Tazria – Metsora : Circoncision
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Gradation morale Depuis le début du Livre de Vayiqra sont développées, en une gradation continue, les lois qui régissent la distinction entre l’état de pureté, טהרה tahorah et celui d’impureté, טומאה toumah. De parasha en parasha, se dégage le principe d’une progression graduelle des lois de la purification spécifiques à Israël. Dans les autres religions et les autres spiritualités, la pureté et l’impureté sont rencontrées mais de façon générale et se confondent souvent avec la notion de propreté. Cependant toutes ne pénètrent pas dans les plus infimes détails la notion de pureté et impureté comme indiqués dans la Torah, les Prophètes et les Hagiographes, selon des lois développées avec une telle minutie et élaborées avec une telle précision dans le Talmud qui y consacre plusieurs traités. D’abord, dans les parashot Vayiqra et Tsav, la Torah introduit la mise à part, la séparation radicale des Cohanim de toute situation pouvant déboucher sur l’impureté. Ce qui est mis en relief est la mise à part des Cohanim pour qui toute séparation de l’impureté est la condition sine qua non du service au mishkan, au Tabernacle. Ensuite, elle fournit l’ensemble des règles concernant la cashrout, la nourriture de consommation permise, à la parasha Shémini. En plus, pour les Cohanim qui servent au mishkan, il y a séparation radicale de la consommation de vin. Avec, dans la même parasha, “l’intermède” des enfants de Aharon, Nadav et Avihou qui moururent pour avoir porté devant le Seigneur un feu profane non casher non voulu par le Seigneur. Ils n’avaient pas pris femmes pour épouses (Vayiqra Raba 20) et n’avaient donc pas enfanté (Bemidbar III, 4). La Torah nous e:nseigne, par la mort de ces excellentes personnes d’un niveau hors normes, le principe que les êtres de sainteté, dans leurs efforts, dans leur dévouement et dans leur enthousiasme, sont exposés plus que d’autres aux risques de l’impureté dans l’élévation vers Dieu, Vayiqra X, 3 : «Moshé dit à Aharon : C’est là ce qu’avait déclaré le Seigneur en disant : Beqrovaï éqadesh בקרובי אקדש Je veux être sanctifié par ceux qui M’approchent » Cette notion atteint son paroxysme quand elle touche tous les domaines de la vie, de telle sorte que la pureté de la Torah est une notion spécifique à l’âme d’Israël. Les Cohanim y sont encore plus vulnérables, car la pureté est tout ce qui est se rattache à la vie et l’impureté est tout ce qui se rattache à la mort. Entre les deux, il y a une infinité de situations. Puis, dans Tazria’ et Metsora’, sont décrites les situations d’impureté qui concernent le corps lui-même, attaqué par une “bonne maladie” telle la parturiente, la femme enceinte qui doit accoucher incessamment, et la Torah distingue entre l’impureté qui s’attache au corps due à la naissance d’un mâle de celle due à la naissance d’une fille. Maladies psychosomatiques La Torah indique ainsi des maladies du corps dont la source est psychique : les maladies psychosomatiques, dont la tsara’at צרעת, traduit fautivement par lèpre, qui est décrite comme une maladie surtout spirituelle et qui résulte d’une des fautes les plus graves, le lashon hara’ לשון הרע, la médisance. Une perversion intérieure à la personnalité exerce une influence physique jusqu’à atteindre la peau même du corps de l’individu mais aussi le corps de toute la collectivité tant est que cette dernière aurait besoin d’une transformation spirituelle profonde. Il existe chez l’individu, comme chez la collectivité, des relations étroites entre le corps et l’âme et des perturbations d’ordre moral ou spirituel peuvent entraîner des désordres physiopsychosociobiologiques. À l’échelle de la collectivité, c’est le même schéma : telle nation est contaminée par une exposition trop longue à un manque de moralité et développe une philosophie négative qui tue ses adeptes, à l’instar de l’existentialisme après la Deuxième Guerre mondiale, en France et ailleurs, et instaure une psychologie suicidaire. Cette même impureté se rencontre à plusieurs niveaux : à part celui qui concerne le corps, elle peut s’attacher aux vêtements et même aux maisons, mais il faut que la collectivité d’Israël soit vraiment d’un niveau très haut de moralité. Toute maladie corporelle n’indique-t-elle pas un manque spirituel, un hiatus conceptuel, un désordre moral, une ignorance du Connaître-Dieu ? Les désordres du comportement moral engendrent des maladies du corps. Inversement, le respect de la Loi de moralité fait entrevoir la joie du monde, la liberté, le fondement du bonheur. La nation d’Israël obéit à la volonté de son Créateur et de son Sauveur, alors elle est protégée par Sa volonté. Réciproquement, si l’on voit qu’Israël réussit sur sa Terre, qu’il triomphe systématiquement de ses ennemis, c’est que la Providence divine lui sourit. Enfin, dans les parashot suivantes, les lois concernant le contact avec la mort règlent l’impureté fondamentale qui en résulte, Vayiqra XXI, 1 : « Et le Seigneur parla à Moshé : Parle aux Cohanim, enfants d’Aharon, et dis-leur : Nul ne doit se souiller par le cadavre d’un de ses concitoyens ». Le Rav Kook (Lettres, 79) écrit : « Notre Torah de Sainteté nous a éloignés de toutes sortes de phénomènes obscurs en nous interdisant la sorcellerie et l’appel aux morts pour les interroger. Elle a interdit au Cohen de se rendre impur au contact des morts, préférant rattacher les mitsvot à la vie ». Le peuple saint, appelé à être, dans sa totalité et dans son fait national juif, une nation de Cohanim pour toutes les familles de la Terre, ne doit s’attacher qu’au seul Dieu Vivant. Rambam et la psychologie des profondeurs Selon Rambam, la plupart des maladies ont une origine psychosomatique, et notre grand maître résume le processus d’évolution de cette impureté, dans ses Lois sur l’impureté de la tsara’at XVI, 9 : « Ce mal qui atteint les vêtements et les maisons…ne fait pas partie de l’ordre naturel des choses, mais c’est un signe prodigieux, un miracle au sein du peuple d’Israël pour qu’il se préserve du lashon hara’, la médisance. Si un individu se rend coupable de cette faute, les poutres de sa maison sont atteintes. S’il persiste, ses ustensiles de cuir sont atteints ; puis ses vêtements ; et
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