Chemot

Tétsavé – La lumière permanente de Moshé, notre maître

«  Moshé, porte-parole de la Loi     Dans la parasha Térouma, les prescriptions relatives à l’érection du sanctuaire et la confection des principaux ustensiles ont été transmises. Par contre, avant même que soit détaillée la description du sanctuaire, notre parasha débute d’emblée par une des particularités du service du Temple, Shemot (27, 20) : «  »Quant à toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël. Et ils t’apporteront de l’huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, afin d’en faire monter la lumière de manière perpétuelle. C’est dans la Tente d’assignation, en dehors du voile qui est devant le Témoignage, qu’Aaron et ses fils la prépareront pour que les lampes brûlent du soir au matin, en présence du Seigneur. C’est une loi perpétuelle pour leurs descendants, à observer par les enfants d’Israël. » » a) La lumière     Ce que Rabi Don Yits’haq Abravanel ne manque pas de relever : «  »Pourquoi le Seigneur ordonna-t-il ici la disposition des lumières, cet ordre n’aurait dû être donné qu’après l’achèvement du Temple et la mise en place définitive du Chandelier et des autres ustensiles ? La prêtrise n’avait pas encore été instituée et pourtant la Torah nous livre des prescriptions concernant une particularité de leur service : la façon d’allumer les lumières ? » » Nous en déduisons qu’il n’y a pas lieu de considérer l’allumage des lumières pour résoudre l’éclairage dans la Tente d’assignation mais comme une fonction importante d’une très haute valeur spirituelle. En effet, la lumière revient souvent dans le Tnakh comme référence à une valeur spirituelle. Elle se trouve à l’origine de l’œuvre de la Création, Béréshit (1, 3) : «  »Que la lumière soit ! » » Israël est comparé à la lumière, Yésha’yahou (60, 3) : «  »Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire du Seigneur rayonne sur toi. Oui, tandis que les ténèbres couvrent la terre et une sombre brume les nations, sur toi le Seigneur rayonne, sur toi Sa gloire apparaît. Et les peuples marcheront à ta lumière, les rois à l’éclat de ton aurore. » » Dans la même prophétie, un parallélisme est établi entre la lumière divine et Israël, Yésha’yahou (60, 19) : «  »Ce ne sera plus le soleil qui t’éclairera le jour, ni la lune qui te prêtera le reflet de sa lumière : le Seigneur sera pour toi une lumière permanente, et ton Dieu une splendeur glorieuse. Ton soleil n’aura jamais de coucher, ta lune jamais d’éclipse ; car le Seigneur sera pour toi une lumière inextinguible… » » Le psalmiste majestueux, David, le roi, proclame Téhilim (36, 10) : «  »Car près de Toi est la source de vie ; à Ta lumière nous voyons la lumière. » » Nos Sages considèrent la lumière comme la valeur de l’étude de la Torah, de la réalisation des mitsvot et du service de Dieu en général, Mishelei (6, 23) : «  »Car la mitsva est un flambeau, la Torah lumière. » » La lumière de Moshé est enveloppante dans le temps de l’Histoire et l’espace du Temple, elle est proposée à être intériorisée et elle correspond à l’objectivité. La lumière de Yéhoshoua’, son fidèle élève, exprime le vécu d’une lumière intériorisée, acquise, méritée par le labeur, elle correspond à la subjectivité. Notre capacité, élèves de Moshé, notre maître, est d’adhérer à sa valeur spirituelle d’éternité afin de mériter, le temps venu, «  »que le Seigneur soit pour nous une lumière permanente » », en direct. b) «  »Quant à toi » »     La première mitsva pour la préparation de l’huile destinée à l’illumination du candélabre doit procéder de Moshé lui-même mais elle doit se propager par l’apport personnel des enfants d’Israël. Il doit l’ordonner aux enfants d’Israël et être préparée par Aharon et ses fils, de telle sorte que celui qui en a reçu l’ordre doit décider d’agir par lui-même, conformément à la Loi qu’il reçoit. La loi de faire monter la lumière est perpétuelle pour nous d’Israël. Nous devons exécuter cet ordre non pas en se bornant à obéir mais en prenant l’initiative par nous-mêmes, conformément à l’enseignement reçu. La lumière doit être entretenue par les enfants d’Israël, de façon spontanée et autonome, avec dévouement et désintéressement, comme étant notre seconde nature, en justification à l’ordre d’En-Haut.     Autrement dit, l’ordre divin donné par Moshé est compatible à notre volonté authentique, il concorde à notre nature profonde. La stratégie pédagogique de Moshé doit être telle que la lumière monte pour illuminer par elle-même. Moshé ne doit pas se borner à donner des ordres techniques sans rapport avec notre nature profonde mais son instruction, son enseignement, sa transmission doivent avoir pour résultat que celui qui en a été l’objet choisisse et décidât de son propre gré d’agir, en conformité à la Loi reçue. Il n’a pas à donner l’ordre d’allumer la lumière mais faire en sorte que la lumière monte d’elle-même, par un engagement volontaire des hommes porteurs du pouvoir de décision, de l’effort humain, de la maîtrise de soi par discipline personnelle, par sublimation de soi.     Les ordres reçus pour la construction, l’entretien et le service du culte du Temple ne doivent pas être exécutés par des robots humains, administrativement, avec accoutumance et automatisme, mais par enthousiasme, car c’est «  »en présence du Seigneur que les lampes brûlent du soir au matin, afin d’en faire monter constamment la lumière. » » Nous nous consumons d’amour inconditionnel pour la Torah. Nous brûlons d’amour fou pour son étude attentive. c) L’effacement de Moshé devant la Loi     Moshé doit apporter à notre connaissance l’instruction du Seigneur mais sa stratégie pédagogique doit avoir pour résultante que nous apportions de nous-mêmes l’huile pure d’olives concassées. La Loi est ordonnée et notre œuvre est de nous identifier à elle. Notre charte d’identité est la Torah, en élucidant pour nous et pour le monde entier que Moshé a été habilité à nous transmettre l’ordre du Seigneur de la Torah de vérité et que nous devons la réaliser dans la réalité. Moshé, notre maître, réussit sa vocation de porte-parole de la Torah lorsque les enfants d’Israël de toutes les générations à nos jours agissent selon son ordre absolu, donné comme

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Terouma : Le Temple et ses ustensiles

«  L’offrande     Shemot XXV, 1-8 : « Et Dieu parla à Moshé en ces termes : “Parle aux enfants d’Israël, et ils prendront pour Moi une offrande. De la part de quiconque y sera porté par son cœur, vous recevrez Mon offrande.” Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux : or, argent et cuivre ; étoffes d’azur, de pourpre, d’écarlate, de fin lin et de poil de chèvre ; peaux de bélier teintes en rouge, peaux de ta’hash et bois de chittim ; huile pour le luminaire, aromates pour l’huile d’onction et pour la combustion des parfums ; pierres de shoham et pierres à enchâsser, pour l’éphod et pour le pectoral. Et ils Me construiront un Sanctuaire, pour que Je réside au milieu d’eux ».     Toute offrande quelle qu’elle soit avait pour but la construction du sanctuaire et le service divin au Tabernacle, et plus tard au Temple. D’où les enfants d’Israël sortis si précipitamment d’Égypte pouvaient-ils posséder autant de ces biens précieux ? La Torah l’indique déjà quand Dieu se révèle dans une vision à Avram lors de l’Alliance entre les morceaux, Béréshit XV, 14 : « Mais, à son tour, la nation qu’ils serviront sera jugée par Moi ; et alors ils la quitteront avec de grandes richesses ». Pour ne pas démentir à Sa parole, Dieu confirme Sa promesse et la réalise, Shemot XII, 35 : « Les enfants d’Israël s’étaient conformés à la parole de Moshé, en demandant aux Égyptiens des vases d’argent, des vases d’or et des vêtements ; et le Seigneur avait inspiré pour ce peuple de la bienveillance aux Égyptiens, qui lui prêtent ; de sorte qu’il dépouilla les Égyptiens ». Or, tous les biens des Égyptiens provenaient de l’effort de Yossef, le frère juste, Talmud Pessa’him 119a : « Rabi Yéhouda dit au nom du Sage Shmouel : tout l’argent et tout l’or du monde, Yossef les récolta et les fit venir en Égypte, comme Béréshit XLVII, 14, dit : “Yossef recueillit tout l’argent qui se trouvait”, et lorsqu’Israël monta d’Égypte, il les firent monter avec eux, et le verset de confirmer : “Ils dépouillèrent les Égyptiens” ». Tous les matériaux qui devaient servir à la construction du Temple et ses ustensiles proviennent certes des Égyptiens, mais ils les détenaient de leur bienfaiteur hébreu Yossef, envoyé par Dieu en Égypte pour le salut de ses frères. Voici le fil conducteur à travers les temps qui fait réussir le monde : la fraternité, la recherche aboutie en fraternité acceptée, ce que le verset implique : « Et ils Me construiront un Sanctuaire, pour que Je réside au milieu d’eux ». Dieu réside en eux, au milieu des frères d’Israël, en ces personnes qui font ensemble l’histoire de l’humanité, et pas seulement en lui, le sanctuaire, l’objet de sainteté qui se trouve en un point précis de l’espace du monde. Dieu réside là où Il veut quand l’homme veut Sa volonté.   Un sanctuaire dans l’espace     Rav Shlomo Aviner enseigne, Le Verger de Joël, p. 91 : La qedousha, la sainteté réside dans le temps, dans l’homme et dans l’espace. D’abord, la sainteté apparaît dans le temps, Béréshit II, 3 : « Et Dieu bénit le jour septième et le proclama saint ». Ensuite, elle se révèle dans le peuple tout entier, Shemot XIX, 6 : « Vous serez pour Moi une dynastie de Cohanim et une nation sainte ». Au final, une troisième dimension se dévoile : « Et ils Me construiront un Sanctuaire, pour que Je réside au milieu d’eux ». Ces trois degrés de révélation de la sainteté sont cumulatifs et non alternatifs. Il est évident qu’il n’y a aucune restriction de l’un par rapport à l’autre. Dieu est présent de tout temps mais Sa présence est plus intense le Shabbat. Le Seigneur est transcendant, mais Il se révèle dans le temps et forcément plus le Shabat. De même, à l’intérieur des familles humaines, un niveau de Présence divine investit au plan collectif le peuple d’Israël, non à l’individuel mais à titre de nation. De même pour l’espace, la Présence éclaire tout l’espace, jusques aux moindres poussières dérivant dans l’interstellaire, aux infimes pensées dans les circonvolutions du cerveau. Mais notre Seigneur est transcendant, Il est avant l’espace, dans l’espace et par-delà l’espace ; Il se révèle à divers degrés d’immanence : d’abord avec le Tabernacle, puis particulièrement en Terre d’Israël, plus à Yéroushalayim et au top niveau au Temple. Le Créateur a créé le monde de la matière pour avoir une résidence ici-bas, dirah bata’htonim (Rabi Méïr Ibn Gabaï, Avodat Haqodesh).     Le Rav Kook, Lumières de sainteté III, p. 324 s’exprime ainsi quant à la renaissance d’Israël sur sa terre et la future reconstruction du Temple : « Si nous avons été détruits, et le monde a été détruit avec nous, à cause de la haine gratuite, nous nous reconstruirons, et le monde avec nous sera reconstruit, grâce à l’amour gratuit ». Nous aimons tous nos frères d’un amour intrinsèque, en lui-même, in sui generis, d’un amour autonome, qu’on ne peut comparer à d’autres. Cet amour spécifique vient du fait que nous faisons partie de la même fratrie, du même peuple garant d’une histoire qui nous dépasse, qui remonte à la nuit des temps, à la création du temps, de l’espace et des âmes, parce que nous formons un seul corps divin au service du divin, par dévouement absolu, « porté par son cœur », par un mouvement du cœur, par l’élan de l’amour porté envers quiconque d’Israël.     Le Talmud Sanhédrin 44a insiste : « Quiconque d’Israël a fauté, il n’en reste pas moins Israël ». Le mal n’abolit pas le bien même chez ceux dont les opinions sont contraires aux nôtres. Le prophète Zékharia VIII, 17, avertit : « Ne méditez dans votre cœur aucune méchanceté l’un contre l’autre, n’aimez pas le faux serment, car toutes ces choses, Je les hais, dit le Seigneur ». Il vaut mieux fauter

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