler ce qui est écrit dans la Guemara, au traité de Chabbat, à savoir que lorsque Rabbi Chimon bar Yohaï est sorti de la grotte où il avait vécu 12 années, tout ce vers quoi son regard se portait était immédiatement brûlé.

D. D’autres ont expliqué que, puisque Rabbi Chimon bar Yohaï a révélé au monde la Torah cachée, la Kabbale, cela est célébré par un feu de joie. Car la Torah est assimilée au feu, comme l’interprète le Talmud à propos du verset : « Mes paroles sont comme le feu. »

E. Certains ont expliqué que la révélation de la dimension intérieure de la Torah a apporté une grande lumière spirituelle, et c’est en allumant ces feux de joie que nous le consacrons.

F. D’autres enfin ont avancé que ces feux de joie rappellent ceux par lesquels des messages étaient transmis de l’un à l’autre, lors de la rébellion de Bar Kochba contre les Romains.

Si vous me le permettez, j’aimerais essayer de proposer une autre explication. Lors du décompte de l’Omer, la nation d’Israël pleure la disparition des étudiants de Rabbi Akiva, morts pour n’avoir pas su faire preuve de respect les uns envers les autres.

Après leur décès, Rabbi Akiva rassembla cinq  nouveaux étudiants, et il leur enseigna à nouveau la Torah, en mettant l’accent sur la règle fondamentale de la Torah : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

L’un de ces éminents étudiants est Rabbi Chimon bar Yohaï, qui apprend de Rabbi Akiva cet enseignement fondamental, et qui y ajoute une déclaration forte (Traité Ketoubot 16 : 2) : « Mieux vaut se jeter dans une fournaise ardente, plutôt que de faire pâlir le visage de son prochain en public ». Le sens de ce dicton est qu’il est préférable de se laisser brûler, plutôt que de blesser quelqu’un d’autre.

A Lag baomer, nous allumons des feux de joie, et portons par là témoignage que nous avons intériorisé le message laissé par Rabbi Chimon bar Yohaï. Nous sommes même prêts à nous laisser brûler si nécessaire, l’essentiel étant de ne pas porter atteinte aux autres.

Une fois intériorisé ce message, selon lequel nous ferons tout pour ne pas blesser les autres, il sera possible de mettre fin aux coutumes de deuil du Omer, instaurées pour rappeler ceux qui ne le respectaient pas.

Par le Rav Hillel Merzbach.

Traduction de Machiv Harouah

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