Vayakhel – série 1995

Le cours

Face A

Face B

Texte Face A

/ Chapitre 35 verset 1 – Vayaqhel 35:1

Au milieu de la Parashah précédente –Ki Tissa- la Torah a rappelé la loi du Shabat.

Nous avions étudié essentiellement les raisons pour lesquelles les versets rappellant la loi du Shabat sont reliés au chapitre 32 où la Torah commence à nous raconter ce qui est connu sous le nom de la faute du veau d’or. Pour quelle raison est-il nécessaire de rappeller l’enseignement du Shabat au moment où la Torah interrompt le récit des lois concernant la construction du Mishqane et nous raconte cette épisode du veau d’or ?

L’épisode de la faute du veau d’or est rattachée d’une façon générale à la faute d’idolâtrie.

Je rappelle deux précisions :

1ère précision :

L’une basée sur l’enseignement de Judah Halevi dans le Kouzari :

Il ne s’agit pas d’une idolâtrie à proprement parler qui consisterait à remplacer Dieu par une idole, mais le fait d’avoir choisi comme signe de représentation du Créateur une réalité de signe que la Torah n’a pas prescrit pour représenter l’idée du Créateur.  Je vous cite là le Kouzari de Judah Halévi que je vais expliquer de façon rapide et simple: La seule figuration autorisée par la Torah, et d’ailleurs que la tradition juive a intégré finalement de façon naturellle et spontanée, ce sont les lettres de l’alphabet. Dans toutes les synagogues les 10 commandements sont représentés par leur 1er mots ou par les 10 premières lettres Alef, Bet, Guimel, Dalet… Youd.

Dieu s’est manifesté par la Parole. Tous les niveaux de manifestation de Dieu : Création, Révélation (la prophétie et donc la parole de prière qui revient de l’homme vers Dieu) s’effectue par la parole. Le seul lien entre la créature et le Créateur c’est par la parole. Le seul véhicule de signification du lien entre Dieu et Son monde qui est autorisé par la Torah sont les lettres de l’alphabet.

Le fait d’avoir choisi un autre système de symbolique de signification est déjà une faute. Par le seul fait que c’est un système que la Torah n’a pas demandé. C’est ce qu’on apelle « Avodah Zara » un service étranger. C’est sur le chemin de l’idolâtrie mais pas l’idolâtrie vraiment.

Judah Halévi précise dans le Kouzari : il faut comprendre cette faute à la hauteur où se trouvait cette génération et ne pas imputer une faute grossière à cette génération de géants appelée Dor Déah – la génération de la connaissance. C’est cette génération qui a connu les événements de la révélation. Par l’événement : les miracles de la sortie d’Egypte. Par la parole: la révélation de la Torah. C’est une génération privilégiée : toute la liturgie se base sur des événements vécus par cette génération-là sortie d’Egypte. 

Il y a la tendance chez les modernes à mépriser ce qu’ils appellent « la génération du désert » mais cela vient de la traduction des traducteurs qui emploient des expressions inadéquates pour cette générations : « la génération du désert », « la génération perdue », « sacrifiée »…etc.

Cette génération est appelée « Dor déah » « la génération des hommes de la connaissance » : c’est à ce niveau-là qu’il faut comprendre quelle est leur faute. 

C’est cet habituel orgueil de situation de la part des modernes vis-à-vis des anciens. Il y a une expression de la tradition juive importante à comprendre: « Ceux qui viennent après voient un peu plus loin que ceux qui viennent avant mais c’est parce que ce sont des nains montés sur des épaules de géants… »

Judah Halévi : la faute c’est d’avoir choisi un système de référence au Créateur à travers ce que représentent les signes du Zodiaque. Ce que la Torah n’a pas demandé. Cela ne veut pas dire que ça n’a pas de sens, mais la faute est cette médiation non demandée par la Torah. La seule médiation autorisée par la Torah c’est les lettres de l’alphabet.

Cf. les Midrashim : c’est par les lettres de l’alphabet que le monde a été créé. Mais surtout l’importance de la parole dans la tradition biblique : Dieu a créé par la parole. Il communique avec Sa créature par la parole. Et l’interdiction de faire semblant d’avoir vu.

C’est la grande différence entre « Shémâ Israël – Ecoute Israël » et « Reeh Israël – Vois Israël ». C’est un sujet extrêmement important. Il y a les deux commandements mais il y a un ordre. Il faut d’abord « Shémâ Israël » que l’on comprenne ce qu’on a entendu, et après on est appelé à voir ce qu’on a compris. Mais voir avant d’avoir compris c’est l’idolâtrie absolue. Ceux qui voient avant d’avoir compris ne savent pas ce qu’ils voient. Mais ceux qui s’arrêtent à l’écoute – et on écoute de quelqu’un d’autre – avant d’avoir vu par eux-mêmes ne sont pas arrivés à la connaissance. Il y a donc un ordre : « Shémâ Israël » et ensuite « Reeh Israël ». Les Goyim ont choisi  la vision, nous avons choisi l’écoute. Ce sont les deux modalités de la connaissance, mais il y a un ordre.

Simplement je complète : pour la Halakhah, la connaissance par la vision est plus forte que la connaissance par l’écoute mais il y a un ordre. Un témoin qui dit « j’ai vu », son témoignage est beaucoup plus fort que celui qui dit : « j’ai entendu que… ». Seulement il s’agit d’être quelqu’un qui sait ce qu’il a vu. Et si on ne lui a pas expliqué ce qu’il a vu, que voit-il ?

Exemple des journalistes de différents journaux rendant compte du même événement de façon différentes… L’exemple du journaliste comme faux témoin est l’exemple le plus clair de la société contemporaine. Les journalistes de la vision s’arrangent pour falsifier la vision : la télévision.

La guerre du Golfe : le monde entier mené en bâteau par la télévision américaine…

2ème remarque :

Une deuxième remarque qui va à la suite de ce que dit Judah Halévi : En réalité, la faute de cette génération a été induite par cette foule sortie d’Egypte avec Israël, qui n’était pas d’Israël et que le texte appelle le Erev Rav. Il faut comprendre pourquoi Moïse a accepté d’intégrer ce peuple à Israël ? Leur faute a été de demander une idole, un signe d’idolâtrie pour remplacer non pas Dieu mais Moïse.  

***

Il faut comprendre la nécéssité de rappeler l’alliance du Shabat dans ce contexte de la Parashah de Ki-Tissa et de la faute du veau d’or.

L’alliance du Shabat a pour finalité essentielle de rappeler qu’il y a eu une création. Or, la définition de l’idolâtrie est précisément de mettre en échec la notion du Créateur : c’est-à-dire de diviniser une des forces de la création, une des forces du monde. Celui qui est idolâtre nie la création du monde. Celui qui croit en la création du monde rejette l’idolâtrie.

A partir du moment où il y a un contexte de risque d’idolâtrie, la loi du Shabat est rappelée parce que la loi du Shabat est l’alliance de la création. Nous verrons l’importance du lien entre le Shabat et Moïse.

[ Halakhah : Il y a le vin Kasher qui n’est pas un problème simple.

Il y a une interdiction de la Torah qui est le Yayin Nesser le vin des libations qui servait aux rites idolâtres. Nesser c’est la libation : Yayin Nesser c’est le vin qui servait à ces rites d’idolâtries et c’est une des catégories de vin interdit.

Une 2ème catégorie de vin interdite s’appelle le Stam Yayin, le vin simplement interdit Stam c’est le vin dont se servent les Goyim. C’est rattaché à un commandement de la Torah. C’est une des rares fois où la Torah donne la raison des commandements, et en général la raison n’est pas donnée pour éviter que les gens croient être en dehors du cas concerné. On a donné l’exemple du roi Salomon sur le nombre limitée de femmes, pour éviter le risque d’idolâtrie…

La Torah dit : « Pas leur vin pour pas leur filles et pas leurs filles pour pas leux dieux… ».

En microsociologie c’est ainsi que cela se passe : on trinque et ensuite… on se marie à l’église !

Cela s’est passé comme cela dans les plaines de Moav avec les filles de Midian…

Personne n’est à l’abri.  

Stam Yayin c’est à l’époque où il n’y avait plus la science de la Avodah Zarah, chacune avec son idolâtrie, avec sa liturgie propre, son sanctuaire propre, ses rites propres et son vin propre…

Aujourd’hui il y a Stam Avodah Zara, alors c’est Stam Yayin qui est interdit.

Un analyse du Rav Kook :

Il y a très longtemps, il avait reçu une délégation de pasteurs protestants qui avaient des questions religieuses à lui poser. Les pasteurs protestants étaint fiers de leurs temples qui n’avaient pas tant de statue comme dans les églises catholiques mais qu’une seule statue, et un des pasteurs demanda s’ils étaient considérés moins idolâtres que les autres ? Réponse du Rav Kook : vous vous avez Stam Statou ! Durant leur conversion ils ont parlé du panthéisme de l’athéisme… Il donnait la même définition : les idolâtries c’est une idole, mais l’athéisme, le panthéisme c’est le monde entier comme idole : Stam Pessel…

Retenez ce que veut dire Stam Yayin. Je vous précise cela parce beaucoup croient que l’idolâtrie a disparu, et en déduise que le Yayin Nesser aussi et donc on pourrait faire le Kidoush sur le Stam Yayin… mais c’est faux : il y a Stam Avodah Zara !]

Je referme cette parenthèse, justement pour bien mettre en évidence l’importance de la notion de Shabat concernant le 1er enseignement de la Torah : d’abord dans le récit de Maassé Béréshit et le 1er enseignement de Moïse avant même la révélation du Sinaï dans les lois et les Mitsvot qui ont été révélées à Marah : la loi principale c’est la loi du Shabat que Moïse a donné avant même que la loi soit révélée. On enseigne cela à propos de la Téfilah du Shabat.  

Je vous raconte comment le Talmud l’explique : Moïse de sa propre initiative était aller voir Pharaon pendant l’esclavage d’Egypte pour lui dire qu’il était de son intérêt de donner un jour de repos par semaine à ces esclaves qui travailleront mieux le lendemain. Pharaon convaincu a donné le Shabat que Moïse a demandé avant même que cela soit révélé comme Torah et avant même que Moïse soit prophète de la Torah.

Je vous l’avais signalé précédemment : Toute la révélation de Moïse s’appuie sur l’expérience de Moïse préalable à la révélation. Moïse est l’homme du Shabat et c’est le 1er qui a enseigné entre autres grands enseignements : le monothéisme du Créateur et la libération de la servitude. Et cela va ensemble comme nous allons le voir.

Ce scrupule du risque de nier la création est trés prononcé : on interdit à quelqu’un qui n’est pas Shomer Shabat de toucher le vin. La Halakhah est qu’on considère quelqu’un qui n’est pas Shomer Shabat comme celui qui nie le Créateur et donc il est idolâtre et rend le vin Nesser. C’est l’origine de la loi. Les ’Hassidim évitent que quelqu’un regarde le vin qu’ils vont acheter. Il est déjà enveloppé…

Anecdocte :

Avec des amis anciens combattants on s’était promis de se revoir 40 ans après, et on s’est retrouvé en banlieu parisienne chez un juif que je connaissais, plus ou moins pratiquant, mais qui nous avait assuré que tout serait parfaitement cachère puisque sa fille était à l’école Loubavitch et qu’elle surveillerait le Séder…

On s’est réuni et au moment de servir le vin, il m’apporte la bouteille et le tire bouchon pour me dire : je t’en prie ouvre, et je lui ai dit : et bien ouvre toi-même tu es juif !

Non, non ma fille m’a dit qu’étant donné que mon Shabat n’est pas cachère… J’étais pris dans un dilemne, la fille était présente. Le respect des parents est des 10 commandements. L’histoire que celui qui n’est pas Shomet Shabat est considéré comme un idolâtre c’est une ’Houmkhah au 13ème degré des ’Hassidim des ’Hassidim qui ne fait pas le poids.

Alors gentillement j’ai pris un ¼ d’heure en parlant à la fille mais pour l’assistance pour expliquer que si le Baal Habayit n’ouvrait pas le vin je n’en boirais pas moi-même et j’ai expliqué l’origine des choses et l’importance de ne pas faire honte à son père devant des invités face au simplement inconfortable… J’ai consolé la fille à part ensuite… Le père a ensuite déclaré: si c’est comme cela maintenant je serais Shomer Shabat !

Quand il y a une compétition de Mitsvot il faut bien savoir distinguer surtout entre la Mitsvah des 10 commandement et la ’Houmkhah au 13ème degré qui vient d’une autre époque. Parce que ce n’est plus ce temps où celui qui était Shomer Shabat était vraiment idolâtre et ne croyait pas en la création du monde. Cela n’a plus rien à voir. Sauf pour des hommes pervers.

C’est pourquoi il est interdit, je vous deonnerais la référence de Baba Qama si vous la voulez :  Celui qui sort une Halakha d’un livre alors qu’il faut la demander au Rav du temps, on l’appelle Mévalé Olam il détruit le monde. On n’a pas le droit de prendre un Sefer Torah mort à la place du Sefer Torah vivant. C’est écrit dans la Guémara. Et on a dit cela pour ceux qui tirent une Halakhah de la Mishna. De notre temps, on dit cela pour ceux qui tirent une Halakhah du Shoulkhan Aroukh alors qu’il y a un rabbin présent. Je pourrais vous raconter  énormément d’histoire de Beit Din sur ce que veut dire un Talmid ‘Hakham ! C’est le Talmid d’un ‘Hakham et non pas le Talmid d’un livre !

Rappelez vous d’où nous sommes partis : de la faute du veau d’or. On accuse la génération d’avoir été idolätres. Alors j’ai cité Judah Halévi. Ki-Tissa c’est la faute d’idolâtrie et donc la mise en question de l’idée de Création dans cette faute d’idolâtrie. Et je vous ai donné cet exemple limite du vin, le Stam yayin. Et de toutes les façons la Halakhah est claire on ne prend du vin que garanti. En plus, c’est pas si simple que cela. Je pourrais vous raconter une anecdocte mais je continue.

Seulement, qui peut se permettre d’accuser quiconque d’être idolâtre – c’est-à-dire négateur de l’idée de la création du monde – parce qu’il n’est pas Shomer Shabat ? 

Vous voyez à quel niveau est l’équivalence de définition ? C’est cela le problème, faites bien attention : Surtout pas une fille avec son père… !

***

Q: Quelle est la différence entre Mitsvah des 10 commandements et les autres ?

R: il y a une différence pour le ônesh et c’est une Mitsvah Klalit. En fait du point de vue Halakhah Stam, une Mitsvah c’est une Mitsvah ! Seulement, i ata yodea matan skharan shel mitsvot vékhoulei, vékhoulei… Seulement il y a quand même une différence de perspective entre une Mitsvah de Asseret HaDiberot « Kivoud Av vaEm » et une ‘Houkhmah au 14ème ou 15ème degré.

Ma 1ère expérience de Beit Din, une question de Dayanot, cela m’a pris 6 heures avec trois Dayanim différents, je me suis rendu compte à quel point c’est difficile et très dangereux de lire un livre et de décider. Il faut demande au Dayan ! Et encore ce n’est pas si simple, il faut demander au Dayan du temps !

(Devarim 17:9).

וּבָאתָ, אֶל-הַכֹּהֲנִים הַלְוִיִּם, וְאֶל-הַשֹּׁפֵט, אֲשֶׁר יִהְיֶה בַּיָּמִים הָהֵם

                tu iras vers les Kohanim, les Léviim, ou vers le juge qui sera à ces jours-là.

Et que signifie encore demander au Dayan du temps ? Peut-on demander au Dayan du 14ème siécle ou du 22ème siècle ?  C’est que dans notre siècle, il y a des Dayanim du 14ème et du 22ème siècle ! Mais il faut demander au Dayan du 20 ème siècle ! Et qui est-ce ? C’est le grand mystère ! Depuis que les Romains ont arrêté la Semikha, personne ne sait plus où est HaShofet She BaDor ! Seul le Bon Dieu sait qui c’est !

J’ai demandé à l’un de mes maîtres, et comment va-t’on faire ?

Il m’a dit un verset (Qohelet 2.14):

 הֶחָכָם עֵינָיו בְּרֹאשׁוֹ « ‘Hakham einav bérosho : le sage a ses yeux dans sa tête ».

Il a expliqué : crois-tu qu’il les a dans les pieds ? Il a une tête pour avoir des yeux. Si tu n’a pas de tête que signifient toutes ces questions-là ? Si tu ne sais pas où est le Shofet She BaDor alors c’est que tu n’a pas de tête, alors peut importe lequel tu suivras ! Mais si tu veux vraiment connaître la Halakhah, va au Shofet shebador. Si tu me demandes qui c’est, c’est que tu n’as pas de tête !

Yom Haatsmaout:

La 1ère journée de Yom Haatsmaout je me trouvais à Jérusalem et il y avait un de mes rabbanim Dayan d’Alger rescapé de la Shoah. Yom Haatsmaout tombait en plein dans le Omer et je ne savais pas quoi faire, il n’y avait pas encore de Psak, ni de Shoulkhan Aroukh sur Yom Haatsmaout… etc.

Je suis allé le voir pour lui demander « qu’est-ce qu’on fait ? On se rase la barbe ou pas ? » Il m’a dit : « Comment cela qu’est-ce qu’on fait ? Tu es juif ou tu n’es pas juif ? » Cela m’a suffit ! 

Il y a un grand risque de notre temps, c’est le risque qu’il y a eu au temps du Bayit Shéni. La différence entre les Pharisiens et les Saduccéens. Et les Saduccéens qui étaient des grands Talmidei ‘Hakhamim des Mitsvot qu’ils pratiquaient. On les appellaient aussi les Koutiim. Les maîtres des Pharisiens disaient : « Si tu vois un Kouti faire une Mitsvah, observes-le parce que lorsqu’il fait une Mitsvah il la fait bien ».  Mais ne fais pas comme eux ! Et ils ont disparus. Il y a des traces dans le Talmud, des Pharisiens. Des discussions avec eux, les Koutim et quelques Saducéens. Ils ont disparus alors que c’était eux qui assuraient le culte, ils étaient au gouvernement… le Kohen Gadol étaient Tzdoukim. Tous les Juifs descendent des Pharisiens les Sadduccéens ont disparu mais la tendance au saduccéisme n’a jamais disparu et ressort à chaque génération. 

***

Retour au sujet, je vous dis rapidement la différence parce que c’est très important pour tous ce ssujets que j’ai touché en passant :

Il y a eu l’arrêt de la révélation prophétique. Au moment de l’arrête de la prophétie qui s’arrête avec Malakhi à la fin du Tanakh, il y a un vide dans le monde. La parole s’est arrêtée ! On a à la place un livre. La parole est mise par écrit et il y a ceux qui savent lire le livre. Les ’Hakhamim !

Très rapidement, il y a eu deux sortes de ’Hakhamim, ceux des Saduccéens et ceux des Pharisiens. Je schématise, il y a avait aussi une foule d’autres sectes, en particulier les Ésséniens. Mais les Chrétiens sont sortis des Pharisiens, quelque soit les Ma’hloqet de l’université. Les Chrétiens proviennent d’une hérésie des Pharisiens. La tendance à l’essénisme d’ailleurs n’a pas disparu non plus. Je ne vais pas vous le diagnostiquer, ce n’est pas le sujet du cours.

Le temps a passé. Les Pharisiens qui avaient des maîtres qui étaient les disciples des prophètes.

Ish mi pi ish jusqu’au dernier prophète qui a parlé au 1er Rav.

La Guémara de Sanhédrin indique : « Ezra est descendu à Babel comme fils de prophète, il est remonté comme père de ‘Hakham ». C’est ce passage entre le temps des prophètes et le temps des ’Hakhamim.

Les Pharisiens qui avaient des maîtres qui étaient des disciples de prophètes avaient des raisons historiques de savoir que ce livre, la Bible, c’est vrai. Et puis, ils étudiaient pour comprendre en quoi ils croyaient. Mais ils croyaient d’abord ! Ils savaient que ce livre était vrai et le savait par tradition historique depuis les Prophètes, les Tanaïm, les Amoraïm… Et cette chaine est passée en Erets Israël. Les écoles de Babel n’ont reçu la tradition que d’Erets Israël. Ils étaient une Galout au 2ème degré.

Quand un Pharisien étudiait c’était pour comprendre ce en quoi il croit. La Guémara explique ainsi: « Celui qui ne dit pas Brakha avant d’étudier et qui ne reconnait pas que c’est révélé, il aura beau étudier il n’aura rien lu ».

Les Saduccéens eux avaient entre leurs mains un livre prestigieux, « le livre des livres » comme disait Buber, la Bible. Et vous savez combien il y a de docteur en bible qui gagnent leur vie avec des versets qu’ils coupent en morceaux ils font des mots croisés avec. Cela s’appelle même « la critique biblique ».. .

Ces Saducéens avait un livre dont ils étaient fiers : La sagesse pour les nations. Ils étudiaient pour essayer de comprendre et ils croyaient en ce qu’ils comprenaient : Vous voyez la différence. Le résultat n’a rien à voir. C’est le même livre mais la méthode est tellement différente que finalement on se sépare. Cela n’a plus rien à voir. La disparition des Saduccéens n’a pas pris longtemps. JE referme la parenthèse.

Retenez cela : Faites très attention, lorsqu’on a une Shéelah il faut aller voir le Dayan.

Ce n’est qu’en cas d’extrême urgence qu’on ouvre le Shoulkhan Aroukh. La plupart du temps, le Dayan vous explique après que vous ne savez pas lire… !

***

2ème Question : Le lien de la loi du Shabat et de la construction du Tabernacle.

Vayaqel 35:1

וַיַּקְהֵל מֹשֶׁה, אֶת-כָּל-עֲדַת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל–וַיֹּאמֶר אֲלֵהֶם:  אֵלֶּה, הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר-צִוָּה יְהוָה, לַעֲשֹׂת אֹתָם

Vayakhel Moshe et-kol-adat beney-Yisra’el

Et Moïse assembla toute l’assemblée des Bnei Israël (c’est l’ensemble des tribunaux d’Israël)

vayomer alehem eleh hadevarim asher-tsivah Adonay la’asot otam.

Et il leur a dit : voici les paroles que Hashem a prescrit pour les faire.

Il s’agit des lois concernant les 39 travaux interdits le Shabat. J’en aprlerais très rapidement.

שֵׁשֶׁת יָמִים, תֵּעָשֶׂה מְלָאכָה, וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי יִהְיֶה לָכֶם קֹדֶשׁ שַׁבַּת שַׁבָּתוֹן, לַיהוָה; כָּל-הָעֹשֶׂה בוֹ מְלָאכָה, יוּמָת

Sheshet yamim te’asseh melakhah

Pendant 6 jours le travail sera fait. (l’oeuvre du métier de chacun sera faite. Ce sont les 6 jours de la semaine)

ouvayom hashvi’i

et le 7ème jour

 yihyeh lakhem kodesh

sera pour vous consacré

Shabat Shabaton l’Adonay

Shabat de Shabat pour Hashem

kol-ha’osseh vo melakhah youmat.

Tout celui qui travaillera en lui mourra.

35:3

לֹא-תְבַעֲרוּ אֵשׁ, בְּכֹל מֹשְׁבֹתֵיכֶם, בְּיוֹם, הַשַּׁבָּת

Lo-teva’arou esh behhol moshvoteychem beyom haShabat

Et vous n’embraserez pas de feu dans toutes vos demeures le jour de Shabat.

Ce verset indique que lorsque le Mishkane sera construit on pourra allumer le feu dans le Mishkane pour le sacrifice du Shabat mais pas dans les autres demeures. On manque de temps pour étudier ce lien entre le Shabat et la construction du Mishkane. Vous le verrez dans le texte que je vous ai donné sur Pékoudei qui comporte une indication sur la Parashah. 

Très rapidement unseignement sur les 39 travaux du Shabat :

Guémara Shabat 97b : D’où sait-on qu’il y a 39 travaux interdit le Shabat ?

Il y a un Drash sur Eleh HaDévarim du verset 35.1:

אֵלֶּה, הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר-צִוָּה יְהוָה, לַעֲשֹׂת אֹתָם

Eleh hadevarim asher-tsivah Adonay la’asot otam

et il s’agit des 39 travaux interdits le Shabat.

eleh hadevarim

Devarim cela fait 2, HaDevarim cela fait 3 

 Eleh = 36

36 et 3 font 39 ! 

C’est ainsi que le Talmud travaille. Parce qu’on va établir d’autre part dans la Guémara de Shabat qu’il y a 39 travaux de bases qui sont appelés travaux pour interdiction le Shabat. D’autre part il est interdit de se fatiguer. D’autre part le repos : Oneg Shabat.

Et il y a une autre manière d’établir ces 39 travaux qui nous donne plus intimement le lien entre le Shabat et la construction du Mishkane : Le récit de la Torah nous montre que Dieu a façonné le monde en 6 jours. Le 7ème Il a cessé d’agir et l’histoire humaine commence. L’histoire humaine est logée dans le 7ème jour du commencement. On le sait par l’absence de l’expression « Et ce fut soir et ce fut matin jour 7ème » concernant le 7ème jour.

Avot deRabi Nathan  indique qu’à la fin des temps il sera écrit   « Et ce fut soir et ce fut matin jour 7ème » et le 7ème jour du commencement sera achevé. Le 7ème jour est le jour où le monde est transformé en nature pour que l’histoire de l’homme commence.

L’histoire de l’homme consiste à transformer le monde des 6 jours en un temple où Dieu et l’homme peuvent résider ensemble. Pendant les 6 jours, Dieu réside seul dans le monde. Pendant le 7ème jour Dieu se retire et se cache et c’est l’homme qui est le maître du monde et qui doit transformer le monde du 7ème jour dans le monde du 8ème jour où Dieu et l’homme seront ensemble.

La préfiguration de cela c’est le Temple. Le temple c’est la maison où Dieu et l’homme cohabitent. Le secret de la Torah c’est que le secret de cette cohabitation c’est la vertu morale. S’il n’y a pas la vertu morale, il y a une opacité. La sainteté permet à l’homme et à Dieu de résider dans la même maison.

Le Temple c’est la maison parfaite où l’homme parfait, mange le repas parfait, habillé des vêtements parfaits. C’est cela le culte de la Torah : la vie dans l’absolu devant Dieu.

Effectivement, le culte dans le temple consiste en un repas parfait mangé par l’homme parfait le Kohen Gadol habillé des vêtemens parfaits dans la maison parfaite.

Et alors les 39 travaux interdits le Shabat – le compte donné par la Kaballah – c’est les trois comportements qui permettent de  

ð  Construire la maison,

ð  Confectionner les vêtements,

ð  Préparer le repas. 

Ce sont trois unités de travail qui ont chacune d’entre elles treize dimensions 3×13 (E’had) = 39.

Le Mishkane c’est donc la maison que l’homme doit préparer pour que Dieu et l’homme puisse se rencontrer.  Pendant les 6 jours Dieu aménage le monde pour que l’homme y habite et Il se retire, Il se cache. Perndant le 7ème jour, l’homme aménage le monde en Temple et lorsque le Temple est construit on est au 8ème jour.  

Dans le chapitre 9 verset 1 de Vayiqra, le Lévitique, le jour où le Mishkane a été construit, est appelé le 8ème jour.

וַיְהִי, בַּיּוֹם הַשְּׁמִינִי

Vayehi bayom hashmini…

Et il arriva le 8ème jour…

C’est, très rapidement, le lien entre le rappel du Shabat et la construction du Tabernacle. C’est à travers l’enseignement de la construction du tabernacle qu’on apprend ce qu’est le travail. Le travail de l’homme dans le monde consiste à transformer le monde en temple. Une fois, sur un point de l’histoire, sur un point du monde en un point du temps, ce temple a été construit comme modèle de ce que sera le monde au 8ème jour. C’était le temple de Jérusalem.

Vous organiserez ici tous les Midrashim qui disent : le monde entier ne sait pas ce qu’il a perdu quand le temple a été détruit. Quand le temple de Jérusalem est construit, Dieu et l’homme sont co-présents sur terre. Quand le temple est détruit, ils se séparent et l’exil recommence…

*** 

On va voir les versets suivants.

La Parashah de Vayaqhel est la récapitulation de toutes les lois qui ont été données avant la faute du veau d’or pour la construction du Tabernacle, et ici la Torah récapitule depuis Vayaqhel et Péqoudei comment le tabernacle a été construit, après la faute du veau d’or, c’est-à-dire que le Temple en plus de sa fonction d’adoration prend la fonction d’expiation de la faute. Le sacrifice est premièrement un sacrifice d’adoration, mais voilà qu’il devient aussi en plus expiation de la faute.

Avant Ki-Tissa, et la faute du veau d’or, la construction du Mishkane c’est pour ce geste de vie que j’ai décrit. Mais la vie entrainant la faute, ce geste de vie doit être aussi l’expiation. Après la faute du veau d’or, la dimension d’expiation prend le pas, d’où l’importance du jour de Kipour.

Prenez Rashi sur וַיַּקְהֵל מֹשֶׁה  Vayakhel Moshe Et Moïse rassembla :

***

Juste avant un petit complément à la réponse à la question posée précédemment:

Avant l’apparition des hérésies dans le 2ème temple, il y avait un rite particulier pour les 10 commandements. A cause des sectes qui ont mis en évidence les 10 commandements…

Texte Face B

/ qui est dans Devarim ont les écoute debout, et même on lève le Sefer Torah dans les synagogues séfardites orthodoxes…

Il y a malgré tout une grande différence de portée entre les 10 commandements qui sont les principes de toutes les Mitsvot et une Mitsvah qui est déduite par le raisonnement.

Malheureusement, avec l’habitude de mettre sur le même plan sans aucune perspective entre les différentes Mitsvot, c’est une sorte d’éclipse de la ‘Hokhmah. La sagesse a disparu et on est obligé de se transformer en garçon de laboratoire ignorant, qui doit déchiffrer une ordonnance dont il ne sait pas lire le 1er mot. Il faut une loupe un dictionnaire et faire très attention à ne pas se tromper.

Cela fait basculer dans une toute autre religion. C’est un signe d’abêtissement général et cela manque d’humour. Se rappeller qu’on adore le Dieu vivant !

Voilà comment la Parashah de Vayaqhel commence la récapitulation des lois du Tabernacle, après le jour de Kipour.

Rashi sur וַיַּקְהֵל מֹשֶׁה  Vayakhel Moshe Et Moïse rassembla :

ויקהל משה: למחרת יום הכפורים כשירד מן ההר, והוא לשון הפעיל, שאינו אוסף אנשים בידים, אלא הן נאספים על פי דבורו, ותרגומו ואכניש:

Il [les] a rassemblé lendemain de Yom Kippour, quand il descendit de la montagne. Ce [mot] est un hiph’il expression[causative][c’est-à-dire, faire faire quelque chose à quelqu’un], parce que l’on ne rassemble pas les gens avec [ses] mains [c’est-à-dire, directement], mais ils sont assemblés par le biais de sa parole. Sa traduction araméene est ואכנש. Aussi le Targoum Onqelos traduit-il par : weakhnich (« il fit assembler »).

לְמָחֳרַת יוֹם הַכִּפּוּרִים Lema’horah yom hakipourim.

Le lendemain du jour de Kipour lorsqu’il est descendu de la montagne.

Cela met en évidence l’importance du jour de Kipour concernant cette mutation de la dominante du sens du sacrifice – expiation qui vient se surrajouter et prendre la dominante sur l’adoration.

Cf. le Midrash du Talmud qui dit qu’à la fin des temps messianiques ne resteront que les sacrifices d’adorations, les sacrifices d’expiations auront disparus avec les fautes…

Importance du jour de Kipour :

Moïse a reçu la Torah le 6 Sivan. 40 jours les premières tables on arrive au 17 tamouz – La faute du veau d’or – Moïse brise les premières tables – 40 jours, il prie – on arrive au 1er Eloul – 40 jours il reçoit les deuxièmes tables – cela fait le 10 Tishri, le 1er jour de Kipour. Il est donc redescendu de la montagne le jour de Kipour et tout de suite il a demandé à ce qu’on construise le Tabernacle après la faute, mais surtout « Rappelez-vous le Shabat… ».

Voilá comment il commence : Il reprend les 1er versets de la Parashah de Teroumah.

Les 1ères  lois concernant le Tabernacle avant la faute.

Parashat Teroumah au chapitre 25 :

On va lire comme la Torah la première fois a demandé la participation des membres du peuple d’Israël à la construction du Mishkane, qui est la préfiguration du Beit Hamiqdash de Jérusalem.

25.1:

וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר

דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ-לִי תְּרוּמָה: 

Vayedaber Hashem / el-Moshe lemor

Et Hashem a parlé à Moïse pour dire

Daber el-beney Yisra’el

Parle aux enfants d’israël

Veyik’hou-li troumah

Et qu’ils prennent pour Moi une offrande…

La forme est inhabituelle, le texte aurait du dire :

Parle aux Bnei Israël et dis leur : « Prenez pour Moi… ». C’est une Mitsvah.

Moïse doit s’arranger pour qu’Israël fasse de lui-même ce que la Torah lui demande.

C’est ce que dit le texte : « Parle aux enfants d’Israël et que la conséquence en soit qu’ils M’apportent… » Ne leur dit pas « Apportez-Moi » pour qu’ils aient simplement à obéir à un commandement, parce que la Teroumah ne saurait plus une Teroumah ! Une Troumah est une Nédavah qui n’a de valeur que si je l’apporte de ma propre initiative. Le Temple ne peut être construit que si cela vient de l’initiative de l’homme.

C’est d’ailleurs vrai pour le problème moral en général :  Il y a premièrement la loi qui m’ordonne, et j’obéis. Mais tant que je ne veux pas par moi-même ce que la loi veut, je n’ai rien fait. J’ai obéi, mais je n’a pas voulu, j’ai condescendu… Il y a différentes formes d’obéissances : obéir et être triste d’obéir, obéir et être contre d’obéir… etc. Ce n’est que lorsque je veux moi ce que la Torah a voulu que cela réussit.

En langage théologique, c’est la différence entre autonomie et hétéronomie de la loi. Tant que la loi est hétéronome, qu’elle vient de l’extérieur de la conscience c’est une contrainte. Alors que le Midrash dit : « ne lit pas gravée mais libéré ». Il faut que je veuille ce que la loi veut pour que ce que veut la loi soit satisfait.

D’où la difficulté de  Moïse ou du maître en général. C’est la grandeur de Moïse.

« Parle au enfants d’Israël et qu’il M’apportent… » : Débrouille-toi .. et qu’ils M’apportent…

C’est toi qui sais ce que tu dois leur dire, mais que le résultat soit qu’ils M’apportent…

Dieu ne dit pas à Moïse ce qu’il doit leur dire.

C’est confirmé par le verset suivant :

מֵאֵת כָּל-אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ, תִּקְחוּ אֶת-תְּרוּמָתִי

me’et kol-ish asher yidvenou libo

de la part de tout homme porté par son coeur

tik’hou et-troumati.

Vous prendrez Ma Teroumah…

Si quelqu’un apporte cette offrande avec laquelle on va construire le Temple, comme on dit en hébreu (Isaïe 29.13)  מִצְוַת אֲנָשִׁים מְלֻמָּדָה  Mitsvot anashim meloumada. « C’est écrit donc il faut que je fasse… », de toutes les façons on va prendre ce qu’il apporte, c’est toujours cela. Mais ce n’est pas ce qu’on lui a demandé. On lui a demandé d’apporter de lui-même.

Cela veut dire qu’il y a différents niveaux de Tsadik : Celui qui fait ce que la loi demande en obéissant est déclaré Tsadik. Mais il y a plus : le ‘Hassid. C’est celui qui veut de lui même ce que la loi veut.

Celui qui veut par lui-même ce que la Torah veut est obligé de se faire un niveau de Torah que celui qui se borne à obéir à la Torah n’a aucune idée. Tous mes grands maîtres m’ont toujours dit : écoute ce que je te dis mais ne fais jamais comme moi. Cela s’appelle Maasseh Rav.

Rav A. Eipstein un des fondateur du Goush Letsion. Fâché avec Ben Gourion il est mort en ‘Houts Laarets, son corps a été ramené. Il était le fils du maître en Talmud du Rav Tsvi Yehoudah Kouk et grand talmudiste.

Il m’a raconté une fois l’histoire suivante: un jour un Rosh Yeshivah qui avait l’habitude d’arriver avant ses élèves pour préparer la Amidah arriva en retard pour prier comme il le faisait devant le mur, il a vu ses élèves prier en gesticulant et une fois finie la prière il leur a demandé ce qu’ils faisaient :

– on fait comme toi !

– oui mais moi je sais ce que je fais !  

Les niveaux de Yits’haq :

– Yashar

– Tsadik

– ’Hassid  

– Qadosh

Le Tsadik obéit à ce que la Torah demande, le ‘Hassid sait ce que la Torah veut et donc il se comporte souvent autrement que le Tsadik. Parce qu’il sait ce que la Torah veut et parfois ne fait pas ce qu’elle demande. Plus haut que le ‘Hassid, le Qadosh qui lui sait ce que Dieu voulait en demandant ce que la Torah demande. C’est beaucoup plus haut. Un Qadosh, on ne l’imite jamais, lui sait ce qu’il fait.  

***

Retour au sujet :

Voilà que cette même demande de la Nédavah est dite de façon tout à fait différente dans Vayaqhel.

Vayaqhel 35:4

וַיֹּאמֶר מֹשֶׁה, אֶל-כָּל-עֲדַת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר:  זֶה הַדָּבָר, אֲשֶׁר-צִוָּה יְהוָה לֵאמֹר

Vayomer Moshe el-kol-adat beney-Yisra’el lemor

Et Dit Moïse à toute l’assemblée des enfants d’Israël, en disant

zeh hadavar asher tsivah Adonay lemor.

Voici la chose que Hashem avait prescrit en disant…

35 :5

קְחוּ מֵאִתְּכֶם תְּרוּמָה, לַיהוָה, כֹּל נְדִיב לִבּוֹ, יְבִיאֶהָ אֵת תְּרוּמַת יְהוָה:  זָהָב וָכֶסֶף, וּנְחֹשֶׁת

Qe’hou me’itkhem troumah l’Adonay

Prenez de vous-même (de votre part) un prélêvement qui est offrande pour Hashem

kol nediv libo

tout celui qui est porté par la générosité de son coeur

yevi’eha et troumat Adonay

apportera la Troumah Hashem

zahav vakhessef oun’hoshet.

Or, argent et bronze.

Quelle est la différence ?

Dans Parashat Troumah chapitre 25 avant la faute du veau d’or:

וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר

דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ-לִי תְּרוּמָה: 

Vayedaber Hashem / el-Moshe lemor

Et Hashem a parlé à Moïse pour dire

Daber el-beney Yisra’el

Parle aux enfants d’israël

Veyik’hou-li troumah

Et qu’ils prennent pour Moi une offrande

me’et kol-ish asher yidvenou libo

de la part de tout homme porté par son coeur

tik’hou et-troumati.

Vous prendrez Mon offrande…

Israël a l’ordre de recevoir et prendre la Teroumah de quiconque, Israël ou pas, qui l’apporte.

Après la faute du veau d’or et à cause de la catastrophe du Erev Rav tout change :

קְחוּ מֵאִתְּכֶם תְּרוּמָה, לַיהוָה

Qe’hou me’itkhem troumah l’Adonay

Prenez de vous-même (de votre part) un prélêvement qui est offrande pour Hashem.

Que s’est-il passé ?

Midrash :

Avec la Teroumah apportée par le Erev Rav, il est sorti le veau d’or, alors qu’avec la Teroumah apporté par Israël est sorti le chandelier. 

Le 1er commandement, c’est qu’Israël est chargé de faire le Temple pour le monde entier et il reçoit des Goyim la Teroumah : c’est le Pshat du verset qui ne comporte pas « qu’ils M’apportent une Teroumah » mais « qu’ils prennent une Teroumah ». De qui ? De tout homme porté par son coeur…

Dans le premier plan : les Goyim paient la Magbit et Israël fait la Médinah.

Cela n’a pas marché alors ce sont les Juifs qui font le Magbit et Israël qui fait la Médinah. Mais seulement les Juifs s’arrangent pour prendre l’argent de la Magbit aux Goyim. Cela ils s’arrangent.

Zohar : Normalement, le Temple est construit par l’humanité qui apportent les matériaux du temple et Israël les cachérisent et les unifient et les sanctifient. Cela n’a pas marché ! Alors deuxième plan, changement de programme : « Prenez de vous-même… Ce sera cachère… Cela dépend de qui offre quoi : si cela vient du Erev Rav, il en sort le veau d’or, si cela vient d’Israël, il en sort le chandelier, avec le même or. On l’apprend de la lecture simple de Parashat Teroumah : et ils prendont ma Téroumah de quiconque l’apporte. Ensuite après la faute du veau d’or, changement de programme : « Prenez de vous-mêmes la Teroumah ! »

Tout est différé ce n’est qu’à la fin des temps qu’on reviendra dans le plan initial : les Goyim qui  enverront le Magbit et Israël qui fera la Médinah. Cela commence.

Depuis la guerre des 6 jours, l’état d’Israël reçoit une Magbit des Goyim qui est au moins, si ce n’est pas plus, 10 fois plus grand que le Magbit des Juifs. On ne sait pas comment cela nous parvient, mais on n’a pas besoin de le savoir, mais c’est le plan de la Torah qui se passe.

***

Erev rav :

Une réfèrence à l’étude sur le danger que représente le Erev Rav.

Il fallait intégrer le Erev Rav, mais il amène avec lui jusqu’à la fin des temps, un danger considérable, jusqu’à ce que la faute du Erev Rav soit évacuée.

Zohar : chaque fois qu’Israël est puni, il l’est deux fois, une fois pour la faute et un peu pour la faute du veau d’or, jusqu’à ce que la faute du veau d’or soit évacuée.

Un de mes maîtres était un grand poète, Edmond Fleg qui fut un des 1er à parler des sources juives dans un excellent français poétique. Il a écrit un très joli vers alexandrin : « car la nuit la plus noire est une aube qui vient ». Cela veut dire que la nuit est la plus froide et la plus noire à la fin de la nuit. Cela veut dire que la faute du veau d’or on a mis des milliers d’annés pour l’évacuer, on est à la fin et c’est à la fin qu’il fait froid…

Et le Gaon de Vilna a enseigné cela que lorsque l’histoire commence la période prémessianique, alors on a affaire avec le Erev Rav.

J’étais un des élèves de Baba Salé. Personne ne le sait, vous le savez. Nos deux familles étaient très très liées, c’était un saint homme incomparable. La chute de génération en génération est énorme. On passe de Baba Salé à Baba sucré. Un jour il m’a raconté un de ses rêves pour dire qu’on est presque, presque à la fin : il avait vu un petit oiseau blanc qui sortait de la boue. Il avait juste au bout des plumes un peu de boue qu’il fallait enlever, mais c’est presque fini…

C’est similaire à ce qu’Edmond Fleg avait dit à un tout autre niveau.

Références :

1-

Citation du rav Kook que vous étudierez par vous-mêmes qui identifie le Erev Rav de notre temps.

« Le véritable respect des Talmidei ‘Hakhamim ne vient que de ceux qui respectent la collectivité d’Israël. Ceux qui n’ont pas le respect du Klal Israël n’ont pas le respect des Talmidei ‘Hakhamim. Ils ont le respect de leur Talmid ‘Hakham, c’est-à-dire d’eux mêmes. »  C’est cela le Erev Rav.

2-

Texte du Gaon de Vilna de Kol Hator :

Ensemble de citations dont la source est dans le Zohar.

Zohar : « et ce Erev Rav là revient pour être les bergers d’Israël (le Erev Rav sera à la fin des temps à la tête d’Israël, et le Zohar emploie le mot de Roîm les bergers !) les héros et les Yerei ‘Heith ceux qui craignent la faute seront obligés d’aller de villes en villes et ne pourront jamais être en paix, et tous les sages ‘Hakhamim et les héros de la vertu et les craignants la faute seront dans l’angoisse, et vivront de peu de chose, dans la tristesse, ils seront considérés comme des chiens. (Ce qui se passe là où cela se passe, c’est là que sont les vrais Talmidei ‘Hakhamim.)

Alors que le Erev Rav eux seront les riches, en paix, en joie, sans aucune angoisse, ni tristesse, des voleurs, des gens de concussion, des juges et des chefs du peuple… » 

Il n’y a qu’à lire les journeaux pour lire où sont le Erev Rav et où sont les Yerei ’het.

Le Gaon de Vilna dans le livre Qol Hator a utilisé cette source:

”l’essentiel de notre service, lors du Kibouts Galouyot le rassemblement des exilés, (l’époque actuelle) c’est d’installer des hommes de foi qui se consacreront à unifier les deux messies Mashiah Ben yossef et Mashia’h Ben David »

[Mashiah Ben yossef et Mashia’h Ben David, le 1er est celui de la nation et le second est celui de la Torah. Tous ceux qui oeuvrent pour séparer la Torah de la nation et la nation de la Torah sont ceux que le Gaon de Vilna appellent le Erev Rav. Au moment de Kibouts Galouyot, le Erev Rav sera contre l’unité de la Torah et de la nation. On voit à quel point l’analyse est très simple parce que cela remet en place ce chaos de partis de la société israélienne et cela donne finalement le vrai problème : ceux qui séparent la Torah de la nation et la nation de la Torah. C’est là que se situe le Erev Rav selon le Gaon de Vilna.]

« Et cela se passera dans les portes de Jérusalem pour ramener la Shekhinah, la finalité même de la délivrance »

Ceux qui oeuvent pour l’unité même des deux messies. Partout où on les séparent il n’y a pas de « Anshei Amana ». La finalité de la délivrance est la délivrance de la vérité, et de la sanctification du nom. Selon notre maître GRA za’l (il cite ici un verset des Prophètes) « nous devons venir à l’aide de Dieu en tant que héros. Il s’agit des 2 messies, et d’apprendre bien leur manières d’être et leur fonctions – al derekh hamaassé- au niveau de l’action ».

[Comment le Mashia’h ben Yossef agit, comment il se présente, comment le Mashia’h Ben David agit et comment il se présente. Le Mashia’h ben Yossef c’est le Goël de la nation et le Mashia’h ben David c’est le Goël de la Torah et c’est l’unité des deux qui est la Emounah, le Takhlit la finalité de la vraie Guéoula.]    

« La fonction générale des 2 messies, ensemble à chaque génération, c’est la protection et la guerre contre les trois principes des écorces qui cachent la lumière, les Qlipot Essav, Ishmaël et Erev Rav (les faux juifs).

« La fonction spécifique du Mashi’ah Ben Yossef c’est contre Essav (la chrétienté) Qlipat HaShmol (l’écorce de gauche du côté de Din) et la fonction spécifique du Mashia’h Ben David, c’est contre Ishmaël, Qlipat haYamin, l’écorce de droite ». 

[Ishmaël est ‘Hessed de la Touma et Essav est Din de la Touma. Ishmaël a reçu ‘Hessed d’Abraham mais c’est ‘Hessed dans la Touma. Essav a reçu Din de Yits’haq mais c’est Din dans la Touma. Il y a donc deux Qlipot contre Israël, celle de droite qui vient de ‘Hessed et celle de gauche qui vient du Din, d’un côté les alliés d’Ishmaël et de l’autre les alliés de Essav. En tout cas le Mashia’h ben Yossef détruira Essav, et le Mashia’h ben David détruira Ishmaël.] 

« Les deux ensemble sont contre Esaü et Ishmaël ».

[Il indique dans un autre paragraphe que ceux qui favorisent l’alliance entre Essav et Ishmaël c’est cela le Erev Rav. Les Juifs qui favorisent l’alliance entre la croix et le croissant contre Israël.]

« Shé hem shor ve’hamor Ils sont le boeuf et l’âne »

(Shor et ‘Hamor des versets de la bible, de la Touma du côté de l’impureté »  

Très rapidement Shor c’est Shor Nagar ou Shor Tam. Shor Tam le taureau paisible c’est Yaaqov. Shor Nagar c’est Essav le boeuf « mouâd » agressif celui dont on a déjà témoigné qu’il est agressif. Shor est le totem de Essav, et ‘Hamor est le totem de Ishmaël. La Pnimiout de chacun d’entre eux lorsqu’elle s’allient c’est Mem + Vav + Vav = 52 = Kelev le chien, qui est le Totem de Amaleq. Cela veut dire que quand Essav et Ishmaël sont alliés Amaleq apparait.

C’est l’union de Esaü et de Ishmaël qui se fait par Armélaous (Romulus) le prince du Erev Rav et elle peut détruire Israël et le monde entier.

(Tout ceci nous l’avons déjà vécu d’ailleurs d’après les Kabalistes).

« L’essentiel de l’aspiration du Erev Rav c’est d’unir Essav et Ishmaël et de séparer les 2 messies et c’est là que se trouve l’essentiel de notre travail à nous et de notre lutte. De briser la force du Erev Rav, d’extirper cette Qlipah d’Israël, le Erev Rav est notre plus grand ennemi, celui qui sépare les deux messies. »

Je l’explique d’après l’enseignement reçu du Rav Kook : Cela veut dire ceux qui séparent la nation de la Torah et la Torah de la nation. Cela vient des deux côtés ce Erev Rav.

« Or, cette Qlipah du Erev Rav ne travaille que par illusion, apparence, de manière détournée, c’est pourquoi la lutte contre le Erev Rav est la lutte la plus dure et amère et nous devons maitriser avec tout le reste de nos forces cette guerre. »

Il n’y a qu’à lire les journeaux pour trouver confirmation de l’enseignement du Rav : cette espèce d’illusionnisme des mensonges perpétuels de jours en jours au gouvernement même.

« Et tout celui qui n’agit pas en fait dans la guerre contre ce Erev Rav devient allié de cette écorce du Erev Rav, qu’ils soit qui ils soient. » 

Le Rav nous parlait de ceux qui, au nom de la Torah, sont les alliés du Erev rav : ce sont les pires !

Effectivement, énormèment de gens apparemment sionistes religieux, religieux sionistes, qui sont en réalité les valets de ce Erev Rav. Il s’appellent « légitimistes ». Je ne veux pas mettre les points sur les « i » parce que je vous donnerais des cauchemards. Les grands maîtres d’Israël depuis toujours savaient qu’il y avait ce risque-là. On aurait pu y échapper à ce risque-là mais on n’a pas mérité. On est donc tombé dans ce risque-là, et il s’agit d’avoir les yeux ouverts !

« Il aurait mieux valu que ces gens-là ne soient pas créés. L’essentiel de la force du Erev Rav c’est dans les portes de Jérusalem, et en particulier aux portes de la cité et qui est sur la ligne du côté de Binianim Hamaaravi  … »

Note : le Rav nous renvoie au chapitre 6 du Kol Hator :

Au sujet de la délivrance de la vérité, voilà ce qu’il est dit au sujet des Qlipot du Erev Rav. « Le Erev Rav est mélangé d’Esaü et Ishmaël »

(Certains du Erev Rav sont Juifs à la manière des Chrétiens ou qui sont juifs à la manière des musulmans. Cherchez-les vous les trouverez…)     

 « A droite d’Abraham le niveau du ‘Hessed c’est la Midah de Ishmaël. A gauche de Isaac, la Midah de Pa’had de Isaac, c’est la Midah de Essav…

 jusqu’à ce que viennent Shiloh (qui annonce le Messie ) le berger fidèle, qui est au niveau de Jacob qui est appellé Tiferet Israël Splendeur d’Israël et c’est par eux que sera tirée vengeance d’Esaü et d’Ismaël et du Erev Rav, qui sont dans l’apparence mélange entre Essav et Ishmaël, de la même manière Jacob est mélangé entre Abraham et Isaac… etc. 

Je vous lis moi-même ce qu’il y a dans ce chapitre 6 du livre Kol Hator :

Sarah a été plus grande que Abraham qui n’a pas perçu le danger d’Ishmaël. C’est Sarah qui le lui a montré. Rivqah a été plus grande que Isaac qui n’a pas perçu le danger de Essav. C’est Rivqah qui le lui a montré. Rachel était plus grande que Jacob, parce que Jacob n’a pas vu le danger de Laban et c’est Rachel qui lui a montré les Térafim qui sont les divinités du Erev Rav. Je dis cela pour ceux qui savent ce que sont les Téraphim.

Dans cette note le Gaon explique en quoi les mères d’Israël ont été plus grandes que les pères d’Israël concernant l’histoire messianique d’Israël. Ce sont elles qui ont décidé par où passe la lignée messianique. Les pères avaient leur yeux fermés : Abraham était complaisant pour Ishmaël, Its’haq l’était pour Essav, Jacob était complaisant pour le Erev Rav des Téraphim de Laban… Ce n’est qu’à l’intervention des mères qu’Israël devient Israël. Les premières femmes d’Israël auxquelles a été imputée la délivrance d’Israël ont été la mère et la soeur de Mosheh.

La Guémara dit à ce propos que les mères ont été plus grandes en prophétie que les pères. Sarah plus grande qu’Abraham : Le verset dit « tout ce que te dira Sarah écoute sa voix… »

Mishnah des Pirqey Avot qui dit :

ezeh hou ‘hakham ? ha roéh et hanolad »

qui est le sage ? celui qui prévoit les conséquences.

Mais le Pshat de « ha roéh et hanolad » c’est « celui qui voit l’enfant naître »

Or, qui voit l’enfant naître ? c’est la sage-femme, c’est-à-dire la femme sage. C’est pourquoi celle qui enfante est plus grande en prophétie que le père de celui qu’elle enfante.

Voilà ce que je voulais citer à la fin : Femmes d’Israël méfiez-vous ! Si on n’est pas sauvé c’est de votre faute ! Alors, on sera sauvé grâce à vous.

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