FACE A
FACE B
Texte
Devarim Chapitre 1 verset 5.
« ‘Hamishah ‘Houmshei Torah »: ‘Houmshei pluriel à l’état construit de ‘Houmash qui signifie 1/5ème . Il y a 5 parties qui sont donc chacune un ‘Houmash, 1/5ème de la Torah. L’ensemble – en français du Pentateuque – mot grec pour les 5 livres – « ‘Hamishah ‘Houmshei Torah ».
Il y a équivalence de l’importance de la révélation des livres de la Torah :
Bereshit Shmot Vayiqra Bemidbar Devarim
Il y a un enseignement de la Kaballah qui relie les 5 mots : « Bereshit shemot, vayiqra bemidbar, dvarim » « les paroles ont été prononcées dés le début de l’invocation des noms dans le désert ».
On a donné la comparaison avec la main qui est un symbole, semen, un signe de signification.
(Symbole objet cassé devenant signe de reconnaissance entre 2 contractants d’un contrat et qui a pris le sens de ce qui se substitue à la réalité.)
La main 4 doigt plus un 5ème = yad
Un enseignement du Talmud interdit de lire en suivant avec la main nue : on emploie un Yad, une main pour lire. Guémara : « Celui qui lit un Sefer nu sera enterré nu » « Nu, mais le linceul ? Nu, dépouillé de cette Mitvah d’avoir lu ! » On ne peut pas s’approcher la main nu de ce texte. Il faut passer par la lecture traditionnelle qui est représentée par ce Yad avec lequel on lit. Lorsqu’on rencontre le livre, il faut savoir qu’il est scellé, hermétique, fermé, c’est l’expression hébreux « ha sefer satoum ». Parce qu’effectivement il y a 2 méthodes de l’approche du texte.
En français on a le texte de la Torah l’écriture, les écritures et c’est une autre mentalité. En hébreu la lecture le Miqra. De ce point de vue là les musulmans sont plus proches de nous : ils appellent leur texte Le « Coran » = « ce qui est lu ». En grec, c’est le mot légende, qui a pris le sens négatif de conte de fée, mais originellement le latin legendon « ce qui est donné pour être lu » et qui traduit Miqra – la lecture. Ce sont des textes qui ne se parlent pas mais se récitent. La Torah se récite. Hagadah en hébreu signifie l’explication : ce qu’il faut savoir pour pouvoir lire. D’où le sens aussi de récit. On voit à quel point le mot de « légende » en vieux français était un terme exact.
Une légende, dans son sens premier, c’était un texte qui raconte un enseignement que l’on récite, que l’on se met en mémoire, qu’on étudie pour comprendre. L’étude avait pour objet de retrouver la mémoire, depuis le temps où l’on se trouve jusqu’au temps où cette parole avait été dite. C’est l’étude qui a pour objet de transformer la mémoire en savoir.
Le Limoud, l’étude, nous permet d’acquérir un fond de connaissance que nous avons dans la mémoire, incompris, mais mémorisé, cantilée. L’étude va transformer cette mémoire en savoir. Une fois cette transformation opérée, c’est irréversiblement intégrée à l’esprit, à la connaissance.
C’est cela qu’il y a derrière le mot français de « légendes » : les consignes pour pouvoir lire.
Dans la cartographie, on l’utilise dans ce sens ancien.
Le texte biblique n’est pas appelé « l’écriture » mais « la lecture » dont l’objet est la compréhension. C’est une question de méthode.
Cf. le terme français « d’exégèse » qui est à l’opposé du commentaire traditionnel. Celui-ci consiste à remonter dans la mémoire au niveau de connaissance où l’on comprend directement ce qui a été dit, au moment où cela a été dit et comment cela a été dit : c’est-à-dire remonter à plus de 3000 ans et entendre le prophète parler aux hébreux. Et l’hébreu de cet époque n’avait pas besoin qu’on lui explique le sens des mots, c’était sa langue ! Nous venons après, devant un texte hermétique, à moins de remonter cette mémoire jusqu’au temps culturel où les mots avaient leur sens immédiat. C’est le commentaire traditionnel.
L’exégèse est toute différente du commentaire traditionnel : à l’aide de dictionnaires et d’encyclopédies, avec sa propre intelligence, un chercheur cherche ce que le texte veut bien vouloir dire. Il y a une différence de nature.
Dans le monde contemporain, ces deux approches sont mélangées. Parce qu’il y a des passerelles de l’une à l’autre. Mais il y des rabbins, ils étudient les universitaires, les universitaires étudient les rabbins… Des exégètes se servent des rabbins et du contenu de la mémoire traditionnelle des commentaires pour en faire de l’exégèse.
Dans le cas de l’exégèse, le texte ne dit que ce que le lecteur est capable de comprendre avec sa propre tête.
Dans le cas de l’étude traditionnelle : rabbins, disciples des disciples des disciples des Prophètes, dépositaires de la mémoire traditionnelle qui remontent ish mi pi ish ad Moshe mi peh haGvourah.
Ce sont deux lectures différentes du même texte et parfois des coïncidences sont possibles.
Cela nous éclaire sur le mot de Miqra : « ce qui est lu », c’est ce que le texte dit. Dans les langues traditionnelles, pour dire « étudier » on dit « lire ».
Le texte ne dit que ce que le lecteur lit : soit il s’agit de quelqu’un qui sait ce que le texte dit et il le lit dans le cadre de la mémoire traditionnelle, soit c’est quelqu’un qui ne sait pas et qui projette une opinion sur un texte à l’aide de dictionnaire, d’encyclopédies…
Il y a le ‘Hidoush, le renouvellement de sens ou le renouvellement de la formulation de sens.
Tout ce qu’un Talmid Vatik Emer ‘Hadesh a été entendu par Mosheh au Sinaï. Ce qu’il faut comprendre c’est le sens de Talmid Vatiq. Quelle différence entre Talmid et Talmid Vatik ? Vatik cela veut dire expérience dans le sens de « versé depuis longtemps dans ces choses-là ». Un Talmid Vatik c’est un fidèle à cette chaine traditionnelle qui consiste à transmettre « de bouche à bouche » et non « de bouche à oreille ».
En français on dit « de bouche à oreille » ce qui est la garantie certaine d’une altération de l’enseignement de la tradition. La bouche de celui qui écoute va répéter ce que son oreille a écouté et non ce que la bouche du maître a dit. Les psychologues connaissent la différence entre entendre et écouter. Il y a des choses qui sont dites et que l’on n’arrivent pas à entendre. On les écoute sans les entendre.
Voir la nuance qu’il y a dans Shéma Israël qui est très nuancée : « Prends garde ! Shéma ! Fais attention !…Entends ! ce qu’il y a… » c’est pourquoi on prononce cette phrase du Shéma à chaque moment de changement de monde : le matin, le soir, en te couchant, en te levant, en chemin ou à la maison, quand on passe d’un monde à l’autre… Hashem E’had…
Pour le verset que nous allons étudier :
Il y a 2 lignes de transmission du contenu du savoir :
– La mémoire que l’étude transforme en savoir
– Et d’autre part ce qu’on appelle l’exégèse qui est forcément limitée.
Il peut y avoir des passerelles entre les deux mondes. Il y a une différence de nature.
A travers l’exégèse on arrivera jamais à Torat min hashamayim. Il n’y a que dans l’étude traditionnelle qu’on y parvient.
Pourquoi Torat min shamayim ?
Talmud : l’étude des noms de Dieu interdit celui de « Shamayim » qui est païen.
Nous disons « Eloheinou shéba shamayim »
Les Gaulois sont perçus comme des primitifs qui avaient peur que le ciel leur tombent sur la tête.
Les modernes ont tendance à parler de leur ancêtres comme s’ils étaient des primitifs. Notre tradition les considère comme des géants. Mais nous descendons d’esclaves. Dans les autres traditions se sont des dieux, demi-dieux, etc…
J’ai étudié avec l’un de mes maîtres que les druides avaient en réalité une religion monothéiste et avaient la crainte du ciel Yirat shamayim.
Talmid Vatik (également le terme de talmid mouvak)
Un éclairage par 2 phrases de la Guemara :
Une 1ère Guémara dit ceci :
« Un disciple Talmid qui n’est pas dedans comme dehors, ne doit pas rentrer dans le Beit HaMidrash »
Une deuxième dit ceci :
« Un Talmid qui ne dit pas ce qu’il pense, qui ne pense pas ce qu’il dit, qui n’est pas dans son monde intérieur comme dans son monde extérieur (pour le Tsadik il n’y a pas de décalage entre e’had balev et e’had bapéh) n’est pas appellé Talmid ‘Hakham ».
Cette expression de Talmid ’Hakham est importante. Le Talmid ‘Hakham c’est le disciple de quelqu’un qui est ‘Hakham : un Talmid Shel ‘Hakham
Un Talmid qui n’est pas dedans comme dehors cela veut dire qu’il n’est pas un Talmid ‘Hakham.
Dans certaines communautés anciennes séfarades, on appellait le rabbin, le ‘Hakham.
Anecdocte israélienne :
Un rabin ashkénaze monte dans un autobus. Il y avait une seule place de libre à côté d’une femme et il est resté debout. Monte un rabin séfarade qui voit une place de libre et s’assoit. Le chauffeur de bus veut comprendre, il stoppe le bus et demande : « pourquoi toi, tu t’assois et pas lui ? »
Réponse : « Lui, c’est un rabin, moi je suis un ‘Hakham ! »
On vit ces choses-là tous les jours.
Autre anecdocte du temps où j’étudiais chez le Rav Kook. Il y avait souvent des éléves des Yeshivot opposées anti… anti-tout
Cela me rappelle une blague. Vous savez ce qu’est la Koulah en hébreu : allégement de la loi. Ils accusaient le Rav Kouk de « Kouka-koulah ».
Ce qui se passait entre les ‘Harédim et le Rav Kook c’est inénarrable. Et le père et le fils d’ailleurs. (Et eux c’était le saint-esprit !)
Ils venaient souvent poser des questions provocantes lorsqu’on étudiait. Le Rav n’a jamais fermé sa porte à personne et répondait toujours avec patience.
Un jour l’un d’entre eux en trombe :
– J’ai une Shéelah !
– Assied-toi et dis-la !
– Ai-je le droit de m’assoir à côté d’une femme dans l’autobus ?
Il lui a répondu :
– Si cela te gêne cela t’est interdit !
C’est d’ailleurs le principe de beaucoup de Mitsvot.
Retour au sujet :
Il y a une différence entre Talmid et Talmid ’Hakham.
Il y a eu le stade où il y avait les ‘Hakhamim, les ‘Hakhmei Israël qui étaient les disciples directs des prophètes : c’est un âge de la sagesse juive juste après la prophétie.
– ’Hakhamim
– ’Hazal = ’Hakhménou Zikhrona Lébrakha
– Razal = Raboténou Zikhrona Lébrakha
C’est un temps qui est parti.
Très vite on a parlé des Talmidei ’Hakhamim.
Les rabbins s’appellaient « disciples de sages » : les élèves d’un ’Hakham. C’est plus important que de se dire ‘Hakham. C’est une garantie.
D’après l’autre citation de la Guémarah on comprend celui qui n’est pas authentique : c’est celui qui fait semblant d’être d’accord avec son maitre en dehors mais en dedans il n’est pas d’accord.
Le maître les diagnostiquait par leur visage et ne les laissait pas entrer dans le Beit Hamidrash. C’est pire qu’un Apikoros car c’est mettre en question la chaine de la transmission de la Torah depuis son origine de la révélation et en parler comme si elle n’était pas révélée. C’est grave. Parce qu’il s’est passé tellement de temps depuis la fin de la prophétie qu’on se rend pas compte de cette différence de nature. Mais dans les milieux traditionnels, à la manière de parler et de poser une question, on diagnostique de suite si l’étudiant est dans ce cas ou non.
Dans ce contexte-là, Guémara de Brakhot, on raconte que lorsqu’on a pris cette décision, le Beit Hamidrash était vide. On avait mis un portier à la porte qui sélectionnait les Talmidei et l’interdiction a été suspendue. C’est pourquoi maintenant dans le Beit Hamidrash il y a tout le monde. Mais seulement cela ne trompe personne.
Cette explication du commentaire traditionnelle s’appelle le biyour (beit youd alef vav resh )
Le paradoxe c’est que le commentaire du 1er enseignant qui a mis en doute le caractère révélée de la Torah, Mendelson, a appelé son commentaire le Biyour. Moïse Mendelson grand savant en Autriche dont les enfant se sont convertis au christianisme. Point de départ de la grande « darderout » dégringolade de la tradition dans le judaïsme européen de civilisation germanique.
Alors cela s’appelle Lébaer.
Il faudrait lire commentaire en deux mots « comment taire». Très souvent d’ailleurs le commentaire nous fait penser à autre chose pour nous empêcher de lire littéralement mais mal. Fait taire le comment ?
*****
On apprend au début de Devarim que Moïse a dû expliquer la Torah
alors que dans les 4 premiers livres, il a dit la Torah, dans le 5ème il a expliqué la Torah.
D’où le sens du Yad : 4 + 1 livres et le 5ème donne un sens au 4.
Il y a beaucoup de sens là-dedans.
Maïmonide a écrit une somme importante indispensable après lui pour l’étude. Avant lui on n’avait pas besoin de lui dans le monde de l’étude. Mais après lui on ne peut plus étudier sans lui. Il y en a beaucoup comme cela, en particulier Rashi.
Rambam a intitulé sa somme Yad ha‘hazaqah, titre pris d’une expression biblique « la main forte », mais en hébreu la ‘Hazaqah c’est la présomption.
En hébreu moderne : « yesh ‘hazaqah ha… » « il y a présomption que ». On parle d’un droit acquis par consensus. Exemple dans les lois de l’hospitalité : si on invite quelqu’un deux fois, il a le droit de venir quand il veut la 3ème fois c’est lui qui s’invite, il a une ‘Hazaqah. Si vous donner deux fois une aumône à quelqu’un, il a le droit de la réclamer chaque année…
Rotshild avait ainsi un mendiant personnel qui venait chaque année chercher sa somme, un jour le frère du mendiant vient et lui réclame : – « mais c’est pas à toi ! » – « Si, j’en ai hérité ! »
Quand on a une question nouvelle qui se pose avec différentes façons possibles toutes vraies de la résoudre, il y a une dimension de ‘Hazaqah qui fait décider, c’est un un mystère, une intuition parmi différente manière vraies de rendre compte d’une question posée …
Cela explique un peu la dialectique du Talmud : lorsque le maitre pose une question et que nous avons autant de réponses que d’élèves présents et finalement le maître déclare la Halakhah conforme à l’un d’entre eux, alors que toutes les autres opinions se défendent. « Eilou véEilou Divrei Elohim ‘Hayim les paroles des uns et des autres sont paroles de Dieu vivant »
Quel est le principe d’autorité qui fait décider, qui tranche ? est-ce un caprice ? C’est la ‘Hazaqah du maître, fonction de la nature de la génération dans laquelle le problème se pose. Selon les contextes, on a des régles pour suivre des lignées d’enseignements plutôt que d’autres. On sait les niveaux dans tels ou tels problèmes. Quoiqu’il en soit toutes les opinions du Talmud sont vraies.
Halakhah kéRabi Akiba signifie que pour ce problème on va décider comme Rabi Akiva parce que de notre temps les Juifs sont comme Rabi Akiva. Si c’était comme Rabi Ishmaël la Halakha serait comme Rabi Ishmaël…etc.
Cf. la fin de Parshat Matot :
Pourquoi le problème de l’annulation des voeux est-il confié aux chefs des tribus ? Parce que il faut savoir qui est en question. Dans ce contexte, il y avait 12 tribus et donc 12 manières différentes d’être Israël. Et dans chaque tribu, il y avait différentes familles. Les tribunaux correspondaient à chacunes des entités collectives. C’est pourquoi il y avait dans les tribunaux soit la nécessité d’avoir 3 juges soit un seul qui soit « Moumré » ie. compétent, et partant du principe que chaque chef de tribu connait ses propres membres.
Ces choses-là sont prévus dans la Guémara. On n’invente pas une Guémara. Dans la Guémara se trouvent toutes les opinions nécessaires dans la suite des temps.
Biyour :
Déjà à la génération suivante, Moïse doit expliquer ce que signifie la Torah qui a été révélée à la génération précédente. En schématisant : dès que les fils vont remplacer les pères, il faut expliquer aux fils la Torah des pères. Et on ne peut pas s’adresser aux fils comme on s’adressait aux pères : il y a le temps des pères et le temps des fils. Surtout dans des générations de changements d’époques. A l’époque précédente, toutes les générations étaient à l’indice père. Cela se transmettait facilement de père en père. Mais dès qu’il faut transmettre de père en fils alors là, le Biyour est nécessaire.
Lorsque dans une telle circonstance une tradition s’arrête, c’est que les pères ne parlent plus avec les fils et lorsque les maitres ne savent pas parler aux fils de ce que les pères savaient.
(J’ai connu ce passage d’une civilisation judéo-arabe de style moyen-âge à une civilisation judéo-européenne de style moderne. C’est un mystère pour comprendre comment les rabbins de l’époque ont fait ce passage. Les parents avaient étudié en arabe et ont enseigné à leurs fils en français, où ont-ils appris à faire cela ? C’est mystérieux ! Dans les familles qui n’ont pas réussi ce passage alors la tradition s’est arrêtée. Je vous donne l’exemple d’Afrique du Nord parce que je l’ai vécu mais cela s’est passé partout ainsi dans tous les ghettos.
On a là dans notre passage un élément d’explication : là où l’on sait expliquer, là où il y a le Biyour cela passe sinon cela ne passe pas.
Dans le 5ème livre qui est le livre pour les fils, Moïse doit expliquer. On voit la différence entre ce qui se passe dans le Yad. Très probablement Maïmonide a pensé au Yad de la lecture de la Torah pour nommer son livre Yad Ha’Hazaqah.
Complément d’étude:
Massekhet Sanhedrin 11
La reine Cléopatre interroge les sages : nous savons que les morts vont ressuciter : nus ou habillés ? Drôle de question un peu macabre mais cela s’éclaire par ce que nous avons vu.
La Guémara répond …/…
*******
Parashat Devarim 94 – Suite
Commentaire Devarim (1994) 2ème. partie (qualité sonore moyenne).
…/…
en utilisant un raisonnement à fortiori à partir du grain de blé : si un grain de blé qu’on enterre nu, ressucite habillé, à plus forte raison un homme ! Personne ne se rend compte que le grain de blé qu’on enterre ne meurt pas, sinon le blé ne pousserait pas…
Le sens est simple : la préoccupation de la question de Cléopatre est très profonde : on sait qu’on va ressuciter : mais avec le mérite des acquis des Mitsvot que l’on a fait pendant la vie ? ou alors on recommence tout à zéro, nu ? La vie sert-elle à quelque chose ou bien est-ce un jeu et quand on réssucite on ressucite nu ?
Cette notion de Lévoush est très importante dans le langage talmudique et se réfère aux mérites de la personnes, ses Lévoushim. Surtout dans la symbolique des habits du grand prêtre.
Cela va dans le sens de ce verset de Mishlei : « que tes vêtements soient toujours blancs ». Un Talmid ’Hakham qui a une tâche sur ces vêtement n’est pas un Talmid ‘Hakham. C’est pas n’importe quelle tâche. La notion de tâche sur le vêtement est synonyme de la faute.
…….
verset 5
בְּעֵבֶר הַיַּרְדֵּן, בְּאֶרֶץ מוֹאָב, הוֹאִיל מֹשֶׁה, בֵּאֵר אֶת-הַתּוֹרָה הַזֹּאת לֵאמֹר
Be’ever haYarden be’erets Mo’av ‘ho’il Moshe be’er et-hatorah hazot lemor.
Be ever hayarden
En deça du Jourdain
Le peuple d’Israël, la génération des fils de la génération de la sortie d’Egypte se trouve en Transjordanie (Jordanie actuelle) et se prépare à traverser le Jourdain pour entrer en Erets Kenaan.
Erets Israël c’est le pays de Kénaan du Jourdain jusqu’à la mer plus la Jordanie Ever hayarden.
Toute la Jordanie fait partie d’Erets Israël. Chaque chose en son temps.
Il y a aussi d’autres morceaux géographiques.
[Au temps du mandat britannique, les Anglais avait interdit le son du Shofar devant le Kottel suite aux plaintes des musulmans. Un des arguments des musulmans était de dire : si on commence à laisser sonner le Shofar devant le mur, ils vont finir par détruire la Mosquée et construire leur temple. Le Rav Kook avait été convoqué par le gouverneur anglais pour s’expliquer sur cette affirmation. Il lui avait répondu : « chaque chose en son temps ! » ]
בְּעֵבֶר הַיַּרְדֵּן
Be ever hayarden
En deça du Jourdain
בְּאֶרֶץ מוֹאָב
Be erets Moav
Dans le pays de Moav
C’est là où la révélation de la Torah de Moïse s’est arrêté : dans la plaines de Moav. La dernière révélation est de troisième niveau (MiSinâi – Bé-Ohel Moed – bé-Arvot Moav). Le Séfer Dévarim est la révélation de Arvot Moav les plaines de Moav.
[Or, le jour de Shavouot on lit le livre de Rout. C’est le Séfer qui à part le ‘Houmash contient le plus de Mitsvot. Les Mistvot de la Guéoulah. Comment on réalise la Guéoulah de la veuve, de celui qui a aliéné sa terre… C’est l’histoire symbolique d’Israël.
Moav de Ruth cela se raccroche à Moav de Moïse.
Méguilat Rout est lue à Shavouot souvenir de Matan Torah. Dans Rout se trouve les trois lettres du mot Torah : Rout : resh-vav-tav trois lettres de Torah. Yitro c’est le Youd. Rout et Yitro sont les modèles des convertis qu’il faut ramener à la Torah pour que la Torah soit universelle.]
הוֹאִיל מֹשֶׁה, בֵּאֵר אֶת-הַתּוֹרָה הַזֹּאת לֵאמֹר
‘Hoïl Mosheh
a entrepris Moïse
beer et ha Torah hazot lemor
d’expliquer cette Torah pour dire…
Et il commence comme on explique la Torah en rappelant le récit qui explique pourquoi cette Torah comme loi est donnée. Il y a une explication de la Torah dans le texte de la Torah, et le mot de Torah a ici deux sens dans cette phrase :
Une explication de la Torah comme loi, dans le récit de la Torah comme récit de l’histoire du peuple à laquelle la Torah a été donnée, et cette explication est nécessaire pour comprendre la raison de ces lois.
Nous avons un livre que l’on appelle la Torah où il y a deux genres de textes radicalement différents
– le texte législatif, les Mitsvot, les lois,
– le récit de l’histoire
Ce sont deux genres différents.
C’est parce qu’on est familier à un livre où s’entremêlent ce deux genre que la familiarité nous fait croire que cela va de soi. Mais c’est unique dans la littérature mondiale ce mélange des deux genres du code et de l’histoire. Tout se passe comme si le texte a séparé les parties des versets qui sont des lois, des codes, et les parties des versets qui sont des histoires.
Il n’ y a que 3 allusions relatives à 3 lois qui sont déjà expliquées dans le récit historique avant que la Torah ne soit promulguée par Moïse à partir de la révélation du Sinaï :
L’interdiction du « Guid hanashé », le nerf, non pas sciatique mais innervant une région de la hanche, et la Torah nous donne cette loi à l’occasion du récit de la lutte entre Jacob et l’ange. Personne ne comprend ce que signifie la lutte d’un homme et d’un ange. On n’en a pas l’expérience. A propos de ce récit la Torah dit « Et c’est pourquoi les Bnei Israël ne mangeront pas le Guid hanashé. C’est là un exemple de ce que le récit historique explique la loi. Et cet exemple de principe vaut pour toutes les Mitsvot.
L’explication de chacunes des Mitsvot se trouvent dans une partie du récit historique commençant au 1er homme et finissant à la sortie d’Egypte.
Mais la tradition de révélation de la Torah a séparé ces deux ensemble, sauf cet exemple qui est un clin d’oeil pour ne pas qu’on s’imagine qu’on comprenne.
Autre exemple :
La raison de « Véahavtah lereakha kamokha » se trouve dans le récit de la lutte entre Qaïn et Hebel. Parce que l’homme est ainsi et qu’il y a le problème de l’agressivité entre les hommes, la Torah demande « Véahavtah lereakha kamokha ». Mais le récit est séparé. Mais il y a un lien.
Dans le Talmud comme dans la Torah Shébikhtav on retrouve la même structure. Hagadah et Halakhah. Dans la Torah c’est le récit historique et les Mistvot.
C’est dans le récit historique que se trouve le Biyour, l’explication des Mistvot.
Et comme il s’agit d’un récit historique, il faut à chaque génération expliquer oralement l’événement, car c’est dans la nature de l’événement de devenir hermétique dès le lendemain, dès la génération suivante.
Un exemple : 15 ans après la Shoah les éducateurs se sont alertés qu’il fallait absolument garder la mémoire, non seulement pour éviter sa perte simple due à l’érosion de la mémoire par le temps, mais aussi et surtout pour éviter l’inversion des évidences. Cf. les négationnistes.
Si on ne se rappelle pas on n’oublie : c‘est un verset de la Bible : « Zekhor al tishlakh rappelle-toi n’oublie pas ! ».
Je voudrais rattacher cette indication à la Hagadah de Pessa’h. La Torah le prévoit : lorsque ton fils demain t’interrogeras en disant : de quoi s’agit-il ? La Torah prévoit que la génération suivant celle de la sortie d’Egypte ne comprend pas Pessa’h et que c’est normal…
Moïse doit expliquer la Torah (qu’il a dite pour les pères) dès qu’il parle pour les fils.
C’est là qu’on va avoir une première surprise dans le commentaire de Rashi.
***
Q : le Sefer Devarim commence par un Alef ? Je me demande si tous les Dévarim commence par un Alef ?
R : Oui, à la création cela commence par un Bet et cela s’appellent les Maamarot. La parole du commencement, à la création c’est Amor, alors que la parole de la révélation c’est Daber. Et la 1ère parole des Asseret Hadiberot c’est Anokhi qui commence par un Alef.
Pour dire le mot « dire », « parler », on a 2 termes principaux :
=> Amor => dire doucement .
=> Daber => dire, parler, durement.
Les Dévarim on l’apprend de ce chapitre de Jerémie de la Haftarah, ce sont des To’hahot des réprimandes des Dévarim Qashim. Alors que la Amirah, c’est la parole douce. Le monde est créé par les dix paroles du commencement qui sont des Assarah Maamarot mais la Torah est révélée par les 10 paroles de la Loi qui sont Asseret hadiberot. Le monde commence par Beit 1er lettre du mot Béréshit et du mot Brakha. Midrash Otiot de rabbi Akiba demande pourquoi la Torah ne commence pas par Alef ? C’est une question très profonde. Cela se relie à un autre problème très difficile : si la Torah avait commencé par Alef le verset aurait porté Elokim Bara Bereshit… Cela se relie à un autre problème très difficile. Autre question : pourquoi Bereshit Bara Elohim et non pas Elokim Bara Béréshit ?
Je vous trie parmi les Midrashim, la réponse du Midrash de Rabbi Akiba : toutes les lettres de l’alphabet se sont présentées devant Dieu pour avoir le privilège de commencer la Torah : elles se présentent de Tav jusqu’à Alef.
Chaque fois qu’il y a l’alphabet dans le sens inverse, c’est la notion de Tikoun. La création allant de Alef à Tav, le Tikoun du monde créé va de Tav à Alef. De Dieu à l’homme, c’est de Alef à Tav
De l’homme à Dieu c’est de Tav à Alef.
[Dans les anciens livres séfarades Téfilat Ha’Hodesh, dans la prière du Rosh ’Hodesh à la fin on lit le Alénou meshavbear …dans l’ordre jusqu’à Od le dernier mot, et ensuite on le lit dans l’autre sens depuis Od jusqu’à Alénou. Vous lirez ce que le texte donne en lisant de l’autre côté]
Arrivant au Beit, Dieu dit c’est par toi que l’on va commencer puisque tu commences le mot Brakhah. Alef demande « et moi ? »
Toi, on ne peut pas car tu commences le mot « Arour », « maudit » !
Le Alef triste est consolé : « Alef Je n’aurai d’unité qu’en toi et Je commencerai les dix paroles de la révélation par toi : Anokhi … »
Que signifie ce Midrash ?
Si on avait commencé la Torah par le Alef, on aurait commencé par la Midat Hadin (Elohim). Le monde aurait été sous le signe de la rigueur absolue et aurait été d’une certaine manière maudit.
Alors le Alef est caché derrière le Beit. Tout dans le monde apparait d’abord sous forme duelle et l’unité est cachée.
Exemple : j’ai beaucoup étudié cela en étudiant les fonctions de l’intelligence : le cerveau a deux côtés (en réalité, il y en a 4, mais peu importe). Nous pensons avec un cerveau duel, je ne dis pas double. Dès que l’on pense à une notion, la notion opposée intervient, ce qu’on appelle l’antithèse. C’est ainsi que fonctionne la pensée humaine naturelle : elle est dualiste. Le monisme est caché. C’est pourquoi « Shéma Israël Adonaï Eloheinou Adonaï E’had » ce n’est pas évident, ce qui l’est c’est le jour et la nuit. Mais ce Yom E’had, c’est caché !
Le Alef est caché derrière le Beit de la création.
Une indication d’un enseignement d’un très grand kabaliste A. Aboulafia :
Alef => Alef – Lamed – Peh.
Quand le Alef rentre dans le monde, il rentre d’abord par le Peh ensuite par le Lamed et ensuite par le Alef. C’est ce qui fait Pélé (Peh Lamed Alef ) c’est un miracle. Quand le Alef se dévoile il y a Pélé. Le Alef est caché et c’est les jours où il se dévoile qu’on dit le Hallel.
***
Verset 5
Rashi :
‘Hoyil signifie « entreprendre » dans le sens de consentir à faire que
Que signifie « il a expliqué, il leur a donné le Biyour » ? il leur a commenté en 70 langues !
Que veut dire ici Rashi ?
On a déjà appris la nécéssité d’expliquer aux fils, la Torah des pères. C’est-à dire expliquer à la génération qui rentre au pays de Kénaan, la Torah qui a été donnée à la génération de la sortie d’Egypte qui, elle, a assisté aux événements. Mais il est de la nature des événements d’être incompréhensibles avec le temps qui passe. La tradition d’Israël se base sur des événements d’histoire et non sur ces raisonnements. C’est pourquoi tous les prétentions de judaïsme rationnel ne tiennent pas debout. On ne peut pas réinventer cette vérité-là. Si on n’en a pas la mémoire c’est qu’on l’a perdu.
Il y a des textes qui montrent des cas particuliers de grands maîtres capables de restituer ce qui s’est perdu mais c’est parce qu’ils possédent le reste de cette mémoire et peuvent la restituer. De génération en génération il y a énormément de connaissances qui se perdent.
Qohelet :
« Faire des livres sans fins … »
Au niveau Pshat, faire les livres sans fin, ce n’est pas bien : on a l’impression que faire un livre c’est un bien du point de vue des connaissances, mais en réalité du point de vue de la tradition c’est l’inverse. C’est parce qu’on a perdu des connaissance qu’il faut écrire des livres. C’est parce qu’on a perdu cette capacité de mémoire qu’il faut mettre par écrit. C’est l’inverse.
Il y a une déperdition de contenu de mémoire de génération en génération qu’on essaye de compenser par la mise par écrit. Les modernes croient avoir ajouté de la sagesse à la sagesse des anciens. C’est le problème du ’Hidoush.
Midrash : « Un nain monté sur les épaules d’un géant » qui voit ainsi un peu plus loin… mais lui c’est toujours un nain.
Cela se relie à beaucoup d’expressions traditionnelles : « si le dernier prend conscience qu’il n’est que le dernier alors il est mieux que le premier », car il est le dernier d’un premier, mais c’est le premier qui est le premier.
J’ai suivi pendant 2 ans le cours d’éthnologie de Lévi-Strauss qui a étudié la mentalité dite « primitive ». Il montrait que l’on en parle comme s’ils étaient des arriérés. Le mot « primitif » n’a rien à voir avec le mot d’arriérés. Les modernes se prennent pour plus jeunes que les anciens alors que c’est le contraire. Nous sommes accablés par le poids des siécles. Ils étaient beaucoup plus jeunes que nous. Bien sûr cela se compense.
Il y a une Torah qui se rapproche de celle de Mashia’h mais qui s’éloigne de celle de Moïse.
Une tradition kabaliste situe Maïmonide au milieu. D’où la difficulté d’être au milieu entre Torat Mosheh et Torat Mashia’h. Il y a une différence entre Mosheh Rabénou (Moïse) et Rabénou Mosheh (Rambam)]
On apprend donc que Moïse a expliqué la Torah en 70 langues.
Cela veut dire qu’il y a un sens de la Torah qui correspond à chacune des 70 nations, il y a ici la notion que la Torah est universelle.
Mais pourquoi ce sens de la Torah en 70 langues doit être expliquée aux fils alors que la Torah des pères a été révélée au Sinaï en 70 langues, mais a été entendue en hébreu par les pères et qu’il faut expliquer en 70 langues pour les fils ?
Texte du chapitre 27 de Devarim :
Il s’agit de Parashat KiTavo au verset 8
La Torah demande, lorsqu’Israël a traversé le Jourdain et arrive dans le pays, la première chose à faire, c’est d’écrire sur des pierres toute cette Torah :
27:8
וְכָתַבְתָּ עַל-הָאֲבָנִים, אֶת-כָּל-דִּבְרֵי הַתּוֹרָה הַזֹּאת–בַּאֵר הֵיטֵב.
Vekhatavta al-ha’avanim
et-kol-divrey hatorah hazot ba’er heytev.
Et tu écriras sur les pierres
toutes les paroles de cette Torah bien expliquée
En écriture claire baér heitev
Rashi sur ba’er heytev: en 70 langues
Torat Téminah : comment est-ce possible d’écrire sur ces 12 pierres, toute la Torah et en 70 langues ?
Par conséquent cela veut dire autre chose. Il se base sur le fait qu’il n’y a pas « tu écriras sur les pierres cette Torah » « et ha Torah ha zot » mais « Kol Ha-Divrei Et Torah Hazot »
Les paroles de cette Torah. Cela concerne les 10 commandements. On peut ainsi comprendre que sur 12 pierres on ait la place de les écrire, mais pas toute la Torah.
Et donc première précision, ce verset-là dans Dévarim concernrait les dix commandements d’après Torat Tmimah. A cause du mot de « Dévarim ».
Le Torah Téminah cite notre verset du début du livre de Dévarim chapitre 1 verset 5
Et explique ce qu’on doit comprendre béshiviim panim 70 points de vue.
Cela veut dire que dans notre 1er verset le Shiviim lashon de Rashi cela ne signifie pas les 70 langues dans le sens de langages différents – safa – mais shivim lashon 70 manières d’exprimer la même chose en hébreu, les 70 Panim.
Nous avons donc une explication du Torat Tmimah sur Rashi mais cela ne résoud pas encore le problème. Car Rashi ne dit pas Shivim Panim mais Shivim Lashon !
Mais on a besoin de Torat Teminah pour expliquer le Kol Divrei Et HaTorah du 2nd verset.
Torat Teminah a raison de dire que le 2nd verset concerne les 10 commandements tandis que dans l’explication orale de Moïse, on peut retenir le fait que, oralement, Moïse a pu expliquer dans les 70 langues. C’est ce qu’on va tenter de comprendre, sans cette difficulté de ce problème matérielle d’écrire sur des pierres.
Je reviens donc au problème.
Cela indique le caractère universelle de la Torah pour la génération qui va entrer dans l’histoire d’Israël. La génération de la sortie d’Egypte est une génération dans la méta-histoire, au-dessus de l’histoire, disait A. Néher. Effectivement, c’est une génération de parenthèse dans l’histoire. Il y a une parenthèse du problème économique de la société d’Israël qui est à l’abri des problèmes économiques de toute société. C’est la génération des pères qui a été appelée à la révélation du sens de la Torah, du point de vue du Monde Futur, du point de vue de la Torah des anges.
Guemara Sanhédrin :
« Est-ce que la génération du désert aura droit au monde à venir Olam Haba ? »
Il y a une discussion, certains pensent que non. On pense que c’est lié à la faute. Mais l’explication est plus profonde : étant donné qu’elle n’est pas entrée en Israël, elle n’y a pas droit. Pour aller au Olam Haba, il faut passer par Erets Israël. C’est très sioniste.
On l’apprend de l’affirmation : Kol Israel Yesh lo ‘Helek la ‘Olam Haba
Que l’on apprend d’un verset qui dit : Vé Amekh ekh koulam tsadikim leolam irshou arets.
Parce que Arets c’est la porte du Olam haba.
Et comme cette génération n’est pas entrée en Erets Israël, 1ère opinion : elle n’a pas part au Olam Haba. Une autre opinion dit qu’elle y a droit.
Les Kabalistes disent qu’elle a Olam haba déjà, ce qui expliquent l’autre opinion qui soutient qu’elle n’y a pas droit comme ceux de la fin des temps car elle y est entrée direct dans Olam haba car c’est la génération qui a été appellée à la révélation : la Torah de cette génération est une Torah de Olam Haba, en dehors de l’histoire terrestre. C’est pourquoi ils ne voulaient pas entrer en Israël : tellement mieux à l’aise « là-haut », dans les Yeshivot du désert.
Les ‘Hassidim on beaucoup enseigné là-dessus. Nous sommes incapables de comprendre leur histoire qui nous parait invraisemblable : une génération de géants qui étaient au Sinaï qui fait un veau d’or, se plaint, demande de l’eau, de la viande…
La génération des fils qui va entrer sur la terre a besoin de la Torah des hommes et d’être capable de pouvoir dire la Torah dans les autres langues.
Les Juifs sont doués pour les langues. Ce sont des maîtres des langues. E. Lévinas par exemple a une maîtrise des langues extraordinaire. Beaucoup de juifs sont dans les universités de linguistiques, de structuralisme… C’est très typique.
Et la génération de nos pères avait une aisance dans les dialectes dont ils se servaient : yiddish, judéo-arabe, judéo-espagnol sans jamais avoir été dans les universités.
Les Juifs étaient souvent interprêtes dans les chancelleries, les ministères, les cours des Goyim.
Les Juifs ont été les traducteurs des grands philosophes grecs pour les Arabes et inversément.etc…
traducteurs des grands philosphes arabes pour les Chrétiens et les Juifs etc…
Exemple dans l’histoire de Joseph :
Joseph et Moïse ont des personalités très analogues bien qu’inversées.
Joseph a été l’hébreu qui s’est mis au service de l’universel.
La Torah va indiquer que s’il est arrivé jusqu’au trône de Pharaon c’est grâce à sa maitrise des 70 langues. Ce Midrash sur Joseph a été repris par les chrétiens, le jour de la Pentecôte, où il parle des langues de feu sur les Apôtres qui leur ont révélé les 70 langues.
Bereshit Chapitre 41 verset 44
Paro dit à Joseph
Je suis Paro
וַיֹּאמֶר פַּרְעֹה אֶל-יוֹסֵף, אֲנִי פַרְעֹה
Vayomer Paro el Yossef Ani Paro
וּבִלְעָדֶיךָ, לֹא-יָרִים אִישׁ אֶת-יָדוֹ וְאֶת-רַגְלוֹ–בְּכָל-אֶרֶץ מִצְרָיִם
Et à part toi personne ne lévera sa main ou son pied
(expression qui disent la souveraineté)
Dans tout le pas d’Egypte
Guemara Sotah 36b:
« A part toi » Pourquoi ?
Rabi ‘Hiyyah bar Raba Yo’hanan : Au moment où Pharaon a dit « à part toi », les astrologues de Pharaon ont dit : un esclave que son maître a pris pour 20 pièces d’argent (thème repris par les Chrétiens avec Judah qui vend le fils de Joseph) tu vas le mettre sur nous ?
– Je vois en lui des capacités royales !
– S’il en est ainsi il faut qu’il connaisse les 70 langues !
L’ange Gabriel est venu et lui a enseigné les 70 langues. Et avant même qu’il ait terminé, il lui a ajouté une des lettres du nom de Dieu, et il lui a enseigné d’après ce qu’il y a dans un verset du Psaume 80 dit à Roshashanah en parlant de Joseph « edout biYehossef samou » il a mis un témoignage en Joseph écrit YeHosseF le Hé lui a été ajouté une lettre du nom de Dieu et il a pu lui enseigner les 70 langues. Et le texte dit : un témoignage …/…
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Devarim 94 – Suite et fin
Commentaire Devarim (1994) 3ème. partie (qualité sonore moyenne).
…/…
c’est la question des 70 langues parce qu’il doit être reliée à la question de l’universel humain. Tout cela est parallèle, les 70 nations, les 70 langues, les 70 visages de la Torah…
C’est la notion des multiplicités des personalités d’Israël, chacune tournées vers l’une des perspectives de l’universel humain.
Cela nous fait comprendre de manière plus profonde pourquoi il y a une telle diversité de la manière d’Israël, parce que c’est une sorte de résumé indexé à la diversité humaine.
Une des finalités de l’exil est de nous permettre de nous imprégner de ces manières d’êtres hommes des 70 nations. On ne s’en rend pas compte mais nous sommes cette génération privilégiée qui peut en témoigner : lorsqu’Israël revient des paysages d’exil c’est l’humanité entière qui revient à travers ses juifs.
Les Goyim entre eux n’arriveront jamais à réaliser l’universel. C’est l’idéal et l’exigence de toutes les nations humaines, c’est de retrouver l’universel perdu à Babel, mais ils n’arrivent qu’à faire des empires. C’est-à-dire une nation qui s’impose aux autres.
Le dernier exemple qui fut un échec c’était l’empire soviétique. C’était le rêve de l’universel humain à la révolution d’octobre 1917 et qui bascule de suite dans l’impérialisme soviétique.
Il y a énormément de tentative de faire ce rêve de l’unité humaine. Jamais les Goyim ne peuvent réussir, sauf cette farce qui s’appelle l’O.N.U.
La messianité juive c’est cette possibilité, de refaire à travers la nation d’Israël l’unité de ces différentes manières d’êtres hommes.
Dans n’importe quelle quartier de n’importe quelle petite municipalité israélienne, vous prenez un miniane israélien et vous y voyez-là un résumé de l’humanité : des Juifs de provenances différentes, des langues différentes, des coutumes différentes… et l’unité.
Toute la diversités des Goyim à travers leurs Juifs.
C’est précisément à la génération qui rentre dans l’histoire de la terre que Moïse devait expliquer la Torah dan les 70 langues.
Effectivement, on étudie la Torah dans les milieu anglo-saxons avec la mentalité anglo-saxonne, dans les milieux germaniques avec la mentalité germanique, etc… Les francophones ont apporté quelques chose dans le pays que le pays ne connaissait pas, et que les universitaires et les Talmidei ’Hakhamim ont découvet avec les mileux francophones : l’école de Rashi. C’est–à-dire la manière d’étudier la Torah avec l’indice de la culture française (ou plutôt de culture et d’ethnie francophone qui dépasse largement la France. C’est d’ailleurs très significatif : tous les pays où il y a des francophones font partie de l’union des francophones sauf Israël alors qu’il y a plusieurs centaines de milliers de citoyens francophones. Proportion qu’il n’y a dans aucun des pays satellites de la France. C’est à cause des pressions arabes que jamais Israël ne sera un des pays francophones).
Quoiqu’il en soit, on a apporté une dimension qui a un peu secoué le monde israélien.
La formulation de culture française de la Torah intéresse beaucoup.
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Q : Pourquoi à la traduction de la Septante, on a décrêté trois jours de jeûnes ?
R : j’avais prévu de vous parler de cela, un chapitre entier de la Guémara de Shabat en parle : c’était nécessaire de traduire en 70 langues mais quand c’est Moïse qui traduit c’est authentique, non pas quand les Goyim traduisent la Torah et quand certains juifs de culture Goy traduisent pour les Goyim…Ce n’est plus l’hébreu qui traduit mais le Goy qui traduit à travers son juif…
Beaucoup de traduction faite par les Juifs où c’est le Goy qui parle à travers son juif…
Alors la question : pourquoi à la traduction de la Septante on a décrêté trois jours de jeûnes ?
Il y a une différence entre la langue grecque et la pensée grecque. On l’étudiera à propos de ‘Hanoukah. Les Grecs ont réussit à transformer et traduire la Bible dans un livre de sagesse à la manière des autres livres de sagesse des autres peuples. Cela a intoxiqué finalement les Juifs eux-mêmes qui finalement a conduit à une lecture de la Bible comme les Grecs modernes lisent Homère…
Question sur l’exégèse biblique : je réponds sous forme de blague c’est appelé Bikoret Hamiqra mais en réalité par hasard ils disent des choses intelligentes c’est « Bikoret Hamiqré » par hasard….
Fin