L’antagonisme des deux universels
Les divisions de la période du Omer Nous vivons l’antagonisme entre deux visions de l’universel : Celle des nations et celle d’Israël ? Depuis le début de notre histoire, celle de l’humanité, une tension se joue entre deux forces, deux tendances, deux manières d’être homme et femme : La première se retrouve dans une version moderne théorisée par Edouard Glissant que la France Insoumise à reprise à son compte, sous le nom de « créolisation ». C’est cette façon presque naturelle de penser que les sociétés, les civilisations, les différentes identités humaines au sein de l’humanité peuvent se parler, se répondre et s’interpénétrer. Une manière spontanée de penser la générosité par non seulement l’accueil de l’autre mais aussi l’acceptation que cet autre puisse également me changer, me modifier, faire évoluer mon identité. La seconde est le retour aux identités nationales, une manière spécifique de penser que l’identité de chaque personne vivante tire ses racines dans le pays auquel elle est censée être rattachée (ce qui n’est évidemment pas synonyme d’exclusion de l’autre). La confrontation entre ces deux manières de penser la relation collective au monde existe depuis les premiers pas de l’humanité et sépare le monde en deux camps radicalement opposés. Et même si cette tension vient des confins de l’humanité elle apparait à notre époque « moderne » de façon brutale et prégnante et convoque deux camps irréconciliables, deux façons de penser le monde, deux visions d’une humanité aboutie possible. Les deux camps apparaissent clairement et s’opposent dans une lutte sans merci. Les uns parlent désormais du camps des patriotes et des souverainistes contre celui des mondialistes, les autres des progressistes face aux conservateurs, et d’autres encore nous expliquent que la tension s’opèrent aujourd’hui entre les libres penseurs et les défenseurs du bien contre l’obscurantisme des repliés sur soi. Pourtant cette grande idée de l’universel, du mélange des civilisations au sein de l’humanité, n’est pas nouvelle, on l’a dit. Cette espérance d’un universel réalisé qui offrira à l’humanité un horizon de sens et un monde apaisé à traversé les civilisations depuis le début de son histoire. Cette tension sur un projet abouti pour le monde nous vient de l’épisode du récit Biblique de la Tour de Babel. « Tous les êtres parlaient la même langue et avaient des mots semblables » (La genèse Chapitre 1 verset 11) Pourquoi cette répétition se demande notre tradition ? L’interprétation de ce verset nous conduit à penser qu’il y avait d’un côté la langue universelle parlée par tous les hommes, et de l’autre les différentes langues des nations. Lorsque l’intégralité de l’humanité parle la même langue c’est que l’universel est en place, il est réalisé. Le critère le plus évident d’une unité humaine, c’est la langue. Avant la dispersion des nations, avec l’échec de la tour de Babel, l’humanité possédait cette langue commune, cette unité, et donc une dimension universelle. On nous raconte alors que cette langue unique a disparu à la suite de la révolte contre le principe d’unité. Les hommes ont cessé de se comprendre. La langue « une » a disparu, il ne restait plus que les langues particulières, spécifiques à chacune des nations. Au moment de la révolte contre le principe d’unité, il ne va rester que les soixante-dix langues des nations. L’universel explose, laissant la place aux conflits entre les différentes manières d’être homme. L’humanité devient alors en exil, exil de l’unité qui la fondait, juste avant le récit de la tour de Babel et la contestation contre l’unité humaine. Ce rêve d’exigence ne s’est jamais plus réalisé dans l’histoire. Et nous pressentons que les problèmes de l’humanité ne trouveront pas de solution tant que l’on ne réussira pas à restaurer cet idéal qui a un moment dans l’histoire des hommes était réalisé. L’universel humain est désormais un idéal de projet de société mais il n’a pas d’implantation dans la réalité concrète. Chaque peuple, chaque nation a une carte d’identité particulière, qui lui est propre. Depuis ce moment l’humanité cherche à retrouver son unité, et deux façons opposées d’y parvenir se confrontent. Le projet des nations d’un côté . Dans cette quête, les nations ont toujours échoué. Toute République fondée sur l’idéal de l’universel bascule inévitablement dans l’empire. C’est la leçon qu’il faut tirer de l’histoire de l’humanité. La Révolution française, par exemple, érigée en modèle pour tous les pays du monde, a incarné ce rêve de l’universel. On ne peut pas douter un instant que la Révolution française, avec ses aspirations à une égalité des droits, n’ait constitué un idéal d’universalité pour toutes les nations. Pourtant, quelques années après, la première République a laissé sa place à l’Empire napoléonien. Mais on pourrait citer bien d’autres exemples, comme la Révolution marxiste qui a eu, à sa manière, pour idéal l’universel humain, et qui a abouti à l’Empire soviétique. Le christianisme aussi, s’est perdu dans l’Empire romain. Chaque fois qu’une culture spécifique atteint un degré d’élaboration et de développement qui peut permettre l’établissement de cet universel, elle s’offre à l’impérialisme. La visée est universelle, la réalité est impérialiste. Aujourd’hui, la visée de ceux qui portent une vision moderne de la dissolution des identités nationales dans un grand tout est à n’en pas douter, universelle, son application risque de se heurter à la réalité et de faire basculer la France dans l’empire. Les dérives du système mis en place par la France insoumise et révélée encore récemment nous confirme, pour ceux qui en doutait, le risque du basculement vers un régime de dictature en cas d’arrivée au pouvoir des insoumis. Le contre-projet, c’est Israël qui est censé le porter, et c’est bien un projet qui n’a jamais été testé. On voit bien pourtant comment le processus se met en place. Chaque nation, avec son identité particulière, spécifique, doit se remettre à sa place, retrouver sa singularité et sa valeur propre, et c’est alors Israël dont la spécificité est ce particularisme qui tend à l’universel, qui est composée de personnes venant de pays différents, représentant chaque pays avec sa singularité propre qui doit servir de laboratoire à l’humanité pour montrer comment cette
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