Le choc, l’horreur, la sidération… L’abîme et la lumière qui point

Olivier Cohen

Le choc, l’horreur, la sidération… 
L’abîme et la lumière qui point
 
Ce samedi 7 octobre, pendant le Shabbat et fête de Simhat Torah, Israël a été la cible d’une attaque terroriste éclair, préparée dans le plus grand secret par l’organisation du Hamas. Cette attaque, d’une ampleur historique, d’une violence et d’une barbarie inédite, laisse la planète dans un état de choc, de torpeur, de sidération … ce qui, à l’avenir, va radicalement modifier les enjeux et les équilibres de la région. 
 
Qui sont-ils ? Peut-on encore qualifier ces terroristes d’êtres humains ?
 
Le bilan provisoire est cataclysmique : des enfants décapités, des jeunes massacrés, des femmes torturées, dénudées, traînées dans la rue à la vue de tous, des personnes âgées enfermées puis brûlées vives chez elles. A ce jour, on compte en Israël 1.200 morts et 2.800 blessés. 
 
On a comparé ce massacre aux attentats du 11 Septembre, ou encore à ceux du Bataclan. Mais il faut mettre les choses en perspective avec d’une part le nombre de morts par rapport à la population d’Israël, ce qui serait l’équivalent de 40 Bataclans ou 10 fois les attentats du 11 septembre. Par ailleurs, les terroristes sont des voisins d’Israël, la menace est constante, permanente et quotidienne, elle ne disparaît vraiment jamais, c’est effrayant de vivre avec le poids d’une telle proximité.
 
La comparaison avec la Shoah aussi ne paraît pas correspondre. Si au niveau de l’intensité et de la bestialité on peut retrouver les actes de tortures réalisés par les nazis, les attentats actuels ont été réalisés sur le territoire israélien, ce qui est différent, puisqu’à l’époque des nazis, les juifs n’avaient pas de terre. Les hébreux ont donc été attaqués ici sur leur sol ce qui est totalement inédit depuis l’époque des Grecs, période pendant laquelle les juifs étaient sous domination Grecque sur leur propre terre.
 
Mais depuis, les juifs se sont redressés, la période pendant laquelle Jacob était massacré, torturé, exterminé sans possibilité de répondre est révolue, désormais l’Etat hébreu sur sa terre à la possibilité de se défendre. C’est ce qu’il va faire.
 
A ce bilan vient s’ajouter le nombre effrayant de 150 à 200 otages… 
 
Ce contexte complique considérablement le travail de deuil et n’offre pas de perspective pour une éventuelle sortie de crise à court terme. Il va falloir continuer à être rattaché à cet événement, vivre avec pendant encore un long moment, ce que les barbares ne manqueront pas de le rappeler à chaque riposte  
 
Malgré l’effroi, la tristesse, les difficultés, la sidération et la colère, un flambeau d’espoir et de réconfort éclaire actuellement Israël : les élans d’entraide et de solidarité se multiplient un peu partout sur le territoire Israélien et sont accompagnés par de nombreuses personnes et organismes en dehors d’Israël :
Don de sang avec un élan de générosité tel que les équipes médicales sont obligées de limiter l’arrivée des donneurs
Mobilisation militaire des réservistes, mais aussi des volontaires de tout âge.
Centres aérés assurés par des adultes et des adolescents, pour les enfants dont les pères sont mobilisés,
Equipes d’adolescents pour aider les familles à démonter et ranger la Soucca (des personnes âgées et des mères dont les maris sont à l’armée)
Préparation de plats cuisinés envoyés dans les bases militaires
Volontaires pour babysitting pour les enfants du corps médical
Stands de sandwichs et boissons pour les soldats sur toutes les routes du pays
Hôtels et particuliers disposés à accueillir des familles du front.
Le corps enseignant maintient le contact avec les élèves et envoie des petits films avec des messages réconfortants.
Une solidarité constante de familles et d’amis qui vivent en dehors d’Israël
 
Le peuple hébreu dans la douleur sait retrouver son unité et s’il ne doit y avoir qu’un message d’espoir à retenir dans cette période terrible, c’est bien celui de cette unité retrouvée dans la douleur et dans le deuil.
 
Cet élan spontané d’entraide et de solidarité en est l’illustration.
A l’exemple de la population, le gouvernement s’est uni pour faire face, ensemble, à cette nouvelle réalité. 
 
Est-il possible de conserver une espérance dans ce chaos et ce malheur. Le choc, la tristesse et l’affliction sont profonds et secouent la société israélienne et l’ensemble des juifs du monde, défiant même le souvenir des heures les plus sombres de l’humanité au cours desquelles les juifs ont été la cible de sauvageries innommables. La bête s’est réveillée et avec elle son cortège de croque-morts et de fossoyeurs, profondément attachés à la disparition de l’État d’Israël et à la détestation des juifs.
 
Ce sont des juifs que l’on a voulu exécuter parce que juifs. 
 
Et les discours haineux continuent de se faire entendre en France. Certains à gauche de la gauche s’illustrent par leur mépris de la reconnaissance du drame qui vient de se jouer et confirment leur haine sans limite pour l’Etat d’Israël.
 
Les démonstrations de soutien à un groupe terroristes, l’apologie du terrorisme constituent des effractions qui sont punies de peines de prison en France. Pourtant cela n’empêche pas certains de refuser de concéder le terme de mouvement terroriste au Hamas, les actes dont nous avons été les témoins ne seraient que la manifestation de la volonté d’un peuple à recouvrer son intégrité territoriale, c’est le moyen qu’ils ont trouvé pour se faire entendre. Le Hamas et l’Etat d’Israël sont renvoyés dos à dos, comme souvent. Mais là ce discours n’est plus audible, il n’a plus sa place, la ligne rouge est franchie, et révèle ce que nous supposions.
 
Difficile, très difficile, d’entendre de tels propos après ce que nous venons de vivre, pourtant ils se tiennent en France. La bête est revenue mais elle ne revient pas par là où on l’attendait. C’est désormais la gauche de la gauche qui se dévoile et déverse sa haine. 
 
Prétendre détester à ce point Israël c’est révéler aujourd’hui qu’à travers la détestation d’Israël c’est le juif que l’on déteste. Si nous pouvions penser jusqu’à présent que les positions tenues depuis de nombreuses années par ces partis étaient le résultat de calculs politiques, à des fins électorales pour attirer un électorat musulman important, on a désormais tristement la preuve qu’il n’en était rien mais que c’est bien par idéologie, par conviction, par essence même que ces personnes tiennent des positions antisémites.
 
Du fin fond de l’abîme une lumière se révèle alors, celle qui nous dit qu’ils sont en train de se disqualifier tous seuls. Depuis leur prise de position, on a un espoir de ne plus les entendre déverser leur discours de haine, puisqu’ils se sont dévoilés et parce qu’on sait désormais qui ils sont. Les voir aujourd’hui c’est commencer à les voir disparaître, c’est commencer de penser que leur discours va petit à petit, s’essouffler, cesser de porter, pour progressivement disparaître. Cette partie de la gauche est probablement en train d’émettre ses derniers sons de haine et de rage, comme un poisson qui se tortille lorsqu’il est sorti de l’eau. Le discours politique qui soutient les actes de barbarie auxquels Israël a été confrontée est progressivement en train de quitter la scène, et n’offrira plus le relais convenu à ces agissements effroyables. Cette lumière qui pointe au fond de l’abîme est celle qui nous laisse imaginer que leur discours s’éteint et que leur parole cessera bientôt d’importuner les cieux et la terre.
 
Olivier Cohen

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