Korah (1995)

Le cours

FACE A

FACE B

TEXTE

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La controverse entre Qora’h, un des principaux chef de la tribu de Lévi, et Moïse.

Qora’h avait déclenché une conspiration contre Moïse en faisant alliance avec une autre controverse qui venait des chefs de la tribu de Réouben cités au début de la Parashah, et ceux-ci contestaient Moïse sur le pouvoir politique, suivant le principe suivant que, par droit d’héritage, le pouvoir politique devrait appartenir à la tribu de l’ainé de la famille de Jacob : Réouven étant le 1er né.

Qora’h lui va cristalliser ses propres motivations de controverse derrière cette accusation de népotisme envers Moïse : favoriser sa famille pour le pouvoir : cela s’appelle du népotisme.

Nous avons là quelque chose qui ressemble beaucoup à ce qui se passe dans les sociétés au moment des prises de pouvoir. Il y a ce risque de népotisme avec tout chef du pouvoir politique.

Effectivement, c’est cette contestation, cette accusation que Qora’h va formuler en faisant alliance avec cette Ma’hloquet des chefs politiques potentiels.

La tribu de Lévi elle représente le pouvoir sacerdotal. Par conséquent, Qora’h lui-même membre des Léviim va focaliser sa controverse contre Aharon, le frère de Moïse, désigné par Moïse comme grand-prêtre.  

16.1

וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי

”Vayikar Qora’h ben Is’har … ben Lévi”

A pris Qora’h fils de Ishar… fils de Lévi

L’identité de Qora’h est reliée à celle de Lévi. 

Réouben étant l’aîné, réclame le pouvoir politique, le pouvoir du roi, alors qu’à Lévi appartient le pouvoir sacerdotal. C’est à l’aîné qu’est confié le pouvoir politique. C’est au 3ème fils que sera confié le pouvoir sacerdotal. C’est un sujet qui mérite d’être étudié nous le prendrons comme postulat. Que fait Shimon entre les 2 ? Une sorte de scotomisation, lorsqu’on cache quelque chose, on refoule comme si cela n’existait pas.

Dans le verset même concernant l’identité de Qora’h, rattachée très explcitiement à Lévi, on veut nous rappeler que la force de sa prétention vient que c’est un héritier de Lévi de manière essentielle. Nous savons d’autre part par beaucoup d’indications que c’est un des grands de la tribu de Lévi. Après Moïse, Qora’h aurait eu la stature adéquate pour être le Moïse.

Nous verrons pourquoi la généalogie de Qora’h dans le verset remonte jusqu’à Lévi mais pas jusqu’à Jacob. Dans Divrei Hayamim un verset fait remonter la généalogie de Qora’h jusqu’à Jacob nommé Israël.

Rashi cite un Midrash selon lequel Jacob aurait prié pour que son nom ne soit pas associé au complot de Qora’h. Il va s’agir de la faute la plus grave d’Israël. Celle qui mène à la brisure de l’unité du peuple, et qui correspond au niveau spirituel, à porter atteinte à l’unité du Nom de Dieu.

Parmi toutes les fautes possibles dans la société d’Israël, ce que représente la faute de Qora’h, la faute du contestataire de Moïse est la plus grave : c’est la faute du Talmid ‘Hakham qui conteste la tradition.

Dans la Talmud il y a l’expression de « Zaqen Mamrei ».

Le terme Zaqen désigne un sage – un ‘Hakham – quelqu’un qui pourrait être Dayan, à la tête de l’autorité du tribunal rabbinique qui doit interprêter la Torah de Moïse. Mamrei signifie rebelle à l’autorité de la Torah de Moïse elle-même. C’est ce que nous verrons dans les sources talmudiques qui expliquent la gravité du problème de Qora’h.

Rashi cite le 1er Midrash :

Fils de Yitshar fils de Qehath fils de Léwi : Sans qu’il soit ajouté : « fils de Ya‘aqov », car celui-ci avait prié pour que son nom ne soit pas mentionné à l’occasion de leur querelle, comme il est écrit : « Dans leur assemblée que ne se joigne pas mon honneur » (Beréchith 49, 6). Et où est-il fait mention de son nom en même temps que de celui de Qora‘h ? Dans Divrei Hayamim, lorsque sera énumérée leur généalogie, comme il est écrit : « Fils de Aviassaf, fils de Qora‘h, fils de Yitshar, fils de Qehath, fils de Léwi, fils d’Israël » (I Divrei Hayamim 6, 23) (Midrach Tan‘houma).

Jacob a prié pour que son nom ne soit pas relié à la Ma’hloquet de Qora’h contre Moïse.

Qora’h est en réalité un très grand de la Torah, issu de la tribu de Lévi. Qora’h aurait pu être du niveau de Moïse en l’absence de celui-ci. D’où la gravité de sa faute. Si quelqu’un de petit fait semblant de s’opposer à un grand c’est ridicule, mais si quelqu’un d’un peu moins grand que le grand s’oppose au grand c’est grave. Le seul qui n’avait pas le droit d’entrer dans l’ombre d’une controverse avec Moïse, c’était précisément Qora’h qui aurait été un Moïse possible.

Question :

Pourquoi la Torah explicite-t’elle de manière si détaillée cette situation dans la société d’Israël:  l’antagonisme à Moïse ? et comment est-ce possible qu’un grand du niveau presque équivalent à celui de Moïse tombe dans une telle faute ?

Voilà le cadre du sujet.

Je citerais une des sources talmudiques mettant en évidence les attendus de la possibilité de ce type de controverse et ce qu’elle signifie.

Il faut bien avoir à l’esprit qu’il ne s’agit pas simplement, dans l’histoire d’Israël, de cas isolé et spectaculaire comme par exemple Qora’h mais que c’est un problème permanent dans le développement de l’histoire d’Israël.

A partir du moment où une révélation est confiée par quelqu’un, grâce à quelqu’un – sans Moise la Torah n’aurait pas été révélée – elle appartient au peuple, et par conséquent s’attache le risque que dans le peuple des compétences analogues à celles de Moïse (puisqu’il s’agit du peuple d’Israël) se dévoilent et survient alors le risque de compétition entre un disciple du grand maitre et le grand maitre lui-même.

La Ma’hloqet entre Qora’h et Moïse vient des conditions mêmes des attendus de la Torah révélée par Moïse. Moïse a réussi lorsque l’on peut se passer de lui. Et par conséquent, il y a ce risque, puisque sa fonction c’est d’élever Israël à sa hauteur, c’est que Israël s’élevant à sa hauteur, Qora’h arrivant le plus haut, profite de cela pour entrer en compétition avec Moïse.

Cela s’appelle dans la littérature talmudique la faute du Talmid ‘Hakham :  Zaqen Mamréi  – cela s’appelle être « Moré halakhah lifneh rabo » « enseigner la halakhah devant son maitre »

Son maître étant présent cela dépasse le manque de politesse.

Dans la civilité, on ne parle pas devant son père, ni devant son maitre sans autorisation, mais il y a encore une limite beaucoup plus grande, c’est quand un problème de compréhension de la Torah se pose, qu’un élève se permette de donner son avis en présence de son maître. Cela s’appelle « Moré halakhah lifneh rabo » et selon le Talmud la peine est ‘Hayav Mitah, passible de mort.

C’est un niveau extrême de la morale talmudique et on se rend compte à quel point on est éloigné de ce niveau de dignité.

C’est ainsi parce que ce qui est en question dans ce problème de la contestation du Talmid ‘Hakham c’est la révélation elle-même. Cela veut dire que si on contredit celui par qui la révélation passe, on contredit la révélation elle-même. On nie la révélation elle-même. C’est la grande difficulté de ce problème : Qorah ne sait-il pas que lorsque Moïse enseigne c’est Dieu qui lui transmet ? Comment se permet-il de contester Moïse ?

Le Zaqen Mamré est celui qui pourrait être le Moïse du temps, mais qui est en controverse avec l’autorité de la tradition, et il est ‘Hayav Mitah parce que cela équivaut au fait qu’il nie le fait que la Torah soit révélée.

Je vous citerais un texte du talmud qui explique comment comprendre ce qui arrive à Qora’h.

La difficulté c’est que dès les début du récit  on se demande ce qui pousse Qorah à se révolter alors qu’il sait que ce que Moïse enseigne c’est la Shekhinah elle-même qui lui enseigne ?

Le Midrash donne comme exemple les contestations de Qorah contre Moïse.

Cela se réfère au passage immédiatement précédent dans la Parashah de Shelah Lekha que l’on lit dans le Qriat Shémâ, c’est la Parashah des Tsitsit.

Immédiatement après les commandements des Tsitsit, la Torah nous parle de cette contestation de Qora’h. En fait, c’est un des exemples que je cite du Midrash, il y en a d’autres, qui se relie toujours au même principe.

C’est le livre du Maharal – Beer Hagolah Le puit de l’exil – qui donne bien l’explication sur ce Midrash. Moïse transmet la Mitsvah des Tsitsit avec la présence du fil bleu dans le Talet blanc.

Qora’h pose la question suivante ainsi : « si le Talet entier est bleu lui faut-il aussi un fil bleu ? »

[La couleur bleue telle qu’elle était connue au temps du Bayit Shéni a été perdue. Certaines autorités contemporaines, surtout chez les ‘Hassidim pensent l’avoir retrouvé. Certains ‘Hassidim portent déjà les Talet avec le fil bleu. C’est un ‘Hilazon un escargot d’eau qui donne cette couleur bleu.]

Quel est le sens de cette contestation de Qora’h ?

Si Dieu a demandé que dans le Talet blanc il faut un fil bleu et le Talmud explique ce fil bleu dans le Talet blanc, pourquoi Qora’h conteste-t’il Moïse ?

Dans la formule du verset au début du récit, il y a une contestation de Qora’h qui s’allie aux chefs de la tribu de Réouven, Datan et Aviram…

16:1

וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי; וְדָתָן וַאֲבִירָם בְּנֵי אֱלִיאָב, וְאוֹן בֶּן-פֶּלֶת–בְּנֵי רְאוּבֵן

Vayika’h Kora’h ben-Yitshar ben-Kehat ben-Levi

veDatan va’Aviram beney Eli’av ve’On ben-Pelet beney Reouven

Qora’h, fils de Yitshar, fils de Qehat, fils de Lévi, forma un parti avec Datan et Avirâm, fils d’Eliav, et On, fils de Pélet, descendants de Réouven

וַיָּקֻמוּ לִפְנֵי מֹשֶׁה, וַאֲנָשִׁים מִבְּנֵי-יִשְׂרָאֵל חֲמִשִּׁים וּמָאתָיִם, נְשִׂיאֵי עֵדָה קְרִאֵי מוֹעֵד, אַנְשֵׁי-שֵׁם

16:2

Vayakumu lifney Moshe

va’anashim mibeney-Yisra’el

‘hamishim umatayim

nessi’ey edah

kri’ey mo’ed

anshey-shem.

« et ils se dressèrent contre Moïse

accompagnés de personalités -anashim-

250 chefs du parti de la rebellion de Lévi,

des princes de l’assemblée

ceux que l’on convoquent lorsque l’assemblée est appelée

des gens de renom »

Tout de suite la Torah nous averti que c’est à un très haut niveau que cela se passe.

16:3

וַיִּקָּהֲלוּ עַל-מֹשֶׁה וְעַל-אַהֲרֹן, וַיֹּאמְרוּ אֲלֵהֶם רַב-לָכֶם–כִּי כָל-הָעֵדָה כֻּלָּם קְדֹשִׁים, וּבְתוֹכָם יְהוָה; וּמַדּוּעַ תִּתְנַשְּׂאוּ, עַל-קְהַל יְהוָה

Vayikahalu al-Moshe ve’al-Aharon

vayomeru alehem

rav-laKhem

ki chol-ha’edah kulam kedoshim

uvetoKham Adonay

umadua titnasse’u al-kehal Adonay.

« Et ils se groupérent contre Moïse et Aharon

et leur dirent :

rav lakhem ! trop pour vous  !

car toute l’assemblée est sainte

ki kol haedah koulah qedoshim,

et en leur saint, il y a HM,

et pourquoi vous érigez vous en prince…

Toute l’assemblée est sainte ! Si tout le talet est bleu, pourquoi faudrait-il ajouter un fil bleu, toi Moïse ? Voilà l’explication du Maharal.

Le 2ème exemple rattaché à la même Parashah des Tsitsit :

Dans une maison emplie de Sifrei torah faut-il poser une Mézouzah ?

Même idée : si toute la collectivité possède cette sainteté propre à Israël, pourquoi Moïse et Aharon s’installent-ils comme chefs ?

La démagogie qui apparait est très claire. En réalité, vont se dévoiler les motifs personnels de cette contestation contre Moïse mais elle se masque d’une argumentation collective, dans une revendication collective. C’est apparemment le bien de la collectivité qui est réclamée mais en réalité c’est son intérêt personnel.

On en trouve souvent l’expérience dans la société : c’est exactement la définition du démagogue qui prétend représenter les intérêts du peuple pour détrôner le roi mais, une fois en place, il fait pire que le roi accusé une fois à sa place.

Le Talmud va tout de même tenter de faire comprendre la vraisemblance d’une telle querelle.

Quels pourraient être les arguments de Qora’h en bonne part ?

Malgré tout, à la fin des temps, le nom de Qora’h sera rattaché au nom de Jacob par le nom d’Israël : Finalement cette querelle prendra fin et Qora’h sera réhabilité.

Tant que la querelle subsiste, c’est la faute la plus grande, mais ce n’est pas la faute de n’importe qui. Lorsque l’on comprendra comment cette faute pourra être restaurée, alors la personalité de Qora’h reprendra sa filiation jusqu’à Jacob-Israël.

On va le lire dans Rashi avant de commencer l’étude avec une 1ère source dans le Talmud et je vous donnerais ensuite une 2nde source dans le Zohar, la Qabalah, pour rattacher ce problème de cette situation de conflit de tension entre Moïse et l’autre que Moïse à la situation générale d’autrui à autrui qui commence avec Qaïn et Hévél.

Dans quel cas particulier de la relation d’autrui à autrui on se trouve dans cette relation de Mosheh et Qora’h : je vous donnerais une introduction sur les différents niveaux de la personnalité humaine d’après la Kabalah.

Rashi sur le 1er verset :

Qora’h Ben Izhar Ben Qehat ben Lévi 

et il n’a pas mentionné « fils de Jacob », car Jacob a prié pour sa propre personne en demandant que son nom ne soit pas mentionné sur la controverse (d’aprés un Midrash sur le verset de Bereshit  chapitre 49, concernant les bénédictions que Jacob donne à ses enfants lorsqu’il parle de Shmouel et Lévi il dit : ) « que dans leur complot secret mon âme ne soit pas engagée et que dans leur ligue mon honneur ne réside pas » (Gen. 49:6) (Le Midrash dit : Il s’agit de la controverse de Qora’h.)

Et où est mentionné le nom de Qora’h en relation avec le sien ? Chron. (6:22, 23)

Lorsque leur généalogie est tracée pour le service sur la plateforme du temple comme il est dit : “fils de Korah, fils de Izhar, fils Kohath, fils de Levi, fils de Israel.” – [Midrash Tan’houma Qora’h 4, Shemot Rabbah 18:5]

C’est-à-dire qu’il y a déjà une indication que nous donne Rashi qu’à la fin des temps – Divrei Hayamim c’est la fin de la bible – Qora’h sera réhabilité et rattaché à Israël.

On passe à la source Talmudique : où l’on trouvera les expressions de « Zaquen Mamré » et de « Moreh halakhah lifnei rabo ».

Si l’on comprend bien l’intention de la Torah, le projet initial pour la société d’Israël, d’après le verset qui définit le projet historique d’Israël dans l’humanité qui est :

Exode 19.6

 «וְאַתֶּם תִּהְיוּ-לִי מַמְלֶכֶת כֹּהֲנִים, וְגוֹי קָדוֹשׁ  

Véatem tihyou li mamlekhet kohanim vegoy kadosh : et vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte…», il s’agit d’une société sans hiérarchie, c’est une société d’individus qui doivent être capables d’être chacun d’entre eux les prêtres des nations.

« Mamlekhet kohanim »

S’il s’agit d’un « royaume de prêtres », pourquoi a-t’il besoin de prêtres lui même ? C’est là la racine de cette contestation de Qora’h dans sa démagogie même.

« Ve goï kadosh »

« Une nation sainte » : et voilà que Moïse institue un pouvoir civil, une royauté ?

Depuis la génération de la sortie d’Egypte, c’est Moïse lui-même qui a le pouvoir royal et il donne à Aharon, son frère, le pouvoir sacerdotal !

Qora’h se base sur l’enseignement de Moïse lui-même pour motiver sa querelle démagogique. On voit la racine du problème : en se basant sur l’enseignement de Moïse, Qora’h trouve la force de son argumentation. Cela veut dire que cet argument est imparable car ce qu’il dit est vrai.

Exode 25.8

וְעָשׂוּ לִי, מִקְדָּשׁ; וְשָׁכַנְתִּי, בְּתוֹכָם  

« Véassou li miqdash vashakhanti betokham »

« ils me ferons un sanctuaire et je résiderais parmi eux ».

C’est ce que dit notre verset cité tout à l’heure dans l’argumentation de Qora’h : « ki kol ha édah koulam qedoshim ».

Qora’h démontre verset à l’appui que Israël est ce sanctuaire. Toute la Edah est sainte !

C’est imparrable ! La force de l’enseignement formel de Qora’h vient de Mosheh lui-même !

Une enseignement du ‘Hafets ‘Hayim qui montre bien que c’est la société d’Israël qui est ce Miqdash. Parce que le verset dit « Veassou li miqdash vashakhanti betokham » et non Betokho « en lui » mais « en eux ». C’est dans la société d’Israël que la Shekhinah réside.

Le Hafets ‘Hayim enseigne sur le mot MiShKaN  les Rashei Tévot des différentes fonctions de souveraineté en Israël:

ð   Mem => Melekh => le roi et le pouvoir royal.

ð   Shin => Shofet => le juge et le pourvoir législatif.

ð   Kaf => Kohen => le prêtre et le pouvoir sacerdotal.

ð   Noun => Navi => le prophète et le pouvoir prophétique.

Le Mishkane, la résidence de la Shekhinah c’est la société d’Israël.

La Shekhinah résidait en Israël pendant tout le temps biblique et lorsque le Miqdash a été détruit la Shekhinah n’avait plus de lieu de résidence. Mais sa résidence c’est la société d’Israël.

Le Rav Kouk dans la suite de cet enseignement nous a donné les éléments de compréhension : la restauration de ce Mishkane se fait dans l’ordre de Mem-Shin-Kaf-Noun. D’abord, la société qui est restaurée dans la souveraineté du pouvoir de l’autorité politique : la Medinah. Ensuite le Sanhédrin, c’est le pouvoir juridique au nom de la Torah. Ensuite le Miqdash avec le Kohen et ensuite la Nevouah est rendu à tout Israël. C’est dans cet ordre là, nous en sommes au 1er stade, celui de la Médina avec le pouvoir du Melekh qui se constitue.

C’est plein de problèmes comme vous le savez. Les autres pouvoirs sont en germe dans ce 1er stade. Par exemple, aucun rapport de dignité ou de dimension de grandeur entre ce que peut représenter la rabbanout larashit et le Sanhédrin. Idem pour les autres pouvoirs.

Il nous enseignait que toutes les forces d’Israël doivent être concentrées sur ce Mem et quand ce Mem est établi, alors on s’occupera du Shin et on verra apparaitre le Sanhédrin. Ce qui est tout à fait autre chose que la rabbanout larashit actuelle qui est un Misrad de la Medinah.

C’est très rassurant car cela signifie qu’il y a un ordre de restauration du Mishkan qui a été détruit.

***

Qora’h => c’est la Torah elle-même qui enseigne qu’il ne doit pas y avoir de hiérarchie en Israël.

Tous sont saints, et voilà que Moïse institue des rois et des prêtres ? La contestation de Qora’h en vient à démontrer que Moïse a falsifié la Torah elle-même. Il ne met pas en question que Dieu a révélé la Torah mais met en question la façon dont Moïse l’institue.

Il faut comprendre qu’il y a un projet à priori et la réalité de l’histoire difficile qui doit mener à la réalisation de cet idéal.

Effectivement, l’idéal est une société anarchique dans le sens étymologique a-narkia sans hiérarchie : une société d’hommes libres qui n’ont pas à avoir pour eux-mêmes de hiérarchie puisqu’ils sont censés êtres des rois et des prêtres pour les nations. Mais c’est le projet apriori.

Je crois qu’il reste chez les Juifs une trace de cela très profonde, il y a une tendance qui les mène à s’assigner comme idéal cet idéal de la société anarchique.

Voir historiquement en Europe cette forte participation des Juifs, dès leur sortie des ghettos, à ces mouvements de type anarchiste. La fascination marxiste les pousse en général à être trotskistes plutôt que marxiste orthodoxe… Cela fait partie très profondément de la nature humaine mais il y a une manière spécifiquement juive de vivre cela.

La force de Qora’h c’est de ne pas tenir compte que ce n’est qu’un projet idéal et que ce n’est pas encore le cas. Entre temps, pour atteindre précisément ce niveau il faut qu’il y ait en Israël même, une hiérarchie et politique et sacerdotale.

Il y a eu deux empêchements à ce projet d’emblée de  « mamlekhet kohanim vegoy kadosh »

ð   Un empêchement intérieur à Israël : Israël n’en est pas encore capable comme le prouve la catastrophe de la faute du veau d‘or. Immédiatement après le Sinaï cette catastrophe. Dès ce moment-là il est décrêté que ce projet est repoussé à la fin des temps. Israël n’est pas capable du niveau de « mamlekhet kohanim ve goy kadosh ». Il y a un handicap dans l’histoire d’Israël dès le début, c’est l’introduction du Erev Rav qui est cependant nécessaire au projet d’histoire d’Israël. Dès l’origine et normalement, l’histoire d’Israël part avec cet handicap qui l’empêche d’emblée d’être « mamlekhet kohanim ve goy kadosh ».

ð   Un empêchement extérieur, c’est le refus des nations. C’est pourquoi les prophètes vont reprendre ce projet de la sortie d’Egypte comme l’idéal pour la fin des temps. En attendant nous sommes en situation provisoire d’une société qui a besoin elle-même d’avoir sa propre hiérarchie en attendant de rejoindre le niveau idéal prévu

C’est là la démagogie de Qora’h : dans le projet il a raison, c’est ce que Moïse a dit, mais dans la réalité il a tort, car il feint d’ignorer ce qui s’est passé et qu’il faut pour Israël une hiérarchie. Avec ce qui se cache derrière : s’il faut une hiérarchie pourquoi pas moi ?

Nous allons voir comment le Talmud en parle. Il va l’enseigner à propos de la naissance de Samuel. Samuel est un descendant de Qora’h. Or, la naissance de Shmouel est difficile.

Cela se rattache à la difficulté des engendrements de la lignée messianique, à partir de Sarah déjà.

C’est un thème que je ne peux pas développer ce soir mais il faut découvrir cela. Il y a quelque chose à expliquer dans l’histoire des mères d’Israël. Car les mères d’Israël sont provisoirement stériles. Il n’y a pas de substantif pour décrire cet état en français. Le Talmud étudie cela, il y a un mot qui indique le cas particulier d’une stérilité réelle définitive, impossibilité à enfanter. Et pour Sarah il y a eu un miracle. Sarah, Rivqah, Ra’hel, ‘Hanah mère de Shmouel sont successivement dans ce cas…

Tant qu’il n’est pas évident que l’enfant attendu, est vraiment l’enfant  qui va naître, c’est Dieu qui empêche l’enfantement. Cela veut dire que c’est la lignée par laquelle passe l’engendrement messianique où l’enfantement est difficile.

Lorsque Ishmaël nait, tout de suite la Torah nous dit la constitution de la nation d’Ishmaël en 12 tribus. Lorsque Essav nait, tout de suite, la Torah nous dit la constitution de la nation de Essav en 11 tribus.

Et pour la constitution de la nation d’Israël à partir de Jacob, c’est là que le texte se fait beaucoup plus fouillé : c’est très difficile ! Ce n’est que en fin de compte l’enfant nait. Cela commence avec Isaac et Rivqah.

Je crois que toute notre histoire, du peuple juif en tant qu’héritier des Hébreux est ainsi. L’avénement d’un événement d’ordre messianique arrive toujours en fin de compte. Car si jamais il y a anticipation, il y a échec. Et on ferait mettre au monde une approximation d’identité qui serait catastrophique et monstrueuse.

J’ai compris cela dans le Talmud qui indique que le Mashia’h s’appelle « Bar Nafli » « le fils des avortés » (nefel c’est un avorton) ; c’est-à-dire qu’il y a à travers le temps énormément d’avortements, d’identités messianiquement non réussies, et en fin de compte quand le Mashia’h nait, il est le résultat de tous ces efforts qui ont avorté.

Cela veut dire qu’il ne faut pas s’étonner d’avoir vécu pendant les 2000 ans de l’exil depuis la destruction du 2nd Temple. 2000 ans c’est effroyablement long, de patience et d’espérance de restauration de l’identité d’Israël. Et on a traversé ces 2000 ans d’espérance dans une invraisemblance totale que cela allait arrivé.

extérieur et intérieur de l’histoire du peuple juif n’était pas apte à l’apparition de l’état d’Israël.

Si cela était apparu avant, cela aurait avorté. C’est déjà très difficile comme cela.

Quoiqu’il en soit Dieu empêche les mères d’Israël d’enfanter tant que les conditions pour obtenir ce fils véritable de la messianité ne sont pas remplies. Sinon il y aurait une approximation d’identité qui est néfaste.

L’illustration de cela nous est donnée dans la différence entre Ishmaël et Isaac.

Avec Hagar, Abraham obtient un enfant de suite, qui rit au présent. Avec Sarah c’est  très difficile d’enfanter l’enfant, Yitshaq, celui qui rira au futur. On a étudié ce thème dans la Parashah de la naissance de Yitshaq. Si on n’attend pas que Sarah soit capable d’enfanter Isaac, alors elle risque d’enfanter un Ishmaël. Un Ishmaël né en dehors d’Israël vous savez à quel point il faut le supportez alors imaginez un Ishmaël né d’Israël ! D’une manière générale c’est la hantise que Amaleq naisse d’ISraël !

‘Hanah est la femme d’Elkanah dans le récit de la Torah et Elkanah a 2 femmes. Sa femme préférée ‘Hanah est « stérile » et elle prie pour obtenir des enfants. On apprend d’ailleurs de sa prière les régles de la liturgie de la prière juive. Elle prie et l’enfant nait : c’est Shmouel.

Le Talmud va décrire une scène de la vie de Shmouël enfant qui va nous aider à comprendre qui était Qora’h.

Midrash : Qora’h a eu un rêve dans lequel de son nombril apparaissait un arbre au pied duquel Shmouel enseignait. Shmouel dans le verset des  Psaumes est comparé à Moïse et Aaron réunis.

Qora’h par conséquent raisonne de la manière suivante : Si de ma descendance doit apparaitre quelqu’un du niveau de Moïse et Aharon réunis, alors moi-même j’ai ce niveau !

Que signifie dans le Midrash cette manière d’expliquer les motivations de Qora’h ?

Dans la prière de ‘Hanah, pour que l’enfant qui est empêché de naître puisse naitre : c’est une identité telle que l’ordre des engendrements l’empêche d’apparaitre. On apprend cela surtout de l’identité de David qui ne pouvait pas naître. Il faut forcer l’impossibilité de sa naissance. 

Le Midrash explique que David a pu naître parce que Adam harishone a prévu de lui donner 70 ans de sa propre vie. Ce que cela signifie on l’étudiera en son temps.

Dans la prière de ‘Hanah :

« Prends pitié de moi et tu donneras à ta servante une semence et une postérité d’homme zera’h anashim ». 

Le Talmud veut expliquer cette expression de Zera’h Anashim.

Mah zera’h anashim ? Et il y a différentes explications. Une d’entres elles, c’est celle de Rabi Yo’hanan qui dit : « une postérité qui est équivalente à deux grandes personnalités. Lesquelles ? Mosheh et Aharon ! » D’après le verset Psaume 99 « Mosheh veAharon bekohanav ouShmouel Beqoré Shémo : Mosheh et Aharon à travers leurs prêtres et Shmouel à travers ceux qui invoque son nom. »

Cela veut dire que dans ce verset Shmouel est mis sur un pied d’égalité avec les deux ensemble.

Le Talmud a diagnostiqué dans la personnalité de Shmouel cette capacité de l’homme qui soit à la fois le roi et le prêtre. C’est cela que Qora’h prend comme contestation contre Moïse.

Cette identité de roi-prêtre, cumulant les pouvoirs, est interdite par la Torah.

Les prérogatives du roi et celles du prêtre ne peuvent pas être confondues. Le roi doit mener les hommes dans la vie de ce monde-ci, alors que le prêtre est celui qui doit mener l’homme pour la vie du monde-à-venir. On ne peut pas mêler et identifier les critères de ces deux directions.

En d’autres termes, la théocratie est absolument interdite par la Torah. Le roi n’a pas le droit d’être prêtre et le prêtre n’a pas le droit d’être roi. Alors que le roi et le prêtre peuvent être prophète ou juge. C’est pourquoi toutes ces accusations de théocratie contre le judaïsme sont fausses. Le judaïsme est une théonomie et non pas une théocratie. Ce n’est pas le pouvoir des prêtres, c’est le pouvoir de la Torah.

Il y a ce risque qui a été celui du temps du 2ème Temple, qui a mené finalement aux Saduccéens.

Je referme la parenthèse. Tout cela fut étudié à propos de ‘Hanoukah où une famille de prêtres a pris le pouvoir. Cela est correct au moment où c’était le temps de la rebellion contre les Grecs, mais dès qu’ils installent une dynastie royale de prêtres, cela devient hérétique, cela devient saducéen.

Dans la civilisation européenne se trouvent les 2 profils de la théocratie, dans l’empire chrétien d’orient et dans l’empire chrétien d’occident.

Dans l’empire chrétien d’Orient (Constantinople) c’est le roi qui est le prêtre

Dans l’empire chrétien d’Occident (Rome) c’est le prêtre qui est le roi.

Le cas de l’Angleterre est spécial.

Ces 2 cas sont 2 figures différentes de la théocratie. On n’a pas du tout l’enseignement de la Torah qui distingue le pouvoir du roi et le pouvoir du Kohen.

La Talmud met en évidence que dans sa prière ’Hanah demande à ce que Shmouël naisse quand même bien que sa naissance fait apparaitre une personnalité en Israël qui risque de mener à ce danger qui a été déjà raconté par la Torah dans l’épisode de Qora’h.

On apprend que l’enfant va naître, et il va être confié au grand-prêtre de ce temps-là pour son éducation. Ce grand-prêtre était Êli (Ayin-lamed-youd). Il se produit un épisode qui est raconté dans le livre de Shmouel et qui est reprise dans l’explication du Talmud.

Dans ce texte de Shmouel, ‘Hanah déclare : « c’est pour cette enfant-là que j’ai prié !»

A quel propos intervient-elle ?

Rabbi Eleazar enseigne : Shmouël a été « moreh halakhah lifnei rabo » « enseignant la halakhah devant son maitre ». Il était donc ‘hayav mitah passible de mort et c’est pourquoi ‘Hanah intervient par cette déclaration : « c’est pour cette enfant-là que j’ai prié !»

De quoi sagit-t’il ?

« Êli était un grand-prêtre et en son temps, la règle était que seuls les prêtres effectuaient les sacrifices. Mais à propos d’un sacrifice, ils sacrifièrent le taureau et firent venir l’enfant auprès de Êli »

La Guémara demande : « Quel rapport entre les 2 parties du versets ? » (le sacrifice du taureau et cet enfant auprès d’Êli) Une famille a apporté une sacrifice devant Êli. Êli demande à ce qu’on cherche un prêtre qui puisse faire la shé’hitah. Et Shmouël s’est rendu compte que l’on cherchait un Kohen pour faire la She’hitah, et il leur a dit : « pourquoi cherchez vous un Kohen pour la She’hitah, la She’hitah par un étranger un zar à la Kehounah est licite ! »

Alors on a amené cet enfant apprenti-prêtre chez Êli pour ce qui semblait être une hérésie colossale à ce moment-là. (En ce temps-là, les prêtres avaient intauré la régle que seuls les prêtres pouvaient faire la She’hitah. Selon la Halakhah la She’hitah est autorisée par un non-Kohen).

Il n’est pas nécessaire d’être Kohen pour faire la She’hitah. A quoi cela se rattache-t’il ? Il y a des moments où dans une société donnée, les prêtres instituent une sorte de dictature cléricale si j’ose dire, et qui est parfois justifiée par l’histoire de la société en question. Cela ne signifie pas forcément que ce soit la vérité de la Loi écrite.

Et voilà que Shmouel porte en lui déjà l’annonce d’un temps de reforme de cette habitude exclusive des Kohanim.

Au temps de Shmouël qui était Tsadik, il fait le bien pour Israël : revenir à la Halakhah primitive. Alors qu’au temps de Qora’h cette attitude était démagogique. Mais Qora’h se méprend en voyant dans son rêve que l’attitude de Shmouël va être habilitée. Shmouël a raison mais Qora’h a tord !

« On l’a emmené à Êli, (grand-prêtre pas forcément aussi grand Talmid ‘Hakham que Shmouël) qui lui a dit : D’où le sais-tu ? Shmouël lui répond par un verset : « le verset ne dit pas « le Kohen fera le sacrifice » mais « et les Kohanim s’approcheront » ! Le rôle du Kohen c‘est de faire la Smikhah sur le sacrifice, l’imposition des mains sur la bête qui va être sacrifiée bien que c’est bien si le Kohen le fait. Sinon un Zar à la Kéhounah peut le faire.

C’est important dans les régles de sociologie religieuse pour Israël comme ce qui se passe dans les synagogues. Bien qu’il y ait une fonction particulière du ‘Hazan et du rabbin, en leur absence, n’importe quel juif qui sait le faire se lève pour faire la prière pour la communauté.

Il y a des communautés où les administrateurs ont édicté des régles telles qu’ils interdisent la substitution au ‘Hazan. Alors que la Torah l’autorise.

Alors Êli lui a dit : « tu as dis une chose juste, une belle chose. Mais qui te permet d’enseigner la Halakha à la place de ton maître ? » C’est ‘Hayav Mitah !

Alors c’est là qu’intervient ‘Hanah et se plaint en disant : « c’était moi la femme qui était venu pour avoir cet enfant… » Et elle dit : « c’est pour cet enfant que j’ai prié !»

Cette histoire est reprise par le Talmud dans tous les détails pour montrer les périodes de mutations où ce que Qora’h voulait doit être fait mais c’est au temps de Shmouel ! Et ce que Shmouel a fait ne doit pas être fait au temps de Qora’h ! On comprend ce qui en bonne part a mené Qora’h à se tromper.

Cela nous explique pourquoi à la fin des temps la position de Qora’h sera réhabilitée. Elle l’est d’une certaine manière  par Shmouël.

Pour voir les autres dimensions du problème, les autres sources vont mettre en évidence les pulsions venant du mauvais instinct du Yetser Hara, des intérêts individuels, en fait l’orgueil qui mène à cette démagogie qui va être reprochée à Qora’h.

C’est une des situations où Moïse est occupé dans l’histoire d’Israël à restaurer la relation d’autrui à autrui qui a été brisée entre Qayin et Hével.

Il y a 5 qui situations correspondent aux 5 niveaux de la personne humaine.

La Neshamah, l’âme de chacun possède 5 niveaux de réalité et cela ne correspond pas du tout à la façon occidentale de distinguer corps-âme-esprit.

En hébreu, lorsque la Neshamah à travers le Gouf – le corps – est reliée  au monde extérieur, le niveau de la Neshamah qui est en relation avec le monde extérieur c’est le Nefesh. Le niveau de la Neshamah qui est en relation avec le monde intérieur de la personne c’est le Roua’h

Notre personne a un être de relation au monde extérieur alors à ce niveau-là, la Neshamah s’appelle le Nefesh. Voyez l’importance qu’ont les comportments biologiques animés par la Neshamah, c’est au niveau instinctif de la vie biologique. Alors la Neshamah  animant la vie biologique du corps, c’est le Nefesh. C’est pourquoi les animaux à ce niveau-là ont un Nefesh. Mais il y a plus, il y a Roua’h. Roua’h c’est « le jardin secret de chacun » pour employer une expression poétique, « son monde intérieur ».  Dans la vie de relation on communique plus de Nefesh à Nefesh.

Quand je dis « bleu » vos oreilles de Nefesh comprennent ce que ma bouche de Nefesh a dit en diant « bleu ». Il y a convergence car il y a une même  expérience dans la relation au monde extérieur. Tandis qu’il faut quelque chose de l’ordre de l’inspiration prophétique de comprendre ce que le Roua’h exprime en disant « bleu ».

Tous les individus possédent ces deux niveau de Nefesh et de Roua’h

Tous les individus ont ces deux niveaux.

Il y a un troisième niveau qui est celui de la Neshamah. On les appelle les Ye’hidim.

Chacun possède une étincelle de la Neshamah qui la rattache au monde de sa propre Neshamah.

Sauf les grands êtres qui possédent à eux tout seul une Neshamah. Les Yé’hidim.

Vous avez eu les tableaux où l’on montre les saints avec les auréoles. Ces deux niveaux de Roua’h et Nefesh sont incarnés dans le corps.

C’est difficile à expliquer dans le langage occidentale comment cette Neshamah s’insére dans l’espace et le temps pour être Nefesh au niveau spatio-temporel de la relation avec le monde extérieur, et pour être Roua’h au niveau transcendant de l’intériorité.

Tous, chacun à son niveau, possède les premiers niveau. Le Nefesh et le Roua’h sont plus ou moins en bonne santé. Nefesh + Roua’h s’appelle NeR. Et puis nous participons à une Neshamah et chacun en général s’accroche à une Neshamah. Il faut parfois être plusieurs pour qu’une Neshamah soit présente, c’est le secret du Minyane. Quans un Minyane est réuni une Neshamah est présente. Très rares sont les individus incarnant une Neshamah.

‘Hayah et Ye’hidah sont les 2 autres niveaux auquels l’auréole entourant le corps humain fait allusion.

Le corps humain est entouré par des lumières que le corps n’arrive pas à intégrer. Chaque individu dans l’humanité est à un niveau très différent de cette échelle d’envergure de personalité.

Tous intégrent un Nefesh, tous intégrent un Roua’h, tous intégrent une Nitsots étincelle de la Neshamah, mais les Ye’hidim incarnent les autres niveaux.

Tous se côtoient avec des envergures de personnalités complétement différentes dans le même monde. Nous sommes sur le même plan mais en réalité ce sont des niveaux très différents d’envergure qui sont projetés sur le même plan.

Je vous parlerais de ces 3 niveaux inférieurs de la Neshamah à propos de la relation d’altérité de Caïn et Abel. Dans l’histoire, il y a 3 niveaux où cela se réalise à propos d’un verset lorsque Dieu a donné un sursis à Caïn où le verset dit :

Bereshit 4.24 :

כִּי שִׁבְעָתַיִם, יֻקַּם-קָיִן; וְלֶמֶךְ, שִׁבְעִים וְשִׁבְעָה

Ki shiv’atayim youqam-Kayin…

« shiva tayim youkam Caïn » Caïn est protégé par un sursis.

Dans ce verset « Youqam Qayin : survivra Caïn », le mot Youqam : la Kaballah y a vu 3 des situations des relations d’autrui à autrui que Moïse a résolu. 

Youqam en hébreu Youd-Qouf-Mem:  

ð   Mem pour Mitsri : la relation avec l’Égyptien, le Mitsri, que Moïse a tué pour sauver Israël est au niveau du Nefesh. C’est la relation de Qayin et Hével au niveau du Nefesh. 

ð   Qouf pour Qora’h : le Roua’h. C’est Qora’h. Moïse et Qora’h sont au niveau du Roua’h. 

ð   Youd pour Yitro : niveau de Neshamah.

Moïse a eu à résoudre cette relation d’altérité à ces 3 niveaux de Nefesh-Roua’h-Neshamah.

Yitro donne sa fille Tsiporah à Moïse en réparation de la querelle pour la 2ème jumelle de Abel.

Moïse prend la 2ème jumelle qui était en question entre les deux frères Abel et Caïn.

Dans la relation d’autrui à autrui, au niveau du Nefesh, c’est radical, c’est la mort, mais au niveau du Roua’h il faut aménager jusqu’à ce que effectivement il faut qu’il y ait reconnaissance réciproque. C’est l’histoire de Qora’h

Pour Jéthro c’est allé beaucoup plus vite. Il y a une relation d’altérité beaucoup plus pure.

Entre ‘Hayah et Yé’hidah je le fais de façon allusive.

‘Hayah c’est la relation avec Aharon.

Ye’hidah c’est la relation entre Moïse et Joseph.

La relation des frères entre eux. Dans le cas de Moïse et Aharon c’est déjà une tout autre envergure exceptionnelle. C’est Aharon l’ainé qui reconnait cependant la prééminence de Moïse : c’est la bonne partie de Caïn qui reconnait l’aînesse de Abel. La partie bonne de Caïn s’annonce déjà du niveau du Roua’h.

C’est simplement pour ce récit de l’histoire de Qora’h se rattache à une situation de l’identité humaine très importante : la relation d’autrui à autrui au niveau des Roua’h. C’est la controverse des Talmidei ‘Hakhamim entre eux.

La force des ces enseignements de la Qabalah c’est de nous faire diagnostiquer comment dans la réalité du monde tel qu’il est, l’enseignement de la Torah retrouve la même cohérence. C’est assez vertigineux. C’est la même histoire Caïn et Abel, mais lue au niveau Roua’h, c’est l’histoire de Moïse et Qora’h, lue au niveau Neshamah, c’est Moïse et Jéthro… etc.  

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