L’ouverture de la mer – Le Zivoug

On se situe à l’instant de l’histoire ou après avoir accepté de laisser partir le peuple (il faut voir l’étude qui permet de comprendre pourquoi les hébreux avaient besoin de l’accord de Pharaon pour sortir d’Egypte) Pharaon revient sur sa décision. Il y a des moments dans l’histoire ou on fait face à une révélation, un dévoilement d’évidences, qui vient à l’encontre de la manière de penser habituelle, puis le temps passe (ici 3 jours) et Pharaon revient aux habitudes de pensées antérieures. Il se lance avec toute son armée à la poursuite du peuple des hébreux. Les hébreux se trouvent coincés entre la mer des joncs devant eux, et l’armée Egyptienne, derrière. Et le verset nous dit (Chemot 14,10) « Les fils d’Israël levèrent les yeux, et voici l’Egyptien partant derrière eux, Ils eurent très peur, les fils d’Israël crièrent devant Hachem ». La question qui se pose ici est : Pourquoi les enfants d’Israël ont peur ? Ils ont bénéficié de dix miracles, les dix plaies, ils savent que leur Dieu et avec eux et les aide à sortir d’Egypte. Pourquoi alors avoir peur ? Dieu fera un onzième miracle et va sauver les enfants d’Israël. Où est le problème ? On comprend la difficulté, mais pourquoi une telle peur. Ce n’est pas pire que ce qu’ils ont eu à traverser pendant leur exil en Egypte, et Dieu vient de les libérer. Alors on s’interroge sur cette peur brutale et soudaine qui s’empare des enfants d’Israël. Manitou nous explique le problème : Pendant les dix plaies il a été dit aux Egyptiens soit vous subissez tel ou tel plaie, soit vous laissez partir le peuple. Or les Egyptiens ont subi les dix plaies. Ils sont donc fondés a garder le peuple des hébreux en esclavage en Egypte. La justice stricte ne peut pas trancher entre d’un côté les hébreux qui ont été dans la servitude la plus dure et la plus difficile en Egypte, et de l’autre côté les Egyptiens qui ont subis les 10 plaies et qui sont donc désormais légitimes à conserver les hébreux en esclavage. Les mérites et les démérites sont équivalents d’un côté et de l’autre et la justice stricte ne peut pas trancher. A la rigueur ayant subi les 10 plaies les Egyptiens ont plus d’arguments à faire valoir pour conserver les hébreux esclaves, que les hébreux n’ont désormais d’arguments pour s’affranchir de l’Egypte. On peut rajouter que cela fait 210 ans que les hébreux sont en exil en Egypte et non 400 ans comme cela avait été annoncé à Abraham. Or la durée de 400 ans est connue des hébreux mais elle est aussi connus des Egyptiens.  Et Manitou nous décrit la scène racontée au chapitre 14, verset 10 du livre de l’exode : Les Hébreux lèvent la tête, ils voient l’Egyptien. Pourquoi l’Egyptien au singulier ? En fait ils lèvent la tête, et en levant la tête ils ont vu l’ange protecteur, l’ange tutélaire de l’Egypte, venir devant eux pour défendre le dossier des Egyptiens. Et comme nous l’avons vu cet ange a de sérieux arguments à faire valoir qui a de quoi inquiéter les hébreux, le dossier est très solide.  D’où la crainte des hébreux. Notre conception du monothéisme intégral est différente des autres ; En général devant mon ennemi, je suis confronté au Dieu de mon ennemi, et je suis protégé par mon propre Dieu. Derrière un conflit entre deux traditions il y a le conflit entre « deux Dieux différents ». Mais dans la tradition hébraïque la conception n’est pas la même. Derrière mon ennemi il y a mon Dieu et derrière moi il y a aussi mon Dieu. Derrière chaque conflit, je dois faire alors la preuve à mon Dieu que je suis plus méritant que mon ennemi. Et ici la chose n’est pas facile on l’a dit. C’est la raison pour laquelle l’ange tutélaire des Egyptiens effraye à ce point les hébreux avec les arguments qu’il a à sa disposition. On se trouve dans une impasse ou la justice stricte ne sait pas de quel côté pencher. C’est aussi la raison pour laquelle Dieu dit a Moise que ce n’est pas le temps de la prière, les portes du ciel sont bouchées, et aucune clefs ne permets de les ouvrir. Prier est inutile car les mérites ne sont pas suffisants et la balance des mérites et des démérites est à l’équilibre. La situation de blocage est illustrée par les commentaires sur le verset lorsque Dieu s’adresse à Moise en disant : (Chemot 14,15) « Que crie tu vers moi ? » et qui peut être résumé de la façon suivante : Ce n’est pas le temps de la prière, parle aux enfants d’Israël et qu’ils avancent (Rachi). La clef se trouve donc ailleurs, elle se trouve dans la foi que le peuple des hébreux va avoir dans son histoire, et celui qui va montrer la voie est Nahachom Ben Aminadav. Il entre dans l’eau et va permettre par sa foi à ouvrir la mer et à sauver le peuple hébreux. Les hébreux vont traverser à pieds secs alors que les Egyptiens vont être engloutis dans la mer. Une discussion demeure sur le fait de savoir si Pharaon a survécu ou pas. C’est ici que Manitou cite la Guemara Sota page 2a pour nous dire que la déchirure de la mer des joncs est aussi difficile que le problème du Zivoug. Qu’est-ce que le problème du Zivoug ? C’est un problème universel, il existe un homme pour une femme et une femme pour un homme. On dit qu’ils sont destinés à se rencontrer. Mais c’est très rares de se rencontrer, et les choses ne sont pas aussi simples que pour les premières générations, tout dépend du mérite, et le démérite complique considérablement ce qui vient du créateur et va vers la créature dans son effectuation de bénédiction.  Alors il existe ce que l’on appelle le Zivoug Cheni, « l’accouplement second ». Ca peut aussi très bien fonctionner avec le Zivoug cheni, si ce Zivoug est suffisamment approximatif. Mais le drame c’est que lorsque un homme (ou

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