Unité des valeurs
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Obéir à Dieu est la clé de voûte de toute réussite car c’est la preuve de l’authenticité à notre identité profonde. Mais pour obéir totalement il faut aimer absolument. Or, l’application de la plus importante exigence adressée à l’homme porte sur tous ses actes et a pour objet la sainteté, Vayiqra XIX, 2 : « Vous serez saints, car Saint Je suis, Hashem votre Dieu ». De quelle manière ? En obéissant aux lois de la Torah qui embrassent tous les domaines de la vie, et surtout les relations humaines, allant du particulier au général, des rapports de l’homme avec sa femme, avec sa famille, avec les faibles et ceux qui ont besoin de lui, avec l’étranger, avec ceux qu’il hait et ceux qui l’oppriment, jusques aux rapports avec son Créateur. Tous les recoins de la vie sont explorés par la Torah et l’homme est instruit de ses devoirs, jusqu’à la plus grande des exigences qui concerne les relations de l’homme avec son prochain où elle atteint son point culminant, Vayiqra XIX, 18 : « Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, et tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hashem, le Seigneur ». Dans le Talmud Babli Shabat 31a et le Talmud de Yéroushalayim Nédarim 9, 44, Rabi Aqiva dit que cette mitsva est une généralité qui englobe toute la vie : « Et tu aimeras ton prochain comme toi-même : c’est un principe grand dans la Torah ». Pourquoi est-ce un grand principe plus que tout autre ? Car tous ces amours ne sont que les vecteurs du grand amour pour notre Créateur. Le Rav Ashlag dit que l’amour pour Dieu est la plaque tournante de tous les autres commandements de la Torah. Au rond-point, à la bifurcation de toutes les directives de la Torah, se trouve l’amour pour Dieu. Comment L’aimer ? Totalement ! Devarim VI, 5 : « Tu aimeras Hashem ton Dieu, ואהבת את ד’ אלהיך véahavta et Hashem Élohékha », absolument, directement, sans aucun intermédiaire. Quand tu aimes, c’est uniquement Hashem ton Dieu que tu aimes, sans transition. Comment ? « בכל לבבך ובכל נפשך ובכל מאדך, bekhol levavékha, ouvekhol nafshékha ouvekhol méodékha, de tout ton cœur, de toute ta personne et de tout ton pouvoir ». La formulation de la mitsvah d’amour pour Dieu est transitive : lorsque tu aimes, c’est qu’il s’agit, en vérité absolue, de l’amour pour Dieu. Pour la mitsva de l’amour du prochain nous avons la formule ואהבת לרעך כמוך véahavta léréakha kamokha, tu aimeras (pour) ton prochain comme toi-même. Ce que le latin rend par le datif. Autrement dit : tu aimeras Hashem ton Dieu pour ton prochain comme toi-même. Le prochain est un relais vers Dieu mais le sujet de l’amour est, et ne peut être, que Hashem ton Dieu, sinon il y a idolâtrie. Le danger d’idolâtrie disparaît quand on insiste sur le principe de réciprocité (Rav Yéhouda Askénazi, leçon orale sur la liberté). L’amour doit être mutuel sinon il y a dérive. Il est donc suicidaire d’accorder à nos ennemis un altruisme illimité, sans réciprocité, alors qu’ils ne se sentent pas étrangers chez nous mais réclament en être les propriétaires exclusifs et, de plus, d’étendre notre débordement d’amour pour Dieu élargi à autrui, pour eux, sans retour. Ces étrangers parmi nous ne se reconnaissent pas comme tels mais prétendent usurper notre pays, notre identité et reprennent à leur crédit nos droits sans les devoirs. Ils enseignent la haine et réclament pour eux notre amour, au nom de notre Torah, au nom de notre Dieu. C’est suicidaire si nous nous entêtons d’aimer de bonne foi l’ennemi qui veut notre mort. L’éthique de l’amour doit être authentifiée par l’éthique de réciprocité (Rav Yéhouda Askénazi, KM p. 244). L’amour est fondé sur la compréhension de la nature intrinsèque de l’autre en tant que créature spécifique du Créateur, le Pélé Yo’ets dit : « Le principal de l’amour, c’est l’amour de la personne ». Par amour absolu, notre Créateur a créé Sa créature. Nos Sages l’indiquent par un raisonnement analogique : notre profession de foi est le Shéma’ Israël, Écoute Israël, Hashem notre Dieu, Hashem Un, et de suite, dans le Rituel des prières : Et tu aimeras Hashem ton Dieu. Les mots un é’had אחד et amour ahavah אהבה sont de même équivalence numérique 13 et les deux ensemble sont 26 qui est l’équivalence du Nom du Seigneur, Shem Havaya, de quatre lettres, le Tétragramme. Partout, tu trouves l’amour pour Dieu, du fétu de paille au grand vide intergalactique. L’amour du prochain La formule « tu aimeras (pour) ton prochain comme toi-même » est surprenante aussi bien dans son fond que dans sa forme. Pour ce qui est du fond, nos Sages ont jugé le fondement immuable selon lequel « l’homme n’a rien de plus proche que lui-même », et Rabi Aqiva confirme le sentiment le plus profond de l’être humain en le légiférant : « Ta vie passe avant celle de ton prochain ». Car la Loi peut-elle vraiment nous demander d’aimer chacun également, de le considérer comme un autre soi-même et non en considération de ses actes ? Rashbam restreint cette exigence : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, s’il agit dans le bien et s’il est bon, comme toi, mais s’il est hors-la-loi et se conduit de façon dévoyée, alors Mishelei VIII, 13 dit : “Craindre le Seigneur, c’est haïr le mal ; l’orgueil et l’arrogance, le chemin du malfaiteur, la bouche perverse, voilà ce que Je déteste” ». La mitsva reste d’aimer son prochain mais de détester ses actes dévoyés. D’autant plus que le verset emploie le terme ré’a רעprochain qui est général, s’appliquant à tout homme, et aussi les noa’hides. Les noa’hides sont des prochains de sensibilité biblique et sont astreints aux sept lois noa’hides élargies à trente lois comportementales par le Talmud ‘Houlin 92a. Le Sage ‘Oula insiste sur le fait que ces lois noa’hides doivent aussi être respectées par les Juifs et relèvent d’une morale universelle à l’indice de l’identité humaine de ressemblance divine. Cet enseignement universaliste prône qu’il n’existe aucune contradiction entre le fait de la présence d’étrangers parmi nous qui obéissent aux lois divines et l’élection du peuple juif. C’est parce
A’harei mot – Kedoshim : l’amour, toujours Lire la suite »