Emor – 1994
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Face A Face B / Je vais essayer d’aborder 2 sujets dans la Parashah : 1- Le 1er enseignement de Rashi sur les lois concernant l’impureté au moment de la naissance. 2- Les dispositions de la Torah concernant le diagnostic du Kohen sur les atteintes de « lèpre » Tsaarat- terme impropre de lèpre qui est une affection biologique. On en parlera lors de Metsorah mais déjà dans cette Parashah commencent les indications du diagnostic du Kohen devant cette affection que la Torah appelle Tsaarat de façon générale et que l’on traduit par le mot de « lèpre ». Il vaudrait mieux étudier le sens des différents termes employés pour ces différentes affections. Je vous conseille de lire la préface du Torat Temimah sur Parshat Tazria, il y a 2 pages qui donnent une définition exacte en hébreu selon le Talmud de ces différentes affections. Tazria 12:1 1er verset avec Rashi. וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֵאמֹר, אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ, וְיָלְדָה זָכָר–וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים, כִּימֵי נִדַּת דְּוֹתָהּ תִּטְמָא 12:1 Vayedaber Adonay el-Moshe lemor. Vaydaber HM el Mosheh lemor Daber el-beney Yisra’el lemor ishah ki tazria veyaldah zakhar vetame’ah shiv’at yamim kimey nidat devotah titma.… Ishah lorsqu’une femme… Il s’agit ici d’une femme qui est mère avec comme première étape une épouse. כִּי תַזְרִיעַ Ki Tazria : Lorsqu’il arrivera que… Diverses traductions : « lorsqu’une femme ayant conçut enfantera » traduction non pas fausse mais inexacte. « lorsqu’une femme aura été fécondée » Il est important de bien traduire pour bien comprendre la suite. Ici le terme de zera’h est la semence. Ki Tazria => certains commentateurs ont tendance à traduire Lorsque elle aura été ensemmencée. Il faudrait alors que ce soit en hébreu Tizaar et non pas Tazria. Le sens que cela a, c’est de faire que la semence soit développée. « lorsqu’une femme ensemmencera (fera cela que la semence, le Zéra, soit développée) D’où l’importance de comprendre le sens Pshat d’un verset donné pour comprendre ensuite les enseignements qui sont donnés par la Torah shébéalpeh. Difficulté de l’expression à cause d’une schizophrénie des traducteurs, leur monde hébreu et leur monde français n’ayant aucun rapport. Ishah tazria elle est sujet d’un comportement qui a pour objet de faire que le Zéra dont le sujet était son mari devienne fécond et qu’il en résulte un enfant. On n’a pas encore tranché selon que cet enfant sera mâle ou femelle Zakhar ou Neqevah suivant la suite du texte. דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֵאמֹר, אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ, וְיָלְדָה זָכָר–וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים, כִּימֵי נִדַּת דְּוֹתָהּ תִּטְמָא Daber el-beney Yisra’el lemor ishah ki tazria veyaldah zakhar vetame’ah shiv’at yamim kimey nidat devotah titma.… «… et qu’elle enfante un zakhar elle sera impure pendant 7 jours selon le compte des jours de l’affectation de son impureté elle sera declarée impure… Je laisse de côté la fin du verset, on va surtout réfléchir sur le commentaire de Rashi sur la 1ère partie du verset : Rashi : אשה כי תזריע: אמר ר’ שמלאי כשם שיצירתו של אדם אחר כל בהמה חיה ועוף במעשה בראשית, כך תורתו נתפרשה אחר תורת בהמה חיה ועוף: « Rabi Simlaï a dit : « de même que la formation (Yetsirah) de l’homme dans le récit de la création, [tout l’univers a été créé d’emblée à l’instant de la création (Briah) et été ensuite formée, façonnée, Yetsirah.] De même que la Yetsirah, la formation de l’homme a eu lieu après tout animal, bête ou oiseau, dans l’oeuvre du commencement, de même est exposé son statut après le statut des animaux en ce qui concerne l’impureté. »[Vayiqra Raba 14 :1] Dans les Parashiot précédentes depuis le début du livre de Vayiqra, il y a une invitation à la Qédoushah, la sainteté : c’est l’essentiel du livre de Vayiqra et cela va culminer dans la Parachah de Qedoshim. Et toutes les lois de distinctions, donc de séparation, entre le pur et l’impur qui empêchent l’accès à la sainteté, se déroulent dans toutes les Parashiot précédentes et en particulier dans la Parashah de Shémini qui précéde Tazria. Il y a là un sujet extrêmement important : c’est une espèce d’étonnement de la part de l’homme de culture générale contemporaine de s’apercevoir que le livre qui parle de la sainteté comme idéal comme but comme objectif (« Qedoshim Tiyhou Ki Qadosh Ani ») c’est le livre qui contient un nombre considérable de lois concernant l’impureté et le fait de s’en préserver. Il faut comprendre que nous sommes sur un pôle opposé aux évidences de la culture contemporaine occidentale, essentiellement l’évidence immédiate de la conscience gréco-romaine. Dans les cultures contemporaines, finalement le principe dominant est « Tout est pur pour les purs » alors que pour la Torah « tout est impur pour les purs ». C’est axactement l’inverse. Plus on avance, plus on est vulnérable dans le projet de sainteté et plus on est vulnérable à l’impureté. C’est d’ailleurs au fond un des critères qui nous permet de distinguer entre l’orthodoxie juive, dans le sens étymologique c.à.d. la sensibilité religieuse authentique de la Torah, la voie droite orthodoxe (je ne parle pas des Harédim et des des déviances qu’il peut y avoir) et ce qui pourrait être des hérésies si elles s’instituent comme telles que représentent les théologies des libéraux, conservateurs…, etc. Car ce sont des théologies où l’on adopte plus ou moins inconsciemment les principes d’évidences de la culture gréco-romaine et par conséquent on a des problèmes avec énormèment de lois. Il y a là en tout cas un sujet sur lequel il faut insister : sur ce rapport entre l’impureté et la pureté, le judaïsme et le christianisme ont des polarités absolument opposées. Un exemple massif : toutes ces tendances libérales, conservateurs qui sont en dehors du principe de Torah Min Hashamayim sont en fin de compte, parfois à leur insu mais parfois très lucidement, christianisante. Le messie des chrétiens n’étant pas du tout en question dans ce problème. Il s’agit de fond de sensibilité religieuse et culturelle qui est complètement différent. J’emploierais une expression empruntée à Madame Eliane Amado Valensi : dans « les niveaux de l’être », (il faut éviter de parler dans les catégories évolutionnistes qui sont encore un autre probléme compliqué) on s’aperçoit que selon la Torah, plus on s’avance dans les niveaux de l’être, et plus la