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29 Mai 2018

ÉMOR : LA MULTIPLICATION DE LA VIE

INTERVENANT(S) : MICHEL AMRAM Z"L

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Le Cohen, le plus hébreu des Hébreux


Le sujet des Livres de Béréshit et Shémot est la préface historique indispensable du Créateur qui s'adresse à l'homme. Le Livre de Vayiqra, quant à lui, décrit la réaction de l'homme qui s'adresse à son Créateur, en retour. Cette réaction implique l'apparition du détail des harmoniques pour la confirmation de la sainteté. C'est ce qui explique la multiplication des mitsvot pour atteindre la sainteté de la vie. Car la sainteté pour la Torah est l'unité de toutes les valeurs enfouies dans la réalisation des mitsvot. Lorsque l'unité des valeurs se dévoile, la sainteté apparaît...

Le Cohen, le plus hébreu des Hébreux

Le sujet des Livres de Béréshit et Shémot est la préface historique indispensable du Créateur qui s'adresse à l'homme. Le Livre de Vayiqra, quant à lui, décrit la réaction de l'homme qui s'adresse à son Créateur, en retour. Cette réaction implique l'apparition du détail des harmoniques pour la confirmation de la sainteté. C'est ce qui explique la multiplication des mitsvot pour atteindre la sainteté de la vie. Car la sainteté pour la Torah est l'unité de toutes les valeurs enfouies dans la réalisation des mitsvot. Lorsque l'unité des valeurs se dévoile, la sainteté apparaît.

La parasha Émor est entièrement consacrée aux Cohanim. La première partie décrit les Halakhot particulières aux Cohanim. La deuxième partie concerne la sanctification du temps et des Fêtes solennelles de commémoration. La troisième partie concerne la consécration de la terre, la sainteté d'Érets Israël. Ainsi trois paramètres de sainteté définissent trois catégories de la réalité : l'humanité, la temporalité, la spatialité. Il en ressort que le Livre de Vayiqra débute par la sainteté de l'homme, et par là-même le récit poursuit par la sainteté des temps évènementiels commémoratifs pour enfin déboucher sur la sainteté de la Terre.

Inversement, avec le Livre de Béréshit, pour la création à son début, c'est d'abord le Shabat qui est sanctifié, le septième jour est mis à part d'entre les six autres, pour le Livre de Shémot, c'est le peuple hébreu qui est sanctifié, peuple saint goï qadosh גוי קדוש mis à part et enfin, le lieu est consacré, l'endroit du mishkan, est mis à part, véhicule de la résidence de la Présence. Le Tabernacle est le point du monde, le point du temps où la sainteté est apparue (Rav Tsvi Yéhouda Kook, Leçons III).

Mais cela ne suffit pas et il y a besoin de plus hébreux d'entre les Hébreux : les Cohanim dont la fonction est de faire la paix entre les hommes, entre les hors-la-loi, les résha'ïm, et les justes, les tsadiqim. Cette fonction ne peut être assurée que lorsque les Cohanim endossent pleinement leur sacerdoce d'affirmer la certitude de la Présence divine. Or, quand nous voyons, de nos propres yeux toujours ébahis, avec quelle compétence et quelle enthousiasme nos 'hazanim, nos fervents s'adressent à Dieu à la synagogue, les officiants au Cotel Occidental ou à l'Armée de Défense d'Israël et avec quel amour, en tout lieu, le fervent israélien prie Dieu, n'est-ce pas là la certitude éclatante de la Présence divine parmi nous, en Terre d'Israël ?

Il y a donc besoin intrinsèque et permanent d'hommes saints tout le temps, des professionnels spécialistes ès-sainteté et ce sont les Cohanim qui en ont la fonction. Dans le Livre de Shémot nous voyons se développer la Torah de Moshé qui pose l'axiome comme quoi un individu peut parvenir fondamentalement à proximité du Seigneur. Puis aussi, la Torah du Grand Cohen Aharon qui pose l'axiome comme quoi l'homme est pétri de manques qu'il doit impérativement sublimer en établissant des ponts, élevant ces manques à la dignité morale requise pour aboutir à la sainteté.

En français, il y a un terme dépassé avec une consonance négative : pontifier, c'est-à-dire obtenir la protection des divinités tutélaires selon les augures, des « ponts » par lesquels une relation, une communication, un lien peuvent s'établir et qui a donné le terme pontife. Mais ce terme est absolument fautif pour traduire la signification hébraïque du mot Cohen car il est pétri de mentalité culturelle gréco-romaine et de spiritualité chrétienne. Le Cohen est le lien entre l'Infini totalement inconnaissable et le fini totalement connaissable, par la prière et le service divin au Temple. Pour combler ses manques, l'homme et le peuple ont besoin d'un corps « pontifical » intermédiaire indispensable par le truchement duquel ils pourront communiquer avec la Présence.

Et ceci est en contraste extrême avec Moshé, notre maître, qui entrait dans la Tente d'Assignation, en relation intime avec la Présence, sans vêtements particuliers dont les Cohanim sont généralement obligés d'endosser pour le service.

La sanctification du Nom du Seigneur

Le Rav Kook écrit, Orot p. 54 : « Le peuple d'Israël, dans son ensemble, est la preuve de l'existence de la sainteté. Israël est l'unique preuve de la possibilité de la sainteté que nous observons à travers la reconstruction de la vie, partout en Érets Israël ». La construction de l'État d'Israël est la preuve incontestable de la victoire de la sainteté. La sanctification du Nom consiste à s'attacher au fait national juif de la société israélienne actuelle, en augmentant la diffusion de la lumière divine, et ainsi de vivre au sein de l'État d'Israël d'une parfaite harmonie, afin que l'ensemble de la nation vive au diapason de l'unité entre l'esprit et la matière ressuscités.

Les pesanteurs du train-train quotidien, la monotonie inlassable des jours dissipent l'illumination de la sainteté qui entoure la vie. Ces obstacles et ces déconvenues exigent de nous un indispensable renouvellement. Sans renouvellement de l'âme qui entraîne le corps dans son sillage, l'homme sombre dans une détresse indicible. Ce renouvellement est assuré par les solennités, les rencontres avec la sainteté, mais également grâce à la présence des Cohanim au sein de la nation, les plus grands hommes idéalistes. Ils assument leur rôle de qedoshim, de saints qui montrent l'exemple, et qui prient pour prouver qu'il y a éternité malgré le temps. L'homme triomphe ainsi du temps.

De plus, Érets Israël possède, elle aussi, un caractère fondamentalement saint qui influe sur la sainteté des êtres acceptés par elle sur son propre espace tellurique, et plus évidemment lors des Fêtes de commémorations solennelles.

Les trois paramètres de ce renouvellement constituent trois lucarnes ouvertes à la lumière divine : triple rencontre dans l'espace, le temps et la personne humaine, détentrice du libre arbitre, dont le rôle éminent est d'accéder à la perfection, au bien universel (Séfer Yétsira VI, 1 ; Kozari II, 16-20, IV, 25). Selon Shemot XIX, 18, à la Déclaration des Dix-Commandements : « Or, le Mont Sinaï était tout עשן 'ashan, fumée, parce que le Seigneur y était descendu au sein de la flamme ; sa fumée montait comme celle d'une fournaise, et la montagne entière tremblait violemment ». Fumée, 'ashan, עשן est l'anagramme de עולם, שנה, נפש, 'olam, shana, néfesh, l'espace, l'année, la personne.

Autrement dit : Érets Israël, les Fêtes et le peuple d'Israël sont les trois paramètres que l'on retrouve dans Vayiqra XXIII, 2-10 : « Parle aux enfants d'Israël et dis-leur les solennités du Seigneur que vous devez célébrer comme convocations saintes… Quand vous serez arrivés dans le pays que Je vous accorde ». Ces trois paramètres sont unis en un seul faisceau : la présence de la personne Israël, aux temps des solennités saintes, dans l'espace de notre pays de prédilection donné par notre Seigneur.

La sanction du blasphémateur

Notre parasha se termine par l'épisode du blasphémateur, Vayiqra XXIV, 10-23 : « Il arriva que le fils d'une femme israélite, lequel avait pour père un homme égyptien, était allé se mêler aux enfants d'Israël ; une querelle s'éleva dans le camp, entre ce fils d'une israélite et un homme d'Israël. Le fils de la femme israélite proféra, en blasphémant, le Nom saint ; et on le conduisit à Moshé. Le nom de sa mère est Shelomit fille de Divri, de la tribu de Dan. On le mit en garde à vue, jusqu'à ce qu'une décision intervînt selon la parole du Seigneur ». Par son regard négatif et pessimiste, le blasphémateur considère que tout est mauvais sur terre, il est contrarié par tout ce qu'il s'y passe. D'origine mêlée, tout blasphémateur a certainement de nombreux problèmes personnels psychologiques à résoudre. Mais au lieu de s'y mesurer, il préfère pester contre la réalité et maudire Celui qui, selon lui, en serait le responsable. Il met ainsi l'ensemble de la société en danger et doit en être écarté.

Quelles sont ses origines ? Il faut se reporter à Shemot II, 11-12 : « En ces temps-là, Moshé grandit et il sortit vers ses frères pour voir leur souffrances et il vit un homme égyptien frappant un Hébreu parmi ses frères. Il se tourna d'un côté et de l'autre, et vit qu'il n'y avait aucun homme, il frappa l'homme égyptien et l'enterra dans le sable ». Le Midrash Shemot Raba enseigne : L'Égyptien faisait partie des contrôleurs qui surveillaient le peuple. Il avait remarqué parmi les Juives une jolie femme et avait imaginé de faire sortir son mari au travail la nuit, et lui-même venait et dans l'obscurité se faisait passer pour son mari. Mais l'Hébreu s'en aperçut et l'Égyptien le sut, aussi le tourmentait-il et le frappait-il toute la journée pour le faire mourir. Et le nom de la femme était Shelomit fille de Divri. Moshé, voyant comment l'Égyptien voulait faire mourir l'Hébreu, le tua. Mais elle eut un enfant, fils de l'Égyptien, qui devint le blasphémateur en question.

Or, chères lectrices et chers lecteurs, cet épisode se passe après deux centaines d'années d'exil égyptien, une fois le peuple des Hébreux sorti au désert. De nos jours, après deux mille ans d'exil, qui peut se prévaloir d'être le descendant biologique pur des familles des Hébreux de la Bible du temps des prophètes 'Ezra, Né'hémia, Daniel et Mordekhaï ? Après l'Inquisition espagnole, les persécutions et surtout celles de Chmielinski, les pogroms en tout genre, les viols collectifs des Cosaques dans les villages juifs, des Sidis musulmans dans tout le Maghreb, de la Shoah, les mariages mixtes voulus ou imposés par la réalité, qui peut s'enorgueillir de la pureté biologique absolue de toute sa famille ?

Les détracteurs d'Israël d'origine juive qui se plaignent sans cesse et qui nous turlupinent en essayant d'inculquer de fictifs droits de l'homme pour nos ennemis, qui hurlent à hue et à dia contre l'État, l'Armée de Défense d'Israël et ses soldats, les institutions israéliennes, contre tout et son contraire, qui se révoltent contre Dieu et Sa façon d'agir, qui font la fine bouche pour venir en Israël sous prétexte qu'ils ne "collent" pas avec la politique de tel gouvernement en place à la Knesset, que la situation ici est tellement trop difficile, tous ces sempiternels mécontents patentés qui peignent tout en noir le panorama israélien devraient approfondir cet épisode du blasphémateur, pour faire amende honorable et profil bas, avant d'être éjectés de l'Histoire, par décret divin.

 
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