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Berechit – série 1992

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Texte

/ Parshat Bereshit (1992)

Q : Lors de la faute d’Adam harishon il n’avait pas encore reçu la loi morale puisqu’il n’avait pas encore mangé de l’arbre comment savait-il que c’était interdit ?

Q : Pourquoi commencer par le récit de la création du monde et le 1er homme ?

Pourquoi ne pas commencer directement avec Abraham ?

R : c’est la question que j’attendais : la question qui se pose aux commentateurs : pourquoi cela ne commence pas à la sortie d’Egypte ?

Q : Raison de la peur de Dieu après que Adam ait consommé du fruit de l’arbre ?

*****

R : réponse à la question sur le Ets Hadaat

Chapitre 2  verset 16

וַיְצַו יְהוָה אֱלֹהִים, עַל-הָאָדָם לֵאמֹר:  מִכֹּל עֵץ-הַגָּן, אָכֹל תֹּאכֵל

Vayetsav Adonay Elohim al-ha’adam lemor mikol ets-hagan akhol tokhel.

Je n’approfondis pas la préface à la question : de quoi s’agit-il dans ce jardin qui est donné à l’homme.

La dernière expression du verset précédent [Gn.2:15] :

וַיִּקַּח יְהוָה אֱלֹהִים, אֶת-הָאָדָם; וַיַּנִּחֵהוּ בְגַן-עֵדֶן, לְעָבְדָהּ וּלְשָׁמְרָהּ

Vayikach Adonay Elohim et-ha’adam vayanichehu vegan-Eden le’ovdah ouleshomrah

« pour le travailler et pour le préserver » et les commentateurs se demandent pourquoi le texte emploie un féminin puisque Gan est un masculin ?

La réponse c’est qu’il s’agit ici de la Torah : être au service de la Torah et de l’observer. Il y a là le principe des Mitsvot taassé : c’est Léovdah – et Mitsvot lo taassé c’est Leshomrah.

Pour élargir cette indication : la Torah nous est donnée comme une sorte de mode d’emploi pour transformer ce Monde-ci dans le Monde à Venir. C’est une formule nouvelle puisque les catégories classiques de ce Monde-ci et du Monde à Venir ne sont pas présentées de cette manière. Je ne le formulerais pas en termes de culture général pour ne pas brouiller le vocabulaire, mais ce Monde-ci a été créé comme une préface au Monde à Venir. Comme une préface nécessaire. Le mot de préface est emprunté au vocabulaire littéraire, il faudrait dire « étape préalable ». Il n’y a aucune indication, ni directe, ni indirecte (il y a des Midrashim qui le mettent en évidence ainsi que tout un chapitre de la Gemara de Shabat) concernant le Olam Haba. C’est d’ailleurs l’objet de toute une discussion entre les Saducéens et les Pharisiens.

Ce ne serait pas normal que la Torah ait à enseigner qu’il y ait un Olam Haba parce que la Torah ne s’adresse qu’à ceux qui sont dans le cas d’aller au Olam Haba pour en indiquer « le code de la route » si j’ose dire.

Ce n’est que très tardivement, lorsque le peuple Juif en tant qu’héritier de la nation hébraïque, qui elle avait les évidences immédiates et directes de la tradition hébraïque, lorsqu’il y eu une distance de temps plus grande avec les temps de la prophétie, que les rabbins ont jugé nécessaires de mettre en évidences les implications du texte pour, non pas démontrer l’objet des croyances d’Israël qui sont préalables à la révélation de la Torah – Israël existe déjà avec ses traditions quand la Torah lui est révélée. Il faut sortir du piège qui consiste à croire que la Torah est un livre qu’on a confié à un peuple de libraire, et la bible c’est la parole du Créateur du monde qui s’est adressé au seul peuple du monde qui était capable de l’écouter. Ce peuple existait avec ses cultures et traditions, avec sa foi et sa conception du monde. Ce que Dieu lui révèle au Sinaï c’est le code de la route pour réussir ce chemin qui va de Olam Hazeh à Olam Haba.

En d’autres termes : si la Torah avait à me révèler des évidences fondamentales de la foi comme Triat hametim ou Olam Haba, c’est qu’elle s’adresse à qlq un d’autre qu’à moi. C’est à la charge d’Israël d’expliquer cela aux non-hébreux qu’on appelle les goyim. Et qui eux ne sont pas censés avoir ces évidence dans leur conscience immédiate.

L’exemple que je donne habituellement est celle du pompier auquel on devrait révéler que l’eau éteint le feu: c’est qu’on ne s’adresse pas à un pompier…

La Torah n’est pas un cathéchisme de la foi. Elle s’adresse à ceux qui ont la foi pour leur enseigner comment réussir l’objectif de cette foi. La Torah n’est pas le livre d’un fondateur de religion, c’est le livre du Créateur lui-même, c’est trés différent.

Les Juifs les plus sincéres peuvent être pris au piège et s’imaginer que le judaïsme est une religion de ce type : premiérement il faut croire qu’il y a un Olam Haba. Mais cela n’est pas écrit, heureusement. Si les articles de foi étaient écrits cela ferait de la Torah un livret de cathéchisme.

La Torah est le mode d’emploi pour transformer ce Monde-ci en Monde à venir.

La Torah ne fait pas allusion au monde à venir de façon directe. Lorsqu’il est devenu nécessaire de rappeler à la mémoire du monde ces évidences hébraïques qui sont oubliées parce que le temps de la révélation devient un temps préhistorique, alors les rabbins se sont ingéniés à démontrer les implications du texte pour indiquer que ce texte qui ne parle pas du Olam Haba, au fond ne parle que de cela. Ce sont les Midrashim que l’on trouve dans le Perek ‘Helek de la Guemara de Sanhedrin.

Chapitre 2  verset 15

Vayetsav Adonay Elohim al-ha’adam lemor mikol ets-hagan akhol tokhel.

Je ne vais pas m’apesantir sur la préface à la question : Quel est ce jardin sur lequel il faut travailler et veiller sur ? C’est une étude trés importante en préface à la question posée que nous ne développerons pas.

L‘homme est placé dans le jardin avec la double consigne : לְעָבְדָהּ וּלְשָׁמְרָהּ

Mitsvot assé => leovdah

Mitsvot lo taassé => leshomrah

2:16

Vayetsav Adonay Elohim al-ha’adam lemor

Et voilà la 1ère consigne que Dieu va donner à l’homme. Ici le nom de Dieu est HM Elokim, nous n’allons pas approfondir.

mikol ets-hagan akhol tokhel.

De tout arbre du jardin, manger, tu mangeras

Le texte est trés clair : « de tout arbre du jardin manger tu mangeras ».

Y compris l’arbre de la connaissance et l’arbre de vie. Comment se fait-il que par la suite, on va mettre en accusation l’homme qui a finalement obéi à cette consigne ?

Oume’ets hada’at tov vara lo tokhal mimenou

Et de la l’arbre de la connaissance du bien et mal tu ne mangeras pas de lui

ki beyom akholkha mimenou mot tamout.

Car du jour où tu en mangeras mourir, tu mourras

On lit comme s’il y avait écrit l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Ce serait le fait de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui donnerait à l’homme la connaissance de la différence entre le bien et le mal, alors comment se fait-il qu’on l’accuse d’avoir désobéi alors que ce n’est qu’aprés avoir mangé qu’il devrait savoir ce que signifie obéir et désobéir ? Mais ce n’est pas ce qu’il y a d’écrit. Il n’y a pas écrit « l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Il y a écrit « l’arbre de la connaissance du bien et mal ». Cela veut dire qu’il y a une essence dans le monde qui est le mélange des contraires. Bien et mal mélangés. Il y a une notion philosophique trés claire à ce sujet : l’ambiguïté. La réalité de notre monde est dans l’ambiguïté. Tout est à la fois bien et mal. Tout l’effort, premièrement de l’étude, deuxièmement de la pratique de l’homme, consiste à distinguer le bien et le mal de telle sorte de faire le bien et rejetter le mal.

Il s’est produit quelque chose qui fait que dans notre monde le bien et le mal sont mélangés. Cela n’a rien à voir avec la faute d’Adam harishon, quelque soit la manière dont on l’entend.

Vous voyez quelle est la différence de lecture : si le probléme moral se bornait à différencier le bien et le mal, sauf cas de perversion, l’homme serait naturellement porter à suivre le bien et à rejetter le mal. La difficulté du probléme moral vient du fait que rien n’est clair et que tout est ambigü.

L’exemple type de cette ambiguïté est le cas de conscience : lorsque deux devoirs sont en conflit et que l’on ne sait pas lequel des deux il faut suivre par privilége pour agir et c’est en général la difficulté du probléme moral des Tsadikim lorsqu’ils ont à choisir entre 2 devoirs et non pas lorsqu’ils ont à choisir entre le bien et le mal. La Talmud et Rambam sur ce sujet : un homme authentique de bonne santé mentale est aussi de bonne santé morale, à moins d’être pris parce que la tradition appelle le Roua’h Shtout, l’esprit de folie, qui va préférer le mal au bien. En réalité il y a une tentation qui vient du fait que le mal et le bien sont mélangés.

Et par conséquent il y a un premier effort préalable qui consiste à savoir distinguer le bien du mal.

Et c’est tout l’objet de l’étude de la Torah et c’est tout l’objet de la pratique des Mitsvot.

Les Kabalistes emploient la formule suivante pour indiquer cela : la Torah shébéalpéh est définie dans la Kabalah comme étant un effort  « léossi hatsolet méapsolet » sortir la farine du passoul

L’homme était doué de connaissance avant cette aventure du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal mélangé par consquent la question s’évanouit il s’agit d’autre chose.

Le Midrash donne trois interprétations du fruit :

Le raisin donc le vin, le blé donc la vodka, et la figue donc la bourkha…

Il s’agit d’un fruit qui donne de l’alcool et l’alcool a pour objet de faire le mélange entre le bien et le mal. Il s’agit ici de toute substance qui soit une cause d’intoxication spirituelle. Le Midrash est trés clair à ce sujet et il a un smakh à chaque fois. 

Bé ermad lahaskil cela renvoit à eshhkol qui est la grappe de raisin… etc.

Cela veut dire qu’il y a un accés à l’ambiguïté des valeurs et l’effort moral à faire et d’abord de distinguer où est le bien et où est le mal de telle sorte d’être disponible pour pouvoir choisir entre le bien et le mal.

En pédagogie élémentaire, les enfants avant de découvrir le monde des adultes, et ensuite les adultes oublient comment ils étaient en tant qu’enfant, sont des chevaliers du bien. Il rêve de sauver le monde. A un certain moment il y a un renoncement, on renonce à cette mission de sauver le monde parce qu’on ne sait pas comment s’y prendre. On voulait préférer le bien au mal, et voilà qu’on ne sait pas où est le bien et où est le mal ! (Talmud Brakhot 5)

Je répète : Il ne s’agit pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal mais de l’arbre de la connaissance du bien et mal mélangés. Donc la question tombe.

Question toujours en suspend :

L’homme a pour mission de se nourrir de tous les arbres du jardin, donc y compris l’arbre de la connaissance et l’arbre de vie. Mais voilà que le verset 17 semble contredire le verset 16 :

Oume’ets hada’at tov vara lo tokhal mimenou

Et de la l’arbre de la connaissance du bien et mal tu ne mangeras pas de lui

ki beyom akholkha mimenou mot tamout.

Car du jour où tu en mangeras mourir, tu mourras

2ème question :

Chapitre 3 verset 22

Vayomer Adonay Elohim hen ha’adam hayah ke’achad mimenu lada’at tov vara ve’ata pen-yishlach yado velakach gam me’Ets haChayim ve’achal vachay le’olam.

L’ordre de manger tout arbre du jardin et de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et mal, est donné à Adam avant que ’Havah ne soit séparée de Adam. Et l’événement de la tentation de manger de cet arbre se produit aprés que ’Havah soit individualisée de Adam.

Cela joue un rôle extrêmement important.

3:22

Vayomer Adonay Elohim:  hen ha’adam hayah ke’a’had mimenou

Voici l’homme était (est devenu)  comme l’un d’entre nous

Lada’at tov vara

En ce qui concerne la connaissance du bien et du mal

ve’atah

Et maintenant

pen-yishla’h yado

De peur qu’il n’étende sa main

Velaka’h gam me’Ets ha’hayim

Et qu’il ne prenne aussi de l’arbre de vie

ve’akhal va’hay le’olam

Qu’il en mange et ne vive à jamais

On va apprendre de ce verset que Dieu va empêcher l’homme de prendre de l’arbre de vie parce qu’il avait déjà mangé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il était intoxiqué par l’ambiguïté du mélange des contraires et que s’il mangeait de l’arbre de vie, il resterait pour  l’éternité dans la faute où il était. Ceci dévoile qu’il y avait un ordre : il fallait manger de tous les arbres du jardin, d’abord tous les autres, qu’on ne spécifie pas mais qui donne à l’identité humaine son contenu : nous devenons ce que nous mangeons : l’identité humaine est le résultat d’une distillation par manducation, si j’ose dire, du paysage extérieur. Mais d’abord se nourrir de l’arbre de vie, alors cette connaissance du bien et mal mélangés ne peut pas être nocive au point de mener à la mort, parce qu’on est déjà nourri de la connaissance de vie de l’arbre de vie et qu’on a la force de pouvoir séparer le bien et le mal.

En d’autres termes, la faute a été de manger de la connaissance du bien et mal avant de manger de la connaissance de l’éternité de la vie vraie qui est l’arbre de vie. La faute reste une faute dans l’ordre. Avant de manger de l’arbre de la connaissance, il fallait manger de l’arbre de vie. Qu’a fait le 1er homme ? Il a mangé de l’arbre de la connaissance de l’ambiguïté –l’arbre dans lequel la réalité des valeurs est mélangée. Et alors il connait l’ambiguïté des valeurs au niveau de la réalité, il connait cela et en est intoxiqué, il n’a que le choc de la mort qui peut l’en guérir.

Dans la société moderne, l’accés à la culture philosophique c’est l’accés à la connaissance du bien et mal mélangés : il faut d’abord avoir accés à la Torah et aprés la connaissance philosophique n’est pas nocive. Mais en inversant l’ordre, l’accés à la Torah ne peut rien, enfin ne peut pas ce qu’elle aurait pu si elle était avant. Sauf dans des cas trés exceptionnel de Teshouvah. 

Un des éléves du Rav Kook pére qui était le Nazir Rabbi David Hakohen za’’l était un professeur de philosophie qui a rencontré le rav Kook en suisse lors de la 1ère guerre mondiale. Le Rav Kook l’a mené à la Torah, et il a fait voeu de ne pas parler 6 mois par an pour expier les bêtises dites comme professeur de philosophie. On étudiait avec lui même lorsqu’il était en « taani dibour » en jeûne de parole. Il avait préparé sur sa table les livres avec des signets pour marquer les pages, et on suivait le Sifrei et à chaque question d’un éléve il avait prevu la question et marqué la page de la réponse.

C’était un homme d’une stature extraordinaire. Un des Talmid ‘Haver du Rav Tsvi Yehoudah.

Hen ha’adam hayah ke’a’had mimenou

Cela veut dire que Dieu dit que l’homme a accédé à la connaissance que les anges ont de cette réalité du monde.

Dans l’ordre de la réalité abstraite,  il est trés facile d’aménager la différence de polarité des valeurs, en bien et en mal. Dans l’abstraction, je contemple les notions des valeurs distinguées, mais dans la réalité tout est mélangé. Voilà que l’homme a accédé à cette connaissance dangeureuse.

C’est le germe de toute Apikorsiout.

Je suis tenté de vous faire étudier ce passage de la Guémara de Brakhot.

Il y a une autre lecture qui différe de celle de la Massoret :

Hen Ha’Adam Hayah Ke’a’had

Voilà que l’homme est devenu comme l’unique

Mimenou Lada’at Tov VaRa

C’est de lui-même qu’il tire la connaissance du bien et du mal

C’est ce qui s’appelle en philosophie « l’humanisme » : c’est l’homme qui se prend lui-même comme la mesure des valeurs. C’est l’homme qui décide où est le bien, où est le mal : d’où la gravité de la faute du 1er homme. La 1ère lecture mène à la 2nde

C’est-à-dire que si ayant goûté de la connaissance du monde, je ne le connais que dans cette ambiguïté du bien et mal mélangés, alors finalement il ne reste qu’une seule issue : c’est moi qui déciderais comment définir le bien et comment définir le mal. Voilà la réponse à la question.

[2 types de questions

– les questions d’ignorance résolues par l’érudition

– les fausses questions  qui viennent d’une mécompréhension du sujet. C’est plus difficile il faut arriver à faire comprendre que la question n’en n’est pas une  et qu’elle n’existe pas. Cela vient souvent du fait que même ceux qui lisent en hébreu pensent dans une langue « maternelle » français, anglais… qui véhicule des clichés d’une culture non hébraïque faussant la lecture. ]

Autre question posée:

Q : Pourquoi ne pas commencer à l’histoire d’Abraham ?

R : 1er Rashi sur Bereshit : pourquoi ne pas commencer à la sortie d’Egypte ?

[Rashi cite un midrash qui se trouve sous des formes différentes 7 fois dans la Torah shébéalpéh : les exégètes ont l’habitude d’expliquer ainsi : Amar Rabbi Its’haq : comme on sait que Rashi s’appelle Rabi Shlomo Yts’haqui (Shlomo Ben Its’haq) et qu’il y a une habitude chez les rabbins de commencer leur commentaire en rendant hommage à leur père. Amar Rabi Its’haq au nom de son pére. Pb : aucune source du Midrash ne mentionne un rabbi Ist’haq enseignant sur ce sujet. Entendu de mes maîtres : c’est un Midrash au nom de Rabbi Yanaï, Resh Youd en Rashé Tevot, un des copistes au lieu de lire R.Y. – Rabbi Yanaï a lu Rabi Yts’haq, le pére de Rashi…]

Voilà ce que les commentateurs ont posé comme question, et on va étudier la logique de la question plutôt que sa réponse.

« Il était nécessaire de faire débuter la Torah que par le verset « Ce mois-ci sera pour vous le 1er des mois ha’hodesh hazeh lakhem (verset 2 du chapitre 12 de l’Exode) parce que c’est la première des Mitsvot prescrite à Israël »

La logique : Si c’est le livre de la Torah, sa définition simple c’est les commandements. Par conséquent, il était nécessaire de commencer la Torah par la première des Mitsvot reçue par Israël.

Au moment de la sortie d’Egypte, lorsqu’Israël se constitue en nation et que la Torah va être révélée elle va commencer à être révélée par cette 1ère mitsvah. Les Patriarches ont reçu des Mitsvot mais n’étaient pas encore la nation d’Israël. Par conséquent le texte de la Torah  aurait dû commencer par ce verset 2 du chapitre 12 de Shemot. Apparement, la question que pose Rashi porte sur toute la préface qui s’étend depuis Bereshit jusqu’à la sortie d’Egypte.

Ce n’est que lorsque Israël est une nation, une collectivité que la Torah est révélée. Cela ne commence pas par Abraham qui est une personne individuelle. Il y a là une théme important : la Torah ne s’adresse jamais à l’individu comme individu. Ce n’est pas une religion du salut personnel ou individuel. C’est une religion pour une collectivité qui, seule, peut représenter l’universel.

L’autre modéle d’une religion qui prend un héros à l’échelle individuelle et qui exorte à l’imitation du héros, c’est par exemple le christianisme. Un héros est censé représenter le modéle et tout l’effort consiste à imiter le modéle… Il ne s’agit pas du tout de cela dans le judaïsme. La Torah se révèle à une collectivité qui doit être ce modéle-là. Et non pas imiter ou communier avec, symboliquement et magiquement. C’est trés différent. La notion de judéo-christianisme n’a aucun sens. Du moins cela n’a qu’un sens au niveau de la convivialité et de l’amitié entre Juifs et Chrétiens.

Pour la liturguie du judaïsme il n’y a aucun culte rendu aux héros individuels, que ce soit Abraham, que ce soit Moïse. Abraham a vécu dans sa vie individuel ce qu’Israël a vécu au niveau de la collectivité. Abraham a vécu sa sortie d’Egypte, c’est la sortie d’Our Qasdim. Il a vécu toutes les épreuves d’Israël dans sa vie individuelle. Mais nous ne trouvons pas la religion de l’imitation de la vie de Saint Abraham…

C’est l’histoire des païens qui prennent un modéle symbolique et le salut consiste à adhérer au modée de maniére magique.

J’ai intentionnellement choisi l’exemple d’Abraham pour indiquer que la geste d’Abraham est authentiquement un geste d’Israël et pourtant c’est intentionnellement que la tradition va nous interdire de faire passer le culte par un héros exemplaire. C’est pourtant le cas d’Abraham.

Cela veut dire que la Torah ne commence à être révéler que lorsque Israël est une nation, une collectivité. Parce qu’il s’agit du salut de l’humanité. L’humanité c’est l’universel humain et seul une collectivité peut représenter l’universel humain.

Il ne s’agit pas de faire une église des saints, une église des sauvés, une église des élus. Il s’agit du fait qu’un peuple a pris sur lui la tache de jouer le salut du monde à travers sa propre histoire au nom du salut humain. Et donc, il n’y a qu’une collectivité qui peut représenter l’universel et non pas l’individu singulier.

Il y a là une conception du judaïsme de la Torah qui est en porte-à-faux avec toute idéologie de secte religieuse. L’histoire d’Israël est celle d’un peuple et non pas l’histoire d’une église même si elle s’appelle synagogue. Il y a l’hérésie qu consiste à fonder une secte qui serait la secte des sauvés alors que Dieu s’est adressé à un peuple. Parce que c’est un peuple, dans sa vie de peuple, qui représente l’humanité dans sa vie d’humanité. Ce n’est pas une église ni une synagogue sur le modéle de l’église qui peut représenter l’humanité pour laquelle Dieu cherche le salut, c’est une nation.

Voilà pourquoi ce n’est pas Abraham mais c’est Israël. Et Rashi l’indique de maniére claire, disant : la Torah ne commence à être Torah qu’avec Israël.  

Tour ce qui se trouve avant est une sorte de préhistoire, y compris Abraham, par lequel on serait tenté d’indiquer le commencement de notre histoire. En fait le commencement de notre histoire c’est le 1er homme.

Q : Quid de la bénédiction aux enfants le vendredi soir ?

R : bien entendu nous avons les Avot et les repéres, les modéles, mais ce n’est pas la conduite de la Torah qui passe par là. C’est tout Israël qui est Israël, il faut que les 600 000 âmes d’Israël soit là pour qu’Israël soit là.

La bénédiction est transmise en référence à un événement qui s’est produit dans l’histoire d’Israël et non pas le fait de donner au fils l’exemple de modéle dans la vie Efraïm ou Menassé.

Que signifie la Brakhah en hébreu ?    

Quelle est la formule de la Brakha ?

L’histoire commence à Adam harishone qui a reçu la première bénédiction qui concerne la féconditié « Pérou Ourbou ». La bénédiction c’est le souhait de fécondité. Le fait de bénédiction c’est le fait de féminité. En hébreu, on dit d’une chose ou d’un être qu’il est bénit lorsqu’il est fécond c’est-à-dire « plus que lui-même ».

Or, parmi toutes les bénédictions qui ont été transmises aux héros de l’histoire d’Israël c’est celle de Efraïm et Menashe qui a été choisi comme étant la bénédiction de fécondité la plus grande. Avec comme modéle le fait que Jacob a béni ses enfants en bénissant Efraïm et Menassé. Cela ne signifie pas qu’on va donner aux enfants que l’on bénit ainsi la religion d’Efraïm et Ménashé.

Cette quesiton est liée au fait que la tradition ne prend pas comme point de départ un héros individuel mais l’histoire de la collectivité d’Israël. L’exemple le plus frappant mis en évidence par le Gaon de Vilna c’est la Hagadah de Pessah sans aucune allusion à Moïse pour éviter le culte de la personalité qui est le commencement de l’idolâtrie. Enormément de sectes religieuses juives contemproaines sont en plein dans ce défaut. Je ne pense pas á celle que vous pensez parce qu’il y en a trop. Il faut se rassurer, ce n’est pas nouveau ces déviations dans la société juive, c’est depuis l’origine de l’histoire d’Israël, nous sommes expert en fabrication d’hérésies. On a inventé le christianisme, l’islamisme et quantité d’autres « ismes ».

L’Islam s’est fondé dans une aventure assez analogue à celle du protestantisme.

Luther dans sa réforme contre l’église catholique a souhaité logiquement être reconnu par les Juifs comme étant le vrai prophéte et théologien (le vrai messie). Et comme cela n’a pas été comme prévu il en a résulté que l’antisémitisme protestant luthérien (je ne parle pas des calvinistes) est plus terrible que celui des catholiques. La shoah est sortie des nazis luthériens plus que des catholiques. L’inquisition est sortie des catholiques. J’ai eu a m’occuper de la conversion de la petite fille du chef d’état major de Hitler. C’était une famille de luthérien pieux. Avec Mahomet c’est la même chose. Mahomet a espéré se faire reconnaitre par les Juifs de Médine comme le véritable prophéte. Il n’a pas été reconnu mais tout ce qu’il avait étudié il l’a étudié chez les rabbins, ce qui fait du Coran un ensemble plein de Midrashim mal digéré et de quasi-mistvot approximatives du Soulkhan Aroukh juif. Comme précisément les Juifs n’ont pas voulu reconnaître Mahomet, il les a massacrés à la tête de ses tribus arabes.]

Brakhot 5 :

« Rabbi Lévi bar Rama a enseigné au nom de Rabi Shimon ben Laqish : léolam dans tous les cas, toujours, l’homme doit exciter son penchant au bien contre son penchant au mal. »

Et voilà quels sont les attendus du probléme moral : il y a un penchant au bien et un penchant au mal, l’homme est constitué de ces deux penchants et il ne faut pas feindre que cela vient de l’extérieur de nous.

Il y a uniquement 4 doctrines à ce sujet :

=>  l’homme est bon naturellement et le mal vient de l’extérieur – les suiveurs de Rousseau

=>  l’homme est fondamentalement mauvais et le bien lui vient de l’extérieur : les gnostiques

=>  l’homme n’est ni bon ni mauvais, c’est la thése matérialiste en général, le bien et le mal c’est indifférent.

=>  l’enseignement de la Torah : l’homme est constitué de 2 tendances de la même manière que le coeur est constitué de 2 parties : lévav qu’il faut unifier en lev. Au niveau spirituel, ma tendance au bien c’est moi et ma tendance au mal c’est moi. Je ne peux pas ruser avec cela. 

Comment résoudre le probléme moral dans le cas de cette dualité conaturelle ? Comment faire pencher la balance du côté du bien ?

Il faut que j’arrive à prendre du poids provenant du plateau du mal pour le mettre dans le plateau du bien pour faire pencher du côté du bien.

En d’autres termes, le probléme moral, pour être résolu, demande que l’homme ne soit pas neutre devant lui. Il faut qu’il soit véhément – larguiz – béroguez.

Il faut se mettre en colère contre la tendance au mal, sinon on ne peut rien contre elle.

Il y a en philosophie une notion trés claire : le probléme moral ne peut pas être résolu par les velléitaires. Il faut la volonté. Et pour que la volonté puisse faire triompher son choix, il faut qu’elle s’engage. En colére. C’est ce qu’on appellera la ferveur dans son sens positif d’engagement.   

« S’il l’a vaincu (le penchant au mal), moutav tant mieux !

Sinon qu’il s’occupe de Torah »

Première surprise énorme, la Torah intervient comme palliatif à la bonne volonté ? Pour que la volonté soit bonne, il faut s’engager. Si cela ne réussit pas, il faut s’occuper de Torah !  

Je continue le verset des Psaumes (lu le soir avant de s’endormir) qui disait:

« mettez vous en colère et ne péchez pas. »Parce que la seule maniére de se mettre en colére sans péché c’est de mettre en colére l’instinct du bien contre l’instinct du mal. Un verset difficile à lire en français. 

רִגְזוּ, וְאַל-תֶּחֱטָאוּ:    אִמְרוּ בִלְבַבְכֶם, עַל-מִשְׁכַּבְכֶם; וְדֹמּוּ סֶלָה

« mettez vous en colère et ne péchez pas. Parlez en votre coeur »

(de quoi ? de Torah !)

Parlez en votre coeur  sur votre couche, et gardez le silence! Sélah!

« S’il l’a vaincu (le penchant au mal), moutav tant mieux ! Sinon qu’il lise le Qriat Shema »

Cela commence à devenir incompréhensible !

Il s’occupe de Torah et il n’a pas lu le Qriat Shema ? Alors on lui conseille de lire le Shéma ?

Parce que la suite du verset des Psaumes c’est :

אִמְרוּ בִלְבַבְכֶם, עַל-מִשְׁכַּבְכֶם

« Parlez en votre coeur sur vos couches »

« S’il l’a vaincu (le penchant au mal), moutav tant mieux !

Sinon qu’il se rappelle du jour de la mort »

La fin du verset c’est « Taisez-vous Sélah » (c’est la pause de fin du verset).

Il y a 4 difficultés que je simplifie.

En prenant la derniére : Si l’arme, la stratégie, la plus efficace c’est se souvenir de sa mort, se rappeller que l’on va mourir, savoir que l’on sera jugé, avoir peur de cela : c’est une stratégie piétiste qui existe et qui serait beaucoup plus efficace que ce passage par la lecture du Qriat Shema et que l’étude de Torah ?

Il y a 4 forces auxquels ont fait appel :

=>  La force de la bonne volonté- cela ne marche pas

=>  La connaissance – cela ne marche pas

=>  La foi (Dieu est un)  – cela ne marche pas

=>  Le rappel de la mort – cela marchera

Il y a 4 motivations auxquelles on fait appel et l’erreur est de croire qu’elles sont successives. En fait pour résoudre le probléme moral, il faut ces 4 forces simultanément. S’il y a eu échec de la bonne volonté, cela vient premièrement de ce que la connaissance a manqué, et il faut s’occuper de la Torah. S’il y a encore échec c’est que la foi a manqué et alors il faut s’occuper de la foi. Si il y a encore échec, c’est que l’engagement que cela me concerne (c’est moi qui vais mourir) a manqué, l’engagement existentiel.

Explication :

=> la bonne volonté doit être engagée avec véhémence

=> l’étude de la Torah.

La bonne volonté seule ne suffit pas, parce que je n’arrive pas à savoir vraiment ce qui est bien et ce qui est mal alors je renonce. Il y a renoncement qui est en général à la sortie de l’adolescence. On entre dans le compromis avec la société des adultes, (cela commence par l’adultère, la maladie de l’adulte). On a renoncé à l’engagement de l’enfance-adolescence. Absence de la connaissance à distinguer le bien et le mal : d’où l’importance de l’étude de la Torah étudier pour parvenir à distinguer le bien du mal. Le Kohen qui devait dire quelle est la différence entre le Qodesh et le ‘Hol, le Tov et le Râ… il lui était interdit de prendre certaines toxiques avant de fonctionner comme Kohen, il ne prenait pas de vin par rapport à la faute du 1er homme. C’est aussi la faute de Noa’h quand l’humanité a recommencé, Noa’h a planté une vigne et s’est ennivré. La catastrophe a recommencé à travers…

J’ouvre une parenthése : cela a été étudié par les psychologues : il y a une tendance de l’humanité à rechercher les toxiques : la drogue, l’alcoolisme…etc.

Car cela met dans un état au-delà du bien et du mal, un état où l’on a tellement le désir d’échapper à la tragédie de la conscience morale (où est le bien, où est le mal) que l’on se met dans un état d’intoxication telle que l’on ne perçoit plus où est le bien où est le mal. On n’arrive plus à distinguer entre Haman et Mardochée.

W. James, psychologue pragmatiste anglais qui s’est volontairement intoxiqué au péroxyde de manganèse pour tenter de comprendre ce que vivaient les intoxiqués. Il a noté qu’il était dans un monde d’émerveillement intellectuel, il comprenait tout et il n’y avait plus de différence entre le bien et le mal. Il s’est réveillé de son expérience illusoire.      

La première dans l’ordre des causes d’échec c’est le manque de connaissance claire : (où est le bien où est le mal) et il y a là un piège : la bonne volonté risque de tomber dans la maniaquerie si elle n’est pas éclairée par une véritable sagesse. Le scrupule hypertrophié c’est une maladie mentale : la scrupulite. Il faut être en garde. Tout rituel entraine le risque de la maniaquerie. (Cf. la l’hypocondrie des psy et des médecins)

C’est le probléme de la casuistique. La casuistique est une science noble qui est l’étude des cas de conscience. Lorsque 2 valeurs, vertus sont en compétitions, le tsadik sait choisir. Le tsadik n’est pas tellement celui qui doit choisir entre le bien et le mal, c’est là le choix de l’homme normal et il faudrait être pervers, au niveau étymologique, c’est-à-dire malade, atteint d’une malformation humaine, pour préférer le mal au bien. Mais le Tsadik est celui qui doit choisir entre deux biens.

Le scrupule exige cette science de la casuisitique qui est l’étude des cas, mais si on ne prend pas garde on risque de tomber dans l’obsession et les hypertorphies de scrupulites et de maniaqueries. Toutes les orthodoxies sont candidates à ce piège-là de l’obession religieuse.

Cela peut arriver dans la société israélienne contemporaine quand les rabbins orthodoxes commence par nous dire le Din au milligramme prés, cela devient suspect. Cela veut dire qu’il y a incapacité d’accéder à l’aisance dans la connaissance entre le bien et le mal : cela tombe dans l’obssession. Et ce n’est pas normal. Dieu n’a pas voulu créer des obsédés religieux. 

Dans l’ordre : si il y a échec c’est que la bonne volonté n’est pas suffisament engagée et qu’il faut alors renforcer la bonne volonté en se mettant en colére contre le mal. S’il y a encore échec c’est qu’il y a un manque dans la connaissance : l’étude de Torah. S’il y a encore échec c’est qu’il n’a pas lu le Qriat Shema qui dit que Dieu est Un.

Que se passe-til entre la nécessité de l’étude de la Torah  qui a échoué et la nécessité de se rappeler que Dieu est Un ?

L’étude de la casuistique risque de me faire oublier qu’il y a une solution possible. Plus j’étudie le bien et le mal et plus je me rends compte que je ne peux pas m’en sortir. Cela veut dire que la connaissance du bien et du mal fait que je désespére. Depuis que l’humanité existe, depuis que notre tradition existe, ils étudient comment distinguer le bien du mal et ils n’y arrivent pas ? Alors on renonce.

Une des occasions de l’échec c’est finalement quand l’étudiant du Shoulkhan Aroukh se rend compte qu’il est devenu maniaque. Alors il renonce. La plupart du temps on s’arrête de chercher lorsque l’on croit que la condition humaine c’est cette malédiction d’être perpétuellement crucifié entre le bien et le mal et dans l’obsession jusqu’au détail infime.

Il faut se rappeller que l’on peut maitriser la différence entre le bien et le mal parce que Dieu est UN, au-delà et au-dessus de cette différence entre le bien et le mal. Il faut faire appel au Qriat Shéma pour restaurer le fait que la loi sans la foi peut échouer. C’est précisément du dedans de la loi elle-même que l’échec survient. A force d’étudier la loi on finit par perdre foi que la solution existe. On est perpétuellement dans cette obsession du scrupule.

La Talmud emploie la formule extraordinaire : « im ken ein ladabar sof » : cela veut dire arrêtes-toi qlq part parce que sinon la chose n’a plus de fin.

Vous remarquez à quel point les différentes sectes de ce type surrenchérissent l’une sur l’autre… et s’excommunient mutuellement pour des broutilles.

Si malgré la bonne volonté il y a échec de la conscience morale c’est que la connaissance était faible : il faut donc renforcer la connaissance. Et si malgré cela il y a échec c’est qu’il a manqué la foi. On pourrait se demander : que signifie donc ces étudiant de Torah qui n’ont pas la foi ?

Mais toute notre histoire est pleine de ces avatars du courant saduccéens qui sont des spécialistes de la loi et des négateurs de la foi. De quelle foi s’agit-il ? Celle de Dieu qui est Un ! Si Dieu est Un, il y a une solution, où le bien peut triompher du mal.

La question est : depuis que le monde existe on fait lutter le bien contre le mal et il n’a pas encore triomphé ? Cela veut dire qu’il n’y a pas d’espoir. Si jusqu’à maintenant le bien n’a pas triomphé du mal, il ne faut pas compter qu’un jour il y arrivera… 

C’est que l’homme a oublié qu’il y a un Dieu Un : d’où la nécessité de la lecture du Qriat Shema.

Q : la différence entre le bien et le mal c’est cet arbre qu’ils ont mangé ?

R : ils ont mangé d’un fruit qui donne cette connaissance. Pour les Kabalistes, ce fruit c’est la Mishnah. La Mishnah, où le bien et le mal sont mélangés, et il faut la Guemara pour distinguer où est le bien et où est le mal.

Dans notre étude l’arbre de vie c’est la Qabalah et l’arbre de la connaissance du bien et du mal c’est la Talmud. C’est dans le Talmud qu’on étudie comment distinguer le bien du mal. Alors, il y a un ordre. Et d’aprés ce qu’on a étudié l’ordre serait la Qabalah d’abord et le Talmud aprés ? Or, on sait que c’est traditionnellement l’inverse.

( Ets ‘Hayim est le nom du livre du Ari.   

Le Tour du Shoulkhan Aroukh : Tour = Tov va râ )

D’aprés cette étude, l’ordre normal que Dieu souhaite : l’étude de la Qabalah d’abord et l’étude du Talmud n’est pas nocive.  La consigne traditionnelle est à l’inverse. 40 ans de talmud et aprés si Dieu veut et si tu rencontre qlq un qui puisse t’aider : la Qabalah.

La réponse est simple : C’est que les ordres sont différents selon le maître ou l’élève : pour le maitre Qabalah d’abord et Talmud ensuite. Pour l’élève, Talmud d’abord et Qabalah ensuite. Pour le maître, le Talmud procéde du sens de la Qabale. Pour l’éléve le Talmud mène à l’accés à la Qabale. 

Q : dans le débat de conscience posé par Rabbi Lévi, est-ce un accident anormal de l’individu ou est-ce un passage obligatoire de la conscience ?

R : Cf. le 1er mot de Rabbi Lévi : léolam = dans tos les cas, sans arrêt toujours léolam ! C’est inéchappable. On n’a jamais résolu le probléme moral une fois pour toute. Le Yetser ressucite à chaque instant. On ne peut pas ruser avec cela. On est pas Tsadik un jour, pour le reste de la vie on se démobilise. C’est ce que dit Resh Laqish : Il faut être vigilant constamment léolam.

On reprend : il faut d’abord toutes les forces à la fois, mais si il y a eu échec aprés la bonne volonté s’occuper de la connaissance de la Torah. S’il y a échec s’occuper de ce dont parle le Qriat Shéma : la foi qu’on peut s’en sortir parce que Dieu est Un.   

Celui qui est obsédé par le bien et qui cherche la vérité de la loi, finalement risque de perdre la foi à cause de la loi. C’est tellement vrai que le bien c’est pas le mal et que le mal ce n’est pas le bien qu’il n’y a finalement pas de solution : depuis que le monde existe le bien n’a pas encore réussi à triompher du mal ? Les fléchissements de la foi, les pertes de la foi, les maladies de foi, cela vient souvent du fait qu’on est persuadé qu’effectivement le bien n’est pas le mal et le mal n’est pas le bien. Mais alors pourquoi cela continue-t’il encore ? C’est un combat perdu à l’avance puisqu’il n’est pas encore gagné.

A ce moment-là on nous dit : rappelle toi que Dieu est UN !

Et pour cela il risque encore d’y avoir échec.

On nous dit alors : rappelle toi que tu vas mourir !

Rashi nous aide à lire : tu vas mourrir et donc tu vas être jugé et cela te concerne.

Je pourrais dire ceci : « C’est un probléme qui me dépasse ! En Dieu il peut être résolu que Dieu le résolve ! Moi j’y peux rien !». Alors on te répond : rappelle toi que tu vas mourir ! C’est ton probléme.

C’est un texte important. Nous y sommes entré par le biais de ce point précis : Le mélange dans la connaissance de l’homme entre le bien et le mal, est une des raisons du fléchissement de la foi, du renoncement à la bonne volonté.

Je continue dans cette même Guémara : sur l’expression Yaassov baTorah Qu’il s’occupe de Torah !

On serait tenté de dire : qu’il étudie le Shoulkhan Aroukh qui lui expliquera où est le bien et où est le mal. Le permis et l’interdit… Avec le risque « eïn ladavar sof », et si on manque d’humour on peut interdire n’importe quoi à n’importe qui. Il y a une formule du Talmud qui parle de « Ko’ha dé Yétérah » la force du Yéter : On reconnait la grandeur d’un Dayan lorsqu’il est capable d’autoriser. Interdire est le propre de tout ignorant.

La force du Yéter :   On étudie une cas et on établi que la loi ne concerne pas ce cas. Il y a une erreur de la part de celui qui a posé la question et croyait que cela le concernait.  C’est encore une fois tous les avatars du scrupule.

En pédagogie : des parents et des éducateurs commencent par dire aux enfants tu es coupable arrange-toi pour te déculpabiliser. Autre approche plus saine : tu es innocent : arrange-toi pour le rester. C’est une toute autre consigne.

Par association d’idée, je pense au Sefer HaTanyah dans son début : Avant la naissance de l’enfant on lui dit: «Sois Tsadik et ne sois pas Rasha » La consigne est la suivante : sois tsadik et si jamais tu as fait une faute repends-toi.

La vision de la loi des premiers chrétiens c’est plutôt « Sois saint car si tu faute tu es perdu… »

Ce sont deux perspectives, pédagogiques mëmes, radicalement différentes.

Yaassov baTorah

On serait tenté de dire que le Talmud nous exorte ici à réouvrir le Shoulkhan Aroukh pour savoir ce qui est permis et interdit. On va voir que ce même Rabbi Lévi au nom du même Resh Lakish va nous enseigner autre chose.

La suite dans le Talmud :

Il cite un verset du chapitre 24 de Shemot lorsque Dieu dit à Moïse : « Je te donnerai les tables de peirres, et la Torah et la Mitsvah que j’ai écrite pour leur enseigner »

Au nom de Resh Laqish : « Les tables » sont les dix commandement – « la Torah » c’est le Miqra – « Hamitsvha » c’est la Mishnah – « Que j’ai écrites » : les Ketouvim Prophétes et les Hagiographes – « Pour leur enseigner » : c’est la Guemarah.

« Cela nous apprend que toutes ont été données à Mosheh á partir du Sinaï »

Cela veut dire que toute la Guemara est enfermée dans le Tanakh, tout le Tanakh est enfermé dans la Torah et comme le dit le Gaon de Vilna : toute la Torah est enfermée dans la parashah de Bereshit et et toute la parashah de Béréshit est enfermée dans le 1er chapitre, et tout le 1er chapitre est enfermée dans la lettre Beth.

L’histoire du monde commence avec la dualité entre le créateur et la créature et toute la Torah c’est pour nous apprendre comment nous conduire dans ce monde qui commence par la dualité.

La dualité entre le Créateur et la créature est distribuée entre les créatures entre-elles. Voilà pourquoi la Torah commence par Beth et non par Alef : l’unité des choses nous est cachée. Le dévoilement commence à partir de la dualité.

La Guemara nous cite ce 2ème enseignement de Resh Laqish pour éclairer ce qu’il entendait par Yaassov Batorah dans le 1er enseignement.

Et Torah signifie ainsi le Miqra. C’est le texte de la Torah.

Rashi :

Torah c’est le ‘Houmash, car c’est une Mitsvah de lire dans la Torah : qu’appelle t’elle Torah dans cette Guémarah ? C’est le ‘Houmahs, c’est-à-dire le texte du récit depuis Béréshit jusqu’à l’entrée en Kenaan et dans ce récit il y a des versets qui enseignent des Mitsvot, mais les Mitsvot ont les  étudie dans la Mishnah. Et lorsque l’on parle d’étudier la Torah dans ce contexte cela signifie d’étudier le récit de la Torah.

Nous avons un récit qui raconte l’histoire d’Israël depuis la création du monde. Et dans ce récit, le Miqrah, le ‘Houmash, nous raconte qu’à l’occasion Dieu a dit à Moïse : « tu leur diras : tu aimeras ton prochain comme toi-même », commandement que l’on n’étudie pas dans le récit mais dans la Mishnah. Etudier la Torah dans ce contexte signifie étudier le récit.

Cela veut dire que pour résoudre le probléme moral, il faut que j’étudie ce récit historique des Patriarches que la Torah me donne, pour savoir comment Abraham, comment Isaac et ceomment Jacob différenciaient le bien du mal en ayant à l’esprit que cela ne suffit pas. Le probléme existentiel c’est comment la personne elle-même se conduit dans la vie : le modéle c’est la vie des Patriarches. Il faut que je sache depuis la vie du 1er homme pour comprendre comment un Tsadik est Tsadik et comment un Rasha est Rasha. Alors on nous raconte l’histoire des Tsadikim et l’histoire des Reshayim.

Si la bonne volonté échoue taassov baTorah mais « Torah zeh ‘Houmash »

Il est arrivé en Europe depuis 3-4 siécle que l’on n’a plus étudié le ‘Houmash. C’est le Maharal qui a restauré l’étude du ‘Houmash en tant qu’étude de Torah. On s‘était privé de l’essentiel de l’éclairage pour savoir où est le bien et où est le mal. J’ai beau disposer d’un code minitieux dans le détail et je ne saurai pas comment me conduire dans le vie pour réussir le bien et échapper au mal. Je tomberais dans un rituel d’une secte religieuse alors que ce dont il s’agit c’est de réussir le projet du Créateur pour l’homme. La Halakhah sans la Torah, c’est trés dangeureux. Pour que la Halakhah soit authentique, il faut que ce soit la Halakhah de la Torah : je peux couper la Halakhah de la Torah et j’ai du saduccéisme.

Résumé :

En ce qui concerne l’histoire du 1er homme : il s’agit de goûter du monde dans son essence de mélange des valeurs, l’ambiguïté. L’exemple qui nous est donné par le Midrash c’est l’intoxication qui a pour résultat d’effacer la frontière entre le bien et le mal ; et tout l’effort de lucidité de la Torah, c’est d’avoir la sagesse de la distinction.

*****

Parshat Bereshit 92 Suite & fin

…/… la Torah d’Israël dans le Miqra. Toute son oeuvre c’est en quoi croit Israël à qui cette loi de Halakhah a été donnée.  On coupe cette ‘Halakhah du contenu de la Torah parce qu’on n‘a pas étudié la Torah. Dans certaines Yeshivot, on n’étudie pas la Torah on étudie la Halakhah.

Q : notion de tsadik gamour juste parfait, entier ?

R : le sens de base de cette expression désigne le cas trés rare du Tsadik qui l’est toute sa vie. C’est exceptionnellement rare. On l’utilise pour autre chose qui est assez courant : quand on parle de quelqu’un qui fait une bonne action mais que son intention ne correspond pas à ce que la Torah attendait, on dit de lui qu’il est quand même Tsadik Gamour. Par exemple qlq un qui donne la charité en vue de : il est tsadik gamour, il a accompli la Mitsvah comme il faut mais en vue de et la Torah n’aime pas cela. La charité faite est authentiquement bienfaisance mais pas lishmah.

Plus un Tsadik est grand et plus son Yetser est grand. C’est constament qu’il faut résoudre le probléme moral. Constamment, le Tsadik est tsadik Gamour. Mais le vrai Tsadik Gamour est extrêmement rare. Le seul cas clair a été Ist’haq 

Q : l’ordre entre Qabalah-Talmud et maitre-élève ?

R : ceux qui ont enseigné le Talmud c’étaient des Kabalistes. C’est pourquoi il est enseigné que le Talmud a été écrit par le Roua’h HaQodesh. L’oeuvre de Rashi et du Rambam également. Pour comprendre vraiment une page de Talmud si on n’arrive pas à étudier Al Pi HaQabalah on a rien compris. Seulement on sait ce qu’il faut faire. Le maître qui enseigne comment faire la halakhah, chez lui, la connaissance de la Qabalah précéde la connaissance de la Halakhah. Pour l’éléve, chez lui, c’est l’inverse. Il doit s’initier à la Halakhah pour pourvoir avoir accés à la Qabalah. Et ensuite cela s’embraye. Il y a une différence entre celui qui étudie pour savoir comment il faut faire, et celui qui enseigne comment il faut faire. C’est une différence de nature.

On ne se sert du livre que lorsqu’il n’y pas de maître. Il est interdit de tirer un Din du livre, il faut demander au Dayan. Le Talmud a maudit celui qui préfére un Sefer Torah mort à un Sefer Torah vivant.

Baba Qama : une question est posée sur un cas de bastonnade et un des maîtres dit : par raisonnement sur le verset, voici quelle est la réponse… L’autre dit : j’ai entendu de mon maître la même réponse. On félicite celui qui a entendu de son maître et on repousse celui qui a raisonné et qui a trouvé. (Il n’y a que les tambours qui résonnent). Tout le sérieux et la cohérence de la chaine de la Torah vient de ce que nous sommes les disciples de Mosheh Rabbénou à travers les différents échelons des générations. L’autodidact qui enseigne c’est contradictoire avec Ish Mi Pi Ish. Quelqu’un qui dit qu’il a appris tout seul ce que les sages se sont transmis est un menteur, même s’il dit la vérité.  

Q : Le Baal HaTanyah a établi 5 catégories de personnages notamment Rasha shel râ lo – Rashah shel tov lo et le Bénoni – trois catégories qui peuvent être de notre fait d’hommes normaux pour atteindre le statut de Bénoni. Pour les deux autres le Tsadik verâ lo et le Tsadik Gamour

R : la source de tout cela est dans le Talmud, il suffit de retenir que le Tsadik Gamour est finalement un cas d’exception, comme le Rashâ gamour d’ailleurs.

Q : les kabalistes actuels ne font que cela pour progresser en Qabalah et n’enseigne pas le Talmud ? cela aboutit à une division dans les enseignants et les éléves, entre ceux qui s’occupent de Qabalah mais ne font que ça pour avancer dans la Qaballe et les autres dont on ne sait pas si les maîtres ont étudié la Kabalah ?   

R : vous décrivez bien la gravité de la situation actuelle. Nous nous trouvons en fin de série de lignées de sages de 2000 ans. Je parle des grands, des premiers, ceux qui ont enseignés la Halakhah du dedans de leur connaissance de la kaballah. Aujourd’hui on a des répétiteurs, des hauts-parleurs, des gens qui répétent. Actuellement, il y a une hypertrophie des titres : Hagaon… Il y a des gaonim partout. Il faut compendre que à l’origine l’enseignement de la halakhah procédait de la connaissance dece qu’on appelle kaballah. Maintenant on a des gens qui s’enferment et étudient des livres de kaballah : est-ce que cela veut dire qu’ils étudient la Kaballah ? Je ne sais pas. Un Méqoubal c’est qlq un qui a appris d’un maître. C’est trés rare de notre temps. Je dis souvent qlq un qui a appris d’un livre c’est un érudit, mais qlq un qui a appris d’un maître comprend ce qu’il y a d’écrit dans les livres. Celui qui n’a pas appris d’un maître comprend ce qu’il y avait dans son dictionnaire et pas plus. Et il a des hypothéses dans sa tête d’érudit… 

Un maître ce n’est pas qlq un qui a des éléves, car cela c’est un professeur. Un maître c’est celui qui a eu un maître. Les autres sont des centimètres. Ceux qui se sont sentis maître…  

Un jour qlq un est allé chez Hillel pour lui demander d’étudier la Torah. Hillel lui a dit : pour étudier il faut connaitre l’hébreu (lashon Haqodesh).  Tu connais l’hébreu ? Non !

Il lui dit : première leçon, il lui dessine deux lettres : cela c’est Alef et cela c’est Beit. Reviens demain pur la 2nde leçon.

Le lendemain : le maître lui dit l’inverse du Alef et du Beit.

L’éléve : mais non !  hier tu m’as dis le contraire !

Le maitre lui demande : d’où le sais-tu ?

Mais c’est toi qui me l’a enseigné !

C’est ta première leçon : c’est moi qui te l’ai dit !

Si on ne sait pas de qlq, un de qui le sait-on ? De soi-même et cela ne vaut rien.

Rashi nous indique qu’on ne sait pas lire. On fait semblant de lire.

Dans le 1er Rashi il y a un effet littéraire colossale :

Pour une fois qu’on a un livre qui commence au commencement, Rashi en nie le commencement ?

Rashi sur Bereshit Bara :

Ce verset ne nous dit pas autre chose que « donne moi un sens » 

(ce verset ne veut rien dire si toi lecteur tu ne lui donnes pas une sens)

Il cite ensuite 2 sources dans le Midrash :

« comme l’ont expliqué nos maitres : que signifie « au commencement Deu créa les cieux et la terre » ? Cela veut dire Pour/à propos/ par la Torah qui est appellé commencement le monde a été créé : on cite deux versets où la Torah et Israël sont appelés Reshit.

Et voilà coment il faut lire : « pour la Torah et pour Israël Dieu a créé un monde ».

Dieu a créé un monde pour qu’il y ait un Israël qui observe la Torah. Ce qui est tout à fait autre chose : Rashi nous a fait comrpendre qu’on ne sait pas lire. Effectivement, ce verset, aucun des traducteurs ne lui donne un sens.

Bereshit au commencmeent

Bara a créé

Elohim Dieu

Et hashamayim les cieux

Veet haarets et la terre

Au commencement ? Cela ne peut être ni avant ni aprés le commencement, alors ce mot de commencement est de trop. Donc ce n’est pas le verset comme il est écrit que l’on traduit. Rashi nous dit que ce verset ne veut rien dire et effectivement il ne veut rien dire. Et pourtant le mot Bereshit est dansle verset ? Alors c’est qu’on ne sait pas lire le verset. 

Rashi explique : C’est en vue de qlq chose qui s’appelle « commencement » que le monde a été créé.

Quels sont ces choses qui s’appellent commencement ? Ce sont ces choses en perpétuelle mouvement qui n’ont pas de fin : la Torah et Israël.

Il y a une dimension d’éternité dans la Torah et il y a une dimension d’éternité dans Israël. C’est pour cette réalité dont l’essence  est d’être constament « commencement » que Dieu a créé Israël.

Sans l’aide de Rashi on ne saurait pas lire. C’est un livre étrange. Il faut être ange pour le comprendre parce qu’il parle des anges. Qui sait ce qu’est un ange ? Chaucn fait semblant et fient de croire savoir ce qu’est un ange ! » Personne ne sait ce que c’est ! Maintenant que le temps de la révélation aux hébreux a cessé, seuls les Qabalistes qui lisent l’hébreu comme les hébreux savent de quoi ils parlent.

Si qlq un n’a pas reçu d’un maître l’enseignement qu’il transmet, il y a une contradiction de fond : il est autodidact parlant d’une tradition. C’est contradictoire. C’est cette situation que vous décrivez. Cela explique le désordre et le chaos dans la société juive religieuse, dans ce foisonnement de sectes s’excommuniant l’une et l’autre.

Je vous rassure, cela fait 6000 ans que cela dure…

<fin> 

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