Face A
Face B
Texte Face A
/ On va étudier plusieurs thèmes du début de la Parashah et il faudra se référer aux derniers versets de la Parashah précédente. Avant cela je commence par une question du corps de la Parashah :
1ère étude : Etude du thème du milieu de Parashah.
Chapitre 6 Verset 13 :
וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, וַיְצַוֵּם אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְאֶל-פַּרְעֹה מֶלֶךְ מִצְרָיִם–לְהוֹצִיא אֶת-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם
Vayedaber Adonay el-Moshe ve’el-Aharon vayetsavem el-beney Yisra’el ve’el Par’oh melekh Mitsrayim lehotsi et-beney-Yisra’el me’erets Mitsrayim.
Alors l’Éternel parla à Moïse et à Aaron; il leur donna des ordres pour les enfants d’Israël et pour Pharaon, roi d’Égypte, afin de faire sortir les enfants d’Israël du pays d’Égypte.
Un dénombrement inachevé :
Il y a souvent un rappel du dénombrement d’Israël, pour savoir à la fois s’il y a un nombre minimum suffisant par tribus et dans l’ensemble parce qu’il est nécessaire qu’il y ait un nombre minimum – mispar – comme véhicule de la présence de la collectivité pour que la Shekhinah puisse résider sur Israël. Chaque fois qu’il y a nécessité d’un dénombrement bien que d’une façon générale la Torah interdit les dénombrements.
Chaque fois qu’il y a un événement dont le résultat est le risque d’une diminution du nombre des personnes en Israël et dans l’ensemble, risque de la disparition du nombre des familles porteurs de noms particuliers de l’ensemble des noms d’Israël, alors il est nécessaire de provoquer quand même un dénombrement. Et ce dénombrement se fait par le biais de l’offrande des Shekalim qui permettait d’entretenir le culte des sacrifices d’expiation au temple.
La Torah considère que le fait de dénombrer au niveau de la quantité un groupe humain consiste à prendre le risque d’évacuer la dignité de la personne humaine individuelle. C’est un problème que j’ai étudié la 1ère fois avec Monsieur Néher, qui étudiait la notion de masse. Tout ce vocabulaire moderne parle des ensembles humains en les objectivisant, en en faisant des objets : la notion de masse et de foule… Le fait de risquer d’évacuer la dignité géniale de la personnalité individuelle de chacun. C’est un des graves dangers de la civilisation moderne. Mr. Néher l’avait étudié (Cf. son livre « l’existence juive ») à propos de la civilisation de Babel. Lorsqu’une société arrive à ce niveau de société fonctionnelle, il y a ce risque de perte de l’attention qu’il y a à porter à la personne dans sa qualité propre, et la Torah l’interdit.
Mais lorsqu’il y a nécessité de procéder à un dénombrement alors il ne se fait pas en comptant les personnes mais en comptant le ‘hetsi-shekel le demi-shekel qui sont donnés, et la Torah le définit comme étant le substitut d’expiation de chaque personne « אִישׁ כֹּפֶר נַפְשׁוֹ ish kofer nafsho ».
Un dénombrement :
Le fait de dénombrer un groupe humain revient en fin de compte à poser la question : combien d’individus sont dignes de porter l’identité du groupe ?
Or, en cours d’histoire, chaque individu entre dans l’histoire de sa propre destinée comme un parmi les autres. Et puis nous avons tout le temps de la vie pour mériter le nom qui nous a été donné.
Par conséquent, lorsqu’il y a un dénombrement, c’est une mise en jugement de chaque personne de chaque individu qui se fait. C’est la raison pour laquelle le dénombrement est dangereux.
Le fait de dénombrer c’est interpeller chacun qui fait partie d’un groupe, le sortir de l’abri de l’anonymat du groupe, de la collectivité, l’interpeller à l’échelle individuelle et le faire passer en jugement : mérite tu ce nom qu’on t’a donné de Israël ?
Bien évidemment, avant la fin de la destinée de chacun on n’a pas atteint ce niveau de mérite ; et le fait d’être interpellé par ce jugement avant, est dangereux.
En termes plus populaires : dénombrer apporte le mauvais œil. La formule n’est pas fausse dans le contenu employé par les sages de l’antiquité, mais dans la bouche des modernes avec ce sens de superstition incompréhensible c’est à évacuer. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas vrai. La notion de « Ayin hara » correspond à une réalité.
Le dénombrement est le fait de faire passer en jugement les individus que l’on dénombre voir s’ils équivalent déjà au mérite du nom qu’on est censé leur attribuer…
Il y a ici un dénombrement avec cette caractéristique qu’il s’arrête en plein milieu. C’est vraiment un des mystères du texte biblique. J’ai souvent pris le temps de chercher des sources qui indiqueraient une explication, je n’en ai pas trouvé.
Je n’ai pas de sources à ce que je vais dire :
Pendant les 1ères révélations que Dieu donne à Moïse et Aharon au moment où ils sont chargés d’aller trouver en Egypte, et Pharaon et ses serviteurs, et les Hébreux pour leur annoncer que le temps est venu de mettre fin à l’exil d’Egypte. Nous sommes dans les 1ères péripéties de ces révélations.
Chapitre 6 verset 13
וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, וַיְצַוֵּם אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְאֶל-פַּרְעֹה מֶלֶךְ מִצְרָיִם–לְהוֹצִיא אֶת-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם
Vayedaber Heshem el-Moshe ve’el-Aharon
Et Hashem a parlé à Moïse et Aharon
vayetsavem el-beney Yisra’el ve’el Par’oh melekh Mitsrayim
Et les a recommandé par rapport aux enfants d’Israël et à Paro roi d’Egypte
lehotsi et-beney-Yisra’el me’erets Mitsrayim.
Pour être capable de sortir les enfants d’Israël du pays d’Egypte
L’objectif étant de faire sortir les enfants d’Israël du pays d’Egypte.
Ce verset est important d’autre part par le fait qu’il nous indique qu’il va y avoir deux obstacles à cette mission : de la part des Hébreux eux-mêmes et de la part de l’Egypte.
De la part des Hébreux eux-mêmes : Dieu ordonne Moïse et Aharon de faire des efforts pour convaincre les Hébreux de sortir d’Egypte. Nous sommes familiers à l’histoire une fois accomplie, alors on à l’habitude d’imputer le mérite de la sortie d’Egypte au désir des Hébreux de mettre fin à l’exil, il y a toujours une élite, une avant-garde qui a toujours existé mais l’immense majorité des Hébreux d’Egypte a résisté au message de Moïse et Aharon. C’est la raison pour laquelle il y a eu tant de difficultés pour cette sortie d’Egypte. Le Midrash compare la fin d’exil à l’accouchement. Le Midrash explique qu’il y a trois manières d’accoucher :
ð Sans douleur.
ð Avec douleur.
ð Césarienne : intervention du César, le Hitler contemporain…
Effectivement, à chaque fin d’exil on s’aperçoit que c’est un accouchement, le peuple d’Israël sort de la civilisation de ce temps-là à la manière d’un enfant qui va naître sort de la matrice maternelle. Mais la plupart du temps cette matrice est la matrice d’une marâtre, c’est la raison pour laquelle cela ne va pas et cela se passe dans les difficultés.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que la plupart du temps cette matrice devient marâtre parce que l’enfant ne veut pas naître. L’enfant empoisonne la mère qui empoisonne l’enfant…
Ce sont les grandes crises d’antisémitisme de la fin des périodes d’exil. Pourquoi ? Le verset nous l’explique en faisant allusion à ces deux obstacles : l’enfant ne veut pas naître et la mère ne veut pas le laisser naître.
Il y a une interaction dans cette espèce d’obstacle de l’événement.
L’ordre de la difficulté vient d’abord des Bnei-Israël et ensuite du Pharaon.
Cela éclaire un peu mieux d’une part le récit de la sortie d’Egypte et d’autre part ce qui s’est passé de notre temps à la fin de l’exil de 2000 ans dont nous sortons avec l’état d’Israël en relation avec tous ces événements de persécutions commencées il y a une centaine d’année et les retentissement qu’il y a dans la réciprocité de la responsabilité entre le peuple juif et ses persécuteurs et cet énorme chose qui s’est passé qu’on appelle la Shoah mais qui n’a été que le point culminant d’un processus qui commence il y a à peu près 150 ans en Europe.
Ce verset va donc introduire ce dénombrement dont je vous parle.
6:14
אֵלֶּה, רָאשֵׁי בֵית-אֲבֹתָם: בְּנֵי רְאוּבֵן בְּכֹר יִשְׂרָאֵל, חֲנוֹךְ וּפַלּוּא חֶצְרֹן וְכַרְמִי–אֵלֶּה, מִשְׁפְּחֹת רְאוּבֵן
Eleh rashey veyt-avotam beney Re’ouven bechor Yisra’el
Voici les chefs des maisons paternelles des enfants de Reouven 1er né d’israël
‘Hanokh ouFalou ‘Hetsron veKharmi
‘Hanokh et Falou, ‘Hetsron et Kharmi
eleh mishpe’hot Re’ouven.
Ce sont les familles de Ruben
6 :15
וּבְנֵי שִׁמְעוֹן, יְמוּאֵל וְיָמִין וְאֹהַד וְיָכִין וְצֹחַר, וְשָׁאוּל, בֶּן-הַכְּנַעֲנִית; אֵלֶּה, מִשְׁפְּחֹת שִׁמְעוֹן
Ouveney Shim’on
Yemou’el veYamin ve’Ohad veYakhin veTsochar veSha’ul ben-haKna’anit
Fils de Siméon: Yemouel, Yamîn, Ohad, Yakhin, Çôhar et Chaoul, fils de la Cananéenne
eleh mishpechot Shim’on.
Ce sont les familles de Shimon
6 :16
וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי-לֵוִי, לְתֹלְדֹתָם–גֵּרְשׁוֹן, וּקְהָת וּמְרָרִי; וּשְׁנֵי חַיֵּי לֵוִי, שֶׁבַע וּשְׁלֹשִׁים וּמְאַת שָׁנָה
Ve’eleh shmot bney-Levi letoldotam
Et voici les noms des enfants de Lévi selon leurs engendrements
La formule a changé, pour la tribu de Lévi elle est beaucoup plus précise parce qu’il va s’agir de l’ordre même des engendrements.
Gershon ouKehat ouMerari
oushney ‘hayey Levi sheva oushloshim oume’at shanah.
Et les années de vie de Lévi 137 ans
6:17
בְּנֵי גֵרְשׁוֹן לִבְנִי וְשִׁמְעִי, לְמִשְׁפְּחֹתָם
Beney Gershon Livni veShim’i lemishpe’hotam
Les enfants de Guershom, Livni et Shmi selon leur familles
Un élève du Rav Kook, un des grand maître de la génération, français converti au judaïsme Abraham Livni qui s’appelait Leblanc. Quand il a cherché un nom il a pris Livni.
6:18
וּבְנֵי קְהָת–עַמְרָם וְיִצְהָר, וְחֶבְרוֹן וְעֻזִּיאֵל; וּשְׁנֵי חַיֵּי קְהָת, שָׁלֹשׁ וּשְׁלֹשִׁים וּמְאַת שָׁנָה
Ouveney Kehat Amram veYitshar ve’Hevron ve’Ouziel
Et les enfants de Qehat Amram et Yitshar et ‘Hevron et Ouziel
oushney chayey Kehat shalosh oushloshim oume’at shanah
Et les années de vie de Qehat 133 ans.
6:19
וּבְנֵי מְרָרִי, מַחְלִי וּמוּשִׁי; אֵלֶּה מִשְׁפְּחֹת הַלֵּוִי, לְתֹלְדֹתָם
Ouveney Merari Machli ouMoushi
eleh mishpechot haLevi letoldotam.
Et les enfants de Merari, Ma’hli et Moushi
Voici les familles de Lévi selon leurs engendrements
6:20
וַיִּקַּח עַמְרָם אֶת-יוֹכֶבֶד דֹּדָתוֹ, לוֹ לְאִשָּׁה, וַתֵּלֶד לוֹ, אֶת-אַהֲרֹן וְאֶת-מֹשֶׁה; וּשְׁנֵי חַיֵּי עַמְרָם, שֶׁבַע וּשְׁלֹשִׁים וּמְאַת שָׁנָה
Vayika’h Amram et-Yocheved dodato lo le’ishah
Prit Amram Yokheved sa tante pour lui pour femme
vateled lo et-Aharon ve’et-Moshe
elle lui enfanta Aharon et Moïse (Myriam n’est pas mentionnée ?)
oushney ‘hayey Amram sheva ushloshim oume’at shanah.
Et les années de vie de Amram 137 ans.
6 :21
וּבְנֵי, יִצְהָר–קֹרַח וָנֶפֶג, וְזִכְרִי
Ouveney Yitshar Kora’h vaNefeg veZikhri
Fils de Yiçhar: Coré, Néfeg et Zikri.
6 :22
וּבְנֵי, עֻזִּיאֵל–מִישָׁאֵל וְאֶלְצָפָן, וְסִתְרִי
Ouveney Ouziel Misha’el ve’Eltsafan veSitri
Fils d’Ouzziel: Michaël, Elçafân et Sithri.
6 :23
וַיִּקַּח אַהֲרֹן אֶת-אֱלִישֶׁבַע בַּת-עַמִּינָדָב, אֲחוֹת נַחְשׁוֹן–לוֹ לְאִשָּׁה; וַתֵּלֶד לוֹ, אֶת-נָדָב וְאֶת-אֲבִיהוּא, אֶת-אֶלְעָזָר, וְאֶת-אִיתָמָר
Vayika’h Aharon et-Elisheva bat-Aminadav a’hot Na’hshon
Aharon prit Elishevah, fille de Aminadav, soeur de Na’hshon
lo le’ishah
pour lui pour femme
vateled lo et-Nadav ve’et Avihou et-El’azar ve’et Itamar.
Elle lui enfanta Nadav et Avihou, Eleazar et Itamar.
La Torah tient à mettre en évidence le nom de Elisheva femme de Aharon mais par ce biais-là elle cite Na’hshon ben Aminadav parce qu’il va jouer un rôle très important lors de la sortie d’Egypte. Au moment du passage de la mer rouge, les Hébreux sont dans une impasse totale : devant, la mer et derrière, l’armée égyptienne !
Il est impossible d’envisager un salut quelconque au niveau des lois de la nature. Moïse entreprend de prier et Dieu le stoppe en lui disant que ce n’est pas le temps de la prière.
Beshala’h 14 :15
וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, מַה-תִּצְעַק אֵלָי; דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, וְיִסָּעוּ
« Vayomer Adonay el-Moshe mah-titsak elay daber el-beney-Yisra’el veyissaou ».
Pourquoi cries-tu vers Moi ? Parles aux enfants d’Israël et qu’il avance-voyage ».
Le Midrash enseigne sur cette scène importante: Il y a 4 parties qui sont apparus dans le peuple d’Israël qui ressemblent énormément aux 4 partis permanents à travers lesquels la société juive se divise chaque fois qu’il faut prendre une grande décision pour la survie d’Israël – c’est un peu ce qui se passe actuellement :
ð les uns proposent de se préparer à la prière.
ð les uns proposent de se préparer à la guerre.
ð les uns sont découragés et veulent retourner en Egypte.
ð les uns sont prêts au suicide dans la mer.
Cela s’étudie dans le texte de la Parashah de Beshala’h, Moïse y choisit aussi la prière et Dieu lui dit que ce n’est pas le temps de la prière
Le Midrash donne les 4 attitudes qui sont non pas légitimes mais objectivement naturelles chaque fois qu’il y a confrontation d’une société en tant que collectivité a un destin de survie on s’aperçoit qu’il y a ces 4 réactions.
Or, le problème c’est qu’il y a division, chacun choisissant une stratégie indépendamment des autres. Si les 4 stratégies étaient vécues ensembles alors il n’y aurait pas de danger ; et ces 4 stratégies, étant vécues ensemble, se modifieraient chacune d’entre elles. C’est lorsqu’elles sont séparées l’une de l’autre qu’elles deviennent inefficaces et même nocives.
Je vous donne un exemple : lorsque Jacob devait rencontrer Esaü, il s’est préparé à 3 stratégies :
la guerre, la prière, les concessions.
C’est exactement ce que nous sommes en train de vivre : une partie du peuple préfère prier et se taire, une autre partie préfère se préparer à la guerre, et une autre partie est prête aux concessions jusqu’à la concession perpétuelle. Le défaut de chacune d’entre elles est de s’isoler. Si c’est les 3 à la fois elles sont efficaces. Pour Jacob, elles furent efficaces car il fut capable à lui seul de ces trois stratégies à la fois.
Rassurez-vous, ceux qui connaissent bien la société israélienne savent qu’il y a un courant central en Israël discret vis-à-vis des médias qui est cependant capable de ces trois stratégies à la fois. Les médias ne parlent que des courants isolés, marginaux, représentant une seule dimension, depuis la sortie d’Egypte c’est le même problème.
A ce moment-là, Dieu dit à Moïse : « Je ne peux pas intervenir donc ce n’est pas la peine de prier parce qu’il n’y a pas un surplus de mérite pour Israël vis à vis de ces ennemis ». (J’interprète et ce ne sont pas les mots exacts du Midrash).
Au moment où Dieu s’apprête à sauver Israël de l’armée égyptienne, l’ange tutélaire de l’Egypte intervient contre la complaisance divine envers le peuple d’Israël. (La notion de « peuple élu » n’est pas traditionnelle c’est une invention de la théologie chrétienne. Mon ami André Chouraqui a dit un jour: « ce soi-disant « peuple élu » est depuis longtemps en ballotage ». En ballotage c’est-à-dire balloté…) C’est un invention chrétienne, c’est tout à fait autre chose. Parce que cela voudrait dire qu’il faut mériter l’élection. Alors qu’il s’agit de tout à fait autre chose.).
L’ange intervient en soulignant qu’Israël est capable des défauts reprochés aux Égyptiens (idolâtrie-débauche-meurtre). Dieu dit à Moïse : il n’y a pas de surcroit de mérite ! Si vous acquérez un mérite supplémentaire, Je peux intervenir. Ce mérite c’est la Emounah. C’est l’épreuve colossale de la Emounah.
14:15
וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, מַה-תִּצְעַק אֵלָי; דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, וְיִסָּעוּ
Daber el-beney-Yisra’el veyissaou
Parles aux enfants d’Israël et qu’ils avancent.
[Talmud Bavli, traité Sota, page 37A
Rabbi Meir disait : quand les enfants d’Israël arrivèrent devant la mer, les tribus se disputèrent. L’une disait : «Je descendrai en premier dans l’eau», tandis que l’autre lui répondait : «Non ! C’est moi qui descendrai en premier !». La tribu de Benjamin s’élança et descendit en premier dans la mer comme il est dit : «Là-bas, c’est Benjamin le plus jeune, qui les domine» (Ps 68), ne dit pas rodem (qui les domine), mais rad yam (il a affronté la mer).
Les princes de la tribu de Juda l’attaquèrent, comme il est dit : «Les princes de Juda s’avancent avec leurs frondeurs» (Ps 68). C’est pour cette raison que Benjamin le juste mérita d’être l’hôte de la divine Majesté, comme il est écrit «L’Eternel réside entre ses épaules» (Deutéronome 33).
Rabbi Yéhouda lui dit : cela ne se passa pas ainsi. En fait aucune des tribus ne voulait descendre dans la mer, jusqu’à ce que Na’hshon fils d’Aminadav s’élança et se jeta dans la mer, comme il est marqué «Ephraim m’a entouré de mensonges et de duplicité la maison d’Israël. Mais Juda est soumis à dieu et attaché au très haut» (Hochea 12) (…) Au même moment, Moïse s’alanguissait dans sa prière. Le Saint béni soit-Il lui dit : «Les miens se noient dans la mer, et toi tu t’alanguis dans ta prière ? Il lui répondit : «Que puis-je faire d’autre?» il lui dit : parle aux enfants d’Israël et qu’ils avancent ! Et toi lève ton bâton, étends
ta main sur la mer et fends-la. C’est pour cela que Juda mérita le pouvoir royal comme il est
dit «Juda devint son sanctuaire, Israël fut son domaine». Qu’elle en est la raison ? Parce que
«la mer vit (Nah’shon rentrer dans l’eau) et se retira».]
Un a eu le courage de se jetter dans la mer et l’a ouvert pour tous les autres, il s’appelait Na’hshon ben Aminadav.
En hébreu moderne israélien pour dire ces avant-gardistes pionniers, les premiers de cordées qui défrichent, ont les nomment les na’hshonim.
6 :24
וּבְנֵי קֹרַח, אַסִּיר וְאֶלְקָנָה וַאֲבִיאָסָף; אֵלֶּה, מִשְׁפְּחֹת הַקָּרְחִי
Ouveney Kora’h Assir ve’Elkanah va’Aviassaf Eleh mishpe’hot haKorkhi.
Fils de Coré: Assir, Elkana et Abiasaf. Voici les familles de Korkhri
6 :25
וְאֶלְעָזָר בֶּן-אַהֲרֹן לָקַח-לוֹ מִבְּנוֹת פּוּטִיאֵל, לוֹ לְאִשָּׁה, וַתֵּלֶד לוֹ, אֶת-פִּינְחָס; אֵלֶּה, רָאשֵׁי אֲבוֹת הַלְוִיִּם–לְמִשְׁפְּחֹתָם
Ve’El’azar ben-Aharon Laka’h-lo mibenot Poutiel lo le’ishah vateled lo et-Pin’has
eleh rashey avot haLevi’im lemishpe’hotam.
Quant à Éléazar, fils d’Aaron, il choisit pour femme une des filles de Poutïel et elle lui enfanta Phinéas. Telles sont les souches paternelles des Lévites, selon leurs familles.
On entreprend ici semble-t’il l’énumération du dénombrements des tribus d’Israël à partir du fils aîné d’Israël, Réouven, on arrive à Shimon puis Lévi, c’est fait en détail, et on y met en évidence des noms importants comme Na’hshon, comme Pin’has qui va jouer un grand rôle par la suite…
Verset 26
הוּא אַהֲרֹן, וּמֹשֶׁה–אֲשֶׁר אָמַר יְהוָה, לָהֶם, הוֹצִיאוּ אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם, עַל-צִבְאֹתָם
Hou Aharon ouMoshe asher amar Adonay lahem
hotsi’ou et-beney Yisra’el me’erets Mitsrayim al-tsiv’otam.
C’est lui Aharon et Moïse à qui Dieu a dit:
Faites sortir les enfants d’Israël du pays d’Egypte en ordre de combat
6 :27
הֵם, הַמְדַבְּרִים אֶל-פַּרְעֹה מֶלֶךְ-מִצְרַיִם, לְהוֹצִיא אֶת-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם; הוּא מֹשֶׁה, וְאַהֲרֹן
Hem hamedabrim el-Par’oh melekh-Mitsrayim
lehotsi et-beney-Yisra’el miMitsrayim hou Moshe ve’Aharon.
Ce sont eux qui parleront à Pharaon roi d’Egypte
Pour faire sortir les enfants d’Israël d’Egypte luiMoïse avec Aharon
6 :28
וַיְהִי, בְּיוֹם דִּבֶּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה–בְּאֶרֶץ מִצְרָיִם
Vayehi beyom diber Adonay el-Moshe be’erets Mitsrayim
Et il arriva à partir du jour ou Hashem parla à Moïse au pays d’Egypte
Et commence le récit de l’intervention de Moïse et Aharon chez les Pharaon et chez les Hébreux. Et là s’arrêtent le dénombrement.
Question :
Pourquoi la Torah arrête-t’elle le dénombrement en plein milieu ?
S’il s’agissait de dire qui est Moïse et Aharon, alors la formule aurait pu être autre, mais pas forcément ce dénombrement qui apparemment devrait être exhaustif mais qui s’arrête à Moïse et Aharon.
Revenez au premier verset cité:
14:13
וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, וַיְצַוֵּם אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְאֶל-פַּרְעֹה מֶלֶךְ מִצְרָיִם–לְהוֹצִיא אֶת-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם
Vayedaber Heshem el-Moshe ve’el-Aharon
Et Hashem a parlé à Moïse et Aharon
vayetsavem el-beney Yisra’el ve’el Par’oh melekh Mitsrayim
Et leur prescrit par rapport aux enfants d’Israël et à Paro roi d’Egypte
lehotsi et-beney-Yisra’el me’erets Mitsrayim.
Pour être capable de sortir les enfants d’Israël du pays d’Egypte
Il y a là la nécessité d’identifier Moïse et Aharon car jusque-là on n’en a parlé que incidemment. Il manque à les identifier du point de vue des engendrements d’Israël.
On pourrait expliquer qui sont Moïse et Aharon sans les insérer dans un dénombrement !
Ici, à deux reprises, il s’agit d’identifier Moïse et Aharon.
Q : est-ce parce que les enfants de Moïse ne seront pas à la hauteur que le dénombrement s’arrête ?
R : non, c’est vrai mais c’est un tout autre contexte.
[En général, pour bien comprendre la réponse à une question il faut comprendre la logique de la question. Si la question est bien formulée, la réponse est dans la question. Il y a deux types de questions : question d’ignorance et question d’objection. Les questions d’objection doivent toujours être selon le Hiniane, le sujet. Vos réponses sont exactes pour elles-mêmes mais ne se rattachent pas au Hiniane, il faut comprendre la cohérence de la logique de la question.]
Je simplifie la question : s’il s’agissait d’identifier Moïse et Aharon, il était possible d’avoir une forme de texte beaucoup plus simple identifiant Moïse et Aharon, mais pas ce que nous avons-là qui commence à entreprendre le dénombrement systématique depuis Réouven et qui s’arrête avec Moïse et Aharon ?
On pourrait croire que l’on vient de citer tous les personnages important pour la sortie d’Egypte ? Mais non puisque dans le reste des tribus d’Israël se trouvent d’autres personnages tout aussi importants.
Cherchez de votre côté, il n’y a rien chez les commentateurs. C’est un ’Hidoush que l’on attend depuis 2000 ans.
***
Bo chapitre 12
וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם לֵאמֹר
Vayomer Hashem el-Moshe ve’el-Aharon be’erets Mitsrayim lemor.
Et Hashem dit à Moïse et à Aharon dans le pays d’Egypte en disant
Une particularité que je ne veux pas étudier :
Il faudrait s’attendre à Vaïdaber… lemor, mais ici il y a Vayomer…lémor.
הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים: רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה
Ha’hodesh hazeh lakhem rosh ‘hodashim
Ce mois-ci (est) pour vous tête des mois
rishon hou lakhem le’hodeshey hashanah.
Il sera le premier des mois de l’année pour vous.
La 1ère des Mitsvot qui est donnée à Israël, la Torah d’Israël, il y a eu quelques Mitsvot qui ont déjà été données depuis le 1er homme jusqu’aux patriarches. Mais ces Mitsvot n’ont pas forces de loi. Même celles données aux Patriarches ne prennent obligation et force de loi comme commandement pour Israël qu’à partir de la révélation du Sinaï.
Mais la 1ère des Mitsvot données et qui fait partie de la Torat Mosheh c’est ce verset-là qui institue l’ordre nouveau du calendrier à partir de la sortie d’Egypte.
Nous avons une 1ère période dans l’histoire d’Israël qui est la période des Pères depuis Abraham jusqu’à Moïse. La période des Avot. Les 3 Avot sont Abraham-Isaac-Jacob mais cette période d’Israël dans l’être-père d’Israël va jusqu’à la sortie d’Egypte.
Différence de catégories entre les Avot et les Banim :
A partir de la sortie d’Egypte, ce sont les Bnei-Israël qui se constituent en collectivité de la descendance des Avot. Retenez bien cela parce que c’est une donnée qui a pratiquement disparu de l’étude, je ne sais pas pourquoi. Sans cette clef-là on ne peut pas comprendre beaucoup de choses dans la Torah.
Lorsque Dieu s’adresse aux Avot, Il ne s’adresse pas dans la dimension du commandement ou de l’obligation à réaliser une Mitsvah, Il s’adresse à eux dans un projet de promesse qui concerne précisément la descendance des Avot, la descendance des pères, lorsqu’elle se constituera en société, en collectivité. La révélation aux pères, c’est la révélation de la promesse. Tandis que la révélation aux fils, c’est la révélation de la loi.
Ce qui explique l’importance de ce verset qui revient si souvent : « Daber el Benei Israël » « Parle aux enfants d’Israël ».
La révélation de la loi concerne les enfants d’Israël en tant que peuple, en tant que société, alors que la révélation de Dieu aux pères nous dépasse infiniment. L’être-père, l’identité des pères, nous dépasse infiniment. C’est l’identité des Patriarches, et Dieu se révèle à eux dans une toute autre dimension. C’est la dimension de la Midah. Alors que celle des fils est la dimension de la Mitsvah.
La collectivité d’Israël comme peuple, et donc chaque individu au sein de la société réalise la parole de Dieu en réalisant des commandements d’obligations. Tandis que ces mêmes valeurs sont transmises aux patriarches dans la dimension de Midot, de qualités, de vertus. Les pères-engendreurs, les Avot, ont vécu d’après la Torah. Abraham à sa manière, Isaac à sa manière, Jacob à sa manière, chacun d’entre eux était le juste de trois vertus différentes. Abraham la vertu de ’Hessed, Isaac la vertu de Din, et Jacob la vertu de Emet. Chacun à sa manière a vécu d’après la Torah mais c’est leur manière d’être, c’est leur vertu.
Texte Face B
/ Tandis que nous, les enfants des Avot, sommes reliés à la Torah par la dimension de l’obligation, de la Mitsvah.
Il faut bien comprendre la différence de comportement d’après la Torah des Avot et des Banim.
Les Pères étaient à eux tout seul, chacun pris séparément, tout Israël. Alors que les fils sont des individus, des personnes individuelles à l’intérieur d’une collectivité. La Torah s’adresse comme loi à la collectivité. Et l’individu dans la collectivité entend l’obligation de la Torah sous forme de commandement : commandement à faire équivaloir son équation personnelle à l’identité d’Israël.
Remarquez que toute la loi est toujours formulée au futur et jamais à l’impératif. On remarque cela depuis le début.
Exemple :
J’ai l’habitude de citer l’exemple d’un des commandements les plus problématique dans les dix commandements: Lo Tirtsa’h qu’on entend généralement par « ne tue pas ». On est tellement habitué à l’entendre sous la forme impérative qu’on ne se rend plus compte qu’elle est formulée au futur et qu’on esquive l’essentiel de ce que cela peut signifier pour nous.
…/… [coupure de l’enregistrement]
Les Avot ont entendu la parole de la Torah mais ils l’ont entendu dans la dimension de la Midah. C’est leur manière d’être qui est la Midah tandis que les Banim l’entendent dans la dimension d’obligation. Il faut réaliser le devoir d’obligation, pour pouvoir être celui auquel les promesses ont été faites.
Bo 12:1-2
וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם לֵאמֹר
Vayomer Hashem el-Moshe ve’el-Aharon be’erets Mitsrayim lemor.
Et Hashem dit à Moïse et à Aharon dans le pays d’Egypte en disant…
הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים: רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה
Ha’hodesh hazeh lakhem rosh ‘hodashim
Ce mois-ci (est) pour vous tête des mois
rishon hou lakhem le’hodeshey hashanah.
Il sera pour vous le premier des mois de l’année.
Et lá apparait la première Mitsvah. Cette 1ère Mitsvah concerne la structure du calendrier. A partir de la sortie d’Egypte, la Torah rappelle que le temps d’Israël est mesuré aux phases de la lune, et le 1er mois de l’année est le mois de Nissan où a lieu la sortie d’Egypte. Alors qu’au temps des Avot, le 1er mois de l’année c’était Tishri- c’est à dire le 1er du 7ème mois (devenu 7ème mois à la sortie d’Egypte). Nous avons ici deux commencements de l’année (en réalité 4) : Le commencement au mois de Tishri et celui au mois de Nissan. C’est étonnant que le début de l’année soit le 1er du 7ème mois ?
Avant qu’Israël ne se constitue en société, en peuple, l’identité Israël est dans l’identité père,elle est à l’intérieur de l’année universelle qui est l’année de l’universel humain. L’année des Goyim est comptée à partir de Tishri. Le 1er de Tishri est le jour qui commémore la création du monde et où toute l’humanité passe en jugement. L’année qui commence à Tishri est rythmée par les événements à l’échelle de l’universel. Tandis que l’année qui commence à Nissan c’est l’année propre à l’histoire d’Israël de manière spécifique.
Avant la sortie d’Egypte, l’histoire d’Israël à l’indice père est intérieure à l’histoire de la civilisation humaine du temps. Pendant les 6 générations des pères, on avait le 1er Tishri, c’était le 1er mois de l’année pour la civilisation de Babel d’où sortait Abraham. Alors qu’à partir de la sortie d’Egypte, l’année qui commence à Nissan sera l’année particulière d’Israël. Regardez bien le verset :
Bo 12 :2
הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים: רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה
Ha’hodesh hazeh lakhem rosh ‘hodashim
Ce mois-ci (est) pour vous début des mois
rishon hou lakhem le’hodeshey hashanah.
Il sera pour vous le premier des mois de l’année.
Pour vous qui ? Les enfants d’Israël. On voit ce qui se passe dans cette révélation : il y a une mutation d’identité. Elle passe d’une identité-père à une identité-fils. L’identité-père est l’identité où la Torah est vécue dans la manière d’être des Hébreux. L’identité-fils c’est que cette manière d’être devient obligation d’avoir à vivre selon cette manière d’être.
En d’autres termes :
Par rapport à la Torah nous naissons Jacob et il faut devenir Israël pour que les promesses faites à Israël se réalisent. C’est donc Jacob qui a l’obligation de devenir Israël. Tandis que les pères sont d’emblée Israël. Chacun des patriarches a son indice d’identité, Abraham a sa manière, Isaac a sa manière, Jacob a sa manière.
Nous avons à travers les siècles des personnes individuelles dans le peuple juif, je ne vous donnerais pas d’exemple d’ailleurs, qu’on appelle les Ye’hidim, « les uniques ». Ce sont des grands maîtres d’Israël qui à eux tous seuls peuvent être tout Israël. On les appelle des Ye’hidim. Ils sont uniques à être cela.
Le Rav Kook définissait cela dans son vocabulaire : nous, nous avons des Neshamot individuelles. Chacun participe à l’identité d’une âme qui est une des manières d’être Israël. Tandis qu’il y a des personnes – c’est très rares, il y en a une par génération – qui ont une Neshamah Klalit. Ils participent à une âme collective d’Israël, ce sont les maîtres qu’il faut suivre. Il y a des maîtres à tous les niveaux mais eux ce sont ces maîtres qui décident quelle est la Torah pour chaque temps. Eux-mêmes ne se connaissent pas tel, c’est à postériori qu’on sait que c’était eux. Et en général les contemporains sont en plein désarroi. Il faut vraiment une aide, une inspiration de diagnostic, pour savoir par qui cela passe.
On voit la différence entre le temps des Avot et le temps des Banim. J’entends souvent cette énormité, cette stupidité que ce qui fait la grandeur du judaïsme c’est que les Avot, Abraham Isaac Jacob…etc., sont des hommes comme nous. C’est complétement faux. Les Avot ne sont pas des hommes comme nous, leur histoire a ébranlé le monde entier.
Nous, nous devons nous mettre à 600 000 pour être Israël.
Rashi :
Rashi va se poser la question suivante dans son 1er commentaire de la Torah. Cette question se trouve 7 fois dans la Torah shébéalpéh (Talmud et Midrash) à chaque fois dans une nuance différente. Rashi va la poser à sa manière :
En principe la Torah aurait du commencer dans ce verset là avec la 1ère des Mitsvot données à Israël. Comment se fait-il qu’elle commence au 1er verset de la Création ?
Très rapidement parce que c’est un sujet très vaste.
Il faut étudier la question de Rashi en hébreu:
Il fallait faire débuter (léhat’hil) la Torah comme loi par la première des Mitsvot et pourquoi le texte de la préface de la loi commence à la création (mataan pata’h beBéreshit ) et pas à l’histoire du 1er homme ?
Il y a une Tirâ à la Torah, une préface, qui était nécessaire à postériori pour expliquer qui est Hashem qui s’adresse à Israël ? qui est Israël ? qui sont Moïse et Aharon, et que font-ils en Egypte… ? Pour expliquer cela et introduire le texte de la 1ère des Mitsvot il faut a posteriori tout le texte de la Torah depuis le 1er mot. Donc la question de Rashi ne porte pas depuis le texte de Bereshit jusque la 1ère des Mitsvot. Elle ne porte que sur le Maassé Bereshit que sur le premier chaitre qui porte sur la création. Il faut étudier le texte de Rashi en hébreu. Rashi donne la réponse qu’il donne… Cela nous ménerait trop loin.
Dès que la Torah se formule en tant que loi il est nécessaire qu’on nous explique qui sont Moïse et Aharon par l’intermédiaire de qui Dieu s’adresse à Israël. Et qui est ce Dieu ? Et qui est Israël ? Et que font-ils en Egypte ? Et de quoi s’agit-il…
Donc, toute cette préface historique à la loi comme loi était nécessaire. Et dans cette question globale qui pose ensemble le problème de la loi et de l’histoire – un des commentateurs de Rashi interprète ainsi le problème de Rashi : on aurait pu avoir deux livres: le livre de la Torah qui commence-là et d’autre part un livre d’histoire depuis la création du monde jusqu’à la sortie d’Egypte qui serait un livre historique qui viendrait en tête du livre de Josué, du livre des Rois… etc.
Pourquoi la Torah a-t’elle tenu à les mettre dans un même ensemble qui est la Torah ?
Réponse :
Il faut d’abord identifier qui est cet Israël à qui la Torah est donnée. La Torah ne concerne en rien celui qui n’est pas d’Israël. Israël seul est concerné par la Torah. Toute l’histoire d’Israël tourne autour de la tension entre ces trois pôles d’identité : le peuple – la Torah – la terre Israël. Israël est le seul peuple en tension d’identité avec sa propre identité. Le récit historique de la génération de la sortie d’Egypte ne nous parle que de cela : le conflit entre Israël et lui-même par rapport à la Torah.
Et vous remarquez que c’est le conflit que nous vivons actuellement dans la société israélienne de manière beaucoup plus intense que dans n’importe quelle communautés juives parce que c’est dans la société israélienne qu’Israël est Israël. Ailleurs c’est dilué, artificiel, les tensions qui existent dans la communauté juive sont des problèmes de préséance pour le fauteuil de président et vice-président… Ici cela prend une toute autre allure : ce sont des problèmes d’organisations nationales.
C’est la raison pour laquelle cette tension entre l’identité d’Israël et la Torah d’Israël est vécue au paroxysme en Erets Israël mais c’est cette histoire que la Torah nous raconte.
Moïse sera constamment aux prises avec sa génération sur ce problème. Il est celui en qui culmine l’histoire d’Israël antérieure, et il est celui avec qui commence la révélation de la Torah pour l’histoire d’Israël en vue du monde à venir.
Il était donc nécessaire de nous expliquer qui sont Moïse et Aharon. Ici vient se ranger ce texte du dénombrement qui va jusqu’à Moïse et Aharon mais pourquoi s’arrête-t’il là ? Etait-il nécessaire de commencer sans continuer pour nous dire qui sont Moïse et Aharon ? Réfléchissez à la question. Vous avez là un exemple de question d’exégèse de ce texte.
***
Etude du Midrash sur Vaera
Chapitre 6 verset 2
וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֶל-מֹשֶׁה; וַיֹּאמֶר אֵלָיו, אֲנִי יְהוָה
Vayedaber Elohim el-Moshe
Et Elohim parla à Moïse…
vayomer elav Ani YHWH
Et (ensuite) il lui dit c’est Moi Hashem.
C’est un verset très particulier de la Torah
En général nous avons l’enseignement exactement inverse.
C’est Hashem qui se révèle en disant : « Je suis Elohim ».
Ici c’est Elohim qui se révèle en disant : « Je suis Hashem »
Je me borne à vous signaler la difficulté. C’est une étude qui prendrait beaucoup de temps.
Juste avant, après le récit des 7 premières plaies, on s’aperçoit que la persécution des Égyptiens contre les Hébreux s’intensifie. Moïse s’adresse alors à Dieu pour se plaindre que le peuple souffre de plus en plus…
Dieu lui répond en lui indiquant qu’il allait les sauver et il donne le programme, mais il ne semble pas que Dieu répond à la question de Moïse : pourquoi ce peuple souffre-t’il tant ?
1ère Réponse :
On sait que la sortie d’Egypte s’est produite avant le temps prévu connu de ceux qui avaient la tradition prophétique du temps d’Abraham, qui avait annoncé que cet exil durerait 400 ans. Or, en réalité il n’a duré réellement que 210 ans ! Il y a donc une contestation contre Moïse : ce n’est pas le temps ! Et cette contestation vient, et des Égyptiens qui réclament leur contrat de travail de 400 ans, et des Hébreux qui attendent 400 ans et pas 210 ans !
Cela ressemble aux événements du temps contemporain : les Russes qui ne laissaient pas sortir Israël avant le temps et les Juifs qui ne veulent pas sortir parce que ce n’est pas le temps…
En fait, nous trouvons la réponse dans la Hagadah de Pessa’h. Il a fallu que Dieu compte 400 ans depuis la naissance d’Isaac pour pouvoir légitimiser la sortie d’Egypte 210 ans après la descente de Jacob. C’est à partir de la descente de Jacob qu’a commencé l’exil, mais étant donné que la postérité d’Abraham commence avec Isaac, alors si on commence les 400 ans à la naissance d’Isaac les 400 ans à partir de Isaac correspondent aux 210 ans à partir de Jacob.
C’est pourquoi nous avons une tradition importante que c’est grâce au mérite d’Isaac que la sortie d’Egypte a pu se faire. C’est d’une façon générale grâce aux mérites des patriarches qui ont accepté le statut d’étranger chez eux pour économiser le temps d’exil de leur descendance si l’exil doit survenir.
Les versets sont très clairs et indiquent que Abraham, Isaac et Jacob ont vécu la vie d’étrangers chez eux et cela a économisé un temps d’exil pour leur descendance. En particulier Isaac, seul des patriarches à n’avoir jamais quitté Erets Israël.
Abraham est né à Babel et est mort en Israël. Jacob est né en Israël et est mort en Egypte. Isaac est né et est mort en Israël et n’a jamais quitté Israël.
Notre lien à Israël est beaucoup plus fort à travers Isaac qu’à travers Abraham et Jacob. Les Juifs qui se rattachent à Abraham et Jacob sont toujours d’une certaine manière aussi des Juifs d’exil. Alors que les Juifs qui se rattachent à Isaac sont les israéliens essentiels.
Il est frappant de voir cela : Abraham hésite entre l’exil et Israël, Jacob hésite entre Israël et l’exil. Pour Isaac, pas question. Isaac est le moins connu des 3 patriarches mais le plus important. Isaac est le seul qui n’ait pas changé de nom. Isaac est le seul qui n’a eu qu’une seule femme. Isaac est le seul qui n’a eu qu’un seul pays. Il incarne le monothéisme intégral !
Au commencement de notre histoire avec Abraham, et à l’achèvement de notre histoire avec Abraham, il y a une ambivalence, une ambiguïté, entre l’universel et le spécifique. Tandis qu’Isaac est le seul qui est le spécifique qui consiste à être l’universel. C’est l’importance d’Isaac.
C’est important par rapport aux problèmes contemporains.
ð des Juifs d’exil qui viennent en Israël faire un pèlerinage en « terre sainte »…
ð des Juifs qui sont d’Israël mais préfèrent être à Los Angeles ou ailleurs…
ð des Juifs qui sont d’Israël et que d’Israël… dimension d’Isaac, même en voyage…
2ème réponse:
2ème réponse à cette interrogation de Moïse :
Précisément, ces 190 ans d’exil économisés par le mérite des pères, les Hébreux ont dû les vivre de manière accélérée, donc intensifiée, pendant les derniers moments de l’exil d’Egypte. Comme c’est la 1ère fois que cela arrive qu’au temps de la délivrance c’est là que les souffrances de l’enfantement du peuple apparaissent. Cela est tellement étonnant que Moïse intervient pour poser des questions :
Dernier verset de Shemot: Chapitre 5 verset 23 :
5:23
וּמֵאָז בָּאתִי אֶל-פַּרְעֹה, לְדַבֵּר בִּשְׁמֶךָ, הֵרַע, לָעָם הַזֶּה; וְהַצֵּל לֹא-הִצַּלְתָּ, אֶת-עַמֶּךָ
Oume’az bati el-Par’oh ledaber bishmekha
hera la’am hazeh
vehatsel lo-hitsalta et-amekha.
Et depuis que je suis venu chez le Pharaon pour parler en ton nom
Il y a du mal à ce peuple là
Et délivrer tu n’as pas délivré ton peuple…
Et c’est ce qui explique la manière dont notre verset – Vaera 6:2 – est formulée.
Vaera 6:2
וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֶל-מֹשֶׁה; וַיֹּאמֶר אֵלָיו, אֲנִי יְהוָה
Vayedaber Elohim el-Moshe
Et Elohim parla durement à Moïse…
vayomer elav Ani YHWH
Et (ensuite) il lui dit c’est Moi Hashem
Rashi :
Diberoto mishpat
Dieu parla avec lui des paroles de jugement.
Chaque fois que le terme Daber est employé cela signifie des paroles dures. Chaque occurrence du nom Elohim signifie Dieu dans son attribut de rigueur comme Juge.
וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֶל-מֹשֶׁה
Vayedaber Elohim el-Moshe
Et Dieu comme Juge – Elohim – parla durement à Moïse…
Et la Torah ne précise pas ce que Dieu lui a dit. Après lui avoir dit ce qu’Il lui a dit en réponse à son interrogation difficile du verset 23 de fin de Shemot, alors il lui dit ensuite :
וַיֹּאמֶר אֵלָיו, אֲנִי יְהוָה
vayomer elav Ani YHWH
Et (ensuite) il lui dit c’est Moi Hashem
Ani Hashem : Je Suis Hashem – Celui qui va réaliser les promesses.
C’est précisément parce que c’est le temps de la réalisation des promesses que cela devient difficile.
Rashi :
וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים אֶל מֹשֶׁה
דִּבֵּר אִתּוֹ מִשְׁפָּט עַל שֶׁהִקְשָׁה לְדַבֵּר וְלוֹמָר לָמָּה הֲרֵעוֹתָה לָעָם הַזֶּה
Eloqim parla à Mochè Il a instruit son procès (voir II Melakhim 25, 6) pour s’être exprimé en termes durs lorsqu’il lui avait demandé : « Pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple ? » (Shémot 5,22).
[Dieu] parla avec lui des paroles de jugement, diber ito mishpat, à cause du fait que Moïse a parlé durement (qoushiah question sous forme d’interrogation de difficulté – une contestation – parce qu’il a demandé pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple ?)
C’est le temps de l’espérance, et au temps de l’espérance il y a les douleurs de l’enfantement qui apparaissent. Comme c’est la 1èrefois, alors on s’insurge : « comment est-ce possible ? Le moment de la délivrance, c’est le moment où l’on souffrirait le plus ? » Les femmes le savent : au moment de l’accouchement, c’est le plus dur ! La 1ère fois c’est l’étonnement et la révolte. Moïse s’en fait le porte-parole. Nous allons voir comment le Midrash formule ces paroles de Dieu à Moïse.
Midrash sur le verset 3 :
וָאֵרָא, אֶל-אַבְרָהָם אֶל-יִצְחָק וְאֶל-יַעֲקֹב–בְּאֵל שַׁדָּי; וּשְׁמִי יְהוָה, לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם
6 :3
Va’era el-Avraham el-Yitschak ve’el-Ya’akov be’El Shaday
Je me suis révélé à Abraham à Isaac et à Jacob en tant que El Shadaï
oushmi Adonay lo nodati lahem.
Et (par) mon nom Hashem (Celui qui réalise) je ne me suis pas fait connaître à eux.
Voilà ce qu’il fallait que Moïse découvre :
Le temps des pères est le temps de la promesse. Au temps des pères on peut avoir une foi absolue sans aucune gêne. La foi est shelemah lorsqu’on est en train de croire à une promesse qui se réalisera. « L’année prochaine à Jérusalem ! ». L’année prochaine est avec une foi parfaite. A Jérusalem c’est là que la difficulté commence. Par conséquent, ceux qui ont la foi des pères ont une foi parfaite. Dans le temps des fils, cela commence à devenir problématique, car il faut réaliser.
C’est le problème des Juifs entre eux : ceux qui veulent être des Juifs de la promesse et ceux qui préfèrent être les Juifs de la réalisation. Ceux de l’aisance de la foi parfaite, et ceux qui éprouvent les difficultés. Notre génération sert de révélateur à un problème très difficile. Nous sommes la génération de ceux qui ont cru pendant des siècles, et pourtant une partie infime qui a réalisé, les autres viennent en pèlerinage : ils réclament une place en terre : exactement la vocation du placenta au moment de la naissance. La vocation placentaire. C’est malheureusement vrai. C’est dramatique.
Il faut passer du temps de la promesse au temps de la réalisation.
C’est une foi d’une toute autre modalité, la foi qui consiste à espérer dans la promesse et la foi qui consiste à être celui pour qui la promesse se réalise. Pour schématiser, la foi d’un israélien n’est pas au même niveau que la foi d’un juif de l’exil. La foi d’un israélien c’est que c’est dans notre pays qu’on est revenu. Ce sont des problèmes complètement différents. C’est une tonalité spirituelle radicalement différente. Raison pour laquelle les juifs et les israéliens ont de moins en moins de langage commun, surtout lorsqu’ils sont religieux. Les juifs pieux n’ont que peu de rapport avec les israéliens pieux. Les israéliens comprennent les juifs de l’exil, c’est leur origine à tous. Les fils comprennent la foi des pères mais les pères ne comprennent rien de la foi des fils.
Tous les nouveaux ’Holim font cette expérience qu’au bout d’un moment on ne se comprend plus avec les cousins : ils n’ont pas la foi d’Israël mais ils ont la foi des Juifs en pays d’exil
C’est ce temps de passage qui est la génération de la sortie d’Egypte sous la conduite de Moïse.
Ce qui est frappant c’est que la dernière parole de la prophétie, le dernier verset de la prophétie de Malakhi dit:
3:24
וְהֵשִׁיב לֵב-אָבוֹת עַל-בָּנִים, וְלֵב בָּנִים עַל-אֲבוֹתָם
Veeshiv levavot albanim velebanim al lavotam
Il (le prophète Elie) ramènera le cœur des pères à leur enfant et les enfants à ceux des pères.
L’ordre indique que ce sont d’abord les pères qui doivent faire Teshouvah alors après les fils font Teshouvah vis-à-vis des pères. Ce n’est que lorsque les Juifs de la diaspora feront Teshouvah vis-à-vis des Juifs d’Israël que les Juifs d’Israël les reconnaîtront comme leur père.
Le tragique de l’histoire actuelle :
Les Juifs de diaspora considèrent Israël comme la terre des ancêtres, alors que ce sont eux les ancêtres des israéliens…
6:3
וָאֵרָא, אֶל-אַבְרָהָם אֶל-יִצְחָק וְאֶל-יַעֲקֹב–בְּאֵל שַׁדָּי; וּשְׁמִי יְהוָה, לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם
Va’era el-Avraham el-Yitschak ve’el-Ya’akov be’El Shaday
Je me suis révélé à Abraham à Isaac et à Jacob en tant que El Shadaï Dieu tout puissant, c’est à dire qui promet.
oushmi Adonay lo nodati lahem.
Et (par) mon nom Hashem (Celui qui réalise) je ne me suis pas fait connaître à eux…
Midrash :
Voilà ce que Dieu a dit à Moïse :
« Dommage pour ceux qui ne sont plus là et qu’on ne trouve plus parmi nous »
Dieu dit à Moïse :
« Dommage ceux qui sont partis et ne se trouvent plus-là »
Plusieurs fois je me suis révélé à Abraham à Isaac et à Jacob en tant que Dieu Tout Puissant El Shadaï (Celui qui promet et qui peut promettre) et je leur avais pas fait connaître à eux que Mon Nom est Hashem (qui réalise) comme je te l’ai dit à toi (chapitre 3 Va leur dire « Hashem Eloheinou… ») Or, ils n’ont pas douté de mes Midot. J’ai dit à Abraham : « Lève-toi et marche dans le pays en long et en large, car c’est à toi que je le donne ». Il a voulu enterré Sarah et n’a pas trouvé un endroit pour enterrer Sarah… Et il n’a pas douté de moi.
(Abraham entend une promesse énorme : ce pays c’est à toi… et dans la réalité il ne peut même pas obtenir une tombe à Hévron!)
J’ai dit à Isaac : « Séjourne dans ce pays et Je serais avec toi et Je te bénirai car c’est à toi et à ta postérité que je donnerai toutes ces terres ». Il a voulu boire de l’eau et ne l’a pas trouvée (Cf. le verset : et les bergers de Guerar ont querellé les bergers de Its’haq en disant « l’eau nous appartient » dans les conflits avec les bergers d’Abimelekh – c’est exactement les problèmes que nous vivons actuellement : à qui appartient l’eau ?) Et il n’a pas douté de moi.
J’ai dit à Jacob : « la terre sur laquelle tu te couches, c’est à toi Je la donnerais à ta postérité ». Il a cherche un lieu pour planter sa tente et ne l’a pas trouvé (à Efrad) jusqu’à ce qu’il ait acheté l’endroit pour planter sa tente. Et il n’a pas douté de moi.
Et il ne m’a pas demandé « Mah Shmi quel est mon nom ? » Comme toi tu me l’a demandé.
Et toi dès que Je t’ai envoyé au début de la mission que je t’ai donnée, tu m’as dit : « Mah Shemi quel est mon nom ? » Et à la fin tu m’as dit : « depuis que je suis allé chez Pharaon pour parler en ton nom, ce peuple a eu du mal… »
C’est pourquoi J’ai dit : « Et même je réaliserais mon alliance qui a été donnée aux pères comme Je leur ai promis que Je leur donne la terre », et quand Je leur ai promis sans leur donner ils n’ont pas douté eux. Et aussi J’ai entendu la clameur des enfants d’Israël parce qu’eux n’ont pas douté de Moi. Et bien que Israël de cette génération ne se conduisaient pas bien, J’ai entendu leur voix à cause de l’alliance que J’ai tranché avec leur pères, c’est pourquoi il est écrit : « Et Je tiens compte de mon alliance. »
Au niveau de la foi des pères, il n’y a aucun doute que c’est une foi totale : ce pays est à nous… mais on habite ailleurs ! Si on est dans nos conversations avec les Juifs à l’indice-père il faut savoir que c’est un temps où l’on continue de façon anachronique la vertu de la foi dans le temps de l’attente. Une attente qui continue à être attente au temps où la réalisation a commencé cela conduit à nier la réalité : il n’y a plus qu’une identité mystique c’est à dire mythique. C’est la chose grave qui est en train d’arriver. Le monde entier prend acte qu’au bout de 2000 ans les promesses faites au peuple juif se réalisent, les difficultés sont pour ceux qui les réalisent et voilà qu’il y a toute une ancestralité du peuple juif qui attend au niveau des ghettos le Shalia’h de la Alyiah….
Ce qui nous rassure c’est que cela est déjà arrivé avec de graves conséquences cependant : ceux qui n’ont pas voulu suivre Moïse sont restés en Egypte.
On comprend pourquoi, il y a un type de foi, la foi des patriarches, qui est par nature une foi parfaite, alors que la foi des descendants des patriarches du temps de la réalisation des promesses est beaucoup plus difficile.
D’autre part, il y a ce danger d’être anachronique : de fonctionner au temps des fils comme il fallait fonctionner au temps des pères.