Béhar – 1995

Le cours

Face A

Face B

Face C

Texte Face A

/chapitre 25

25:1-2

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, בְּהַר סִינַי לֵאמֹר

Vayedaber Adonay el-Moshe behar Sinay lemor

« Et Hashem parla à Moïse sur la montagne du Sinaï en disant :

דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְאָמַרְתָּ אֲלֵהֶם, כִּי תָבֹאוּ אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אֲנִי נֹתֵן לָכֶם–וְשָׁבְתָה הָאָרֶץ, שַׁבָּת לַיהוָה

Daber el-beney Yisra’el ve’amarta alehem

parles aux enfants d’Israël et tu leurs diras :

ki tavo’u el-ha’arets asher ani noten lakhem

lorsque vous viendrez au pays que Je vous donne,

veshavetah ha’arets Shabat l’Adonay.

la terre shabatisera un shabat pour Hashem…

Cette Parashah commence par le rappel d’une précision importante concernant les lois de la Shémitah qui font partie des lois les plus importantes des lois de la Torah concernant la vie de la  société d’Israël en Erets Israël.

Noua allons voir de suite un commentaire qui précise pourquoi la raison pour laquelle il y a apparement une reprise du commandement de la Shémitah – c’est-à-dire laisser la terre en jachère la 7ème année – et toutes une série de dispositions d’ordre économique, en particulier le moratoire des dettes à la 7ème années qui ont pour objet le refroidissement de l’accélération économique.

C’est-à-dire que la disparité des classes sociales est essentiellement le résultat de l’affolement des structures économiques lorsqu’elles fonctionnent sans frein.

Dès que les sociétés fonctionnent suivant les lois qui régissent les marchés et en l’absence des lois stabilisatrices qui réintègrent l’égalité sociale, le fossé qu’il y a entre les classes sociales s’agrandit de plus en plus, comme simple résultat du fonctionnement économique de la société.

Les riches deviennent plus riches, et, pas seulement corrélativement mais objectivement, les pauvres deviennent plus pauvres. C’est un des grands dangers qui guette la société israélienne contemporaine qui à sa fondation était la plus égalitaire et théoriquement et concrétement. Depuis à peu près l’époque de la guerre des 6 jours, le souci du profit économique a pris le pas sur le modéle de l’idéal sioniste à proprement parler. Alors on s’aperçoit effectivement de ce phénoméne qui étouffe les sociétés modernes et contre lequel la Torah avait enjoint de lutter a priori par toutes ces lois dites de « justices sociales » et qui ont pour objet de freiner l’activité économique tous les 7 ans. Et ensuite à un niveau beaucoup plus globale tous les 50 ans, au Jubilée, où il y a une remise en jeu de l’égalité sociale à tous les niveaux.

Voilà très brièvement définie l’importance de ces lois de la Shémitah par lesquelles notre Sidra commence.

Nous allons lire les 1ers versets avec le commentaire de Rashi qui indique une des raisons pour lesquelles la Torah va reprendre ce principe de lois de la Shemitah qui ont déjà été indiquées dans la Torah. Et en particulier au début de la Sidra de Mishpatim avec la libération obligatoire des esclaves la 7ème année et sinon c’est malgré lui au Jubilé.

Rashi, en citant le Midrash Halakhah, le Sifré, montre non seulement que le principe des lois de la Shémitah mais tous les détails d’application proviennent du Sinaï.

C’est un Rashi difficile qui cite une source semblant nous confirmer quelque chose d’évident.

Pour ce qui concerne la révélation de la Torah au mont Sinaï toute la tradition ne fait aucune différence entre les principes et les détails. Nous y sommes tellement familiers qu’on oublie de s’étonner de cela. Mais il faut s’étonner du fait que le Midrash ait tenu à le mettre en évidence.

Ceci se rattache à la question classique : Pourquoi ce rappel de la Shémitah est-il mis explicitement au nom de la révélation du Sinaï ?

25:1

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, בְּהַר סִינַי לֵאמֹר

Vayedaber Adonay el-Moshe behar Sinay lemor

Et Hashem a parlé à Moïse depuis la montagne du Sinaï pour dire…

Quel est la signification de « Torah mi Sinaï » ?

Il y a différents niveaux de révélation de la Torah et il y en a un qui s’appelle Torah MiSinaï

ð   Torah mi Sinaï.

ð   Torah de Ohel Moed

ð   Torah de Arvot Moav (les Mitsvot données avant le Maamar ad Sinaï)

ð   Torah Mi de Rabanam

ð   Torah de Orayta

Il y a différent niveaux de révélation de la Torah et l’un d’eux s’appelle « Torah mi Sinaï ».

C’est un problème général très important.

Avot 1:1

Moheh Quibel Torah MiSinaï

La Torah du Sinaï est un niveau de la Torah qui est celle de la Gueoulah-délivrance.

La Gueoulah c’est la définition même de la foi d’Israël à tous les niveaux.

La Gueoulah est la fin d’exil.

Nous avons des versets qui rappellent cette notion de Gueoulah à propos de la Shémitah et à propos de toute notre Parashah d’ailleurs. Nous avons étudié une fois pourquoi la foi d’Israël, la Emounah d’Israël, s’adresse à Dieu comme Goël – libérateur – et cela veut dire libérateur de l’exil.

Il faut toujours partir des réalités concrétes et historiques de l’histoire d’Israël. Nous le verrons plus en détail tout à l’heure. A travers les 2000 de la Galout de l’exil. Très souvent les notions de base de la tradition sont devenues abstraites, désincarnées, et ont perdu leur signification concrète.

J’ai relu un texte d’un auteur important qui se base sur la première révélation à Abraham – Lekh Lekha – pour faire un très beau texte sur le dépaysement pour justifier l’exil. Lekh Lekha ce serait un appel au dépaysement : « va t’en de ton pays ! »

En filigramme la justification du judaïsme de la diaspora, alors que dans le texte c’est tout le contraire ! Il s’agit de quitter l’exil pour rentrer chez soi.

Il faut comprendre à quel point cette espèce de sublimation des réalités concrêtes des réalités d’Israël finit par devenir contradictoires.   

On a oublié cela à travers les 2000 ans d’exil que la foi d’Israël n’est pas la foi théologique (croire que Dieu existe, il vaut mieux en être sûr, pour les rabbins). 

C’est un problème qui ne préoccupe aucun texte traditionnel (un théologien n’est qu’un philosophe qui se prend pour un rabbin, l’obsession à prouver l’existence de Dieu cache un manque de foi d’une personne qui au fond est athée. Vous savez ce que révèle les obsessions).

On a oublié finalement que la foi d’Israël ce n’est pas ce qui est le problème de la foi chez les Goyim, la certitude que Dieu existe et que, par conséquent, la vie a un sens, le monde a un sens, étant donné l’état du monde, la Torah ne se cache pas de dire que l’histoire du monde a commencé par le chaos mais ce n’est pas fini. On ne se rend même pas compte de ce que veut dire la Torah en disant que le monde que Dieu a créé est un monde à l’état de chaos.

Le problème de la foi religieuse partout c’est de s’assurer que le monde a un sens. C’est ce que signifie la foi que Dieu existe chez les Goyim. Dans la Torah, cela n’a jamais été une préoccupation sérieuse. C’est infantile : comme si cela dépend que j’y crois ou pas que Dieu existe.

En réalité la foi d’Israël c’est autre chose : Une promesse a été révélée et la foi d’Israël c’est de faire confiance que cette promesse se réalisera. L’exploration des paroles révélées aux Patriarches et aux prophètes se résume à une chose fondamentale : l’exil prendra fin.

Tous les textes depuis Abraham jusqu’au dernier des prophètes : il s’agit de cela. Il y a un phénomène de tabou dans la conscience juive qui a oublié que l’objet de la foi d’Israël est la Guéoulah.

Le mot de Guéoulah qui va prendre des sens de plus en plus profonds, c’est d’abord cela. Il y a une donnée historique et ce cas particulier dans les peuples, le seul peuple à savoir ce qu’est l’exil. Et sa foi c’est que l’exil va prendre fin. Dieu qui se révèle au monde à travers Israël et promet que l’exil peut prendre fin.

On a étudié une fois l’importance métaphysique de cette donnée : la condition de créature est une situation d’exil. Cela explique pourquoi le monde entier s’accroche à la foi d’Israël chacun à sa manière pour essayer d’avoir ce rassurement quant au mal-être de toute créature se sachant en exil de l’Être.

Le niveau de la révélation de « Torah miSinaï » est relié à cette expérience de la Guéoulah que Dieu a promis : la situation anormale de la créature prendra fin et cela prendra un 2ème sens messianique qui est la rédemption (Gueoulah) de l’identité existentielle de la créature.

Mais qui dispose de la preuve que la Guéoulah-rédemption est possible ?

Seul Israël, dont l’histoire est la preuve que la fin de l’exil est possible, dispose de la preuve que la Guéoulah-rédemption est possible. Cela n’a rien à voir avec les sermons théologiques pour savoir si Dieu existe ou pas.

***

Retour au sujet :

Lien important entre la notion de « Gueoulah » et la notion de « Torah miSinaï » : C’est en sortant de l’exil d’Egypte que la Torah est révélée au Sinaï.

Alors, effectivement, toutes ces lois, dont la Shémitah est l’exemple, sont des lois qui vont dans le sens de cette rédemption qui met fin et qui va colmatter en attendant la rédemption finale des processus naturels qui mènent à l’aliénation.

Nous sommes ici préoccupés par l’aliénation de l’homme par la société du fait du fonctionnement des lois économiques. Du fait que dans toute société qui fonctionne, il y a inévitablement des aliénants et des aliénés, des maîtres et des eslaves, en termes actuels : des prolétaires et des capitalistes…etc.

C’est un problème qui a des références précises de savoir pouquoi la « Torah mi Sinaï » est reliée à la notion de Gueoulah. Cf. le 1er verset « Anokhi Hashem Elohekha … qui t’a délivré du pays d’Egypte de la maison des esclaves »  C’est la référence essentielle qui montre ce lien.

Behar 25

וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, בְּהַר סִינַי לֵאמֹר

Vayedaber Adonay el-Moshe behar Sinay lemor

« Et HM parla à Moïse sur la montagne du Sinaï en disant :

דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְאָמַרְתָּ אֲלֵהֶם, כִּי תָבֹאוּ אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אֲנִי נֹתֵן לָכֶם–וְשָׁבְתָה הָאָרֶץ, שַׁבָּת לַיהוָה

Daber el-beney Yisra’el ve’amarta alehem

Parles aux enfants d’Israël et tu leurs diras :

ki tavo’u el-ha’arets asher ani noten lakhem

lorsque vous viendrez au pays que Je vous donne,

veshavetah ha’arets Shabat l’Adonay.

la terre shabatisera un shabat pour Hashem

Que je vous donne :

De tous les pays du monde le seul peuple auquel on conteste le lien à sa terre c’est Israël.

Il faut attendre que ce soit comme dans le livre d’Ester quand Mardochée dit à Ester : c’est pas toi qui t’occupe de ton peuple, mais cela vient d’un autre endroit « Maqom Aher »…

Fausse notion occidentale de « terre promise » thème non juif mais chrétien: « promis à condition que… ». C’est une invention anti-juive. La terre n’a pas été promise mais donnée. Il n’y a aucune référence où Dieu parle de la terre promise, c’est une invention des chrétiens. Mon ami André Chouraqui l’a appelé par un joli mot (repris par les Chrétien) « la terre de promission ».

Des notions chrétiennes qui pèsent sur les conscience juives des religieux qui ont des scrupules parce qu’ils ont appris leur judaïsme en terre étrangère : le droit à la terre d’Israël nécessiterait un mérite suffisant… etc. Il y a un pourrissement de la conscience parce qu’il s’agit d’une autre religion.

Il y a un messie qui vient avec la notion d’aboutissement, ou le messie qui revient et qui renvoie à la notion du temps cyclique et renvoie à Nietsche… Ce sont deux univers complétement différents  mais de nombreux humanistes juifs tombent dans le piège. Nombres d’humanistes juifs tombent dans le piège des clichés =>  Jérusalem berceau des 3 religions capitale à partager etc… C’est un idée fausse. Jérusalem a toujours été la capitale d’un état juif ou hébreu et jamais de rien d’autre.

Il se dévoile actuellement que si nous avons tous ces problèmes c’est que cela vient des Juifs eux-mêmes. Dès la sortie d’Egypte il s’agit d’un peuple rebelle. Subitement au bout de 2000 ans ces choses-là apparaissent. C’est rassurant car c’est la réalité de notre nature. 

J’illustrerais cela par une réfèrence dans la Guemarah :

« Mashia’h ben David (qui vient après Mashia’h ben Yossef qui est le Messie du rassemblement des exilés) viendra soit dans une génération où tout le monde est méritant « Shékoulo Zakaï » soit dans une génération où tout le monde déméritant »

C’est Gouzma – une exagération en termes talmudiques – lorsque cela surgit dans le Talmud il faut comprendre pourquoi ? Les rabbins s’expriment ainsi : cela signifie qu’il ne peut pas venir ?

Parce que cela n’existe pas une génération toute entière méritante ou toute entière déméritante!

Ce fut une idée déformée dans le shabatéisme (dans le monde séfarade) et le frankisme (dans le monde ashkenaze) avec l’idée que les justes empêchent le Messie de venir car la majorité de la génération était déméritante… Ce sont deux formes de  maladies de l’attente de l’impatience. La culture juive contemproaine est intoxiquée par ces choses-là.

L’explication simple de l’étude talmudique c’est Koulo Kérobo : chaque fois que la Mishnah ou Guémara dit un Klal, cela veut dire le Rov. Dire « Shékoulo Zakaï »  veut dire la majorité. Il y a un Mishkal. Le jugement c’est une balance. Il suffit qu’un plateau penche ou monte pour qu’il y ait décision 51=100 ou  61=120 à la Knesset des 120 membres.

La réponse de la Halakhah est très simple « Dor Shekoulo Roubo ‘Hayav » « si la majorité mérite alors la clause du mérite joue et le Messie vient. Si la majorité ne mérite pas alors Dieu décide, il faut que le Messie vienne quand même, au temps prévu. Qu’il vienne avant le temps fixé cela dépend du mérite. Sans mérite c’est au temps fixé.

Une deuxième référence c’est :  « Dayo lééved méevlo – Cela suffira à celui qui est en deuil d’être en deuil ». Talmud : De quel endeuillé parle-t’on ici ?

Réponse :  Israël ! Le deuil de l’exil sera insupportable alors il viendra.

Ou autre réponse : Dieu. C’est Dieu qui décidera de les ramener car Dieu aussi est en deuil quand Israël est en deuil…

***

La foi d’Israël lorsqu’elle se sublime de manière abstraite ne sait plus de quoi elle parle, mais en fait il s’agit effectivement de la Guéoulah, ie. de la fin de l’exil. Et j’ai relié à cela l’expression de « la terre promise ». Ce n’est pas la terre promise mais la terre donnée. En fait, le problème est de savoir pourquoi il faut confirmer à Israël que sa terre lui est donnée ?

Dieu s’adresse nombre de fois pour lui confirmer que la terre lui est donnée.

Si c’est sa terre, pourquoi faut-il confirmer qu’elle lui est donnée ?

Et nous savons que Erets Israël est la terre des hébreux. La référence est dans l’histoire de Joseph où le pays de Canaan est appelée Erets ha ivrim. Lorsque Abraham sort d’Our-Qasdim, de lui-même il va au pays de Canaan parce qu’il rentre chez lui. A quoi cela ressemble-t’il ? Dieu ne lui a pas dit où aller ! Alors si c’est la terre des hébreux, pourquoi faut-il que Dieu le confirme ?

On a laissé de côté la terre promise, mais la terre donnée doit-elle aussi être confirmée ?

Réponse : c’est parce que dans l’identité hébraïque de l’exil, il n’y a qu’une seule lignée qui deviendra Israël. L’identité hébraïque est beaucoup plus large que l’identité Israël sauf que ces lignées se sont perdues. Le modéle de cela c’est la famille d’Abraham. Toutes les dimensions de la famille d’Abraham sont les dimensions de l’identité hébraïque devenue araméenne en exil et qui s’est perdue en exil en devenant autre.

Nous avons étudié de différentes manières ces thèmes-là. Je ne prendrais pas trop de temps.

3 Niveaux de la promesse :

ð   1- Abraham

ð   2- Pas tout Abraham mais Isaac

ð   3- Pas tout Isaac mais Jacob qui devient Israël

A la sortie d’exil, toute la famille d’Abraham sort d’exil avec Abraham, mais c’est seulement à cette identité hébraïque qui deviendra Israël que sera confirmée que la terre des hébreux sera sienne.

Les autres ne sont plus hébreux.

Ishmaël par exemple, fils d’Abram, n’est pas hébreux mais fils d’araméen et fils d’Agar. Chez les Juifs on nait d’autre part comme le fils de sa mère, c’est la 1ère référence chez les Juifs.

D’où le sait-on ? Comparons Ishmaël et Isaac : Ils ont même père Abram-Abraham bien qu’à 2 niveaux différents. C’est bien le côté de la mère qui fait l’identité.

Agar => Ishmaël

Sarah => Isaac

Donc cela vient bien de la mère !

C’est la terre donnée et non promise.

Il s’agit d’être Israël, c’est la seule condition. Les promesses sont faites à Jacob et la clause pour qu’elles se réalisent c’est qu’il devienne « Israël ».

Et Israël c’est ve amekh koulam tsadikim

Retour à la Guémara :

La génération toute entière méritante ou toute entière déméritante…

Le verset cité « et ton peuple tout entier est juste » veamekh koulam tsadikim

Lecture du Rav Kook : « ve amekh koulam, tsadikim ! » – quand ton peuple est tout ensemble ce sont des Tsadikim »  

***

Fin du verset :

ki tavo’u el-ha’arets asher ani noten lakhem

lorsque vous viendrez au pays que Je vous donne,

veshavetah ha’arets Shabat l’Adonay.

la terre shabatisera un shabat pour Hashem

« lorsque vous viendrez au pays que Je vous donne la terre fera Shabat… »

C’est la notion de Shabat qui est liée à celle de Guéoulah comme nous allons le voir avec un autre verset.

Mais d’abord la 1ère question :

Quelle est la nécessité de rattacher la notion de Shémitah à celle de Torah mi Sinaï ?

Rashi :  

« Quel est le lien entre la Shémitah et l’allusion au Sinaï ? »

« mah inyan shemitah etzel har sinai ?»

« quel est le sens du sujet de la Shémitah reliée au Mont Sinaï ? »

(Cela est devenue une expression traditionnelle en hébreu pour signifier deux choses sans aucun rapport)

La question se pose vraiment : la Shémitah est dans Erets Israël et la Torah Mi Sinaï au désert du Sinaï. Pourquoi donc les relier ? Il n’y a pas de Shémitah possible au désert….

Toute la Torah ne concerne que la terre d’Israël.

On pratique en dehors ce que l’on peut pour ne pas l’oublier quand on va y aller…

Na’hmanide : Les Mitsvot n’ont force de Qdoushah qu’en Erets Israël. Il y a des niveaux. Il y a des Mitsvot que l’on en peut pratiquer qu’en Erets Israël (dont la Shémitah par exemple).

Ce sont les Mitsvot qui dépendent du pays (et non pas le pays qui dépend des Mitsvot). 

Les Mitsvot qui préservent l’identité d’Israël ont force de loi également en Galout mais pas avec le sens qu’elles ont pour la Torah, ce sont des Mitsvot de conservateur. Mitsvot conservatoires.

Une fois en Erets Israël, alors la Mitsvah prend tout son sens. C’est vrai de toutes les Mitsvot dit Na’hmanide. Les faire en ’Houts Laarets pour savoir comment les pratiquer lorsque l’on reviendra en Erets Israël. Na’hmanide dit que la Torah a été donnée par Elohé haArets.

Baroukh ha maqom baroukh hou baroukh shé matan torah leIsraël

Et Maqom c’est Erets Israël. Cette notion était très connue par les anciens.

Ce que l’on trouve corrolairement chez Les Romains, avec le droit du sang le droit su sol, « la religion dépend de la région ».

Les SaRIM qui dirigent les peuples les dirigent d’après leur géographie.

Si on se trouve dans la géographie d’un peuple, on se trouve sous l’influence de tel ou tel SaR qui est le SaR du peuple en question.

Cela a repris une importance évidente depuis le retour au pays, et il y a une consigne chez les rabbins de ne pas parler de cela en diaspora.

Le juif israélien en vacance à l’étranger perçoit le caractère artificiel du judaïsme de la diaspora. Plus c’est pieux et plus c’est caricaturé.

Je me souviens d’un enseignement du Rav Kouk : un juif normal est pieux et un goy normal n’est pas pieux. Pour qu’un juif devienne non-pieux il faut qu’il soit anormal. Et pour qu’un Goy soit pieux il faut qu’il soit anormal. Les Goyims se déguisent pour faire pieux et mettent un masque, pour faire pieux et le juifs de la Golah imitent les sorciers. En général c’est un masque triste. Dans la culture grecque, les masques de la piété sont des masques diaboliques. 

Il y a une noblesse de la piété naturelle qui se ressent de suite, et puis il y a cette caricature du masque de la piété qui est le masque de la défigure du sorcier.

Sans généraliser, il y a aussi des vrais Hébreux parmi les Juifs de diaspora et inversèment des Juifs parmi les Hébreux israéliens…

Rashi :

« N’est-ce pas toutes les mitsvot qui ont été données au Sinaï ? »

On a apprend de cette Parashah un principe important sur les Mitsvot : le fait qu’ici la Torah a indexé les Mistvot de la Shémitah dans le détail à l’indication sur le mont Sinaï.

« De même que pour la Shemitah, les détails et les principes généraux sont donnés au Sinaï, de même pour toutes les Mitsvot dans leur détails et leurs principes »

Voilà le problème : on pourrait penser que n’a été donné au Sinai que les principes généraux et que tous les détails d’applications des Mitsvot ne sont pas du Sinaï ? Dans le sens de signification « Torah MiSinaï » = « Torat HaGuéoulah ».  Ici il s’agit d’un Midrash pharisien formulé intentionnellement contre la position idéologique des Saduccéens que l’on retrouve un peu chez les libéraux et les conservateurs et surtout dans la Haskalah de ces penseurs religieux du 19ème siècle en Europe. Ils suivent l’idée que les grands principes sont du Sinaï mais que les détails casuistiques d’application des différents cas particuliers n’ont pas été révélés.

Texte Face B

/ Bien sur cela va de soi que toutes les Mitsvot viennent du Sinai mais la question est de savoir si ce ne sont que les principes de la Mitsvah ou les détails d’applications ?

L’important pour nous est de se poser la question sous la forme suivante :

Pourquoi cette question sur ce principe se pose-t’elle à propos de la Shémitah ?

En termes existentiels contemporains, c’est le grand conflit entre deux tendances dans la société juive moderne concernant Israël.

Est-ce que la Torah concerne une histoire nationale d’une société nationale ?

ou

Est-ce que la Torah est une religion de grand principe ?

Quel rapport entre cette casuistique des lois agricoles pour lesquelles il faut des Kiboutsim et puis l’idéal du Sinaï – être juif dans une civilisation dans laquelle on laissera le soin aux Goyim de s’occuper de l’état ? Et quel rapport entre les lois du Sinaï et les lois d’un état, étant donné le fait que les difficultés d’un état c’est précisèment le probléme économique qui mène à l’inégalité… qui conduit à remplir les prisons…?

La question est importante, c’est une mise en demeure du sionisme lui-même : qu’est ce que cela  vient faire avec le Sinaï ?

Il faut avoir des champs pour pouvoir parler de la jachère la 7ème année !

Quel rapport avec la loi du Sinaï, les grands principes ?

Il est important que ce problème soit posé à propos de la Shémitah car ce sont les lois de la Guéoulah qui concernent la société des Juifs revenus pour être agriculteurs dans le pays des Hébreux. Le Sinaï ne concerne que ceux qui doive être libérés la 7ème année.

Actuellement la société juive est soumise à des fractures qui sont des problèmes de tendances spirituelles permanentes dans toute notre histoire, et puis au niveau anthropologique je repense à l’éclatement de la famille d’Abraham : des identités différentes se sont détachées de celle des Hébreux et sont devenus par ailleurs des rivaux d’Israël.

L’arbre de la société juive dont se détachent idéologiquement des judaïsmes qui n’ont plus rien à voir avec Israël. En particulier sur ce problème-là : la religion des synagogues avec l’idéal d’une morale absolue pure parce qu’abstraite et en laissant aux Goyim la gestion de l’Etat qui salit et donc cela conduit à un parasitisme sur les Goyim au nom de la Torah, de façon à rester purement Sinaï !

Il y a différentes tendances de la société contemporaine et ceci se reflète aussi dans la société israélienne, et seule une tendance reste fidéle à la Torah du Sinaï : celle pour qui la Torah concerne l’histoire nationale d’Israël et celle pour qui l’histoire nationale d’Israël dépend de la Torah.

Vous avez :

ð  les Juifs de la nation sans Torah

ð  les Juifs de la Torah sans Nation

ð  les Juifs sans nation ni Torah

ð  les Juifs de la Torah et de la nation, ce sont ces derniers les Juifs du Sinaï.

C’est la seule grille simple qui explique les fractures présentes dans la société juive. Des Juifs qui en toute bonne foi sont persuadés que vivre dans la société israélienne c’est se perdre. Avec l’idée centrale de laisser l’état aux Goyim et d’être les religieux des ghettos sanctifiant les Goyim. C’est une religion monstrueuse car elle mène à la Shoah et elle a mené à la Shoah.

Et puis cela recommence, cette fabrication de ghettos artificiels.

Juste après la guerre on a commencé à appeler l’évenement la « ‘Horban » et cela s’est appelé rapidement plus tard la Shoah. Les Goyim appelle cela « l’holocauste ».

« ’Horban » c’est une destruction que l’on peut reconstruire

« Shoah » c’est une destruction que l’on peut pas reconstruire

Par exemple le ‘Horban Beit Hamiqdash

L’exemple du 1er temple détruit puis reconstruit ainsi que le 2nd….

Des Juifs jouent de façon artificielle à réinventer ces ghettos (en France, aux USA …etc) soi-disant pour reconstruire ceux qui ont été détruits par la Shoah mais cela reste artificiel, caricatural.

L’exil d’avant Erets Israël n’était pas naturel ni artificiel, car il avait sa propre cohérence.

Si on est dans le temps de l’exil, il y a une cohérence de l’exil.

Mais si on est du temps d’Israël, l’exil perd sa cohérence et devient complétement pré-historique, caricatural.

On n’en parle pas car c’est délicat au niveau socio-politique.

Cas de la France : comment y déclarer que l’on ne s’y sent pas chez nous, que l’on est une entité étrangère greffée sur l’identité française dont on profite, et à juste titre, en payant des impôt mais on est quand même parasite…

On ne parle pas de tout cela. Le président de la communauté doit défendre la légitimité de ses « administrés » par rapport à la société environnante. Mais lorsque c’est le rabbin qui fait « comme si » alors que c’est une stratégie de survie, alors là c’est le signe que c’est devenu la caricature.

Quand le rabbin se prend pour un français, c’est fini.

Alors que c’est le devoir du président du consistoire de protéger les droits de français de ses administrés en tant que citoyens insérés dans le pays.

A force d’être parasites des Goyim, des Juifs se sont habitués à considérer comme normal d’être parasites d’Israël. Vous voyez comment le mécanisme joue. Parce que tout simplement l’état ce n’est pas pour nous…

***

Je voudrais étudier un autre verset étudié par le Orah ’Hayim – Rav ‘Hayim Ben Attar:

Verset 23 chapitre 25.

Un des plus grands rabanim du Maroc, contemporain du Baal Shem Tov, il y a eu une correspondance mystique entre eux. Les élèves du Baal Shem Tov, les ‘Hassidim en général ont un respect collosal pour le Orah ’Hayim et la tradition kabaliste dit qu’ils ont partagé la même âme.

Le Rav ‘Hayim Ben Attar a une très grande descendance. Lorsque les Jordaniens ont détruit le cimetière de Araazéti ils se sont arrêtés à la tombe du Rav. Tous les Attar et les Ben Attar viennent pour sa Hiloula avec les ‘Hassidim.

Il a écrit un commentaire le Orah ’Hayim qui est un peu difficile.

25:23

וְהָאָרֶץ, לֹא תִמָּכֵר לִצְמִתֻת–כִּי-לִי, הָאָרֶץ:  כִּי-גֵרִים וְתוֹשָׁבִים אַתֶּם, עִמָּדִי

Veha’arets lo timacher litsmitut

ki-li ha’arets

ki-gerim vetoshavim atem imadi.

« Et la terre ne sera pas vendu à perpétuité

car la terre M’appartient

 car vous êtes des étrangers séjournant avec Moi imadi « 

Cela concerne le lien entre Israël et le Dieu d’Israël .

C’est un enseignement très fort sur cette fin de verset provenant du Baal Shem Tov : « Dieu dit à Israël « si vous vous considérez comme des étrangers alors Je suis chez Moi si vous vous considérez comme étant chez vous alors Moi Je suis étranger.»

« vous êtes des étrangers séjournant avec Moi imadi » cela veut dire qu’Israël doit être dans le monde comme Dieu dans le monde : « étranger-séjournant ».  

Si je me considère du monde : Dieu est étranger !

Si je me considère comme étranger au monde : Dieu est chez Lui !

Verset 24 :

וּבְכֹל, אֶרֶץ אֲחֻזַּתְכֶם, גְּאֻלָּה, תִּתְּנוּ לָאָרֶץ

« Et dans toute terre d’héritage Guéoulah vous donnerez à la terre « 

C’est à propos du Jubilée la 50ème année.

Cette notion de Guéoulah apparait et j’analyserais Shabat le lien entre la Gueoulah et le Sinaï, à propos du livre de Rout, qui est lu à Shavouot.

Tout le problème du Goël libérateur est lié à l’histoire de Rout qui est lue à Shavouot et c’est liée à la Torah du Sinaï.

Il y a ici une des références indiquant que la Guéoulah est reliée à la notion du Sinai : a été révélée au Sinaï une Torah qui a pour objectif l’achèvement de la Gueoulah qui a commencé à la sortie d’Egypte. C’est le Dieu de la sortie d’Egypte qui révèle Sa Torah, Sa Torah qui est la Torah de l’achêvement de la Guéoulah. Et où cela se passe-t’il ? En Erets Israël! Et c’est le modéle pour Sa création toute entière. Vous avez là, résumé en une phrase, tout ce que la Torah veut enseigner du point de vue de la Emounah. C’est à la sortie d’Egypte que nous avons eu la preuve que les promesses divines s’accomplissent : les promesses de Dieu concernaient la Guéoulah et celles-ci se réalisent en Erets Israël.

Ce que nous sommes en train de vivre c’est la Guéoulah : tout les problèmes concernant l’identité  juive dans le monde contemporain sont au fond la mise en question de l’identité juive profonde : ceux qui sont concernés et ceux qui ne sont pas concernés par le Guéoulah, tout simplement. Ceux qui sont d’Israël et ceux qui ne sont pas d’Israël. Nous verrons le faisceaux des dimensions de cette identité.

Déjà à la révélation des 10 commandements c’est indiqué :

« C’est Moi Qui vous ai fait sortir d’Egypte Qui vous donne la Torah… ».

C’est-à-dire la Torah concerne l’histoire nationale d’Israël et l’histoire nationale d’Israël est déterminée par la Torah.

ð  Ceux qui sont de l’histoire nationale mais pas encore de la Torah sont appelés les lumières du Mashia’h ben Yossef : la Nation.

ð  Ceux qui sont concernés par la Torah sont appelés les lumière du Mashia’h ben David, la Torah.

Et alors, tout l’objectif de la messianité c’est l’unité entre Mashia’h ben Yossef et Mashia’h ben David.

Les grands problémes que nous avons dans la société israélienne c’est ce qui sépare Mashia’h ben Yossef du Mashia’h ben David.

Achetez le livre Kol ha Tor d’un élève du Gaon de Vilna, sur tous les problèmes contemporains : « l’ennemi de la messianité, c’est ce qui sépare le Mashia’h Ben Yossef de Mashia’h ben David ». 

Il y a une tendance au gouvernement qui sépare la Nation de la Torah et vous avez une tendance dans le monde religieux qui sépare la Torah de la Nation. Et le plus extraordinaire c’est qu’ils ont une alliance entre eux. L’alliance entre Merez et Shass c’est exactement le Erev Rav dont parle le Gaon de Vilna. Ceux qui sont « le sionisme contre la Torah » et ceux qui sont « la Torah contre le sionisme » séparent le Mashia’h Ben Yossef du Mashia’h ben David. 

Le personnage qui incarnent vraiment ce problème : c’est l’alliance entre l’ancien ministre Déri et les gens du Merez. Il y a des liens très ambigus entre Déri et ces gens-là.

…/…

Que représente Déri par rapport au Shass ?  Otiot Daat Rabbi Ovadia Yossef !

C’est une coïncidence.

On sent que cela tient sur une alliance entre Rabin et le Rav Ovadia Yossef, c’est-à-dire, ceux qui sont contre le Mashia’h ben Yossef et ceux qui sont contre le Mashia’h ben David.

Il n’y a pas plus surréaliste que cela mais mais cela est dit en clair dans le livre du Gaon de Vilna.

***

La question essentielle c’est le sens de Torah Mi Sinaï.

On a appris que c’est la Torah de la Guéoulah et que cela concerne donc les conditions de l’aliénation d’Erets Israël et donc en conséquence il s’agit des lois de la Shémitah.

[Comment en est-on arrivé à la situation de ce judaïsme qui est devenu le contraire de lui-même ?

Ecouter les beaux sermons dans une synagogue, suivre une morale abstraite que l’on ne pratiquera jamais parce que l’on a pas la société de la Guéoulah pour la pratiquer… une aberration qui conduit à laisser aux Goyim les problèmes de la société sans Torah et à vouloir garder la Torah sans société ??? Cette définition du judaïsme se dévoile comme étant un pseudo-christianisme !

Pendant 2000 ans les chrétiens se sont présentés comme pseudo-judaisme. Aujourd’hui se révèle que c’est bien Israël qui est Israël. Les Juifs sont Israël. Les Juifs de diaspora se présentent et se dévoilent comme un pseudo-chistianisme. Israël chez les Nations pour les Nations avec les nations… La gravité tient au fait que nombreux gens de valeurs sont au service de cette illusion. Un Juif n’arrivera jamais à faire ce que les Chrétiens ont décidé de faire. Beaucoup de synagogues qui ressemblent trop à une église ou synagogue qui restent vides… Cela conduit au problème de l’assimilation. Si quelqu’un ne va plus chez lui (la synagogue) c’est peut-être que c’est plus chez lui ! Et cela indépendamment des pulsions et tendances provenant du Yetser Hara au niveau individuel et conduisant à l’assimilisation. Au niveau des problèmes familiaux c’est lorsque quelqu’un ne se sent pas bien à la maison qu’il y a quelque chose qui va pas chez les parents].

[En passant ma licence de psychologie j’ai réfléchi à un problème de Torah concernant la raison pour laquelle il n’y a pas de peine de mort dans le Talmud : car c’est impraticable !

Si on prononce une peine de mort en 70 ans c’est vraisemblable mais s’il faut prononcer une peine de mort tous les jours c’est que quelque chose ne va pas. Alors on annule la peine de mort. Mais ce n’est pas par progrès de la moral mais par chute de la moralité. Les gosses ont besoin d’une raclée de temps à autre mais si elle vient tous les jours c’est les parents qu’il faut soigner. Ce sont les parents dont il fallait soigner les parents …etc.]

***

[28:00]

Pour revenir au sujet :

Je vais vous citer deux sources, d’abord dans la Guémara, et vous aurez un 2ème éclairage sur Torah mi Sinaï.

Devarim KiTetsé à étudier à partir du Verset 6 chapitre 22 :

22:6

כִּי יִקָּרֵא קַן-צִפּוֹר לְפָנֶיךָ בַּדֶּרֶךְ בְּכָל-עֵץ אוֹ עַל-הָאָרֶץ, אֶפְרֹחִים אוֹ בֵיצִים, וְהָאֵם רֹבֶצֶת עַל-הָאֶפְרֹחִים, אוֹ עַל-הַבֵּיצִים–לֹא-תִקַּח הָאֵם, עַל-הַבָּנִים

Ki yikare kan-tsipor lefaneykha baderekh

bekhol-ets o al-ha’arets

efro’him o veytsim

 veha’em rovetset al-ha’efro’him o al-habeytsim

lo-tika’h ha’em al-habanim.

lorsqu’il arrive qu’en chemin on se heurte à un nid d’oiseau

sur tout arbre ou sur terre

Les poussins ou des oeufs

que la mère d’oiseau couve sur les poussins ou sur les oeufs,

tu ne prendras la mère sur les enfants… »

Je vous citerais une réfèrence du Tikouney Zohar :

Il y a 3 termes qui sont donnés dans cette Mitsvah : Efro’him, Betsim, Banim

Le Tikounei Zohar va étudier trois niveaux de Torah d’après ces trois définitions

ð  Betsim les oeuf

ð  Efro’him les poussins

ð  Benei les enfants

A travers cette analyse des 3 niveaux, 3 mots différents où les petits de l’oiseau sont nommés, ce sont trois niveaux différents de la Torah.

C’est un de ces niveaux-là qui est appelé Torah mi Sinaï

Or, le Zohar en se basant sur le verset suivant, dit

22:7

שַׁלֵּחַ תְּשַׁלַּח אֶת-הָאֵם, וְאֶת-הַבָּנִים תִּקַּח-לָךְ, לְמַעַן יִיטַב לָךְ, וְהַאֲרַכְתָּ יָמִים

Shalea’h teshala’h et-ha’em

ve’et-habanim tika’h-lakh

lema’an yitav lakh veha’arakhta yamim

renvoyer tu renverras la mère

et tu prendras les enfants pour toi

Le sens global de la Mitsvah : c’est une mère qui empêche les petits de devenir des adultes. Alors il faut donc renvoyer la mère et prendre les enfants pour les sauver.

« Des poussins ou encore des oeufs tu ne prendras pas la mère sur les enfants »

ce sont des oeufs et des poussins et non pas des enfants, des Banim : c’est une mère qui fait que les banim n’arrive pas à être Banim, ils restent Betsim ou Efra’him. Alors pour sauver les Banim tu renverras la mère. La Halakhah de cette Mitsvah c’est qu’il faut renvoyer 2 fois. Et si elle revient, on ne renvoie pas une troisième fois. Et on abandonne.

C’est la Guéoulah pour ce nid d’oiseau. Vous voyez tout ce qu’il y a derrière.

Il y a eu 2 exils dit le Zohar – Shalea’h teshala’h – la destruction du 1er et la destruction du 2ème temple – les 2 fois ce sont passées, mais il n’y aura pas de 3ème exil, la troisième c’est la Guéoulah.

Le Péri Tsadik grand maître du monde ashkénaze du siècle dernier a enseigné sur une autre source dans la Guémara que Dieu a donné trois cadeaux à Israël :

« Shalosh matanot litnouli Israël 3 dons faits à Israël bekoulam alédei yissourim et tous par des épreuves : Olam haba – Erets Israël – Torah »

De mon père : « Cela semble contredire ce que l’on sait !

un peu de Olam haba on peut avoir sans Yissourim (sans les épreuves)

un peu de Erets Israël on peut avoir sans Yissourim

un peu de Torah on peut avoir sans Yissourim…

mais si on veut tout c’est impossible sans Yissourim ! »

Vous voyez l’application surtout pour Israël. Pourquoi y-a-t’il des Yissourim ? Parce que tout Israël c’est Israël ! Si on veut se contenter de ’Hatsiah Malkhout la moitié du royaume comme l’a dit Assuérus à Ester – la moitié du royaume mais surtout pas Jérusalem.

Quelles sont ces épreuves là ? faut il passer par-là pour transformer un don en acquis – Matanah ?

Un don n’est vraiment à moi que si je l’ai acquis. Il y a Matan Torah et Quinian Torah

La Torah est donnée à Shavouot, mais elle est acquise à Sim’hat Torah.

Il faut des Yissourim pour transformer Matan en Quinian.

C’est un sujet pour lui même et très important.

Le don tu l’as mais quand est-ce à toi ? Il faut l’acquérir !

La notion de Quinian est très importante.

Cela vaut pour le Olam HaBa, pour Erets Israël, et pour la Torah.

A Shavouot j’ai reçu la Torah, je l’ai, tout le Talmud dans ma bibliothèque !

Est-ce que je l’ai ? Non c’est un cadeau ! Le Quinian exige de l’étudier. Les Yissourim permettent d’obetenir la ‘Hokhmah. Il faut lutter pour étudier. L’étudiant Ben Torah dit :  « Je vais lutter »

Peri Tsadik :

Olam Haba, on l’a eu grâce à Abraham. Pour Abraham il faut un Olam Haba. Donc grâce à Abraham, il y a Olam Haba. Le seul problème qu’on a c’est d’y aller, mais c’est grâce à Abraham qu’il existe.

Yissourim ? Ce sont les Yissourim des 20 générations qui ont précédé Abraham. C’est là un enseignement très important. Abraham est venu et a disqualifié tout ce qu’il y avait avant lui et l’a sauvé. Cela a donné un sens à tous les Yissourim, les épreuves, depuis le 1er homme jusqu’à lui.

C’est une Mishnah : 

« Les 10 générations qui ont précédé Abraham par leur Yissourim le Olam Haba est là ».

=> Erets Israël, c’est par le mérite des Patriarches à qui cela a été promis et qui l’ont pas eu.

=> La Torah c’est par le mérite des tribus sorties d’exil.

C’est là que commence le lien entre le Péri Tsadik et le Zohar : effectivement

ð  à la sortie d’Egypte on a reçu la Torah du Sinaï.

ð  A la sortie de Babel on a reçu le Talmud.

ð  A la sortie du 3e exil on reçoit la Kabalah.

C’est déjà dans les Tikouney Zohah.

ð  A la sortie d’Egypte tout le peuple était rassemblé au Sinaï et le Miqra tout le peuple l’a entendu. Seuls les Talmidey ‘Hakhamim ont eu la dimension Mishnah et Kaballah. Mais tout le peuple a eu Miqra.

ð  A la sortie de Babel tout le peuple a eu Mishnah. Seuls les Talmidey ‘Hakhamim ont eu la Kaballah.

ð  A la sortie du 3e exil tout le peuple a la Kabalah qui est disponible.

C’est déjà annoncé dans le Zohar. Pendant 2000 ans la Kabalah c’était secret. Subitement c’est disponible. On ne l’étudie plus dans des manuscrits comme auparavant de mon temps. Il n’y avait pas de livres. Aujourd’hui, tout est édité avec notes et commentaires et dictionnaires. Personne ne comprend rien à tout ces livres de Kabalah mais c’est disponible.

Cela ressemble à ce que le Zohar indique par ailleurs « A la fin des temps de l’exil, les secrets de la Torah seront dans la bouche des enfants. (Ils seront aussi dans la bouche des vieillards)

Voila ce que dit le Zohar :

ð  Maarei Miqra – Les maitres du Miqra – – s’appellent Betsim les oeufs

ð  Maarei Mishnah s’apellent Efrorarim les poussins

ð  Maarei Kabalah s’appellent Banim les enfants

Daber el Benei Israël…

Il faut donc être Banim pour que cela prenne un sens. Pas si on est encore Beitsim et Efro’him…

La révélation publique du Sinaï cela concerne le Miqra.

C’est un problème très important => L’opposition qu’il y a entre Torah mi Sinaï et le verset qui dit

כִּי מִצִּיּוֹן תֵּצֵא תוֹרָה Ki mitsiyon Tetsé Torah. [Isaie 2:3] Nous l’étudierons à Shavouot

Il y a des raisons historiques pour lesquelles normalement la Torah aurait été d’emblée du être révélée à Tsion, כִּי מִצִּיּוֹן תֵּצֵא תוֹרָה Ki mitsiyon Tetsé Torah, mais il a fallu passer par la révélation du Sinaï pour les raisons que vous savez. Et que la Torah explique : le peuple Juif n’est pas au niveau de Tsion, il faut d’abord passer par Sinaï.

Je le dirais très rapidement et cela se relie à ce que nous disions tout à l’heure : pour beaucoup de Juifs l’ordre des événements c’est : Sortie d’Egypte => Sinaï => Exil dans le monde entier, pour jouer aux Juifs et on attend jusqu’à aujourd’hui la fin des temps. Tout le monde est persuadé que c’est comme ça.

Relisez bien la Torah surtout la Parashah de Beshala’h :

Le plan de la Torah c’était Sortie d’Egypte => 11 jours de marche pour arriver à Jérusalem :

כִּי מִצִּיּוֹן תֵּצֵא תוֹרָה Ki mitsiyon Tetsé Torah

Comme le peuple n’était pas prêt, il y a eu un retard de 40 ans. On a fait une stage avec Mosheh Rabenou comme Madrif. Rien dans la Torah n’indique que le Sinai était prévu après la sortie d’Egypte.

13:17

וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה אֶת-הָעָם, וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, כִּי קָרוֹב הוּא:  כִּי אָמַר אֱלֹהִים, פֶּן-יִנָּחֵם הָעָם בִּרְאֹתָם מִלְחָמָה–וְשָׁבוּ מִצְרָיְמָה

Vayehi beshalach Par’oh et-ha’am velo-nacham Elohim derech erets Plishtim ki karov hu ki amar Elohim pen-yinachem ha’am bir’otam milchamah veshavu Mitsraymah

« Et il arriva lorsque Paro renvoya Israël d’Egypte, Dieu ne les a pas conduit par le chemin de la côte par qu’elle est trop proche de peur que le peuple voyant la guerre ne regrette…et qu’ils retournent en Egypte »

Alors Dieu l’a fait contourner par les 40 ans du désert et le Sinaï.

Et le Sinaï ?

Dans le plan primitif c’était Tsion

A postériori il a fallu le Sinaï mais normalement c’était Tsion.

Le Gaon de Vilna a expliqué que Kimitsion c’est cette Torah le Nistar

Alors que le Niglé c’est Torah miSinaï

****

Q : Sans la mère comment les oeufs deviennent-ils des enfants ?

R : Shalea’h teshala’h et-ha’em

ve’et-habanim tika’h-lakh c’est toi qui doit les élever

Q : on peut prendre les oeufs et les élever ?

R : Nakhon, il faut prendre ce qu’il y a dedans et en faire des Banim.

Les Banim seront délivrés par le fait que la mère n’était pas capable d’être mère et sera renvoyée. Et c’est l’expression que le Miqra emploie pour dire l’exil. Knesset Israël est renvoyé en exil parce qu’elle n’est pas capable de faire que les oeufs et les poussins deviennent des Banim.

L’enseignement du Zohar le précise: c’est pour enseigner qu’il n’y aura pas un 3ème exil parce qu’il y a écrit shalea’h teshala’h  tu renverras la mère 2 fois et pas 3 !

Elle a été renvoyée une fois à la destruction du 1er temple et une 2nde fois à la destruction du 2nd temple. Il n’y aura pas de 3ème fois.

A quel prix ? c’est un autre problème !  Il n’y aura pas de 3ème c’est ce qu’il faut entendre.

Texte Face C

/ … pour que Mosheh Rabenou vienne délivrer Israël à la fin des temps messianiques.

C’est la grande force de la Torah du Rav Kouk d’avoir installer cela dans le pays => Les juifs de la nation et de la Torah. 

Sinon il y a les juifs de la Torah sans la nation ou les juifs de la nation sans la Torah quelque soit les nuances et les combinaisons de ces 2 tendances malades..

Il n’y a que ceux qui sont à la fois nation et Torah qui sont les juifs d’Israël.

Et il y a cette tendance universelle contre cet Israël-là, et des 2 côtés.

Une seule chose sur laquelle sont d’accord les ‘Hilonim et les Harédim c’est la haine des

Historiquement, c’est à la guerre des 6 jours que le Rav Kouk a fondé …

Et c’est pourquoi, c’est dangeureux de ne pas voir la réalité : il y a eu l’ancien sionisme de Ben Gourion avant la guerre des 6 jours et le nouveau sionisme de la guerre des 6 jours qui est le sionisme du Rav Kouk. L’ancien sionisme se déchaine sur le nouveau sionisme.

Ce sont-là des mécanismes assez compliqués qui sont à l’oeuvre.

Nos maitres nous ont enseigné cela depuis des siècles. Cela vient en partie du Gaon de Vilna et celui qui l’a réalisé c’est le Rav Kouk : des juifs qui sont à la fois du Mashia’h Ben Yossef et du Mashia’h Ben David.

Q : est-ce que le fait que le passage par le Sinaï n’était pas prévu a un rapport avec le fait que toutes les fêtes ont une date dans la Torah, Pessa’h et Soukot en particulier mais pas Shavouot ?

R : C’est un ‘Hidoush ! C’est une bonne question !

Oui, cela a un rapport mais moi j’ai appris le contenu de la réponse mais la question n’est pas très bien formulée : la révélation de la Torah n’a pas de date. Il n’y a pas un jour où l’on commèmore l’anniversaire de la Torah. J’ai compris cela en assistant à une réunion de théologiens musulmans et chrétiens en pilpoul sur des cartes géographiques pour savoir où avait été donnée la Torah ! L’endroit physique où Moïse a reçu la Torah est peu important. 

Si nous avions une Mitsvah de commération de la Torah a une date précise ce serait un comportement païen : on commémore l’événement mais pas le fait de l’événement. La révélation de la Torah transcende l’espace et le temps. On va fêter le Maamad har sinaï.

Un Midrash de la Guemara de Shabat : lorsque Moïse monte au ciel pour recevoir la Torah, les anges s’y opposent, et Moïse demande à Dieu de le protéger et Dieu lui dit donne leur une réponse, discute avec eux.

Moïse leur dit : « Honore ton père et ta mère » ? Avez vous pére et mére pour que la Torah vous concerne ?  Tu ne voleras pas ! etc…

Ce Midrash explique qu’il s’agit de la Torah des anges mais pour les hommes et non pour les anges.

C’est un sujet trés important et c’est d’ailleurs la grande contestation des Goyim contre Israël : pourquoi faites-vous semblant de pratiquer la Torah des anges ? Il faut être angélique pour appliquer la volonté de Dieu parfaite ! Comment faites-vous semblant d’être pur alors qu’il y a la mort ? …etc.

Dans la Guémara il y a 2 commandements avec lesquels Moïse ne discute pas avec les anges.

« Tu ne porteras pas de faux témoignage »

« Tu ne convoiteras pas »

Pourquoi la Guemarah ne cite-t’elle pas ces deux commandements ?

Car c’est l’identité des anges même : tout l’être de l’ange c’est de porter témoignage de Dieu, alors ce commandement ne les concerne pas. 

Et puis tu ne convoiteras pas parce que … ?

Alors sur ces deux commandements, on ne leur discute pas.

Cela veut dire : La Torah nous concerne il n’y a pas un commandement pour cela.

Il n’y a pas un jour de l’année où l’on joue à recevoir la Torah, on la reçoit toute l’année.

Mais on commémore le jour historique de la révélation du Sinaï.  

Lorsque cela prend corps avec soi-même, il n’y a pas de commandement qui vient de l’extérieur de la conscience. Etant donné qu’il y a identité entre Israël et la Torah..

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