(1993) נָשֹׂא Ce Shabbat nous avons la Parashah de נָשֹׂא qui est la 2ème Parashah du livre de בְּמִדְבַּר. La 1ère Parashah était consacrée au dénombrement et celui-ci continue dans notre Parashah par le décompte de la tribu.
Q : Au temps de la révélation, est que pour les autres nations autour d’Israël, les 7 lois noahides étaient toujours valables ? R : elles étaient toujours valables. Q : est-ce que cela a changé quelque chose pour les peuples ce fait que les Hébreux aient reçu la תּוֹרָה ? R : Nous avons étudié la question de Jéthro. A propos de l’histoire de Jéthro dans la Parashah יִתְרוֹ au chapitre 19, pendant tout le temps où Moïse était chez יִתְרוֹ (40 ans à Midian), Moïse s’est initié à toutes les sagesses de l’antiquité avant la révélation de la תּוֹרָה. Et Jéthro est l’un des descendants de l’une des lignées d’Abraham qui a eu la même expérience qu’Abraham, et il a recherché la vérité à travers toutes les religions de l’époque. Le Midrash dit : « toutes les idolâtries de l’époque, les religions païennes ». Toutes les lignées de la descendance d’Abraham se sont très rapidement perdues dans le paganisme des religions sauf la lignée passant par Yitzhak. On sait qu’Abraham a eu deux fils, Ismaël de Agar et Isaac de Sarah. A la fin de sa vie, il a eu encore d’autres enfants dont Midian. Cette peuplade de Midian qui est reliée à l’Israël biblique de manière très directe dans une rivalité d’identité, elle aussi, est devenue une peuplade païenne. Jéthro était le grand prêtre de Midian.
Cette histoire que raconte le Midrash qui ressemble en préfiguration beaucoup à la préface de Juda Halevi dans son Kouzari avec le roi des Khazars à la recherche de la vérité. Le roi rassemble toutes les grandes doctrines de son temps pour tenter de comprendre laquelle est la plus proche de la vérité. La peuplade des Khazars finit par se convertir au judaïsme, elle avait à choisir entre le Christianisme et l’Islam. Il y a d’ailleurs des raisons historiques et politiques à tout cela. Le royaume des Khazars est tartare et se rattache à l’identité turque. Ils étaient coincés entre l’empire chrétien du nord et l’empire musulman du sud. Et pour des raisons politiques très importantes ils avaient à choisir soit l’alliance avec les chrétiens soit l’alliance avec les musulmans ; et finalement ils choisissent de devenir juifs. Cela a duré quelques temps et ensuite ce royaume des Khazars a été conquis par l’Islam. La pluparts des Khazars se sont convertis à l’Islam. Enormément de Khazars sont restés juifs. J’en ai connu quelques uns. Ils sont très autarciques et ne pratique pas l’exogamie. En Israël il y en a énormément. Ils commencent à se mélanger avec les Juifs, mais pendant des années ils ont gardé leur identité tartare d’origine. Ce sont des juifs à 100 %.
Le Midrash explique que Jéthro a essayé toutes les idolâtries de son temps et les a rejeté l’une après l’autre, y compris celle de Midian. Donc son peuple l’avait mis en חֵרֶם, en quarantaine. On l’apprend du fait que c’est une des filles de Jéthro qui faisait paître le troupeau. Le Midrash pose la question : יִתְרוֹ grand prêtre de Midian n’a pas de berger au service de son troupeau ? Et le Midrash explique alors la quarantaine qu’il subit… Il faut comprendre que Jéthro se trouve dans la situation même d’Abraham qui a répudié toutes les idolâtries et qui était disponible pour la révélation de vérité. Cependant, Jéthro était encore au stade d’avoir répudié toutes les idolâtries : Moïse n’était pas arriver à le convaincre de la vérité de la révélation à Abraham.
J’ouvre une parenthèse pour préciser cela : Il y a eu une religion naturelle, depuis le 1er homme, qui est une religion de la reconnaissance d’un Dieu unique, créateur du monde, mais connu à travers les lois de la nature. Il y avait les paganismes du polythéisme mais il y avait une tradition monothéiste des initiés au monothéisme du Dieu unique, mais reconnu comme créateur du monde et gérant l’histoire du monde à travers les lois de la nature. C’est en particulier le monothéisme qui sera gardé jusqu’au temps de Melkitsedek que rencontrera Abraham. Pour ceux qui sont un peu habitués aux textes, dans le dialogue entre Melkitsedek et Abraham apparait cette différence.
Il y a un monothéisme naturel, un monothéisme de la nature, avec un Dieu créateur mais dont la providence s’effectue uniquement par les lois de la nature. C’est d’ailleurs le déisme des philosophes. C’est très proche comme expérience. La révélation à Abraham est au-delà de la révélation de אֱלֹהִים, ce Dieu créateur gérant le monde d’après les lois de la nature. C’est la révélation de יְהוָה qui révèle des valeurs morales en vue du Monde-à-venir. Il y a donc une différence de nature entre ces 2 monothéismes. Melkitsedek reconnait אֵל עֶלְיוֹן que l’on traduit « Dieu suprême » « Dieu le plus élevé » (à ne pas confondre avec « l’Être suprême » des révolutionnaires dont le sens est très différent et donc concept très tardif qui était la Raison érigée en divinité). Dans ce monothéisme on reconnait que le Créateur a institué toute une hiérarchie de médiations divines pour gérer le monde à travers les lois de la nature, mais qu’il y a « אֵל עֶלְיוֹן » le Dieu supérieur qui était reconnu par les grands initiés du monothéisme. Les polythéistes avaient un culte de toutes les divinités médiatrices alors que ces initiés ne reconnaissaient que le culte du « אֵל הַעֶלְיוֹן». Et c’est défini à propos de Melkitsedek « קֹנֵה שָׁמַיִם וָאָרֶץ. ».
C’est la reconnaissance de la souveraineté du Dieu Créateur mais à travers les lois de la nature. Vous comprenez pourquoi cela bascule perpétuellement dans le paganisme, dans le « naturisme» si j’ose dire. C’est la nature qui est érigée en divinité. C’est le risque perpétuel de ce monothéisme naturel. Dieu connu comme créant le monde mais le gérant à travers les lois de la nature. Pour nous les modernes, c’est évident, comme acquis de la conscience de culture romaine, que les lois de la nature renvoient au déterminisme. Elles sont aveugles et impersonnelles. Par conséquent ce déisme de Dieu gérant le monde à travers les lois de la nature risque perpétuellement d’identifier la nature avec Dieu. A l’horizon se profile la religion de Spinoza.
C’est dire la perte de la perception du lien individuel entre le Créateur du monde et chaque individu de l’homme qui est une conscience libre et individuelle. Vous comprenez comment ce genre de déisme monothéiste naturiste bascule dans le paganisme de manière systématique. Cependant, à travers toutes les générations il y a des grands initiés de ce monothéisme-là qui ont gardés la pureté de relation avec le Dieu unique אֵל הַעֶלְיוֹן, « le Dieu des dieux » en langage païen. Dans la rencontre avec Abraham on voit la formule qu’Abraham oppose à Melkitsedek : c’est « יְהוָה אֵל עֶלְיוֹן, קֹנֵה שָׁמַיִם וָאָרֶץ»
Ce monothéisme que je viens de décrire ne reconnait Dieu que Dieu de ce Monde-ci. Dieu qui a créé ce Monde-ci. Alors que dans la révélation à Abraham, le Dieu qui a créé ce Monde-ci est en réalité Celui qui a voulu un Monde à Venir. Et lorsque le nom de יְהוָה se dévoile dans la révélation, c’est en vue du Monde à Venir. Alors que אֱלֹהִים c’est en vue de ce Monde-ci.
La grande différence אֱלֹהִים תוֹרָת, יְהוָה תוֹרָת, expression auxquelles vous êtes familiers. Ce qui caractérise la révélation à Israël, c’est Dieu se reliant à chaque personne individuelle en vue du Monde-à-venir. Alors que le monothéisme ambiant autour d’Israël c’est le monothéisme sémite qui reconnait un Dieu unique, Créateur du Monde, et gérant le monde à travers les lois de la nature.
Ces deux monothéismes n’ont rien à voir entre eux. L’un c’est le monothéisme de l’unicité de Dieu. On le retrouve dans l’Islam que s’il y a un Dieu, il y en a un seul, unique. L’autre est le monothéisme du Dieu Un « יְהוָה אֶחָד » passant par la triple lignée « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob ». « יְהוָה אֶחָד » et pas simplement « יָחִיד יְהוָה ». Je referme cette parenthèse.
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Dans cette rencontre entre Moïse et Jéthro : Jéthro a cette même expérience que Abraham qui brise les idoles et répudie toutes les idolâtries et devient disponible à la révélation de יְהוָה. On apprend qu’en 40 ans, Moïse à Midian chez Jéthro n’est pas arrivé à « convertir », ou convaincre יִתְרוֹ, au monothéisme de יְהוָה: Alors que lors de la révélation du Sinaï, Jéthro se rend compte qu’il y a autre chose que le monothéisme naturiste et c’est là que Jéthro est venu rejoindre Moïse et se convertir à l’identité Israël. Cela se rattache au noahisme que j’ai beaucoup étudié dans l’œuvre d’Elie Benamozegh (1822-1900). Lorsque Jéthro découvre qu’il y a une vérité au-delà du monothéisme naturel il ne peut plus rester au-dehors.
L’intention de Benamozegh lorsqu’il a fondé le mouvement noa’hide c’était précisément de pouvoir répondre aux besoins spirituels de ceux qui avaient répudié l’idolâtrie mais qui n’arrivaient pas à la révélation à Israël.
Or, l’exemple de Jéthro, que l’on apprend du 1er verset de la Parashah de יִתְרוֹ : יִתְרוֹ 18:1 : וַיִּשְׁמַע יִתְרוֹ כֹהֵן מִדְיָן חֹתֵן מֹשֶׁה אֵת כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה אֱלֹהִים לְמֹשֶׁה וּלְיִשְׂרָאֵל עַמּוֹ: כִּי-הוֹצִיא יְהוָה אֶת-יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרָיִם Et Rashi pose la question : « Qu’a-t-il entendu depuis Midian pour venir….
Voilà ce qu’il a entendu, compris, après tous les événements de la sortie d’Egypte, ce que Dieu אֱלֹהִים comme Créateur du monde à travers les lois de la nature a fait en agissant en faveur de Moïse et des enfants d’Israël . Et la תּוֹרָה dit : כִּי-הוֹצִיא יְהוָה אֶת-יִשְׂרָאֵל, מִמִּצְרָיִם lorsque יְהוָהavait fait sortir Israël d’Egypte. Voyez ce décalage dans le verset.
Nous allons voir tout de suite ce que nous dit le texte pour nous faire comprendre qu’ après ces événements de la sortie d’Egypte, la traversée de la mer rouge, la guerre contre Amalek et le סִּינַי הַר מַעֲמָד et donc la révélation de la תּוֹרָה au Sinaï, (la source se trouve dans la Guémara) Jéthro s’est rendu compte qu’il y a quelque chose au-delà.
Verset 18/8 : וַיְסַפֵּר מֹשֶׁה לְחֹתְנוֹ אֵת כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה יְהוָה לְפַרְעֹה וּלְמִצְרַיִם עַל אוֹדֹת יִשְׂרָאֵל: אֵת כָּל-הַתְּלָאָה אֲשֶׁר מְצָאָתַם בַּדֶּרֶךְ, וַיַּצִּלֵם יְהוָה « Et Moïse raconta expliqua à son beau-père,tout ce que יְהוָה a fait pour Pharaon et pour l’Egypte. Au sujet d’Israël des tribulations que Israël a rencontré dans le chemin de la sortie d’Egypte, que HM les a délivré » Il y a une tendance chez certains à expliquer les événements de la sortie d’Egypte par le fonctionnement des mécanismes naturels des lois de la nature. C’est l’attitude de Jéthro qui prend acte d’un événement important mais cela ne dépasse pas pour lui une certaine péripétie du fonctionnement des lois naturelles. Par exemple, beaucoup de Juifs admettent l’intervention divine lors de la sortie d’Egypte, mais c’est à travers les lois naturelles. J’ai souvent entendu des gens très pieux qui n’arrivent pas à cette foi en « יְהוָה Dieu d’Abraham » et s’arrêtent à « אֱלֹהִים Dieu Créateur », disant que Moïse grand savant, connaissait les dates d’éclipses de lune permettant la connaissance des marées et le passage à gué de la mer rouge… C’est le raisonnement de la mentalité naturiste…
Le verset nous explique que Moïse a fini par raconter à son beau-père ce que יְהוָה a accompli, une intervention au-delà des lois de la nature, qui fait qu’il y a eu cette expérience dans l’histoire d’Israël qui va rester le modèle de la foi pour tous les croyants se réclamant de la Bible en dehors d’Israël : le fait qu’il y ait la possibilité du salut et d’être sauvé de l’aliénation aux lois de la nature. C’est le commencement de la foi monothéiste hébraïque biblique telle qu’elle va se diffuser ensuite chez les autres peuples.
אֵת כָּל-הַתְּלָאָה אֲשֶׁר מְצָאָתַם בַּדֶּרֶךְ, וַיַּצִּלֵם יְהוָה « Au sujet d’Israël des tribulations que Israël a rencontré dans le chemin de la sortie d’Egypte, et que HM les a délivré »
Verset 9 וַיִּחַדְּ יִתְרוֹ–עַל כָּל-הַטּוֹבָה, אֲשֶׁר-עָשָׂה יְהוָה לְיִשְׂרָאֵל: אֲשֶׁר הִצִּילוֹ, מִיַּד מִצְרָיִם יִתְרוֹ a tremblé (de joie ou de crainte) et il découvre ce que signifie יְהוָה אֶחָד pour Israël, en ce qu’il l’a délivré de la main de l’Egypte.
Verset 18/10 וַיֹּאמֶר יִתְרוֹ בָּרוּךְ יְהוָה אֲשֶׁר הִצִּיל אֶתְכֶם מִיַּד מִצְרַיִם וּמִיַּד פַּרְעֹה: אֲשֶׁר הִצִּיל אֶת-הָעָם מִתַּחַת יַד-מִצְרָיִם « יִתְרוֹ dit: בָּרוּךְ יְהוָה אֲשֶׁר… » IL reconnait enfin יְהוָה au-delà de אֱלֹהִים. Voilà la question : la possibilité d’être monothéiste, à travers les lois noa’hiques, à la manière de Jéthro jusqu’à la rencontre avec Moïse. Mais à partir du moment où Jéthro a rencontré l’événement de la révélation de יְהוָה, la source de la Guémara donne trois illustrations de cette expérience de Jéthro :
יַם-סוּף קְרִיעַת – le passage de la mer rouge La guerre contre Amalek תּוֹרָה מָתַן – la révélation de la תּוֹרָה
A partir de ce moment où Jéthro a cette expérience de la réalité qui lui fait comprendre qu’il y a quelque chose au-delà des lois de la nature, il ne peut plus rester en dehors et alors il vient rejoindre Moïse. C’est ce qui est arrivé au mouvement noa’hide qu’a voulu refonder Elie Benamozegh, grand rabbin d’Italie du siècle dernier, originaire du Maroc. Un séminariste français nommé Aimée Balière à Lyon rencontrait des problèmes dans ses études théologiques au sujet du peuple juif et a voulu se rapprocher de la communauté juive : il rentra dans la synagogue de Lyon au moment de כָּל נִדְרֵי à Yom Kippour. Il a eu un choc et sa recherche l’a conduit jusqu’au Rav Benamozegh. Il voulait se convertir au judaïsme mais le Rav l’a persuadé de fonder un mouvement noa’hide pour les non-Juifs.
Parce qu’il y a énormément de non-Juifs qui sont déjà dans cette expérience d’avoir répudié l’idolâtrie, fût-elle celle de leur religion d’origine, et qui savent de plus que la vérité est en Israël mais qui ne peuvent pas entrer en Israël parce que leur anthropos, leur manière d’être homme n’est pas compatible avec cette manière d’être homme. C’est un drame ces membres des nations qui savent que la vérité est en Israël, qui rejettent l’idolâtrie de leur nation mais qui ne peuvent pas rentrer en Israël.
Le cas de Jéthro est le cas particulier de ces גּוֹיִם qui découvrent la vérité et ne peuvent pas rester en dehors. J’ai l’impression que c’est ce qui est arrivé à Aimée Balière. Benamozegh est à l’origine de ce mouvement pour ces chrétiens déchristianisés qui ne peuvent pas se convertir pour différentes raisons. A la fin de sa vie il était très malheureux. Il a été l’inspirateur de la communauté de la rue Copernic. Il faisait les meilleurs sermons chez le Rabbin Louis Germain Lévi. A la fin de sa vie il a demandé à être enterré d’après le rite catholique et le rite juif. Il est resté au milieu. Normalement, autour du judaïsme, il y aurait dû y avoir le noa’hisme pour les nations non-juives. La réaction du polythéisme a été d’inventer une pseudo-identité israélienne pour גּוֹיִם. J’ai beaucoup parlé de cela avec des chrétiens qui me disent : « nous sommes Israël, nous sommes les vrais juifs !» Chez eux c’est symbolique, c’est mystique : c’est ce que Saint Paul leur a donné : restez גוֹי et on vous baptisera Israël.
3 manières d’être possibles : Juif de la תּוֹרָה, Ben Noah, ou païen Il semble bien qu’il y ait dans la nature humaine un refus de rester sur le seuil. Le noahisme n’a jamais réussi sociologiquement jusqu’à notre temps, sans doute à cause de ce ressort de la nature humaine, sorte d’orgueil narcissique, qui se refuse à rester sur le seuil et de la difficulté à admettre de ne pas être dans la maison. Il existe de très fortes communautés noa’hides aux USA, ex-chrétiens, qui se comptent par dizaines de milliers, principalement animées par des rabbins Loubavitch, qui ne sont plus chrétiens. Les tentatives françaises n’ont pas pris.
Pourquoi ces trois catégories évoquées pour יִתְרוֹ ? יַם-סוּף קְרִיעַת Amalek תּוֹרָה מָתַן Cela se rattache à ce mystère de la permanence d’Israël. Le monde entier se déchaine contre Israël depuis l’origine : 4000 ans d’acharnement sur Israël depuis l’origine à travers tous les Amalek de l’histoire, et malgré tout Israël sort victorieux. Cela ne peut pas ne pas frapper les gens de bonne foi.
Ce sont trois expériences différentes : Ben Adam la maqom Ben Adam la’havero Ben Adam laatsmo
Les uns sont sensibles au fait qu’on peut être sauvé de l’aliénation des lois de la nature => יַם-סוּף קְרִיעַת . Les autres sont sensibles au salut de l’antisémitisme => Amalek ou sensibles à la révélation de Dieu parlant aux hommes => תּוֹרָה מָתַן La mentalité païenne traduit ce fait que Dieu a parlé à l’homme par la croyance que Dieu s’est fait homme. Pour un גוֹי, un Dieu qui parle à l’homme doit forcément être un dieu-homme.
On va étudier une Guémara sur le problème suivant : Israël arrive au pied de la montagne du Sinaï et Dieu va se révéler à Israël. L’événement est d’un autre ordre que simplement celui de la prophétie car les théologiens utilisent le nom de « théophanie » pour dire la révélation de Dieu, mais qui transcende la prophétie à proprement parler : c’est Dieu qui se révèle à une collectivité humaine. Or, il y a là quelque chose de beaucoup plus haut que la prophétie. Dans la parole prophétique, Dieu se révèle aux hommes capables d’être prophètes. Mais au Sinaï il y a quelque chose de plus.
Si le peuple avait besoin de Moïse comme prophète, c’est que ce peuple n’était pas à la hauteur d’être prophète comme Moïse. Et voilà que Dieu se révèle à tous quand même. Donc cette révélation de Dieu à la collectivité d’Israël, alors même qu’elle n’est pas au niveau de Moïse, c’est un événement de théophanie qui dépasse le fait de prophétie quand même. Entre autres, pendant cet événement théophanique, de la révélation de Dieu au Sinaï, tous les hébreux ont été prophètes au moment des 10 commandements. Mais il y a quelque chose de plus.
C’est le fait que Dieu se révèle au peuple tout entier et pas seulement à Moïse. On a appris d’autre part que, la raison pour laquelle Dieu s’est révélé sur le Sinaï, c’est pour habiliter la mission de Moïse comme prophète de la תּוֹרָה. On l’apprend du chapitre 19. Mais la question est la suivante : Où se trouve, à quel niveau est le mérite d’Israël, d’avoir accepté la révélation du Sinaï ? Car si on comprend bien de quoi il s’agit, il ne pouvait pas faire autrement ! Si Dieu se révèle, la liberté disparait. Où se trouve le mérite d’Israël d’avoir accepté quand Dieu propose la תּוֹרָה ? Puisque quand Dieu propose la תּוֹרָה, Il se révèle à Israël et cette révélation supprime la liberté de l’homme ! Où est alors le mérite ? 19:17 וַיּוֹצֵא מֹשֶׁה אֶת-הָעָם לִקְרַאת הָאֱלֹהִים, מִן-הַמַּחֲנֶה; וַיִּתְיַצְּבוּ, בְּתַחְתִּית הָהָר « Et Moïse fit sortir le peupleà la rencontre de Dieuà partir du camp et ils se tinrent au pied de la montagne »
Le verset 3 se rattache à l’analyse précédente : וּמֹשֶׁה עָלָה אֶל-הָאֱלֹהִים; וַיִּקְרָא אֵלָיו יְהוָה מִן-הָהָר לֵאמֹר, כֹּה תֹאמַר לְבֵית יַעֲקֹב, וְתַגֵּיד לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל « Et Moïse monta vers אֱלֹהִים,et יְהוָה l’appela du haut de la montagne pour dire…»
Ce verset définit très exactement tout ce qu’on a appris précédemment. Moïse a été capable de s’élever jusqu’au nom אֱלֹהִים, alors יְהוָה l’a appelé depuis la montagne… Dans le rite des Sefardim, durant les Psaumes de Shavouot, il y a le verset suivant : « La montagne que אֱלֹהִים יְהוָה a choisi pour y résider, même יְהוָה y résidera » Cela veut dire : Il faut arriver jusqu’au niveau אֱלֹהִים pour être appelé par יְהוָה.
Voilà notre verset 17 à propos de l’expression de la fin de notre verset « Et il se tinrent au pied de la montagne » La Guémara va lire le mot בְּתַחְתִּית dans un sens plus profond que le sens habituel comme si il y avait écrit « הָהָר תַחַתּ» en dessous de la montagne.
Un enseignement très important à la suite du verset « ils s’assemblèrent au pied de la montagne » Pourquoi ai-je besoin de savoir qu’ils s’assemblèrent au pied de la montagne ? C’est qu’en réalité, il s’est passé un événement surnaturel que la montagne a été levée « au-dessus d’eux » et qu’ils se sont tenus « sous la montagne ». Voilà ce qu’enseigne Rabbi… (?) Bar Ama : « Cela nous apprend que Dieu a renversé sur eux la montagne comme une chape et leur a dit : si vous acceptez la תּוֹרָה c’est bien sinon là sera votre tombe ! » Un couvercle de bassine
Objection => Comment est-ce possible ? En quoi était-ce nécessaire ? Ils ne pouvaient pas faire autrement !
Une explication très profonde du Maharal nous dit ceci : La תּוֹרָה n’est pas de l’ordre du refus ou de l’acceptation, c’est la condition même de notre identité. Cela signifie : Si on coïncide avec la תּוֹרָה qui est notre essence, c’est bien, sinon on disparait. Et l’histoire a montré que ne sont restés, à travers les siècles et les civilisations, que les membres d’Israël fidèles à la תּוֹרָה. Toutes les parties d’Israël qui, d’une manière ou d’une autre, ont été séparées de la תּוֹרָה, ont fini par disparaître. La Halakha décide que tous les Juifs sont juifs, mais au niveau historique, tous les juifs qui ont quittés la תּוֹרָה ont disparu.
C’est la 1ère explication du Maharal. Il y a une impossibilité de dire « non ». C’est clairement exprimé par la formule du Talmud. Soit vous acceptez la תּוֹרָה soit vous disparaissez… D’où notre question : où est le mérite ? Si Dieu se révèle la liberté disparait. La grandeur des prophètes, c’est précisément d’être à ce niveau où Dieu se révèle à eux et ils restent libres. Mais au moment du סִּינַי הַר מַעֲמָד, il est évident que « devant le roi, le serviteur, l’esclave, n’est pas libre » pour reprendre la formule du Midrash. Alors le Roi se cache pour nous laisser croire que l’on est libre. Le mérite d’Israël est d’avoir atteint le pied de la montagne en sachant très bien ce qui les attendait.
Il y a tout un cheminement depuis la sortie d’Egypte jusqu’au Sinaï où Israël suit Moïse jusqu’au Sinaï, où ils savent très bien ce qui allait se passer au Sinaï, et ils ont dit נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע avant même que Dieu ne se révèle. Voilà l’explication que propose le Maharal : la תּוֹרָה est imposée, mais elle n’est imposée qu’à celui qui est prêt à l’accepter librement. L’exemple que le Maharal montre : ce n’est pas à n’importe qui que la תּוֹרָה est imposée. La partie d’Israël qui est sortie d’Egypte est arrivée librement au Sinaï se faire imposer la תּוֹרָה. Dans l’alliance entre Dieu et Abraham, c’est Dieu qui a contracté l’alliance avec Abraham et non l’inverse. Ce n’est pas Abraham qui a contracté une alliance avec Dieu. Il faut bien lire le récit de l’histoire d’Abraham. Le récit est très clair dans la bible : Dieu se révèle à Abraham pour contracter une alliance avec lui. Mais Il ne s’est pas révélé à n’importe qui : Il s’est révélé à Abraham qui était prêt à être choisi par Lui. Il y a tout un cheminement d‘Abraham jusqu’à ce que le récit de la תּוֹרָה raconte le fait de la révélation de Dieu pour contracter une alliance avec lui. Si c’est l’homme qui choisit de contracter une alliance avec Dieu c’est aléatoire car cela dépendra de l’arbitraire des motivations de la liberté humaine. Un jour je choisis, et un autre jour je ne choisis pas… Tandis que si c’est Dieu qui contracte l’alliance, elle est irréversible et éternelle.
Ce que le Maharal ajoute, et c’est très important, c’est que ce n’est pas à n’importe qui que l’on impose le pacte de l’alliance. C’est à celui qui était prêt à le choisir lui-même. Et puisque Israël était prêt à accepter la תּוֹרָה, alors Dieu la lui impose pour que cela soit irréversible et éternel. Et le Maharal ajoute encore une autre explication: parce qu’il ne peut pas y avoir d’aléatoire avec la תּוֹרָה. C’est la charte du monde. Et le Maharal a la formule suivante : Il ne fallait pas qu’Israël s’imagine avoir reçu la תּוֹרָה parce que c’était sa bonne volonté, comme si cela dépendait de lui. C’est trop important pour que cela repose sur l’aléatoire de la motivation du choix humain et de son bon vouloir.
Le Maharal nous donne l’exemple du mariage : c’est un pacte imposé aux mariés. Mais ce n’est pas à n’importe qui qu’il est imposé : il est imposé à des fiancés. C’est pourquoi la période la plus vulnérable, c’est celle entre les fiançailles et le mariage. C’est là qu’on se donne sa foi. C’est étymologiquement ce que signifie se fiancer : se donner sa foi. Et c’est scellé par le mariage et il est irréversible. Mais il y a la clause du divorce. La תּוֹרָה est loi de vérité et elle sait que si nous possédions la sagesse nécessaire pour réussir les mariages, le divorce serait interdit. C’est permis car l’homme a perdu cette sagesse. Donc si un mariage échoue alors la תּוֹרָה prévoit le divorce, mais le prévoit comme un malheur. Lorsqu’il y a un divorce, les pierres de l’autel verse des larmes (surtout pour le cas du mariage רִאשׁוֹן זִוּוּג). Le divorce est une catastrophe. Si on savait comment marier les couples, les divorces seraient impensables. On a perdu cette science de savoir marier les couples ; cela a existé, les vieilles grands-mères savaient quelle fiancée était pour quel petit fils et quel fiancé pour telle petite fille…. On peut espérer que si « un mariage fait deux heureux, un divorce fait 4 heureux » En ce qui concerne le pacte d’alliance entre Dieu et Israël, le mariage est éternel et irréversible.
Au début du prophète Amos, on apprend ceci où la conduite d’Israël est tellement rebelle que Dieu dit par la bouche d’Amos : « Si Je ne m’étais pas interdit de vous changer par un autre peuple, il y a longtemps que j’aurais changer… mais voilà je me le suis interdit » Maharal : Il y a un seul cas de mariage où le divorce est impossible, c’est lorsque la fiancée a été prise de force, violée par le fiancé. La תּוֹרָה impose le mariage (si la femme le désire) et ils ne peuvent plus divorcer. C’est prévu par la תּוֹרָה comme cela. C’est ce qui s’est passé au Sinaï. Dieu a pris Israël de force, pour s’interdire de la divorcer et que cela soit irréversible.
Je résume tout cela :
La תּוֹרָה est imposée parce que la révélation prive de liberté, mais ce n’est pas à n’importe qui qu’on impose mais à ceux qui sont allés librement au Sinaï.
Il y a une clause importante : le fait que la תּוֹרָה soit imposée assure qu’Israël est en alliance éternelle avec Dieu.
[Quand Dieu a créé le 1er homme, il lui a dit : si tu es sage tu auras une image (à l’image de Dieu) et quand Dieu se révèle au Sinaï il lui dit : tu seras sage et tu n’auras pas d’image.] Depuis le temps du 1er homme, seul Israël est arrivé au Sinaï. A partir du moment où Dieu est convaincu qu’Israël dans sa collectivité a accepté les éventualités et les conditions de la תּוֹרָה, alors Il l’impose. C’est irréversible et cela ne dépend plus des individus. La collectivité d’Israël est mariée avec la תּוֹרָה. Cela ne dépend plus de lui. L’alliance avec Israël sera éternelle quelque soit la conduite des individus parce que c’est un pacte avec la collectivité d’Israël.
C’est une chose que les גּוֹיִם admettent difficilement que l’alliance est irréversible et éternelle quelque soit la conduite des individus. Dans une église on fait partie de l’église que si on est un saint, un parfait. Alors que pour Israël, tout Israël est Israël. A l’échelle instantanée de chaque génération. On a vu le risque de disparition à l’échelle individuelle. Même pour les sectes religieuses. Les Sadducéens étaient des Juifs très pieux mais qui n’étaient pas nationalistes (ils étaient des citoyens grecs de religions juive, des juifs très pieux) ont disparus.
Un commentateur de la Haggadah explique cela comme ça : A la longue si on ne reste pas soumis à la תּוֹרָה alors on disparait. Sur la Mishna des 4 enfants de la Haggadah de Pessah : A la 1ère génération un bon juif, חֲכָם A la 2ème la révolte, c’est un רָשָע. A la 3ème c’est le תָמ. A la 4ème, on en sait plus quelles sont les questions qui se posent sur l’identité juive. En 4 générations, c’est l’assimilation… C’est relié au verset dans les 10 paroles du Sinaï que Dieu tient compte de la faute des pères sur les fils, quand les fils refont la faute des pères, jusqu’à la 4ème génération. Cela veut dire tant que l’on peut encore connaitre personnellement la lignée. Quand le fils connait son père et le petit-fils son grand-père et le petit-fils son arrière grand-père, et après c’est fini. Cela veut dire : Dieu tient compte de la faute des fils, en les considérant comme les fils des pères, que jusqu’à la 4ème génération. Après il y a dilution d’identité et perte de cette identité.
*** Analyse de la Guémara :
Formulée en termes de culture générale : Où était le mérite d’Israël d’avoir accepté la תּוֹרָה au Sinaï ? L’essentiel c’était d’être arrivé au Sinaï. Nous avons, chacun d’entre nous, une expérience très analogue. Lorsque l’on vient étudier la תּוֹרָה, on ne sait pas ce qui nous attend. Puis subitement, on s’aperçoit que l’on est dedans et qu’on est arrivé. C’est exactement là l’expérience du Sinaï. Où était le mérite ? C’est celui d’être arrivé là où cela s’est passé ! A partir du moment où une évidence est perçue comme évidence, on ne peut plus faire autrement que de la percevoir comme telle. Où est donc le mérite ? C’est celui d’accepter d’entendre. Il y a énormément d’implication à ce que je viens de dire là !
En termes de culture générale, je vais poser le problème dans le vocabulaire de l’opposition entre le judaïsme et le christianisme. Selon le christianisme, le judaïsme est la religion de la loi imposée alors que la vérité religieuse serait comme dans le christianisme, le choix volontaire de la bonne volonté. Nous allons voir d’après cet enseignement de la Guémara de quoi il s’agit.
Les 2 termes à comprendre qui viennent du vocabulaire des philosophes lorsqu’ils parlent du problème moral sont :
l’hétéronomie de la loi : la loi est imposée de l’extérieur, elle est hétéronome. Nomos – règle, hétéro – ailleurs.
l’autonomie de la conscience « auto nomos» la loi vient de moi.
Les philosophes sont en général imprégnés du christianisme et de ses catégories, et considèrent que la vérité morale c’est selon ma bonne volonté. C’est ce que moi je perçois comme étant le bien, alors que obéir à une loi qui m’est imposée de l’extérieur, ce serait très inférieur.
C’est ainsi que se pose le problème dans la culture générale. Et c’est exactement notre problème : La Guémara nous dit que la loi est hétéronome. Elle m’est imposée de l’extérieur. L’erreur c’est d’oublier qu’elle n’est imposée de l’extérieur qu’à celui qui était prêt de par lui-même à la choisir dans sa bonne volonté. Ce n’est qu’à celui qui a d‘abord compris par lui-même que la vérité était dans l’adhésion à la loi morale, que la loi morale peut être donnée de l’extérieur.
C’est la raison pour laquelle il y a toute l’histoire des 6 générations des Patriarches avant le temps de la révélation du Sinaï. Et qu’il y a toute une identité morale du peuple Israël avant la révélation de la תּוֹרָה. La תּוֹרָה n’a été révélée qu’aux enfants d’Israël. Et l’histoire des enfants d’Israël se déroule depuis Abraham jusqu’à Moïse. Il y a acquisition de la conscience morale, alors la loi est révélée et non pas l’inverse. C’est parce que dans ce peuple la conscience morale a émergée que la loi morale a été révélée.
C’est exactement le contraire dans l’enseignement des Chrétiens : il y a d’abord l’enfance de l’humanité où on impose la loi comme on impose une discipline aux enfants, et ensuite à l’âge adulte, on s’en dégage lorsque l’on est de bonne volonté par soi-même. C’est tout le contraire.
Mes premières discussions avec les théologiens chrétiens qui appellent ce sujet-là la pédagogie de la loi. La loi pédagogue sert à préparer une pédagogie morale et ensuite cette conscience morale c’est l’autonomie. Les évêques chrétiens belges du Congo interdisaient la circoncision aux congolais qui continuaient à la pratiquer parce que c’était une prescription de la תּוֹרָה.
Il y aurait un stade préliminaire du judaïsme où la loi est imposée et ensuite elle est supprimée ? On s’aperçoit vite que cela ne tient pas debout.
Leur stade de la loi, c’était la loi romaine, qui n’avait rien à voir avec la loi de la תּוֹרָה. C’est cette apparence de la loi terrible, la loi qui tue et qui amène la faute, c’est la loi impersonnelle du droit romain et ce n’est pas du tout la loi de la תּוֹרָה. Tout est à l’envers. La Guémara, en expliquant un seul mot du verset, nous dévoile un problème important pour notre histoire : d’un part pour notre histoire : que s’est-il passé au Sinaï ? Et d’autre part quelle est la règle de la vérité morale ? Ce n’est qu’à celui qui a déjà accédé à l’autonomie de l’expérience de la conscience morale du devoir qu’on impose la תּוֹרָה. On n’impose pas la תּוֹרָה à n’importe qui.
דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל Pourquoi faut-il parler aux enfants d’Israël et pas aux autres ? Parce que seuls les enfants d’Israël peuvent recevoir la תּוֹרָה, parce qu’ils sont déjà moraux. Cf. le דֶּרֶךְ אֶרֶץ précède la תּוֹרָה. C’est un problème très important =>Il faut d’abord avoir résolu le problème moral pour pouvoir s’approcher de la תּוֹרָה.
C’est l’histoire d’Israël. L’acquisition de la loi morale, c’est d’Abraham à Moïse et à partir de Moïse c’est la sainteté de la תּוֹרָה.
La communauté juive est souvent envahie par une mentalité complètement différente car acquise en exil, alors qu’il est évident que sans la base du דֶּרֶךְ אֶרֶץ, la moralité qui précède la תּוֹרָה, la תּוֹרָה ne peut pas être reçue. Il y a énormément trop de communautés où le souci moral est indépendant du souci religieux.
***
Q : Le but de la sortie d’Egypte est d’aller en Israël et ce n’est qu’à postériori que Matan תּוֹרָה est nécessaire. R : Dans la Haggadah : « s’il nous avait approché du Sinaï sans nous donner la תּוֹרָה Dayénou ! Cela nous aurait suffit ! »
Comment est-il possible de dire une chose pareille ? Dans le Chapitre 19, la rencontre au Sinaï c’était d’entendre « vous serez pour moi un peuple de prêtres » et ensuite il a fallu à postériori habiliter Moïse comme prophète de la תּוֹרָה, alors il y a eu les 10 commandements. Si Israël avait été appelé à être un peuple de prêtres et qu’il ne sait pas comment il faut faire et que l’on ait besoin de préciser les choses en dix points c’est que ce n’est pas à lui que l’on parle. Moïse seul pouvait être Israël, mais c’est le peuple tout entier qui a été appelé à la תּוֹרָה de Moïse. Alors il fallait enseigner au peuple la תּוֹרָה de Moïse. Moïse n’avait pas besoin qu’on lui enseigne la תּוֹרָה. C’est Israël qui avait besoin qu’on lui enseigne la תּוֹרָה. En fin de la Haggadah : « et s’il nous avait donné la תּוֹרָה sans nous mener en Israël, Dayenou ! » Cela signifie que d’emblée tout aurait dû être mérité par nous-mêmes, et voilà que d’étape en étape, il a fallu qu’on reçoive…
Q : quel est notre mérite à nous enfants de nos parents ? R : le mérite c’est de reconnaitre ses parents. C’est ce que le Midrash enseigne pour la révélation de Moïse : Moïse entendant la voix de Dieu a entendu la voix de son père : c’est quand Moïse hébreu s’est relié à son père hébreu que Dieu s’est révélé à lui. L’expérience nous montre que dans la majorité des cas (toutes les exceptions sont possibles), les Juifs qui ont des problèmes avec la תּוֹרָה ont en général des problèmes avec leurs parents. Un verset dit : « connais le Dieu de ton père ».
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