La proclamation de l'Indépendance

Edith Levy-Neumand

Guide francophone à Jerusalem et Israel
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Les Anglais décident de partir du Proche-Orient le 15 mai 1948, samedi à midi. Les renseignements de la Haganah l'apprennent. Pour David Ben Gourion, c'est l'instant unique, il décide donc de déclarer l'État Juif le vendredi après-midi précédent, le 14 mai 1948. Il organise une cérémonie à Tel-Aviv car Jérusalem est encore assiégée. On convoque 300 personnes, sans leur expliquer vraiment le but de la réunion au boulevard Rothschild dans la maison de Méïr Dizengoff, premier maire de Tel-Aviv. Après son décès, il a légué sa maison à la ville pour en faire une galerie d'art. C'est l'endroit même où, en 1909, 66 familles se sont réunies pour tirer au sort les premiers lots de terrain distribués, afin de créer la ville de Tel Aviv.

Avec les moyens du bord, on prépare la salle le 14 mai.
Ben Gourion tape trois fois sur la table, il lit la Déclaration de l'Indépendance écrite sur une feuille simple, préparée à la hâte. Le Rabbin Maïmon, spécialement venu de Jérusalem assiégée, prononce la bénédiction de Chéhé'héyanou, prononcée sur une nouveauté qui réjouit, on chante la Hatiqva (l’espérance), l’hymne national, on essuie des larmes. En quarante minutes, l'État d'Israël est créé.


Des manifestations de joie éclatent dans les rues. A Tel-Aviv, Jérusalem et dans tout le pays, on danse.

La proclamation de l'Indépendance

L'État d'Israël vient de naître, il n'a pas encore d'institutions, de gouvernement, d'armée ni d'argent, et il est entouré de pays ennemis qui veulent sa destruction. Cinq armées arabes, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban et la Syrie attaquent ce pays qui vient de naître. La guerre d'Indépendance a commencé (en fait, elle continue, car les combats ont commencé depuis le mois de janvier).

Le Goush 'Etsion

Le Goush 'Etsion est un bloc de quatre jeunes kibboutsim au sud de Jérusalem, à mi-chemin de Hébron. Réinstallés depuis 1943 après plusieurs tentatives dans les années 1920, il est complètement isolé du reste du pays. Depuis le mois de janvier, il est assiégé et ses convois de ravitaillement sont régulièrement attaqués. Le dernier, avec trente-cinq combattants du Palma'h, a été entièrement anéanti. En avril, les mères et les enfants sont évacués à Jérusalem.


L'attaque est lancée le 13 mai par les véhicules blindés de la Légion arabe soutenus par des miliciens arabes des villages avoisinants. Le kibbouts Kfar 'Etsion tombe le premier, après une journée de combats très violents. Après la bataille, les survivants sont rassemblés dans la salle à manger et les miliciens arabes locaux, aidés par les soldats de la Légion arabe, les tuent tous.
Les trois autres kibboutsim se rendent, l'ensemble est ensuite pillé et rasé, les habitants faits prisonniers et emmenés en Jordanie. Cette région ne sera plus israélienne jusqu’à la guerre des Six-Jours.
David Ben Gourion déclare : « Si aujourd’hui il existe une Jérusalem juive, l’histoire israélienne et le peuple tout entier doivent remercier en premier lieu les combattants du Goush 'Etsion ».
En tout, 242 personnes sont tombées pendant ces combats. Une grande partie des veuves de Kfar 'Etsion s’installent au Moshav de Nir 'Etsion près de 'Haïfa avec leurs enfants orphelins.
Une partie d’entre eux, en 1967, tout de suite après la guerre des Six-jours reviendront à Kfar 'Etsion pour perpétuer le souvenir de leurs pères qu’ils n’ont qu’à peine connus et reconstruire le Kibboutz puis la région temporairement détruits.
Aujourd’hui, le Goush 'Etsion est reconstruit et compte une population de plus de 20 000 habitants dans une vingtaine de villages et deux villes : Efrat et Beitar 'Illit.

Efrat

La Guerre d'Indépendance (mai 48 – février 49)

Les armées égyptienne, irakienne, syrienne, jordanienne et libanaise attaquent Israël. La guerre d'indépendance dure du 15 mai 48 à la fin février 49 quand sont signés les accords d’armistice à Rhodes sous l'égide de l'ONU.
Le tracé des frontières données à Israël est déjà plus grand que celui prévu par le plan de partage voté par l'ONU (77 % de la Palestine mandataire alors que le plan de partition n'en donnait que 56 %). Ces accords mettent un terme à la guerre mais ils établissent des lignes d'armistice qui ne sont que provisoires en attendant des négociations et traités de paix qui ne furent jamais signés dans les années suivantes. Israël a conquis 26 % de territoires supplémentaires par rapport au plan de partage. Il a réussi à garder la partie ouest de Jérusalem. La ville est coupée en deux par un mur de barbelés infranchissable, jusqu'en 1967 à la guerre des Six-Jours.

Israël a conquis 26 % de territoires supplémentaires par rapport au plan de partage. Il a réussi à garder la partie ouest de Jérusalem. La guerre d'Indépendance a fait 6000 morts militaires et civils parmi les Israéliens, 2000 morts dans les armées arabes et un nombre inconnu de morts parmi les civils arabes.

La Jordanie entre dans la partie ouest du Jourdain, la Judée et la Samarie, et annexe cette région. Cette annexion n'est reconnue uniquement que par deux pays : l'Angleterre et le Pakistan. La France ne l'a pas reconnu, cependant en français, on appelle cette région : la Cisjordanie, comprenant implicitement que cette région appartient à la Jordanie bien que le gouvernement officiel n'ait jamais reconnu cette annexion.


Le quartier Juif de la Vieille Ville

Pendant la période hérodienne (37 à 4 avant l'ère actuelle), c’est dans le quartier juif de la Vieille Ville que se trouve la « Ville Haute », où sont installés les notables et les Cohen (Après 1967 des vestiges de ces grandioses maisons ont été retrouvés. Elles sont aujourd’hui en contre bas au-dessous des maisons du quartier et il est possible de les visiter. On peut même y voir les traces de l’incendie provoqué par les romains en 70, après la destruction du deuxième Temple).

Le quartier hérodien sous les bâtiments actuels de la vieille ville

Avec une présence juive à travers presque toutes les époques (sauf quand on le leur a interdit), le quartier juif compte en 1948 une population de 2 000 personnes. Après de rudes combats et 48 victimes, dont un enfant, Nissim Guini, âgé de dix ans qui participa à la défense du quartier, – le plus jeune défenseur de Tsahal, – mort au combat, le quartier est assiégé, les hommes sont pris comme prisonniers en Jordanie, où ils resteront presqu’un an et le reste de la population contrainte au départ en masse. Le quartier reste alors sous domination jordanienne (alors qu’il devait être international). Pendant dix-neuf, Jérusalem sera divisée en deux, impossible de passer d’une partie à l’autre, les Israéliens devront se contenter de scruter la vieille ville depuis le Mont Sion sans pouvoir y entrer ou s’approcher des Lieux Saints. En 1967, pendant la guerre des Six-Jours, Tsahal entrera dans la vieille ville. La ville entière sera réunifiée, le quartier juif de la vieille ville sera découvert alors en ruines, saccagé, d'anciennes synagogues ayant été détruites ou transformées en écuries.

L'explosion de la synagogue de la 'Hurba en 1948
La place centrale du quartier juif de la vieille ville en ruines détruit par les Jordaniens en 1948.
La synagogue de la 'Hurba reconstruite en 2014 à l'identique de celle d'avant 1948

L’Altalena 

L’Altalena est un bateau que l'Irgoun affrète et envoie depuis la France en 1948 chargé d’armes et munitions.
Ben Gourion, dans le contexte de l'unification d'une seule armée nationale israélienne, Tsahal, demande à recevoir toutes les armes. Begin, le commandant de l’Irgoun demande à récupérer 20% des armes pour son propre camp. Ben Gourion refuse. Il donne l’ordre de tirer sur le bateau et sur les militants de l’Irgoun les 21 et 22 juin 1948. Ytshak Rabin est le commandant de la force qui tire sur le bateau. Seize membres de l'Irgoun et deux soldats de Tsahal meurent lors de l'assaut contre le bateau.

L’Altalena en feu

Les débuts de l'État

La guerre de 48 apporte l'indépendance à Israël, un refuge aux survivants de la Shoah, la garantie que les Juifs auront désormais une terre d'accueil.
David Ben Gourion devient premier ministre et Chaïm Weizmann, premier président de l'État.
Après la guerre d'Indépendance l'État d'Israël est confronté à des problèmes multiples :
Il a perdu 6000 hommes au combat soit 1 % de sa population.
Il doit organiser son économie dans un contexte difficile, forger des institutions démocratiques.
Il faut aussi et surtout assurer sa défense : d’où la création de Tsahal – Armée de Défense d'Israël.
En 1949 se tiennent les premières élections de la Knesset. C’est un pays démocratique avec 120 députés comme les 120 membres du Sanhédrin de l'époque du Second Temple.

Les Alyot (vagues d’immigration)

Le 5 juillet 1950, la Loi du Retour est votée, elle permet à un Juif de s'établir en Israël et de devenir automatiquement citoyen israélien s’il le désire. Il faut donc :

Il faut donc :

Des survivants de la Shoah
Absorber les centaines de milliers d'immigrants venus d'Europe, rescapés de la Shoah et qui ne pouvaient venir avant à cause du Livre Blanc britannique limitant l’immigration.
Puis les immigrants des pays arabes avec la mise en œuvre d'une série d'opérations programmées. Un très beau reportage sur le sujet : Les réfugiés juifs des pays musulmans.
On loge tous ces immigrants dans des campements sous des tentes ou des baraquements, la situation est très difficile pour eux.


D’Irak
Un musée dans la ville de Or Yéhouda raconte l’histoire de la communauté d’Irak. Elle fut exilée par les Babyloniens en 586 avant notre ère, au moment de la destruction du Premier Temple. Les Juifs habitaient en Irak depuis plus de 2600 ans. Dès la fin de l'année 1947, suite à la décision des Nations Unies, plusieurs juifs sont arrêtés et massacrés, le mouvement sioniste devint illégal, les Juifs se voient imposer de nombreuses interdictions. En 1950, le gouvernement irakien leur permet de partir à condition qu'ils renoncent à leur citoyenneté irakienne, qu'ils abandonnent tous leurs biens et qu'ils ne reviennent pas dans le pays. Avec l’opération « Ezra et Néhémie », l’Irak se vide de ses 120 000 juifs.

De Lybie
Un autre musée à Or Yéhouda présente la communauté de Lybie qui, elle aussi, se vide de ses juifs à la même période. 90% de la communauté soit 36 000 Juifs libyens montent en Israël entre 1948 et 1951, le reste émigrera juste après la guerre des Six-Jours en 1967.

Du Yémen
Au Yémen aussi, l’opération Tapis Volant ou sur « l’aile des aigles » amène les 50 000 juifs yéménites en Israël dans 380 avions selon le verset de l’Exode (19, 4) : « Je vous ai portés sur l'aile des aigles, Je vous ai rapprochés de moi ». Depuis la création de l’État d’Israël, cette communauté est en danger, En mai 1949 le gouvernement yéménite permet le départ des juifs. Plusieurs milliers de juifs partent rapidement de peur que le gouvernement yéménite ne revienne sur sa décision et ne ferme ses portes. Un pont aérien amène ces nouveaux immigrants d’où le nom de l’opération : « Tapis Volant ».
Donc 100 000 nouveaux immigrants arrivent avant la fin de 48, et pendant l'année 49, leur nombre se monte à 240 000 venus de plus de 70 pays. La population triple entre 1948 et 1951, elle s’élève à 1 800 000.

Les immigrants du Yémen

Du Maroc
L'alyah des Juifs du Maroc commence dès la création de l'État d'Israël en 1948 et se termine avec la déclaration de l'indépendance du Maroc en 1956. Mais la vague d'alyah la plus importante est pendant les années 1954-1955.
Au total près d'un quart de million de juifs arrivent du Maroc, c'est le nombre le plus important d'un pays musulman.

 

La décolonisation française de l’Afrique du Nord entre 1956-1962 va elle aussi amener une immigration massive de Juifs en provenance de Tunisie et d'Algérie.
Des villes de développement en Israël apparaissent où seront logés beaucoup de ces immigrants.

Une autre loi importante votée en 1950 est celle qui définit Jérusalem comme la capitale d’Israël.

Le procès d’Eichmann

Comme beaucoup d’anciens nazis, Eichmann vit en Amérique du sud, depuis dix ans, caché sous le nom de Riccardo Klement. Il est capturé par des agents du Mossad en mai 1960 à Buenos Aires en Argentine.
Le gouvernement israélien fait de l'arrestation et du procès de ce responsable nazi une grande opération médiatique en vue d'éveiller l'opinion internationale - et l'opinion israélienne elle-même - à la conscience de la Shoah.
Ces victimes n'ont jamais, ou si peu, parlé. Pour la première fois, un peuple entier se met à les écouter. Ils révèlent au monde l'horreur de la Shoah.
Le procureur général de l'accusation, Guidé'on Hausner, lors de son réquisitoire, s'est exclamé : « Je ne suis pas seul. Avec moi se trouvent six millions d’accusateurs ». Ceux qui n’ont pas eux-mêmes vécu l’expérience du camp ne pourront jamais s’identifier aux déportés.
Eichmann est pendu le 1er juin 1962, puis son corps est brulé et ses cendres dispersées en mer. Ce fut l'unique peine capitale appliquée en Israël.

Eichmann
Le procès d’Eichmann

Mise en service de la conduite nationale d'eau

En 1964 la conduite nationale d'eau est inaugurée. Elle transporte l’eau depuis le Lac de Tibériade jusqu’au sud du pays. Grâce à elle, le Néguev se développe.


La conduite nationale d'eau

1966. Le bâtiment de la Knesset - le Parlement - est inauguré


1967. La guerre des 6 jours

L'entrée des soldats dans la vieille ville. De droite à gauche: Yitshak Rabin, Moshe Dayan, Ouzi Narkiss

Israël a à peine 19 ans. De nouveau les pays arabes, dont l'Égypte, la Syrie, la Jordanie et l’Irak s’unissent pour « jeter les Juifs à la mer ». L'angoisse des Israéliens et des Juifs de la Diaspora est à son comble. Dans le monde entier on est très inquiet pour la situation d'Israël entourée d'ennemis.
Israël appelle la Jordanie à rester neutre mais elle refuse.
Les Égyptiens demandent à l'ONU de se retirer du Sinaï et cette dernière accepte. Les Égyptiens décident de fermer le détroit de Tiran à la marine israélienne, ce qui est contraire à la législation internationale. L’Égypte se prépare à la destruction d’Israël et le monde regarde mais ne réagit pas. Israël est encerclé et c'est pour rompre cet encerclement que son gouvernement prend l'initiative d'intervenir militairement contre ses voisins. Le 5 juin, les avions israéliens décollent et bombardent l’aviation égyptienne avant qu'elle ne décolle. En moins de 2h 45, 410 avions égyptiens sont anéantis et les tanks israéliens s’avancent dans le Sinaï puis en Égypte même.

La Jordanie attaque Israël avec l'artillerie lourde sur Jérusalem-Ouest et la région de Tel Aviv. Les Israéliens ripostent, les combats à Jérusalem sont très durs car Israël n’utilise pas l’aviation par peur de toucher aux Lieux Saints. Mais le 8 juin, Israël triomphe de l'armée jordanienne et prend le contrôle de tout Jérusalem et de la Judée - Samarie.
L’entrée des soldats dans la vieille ville et leur arrivée au Kotel (Le Mur Occidental) est vécue comme un miracle. « Le Mont du Temple est entre nos mains » crie le Grand-Rabbin Goren en sonnant du chofar. Un drapeau israélien est hissé sur l’esplanade du Temple.
Naomi Shemer a composé un chant זהב של ירושלים « Jérusalem d’or », cette même année pour le festival de la chanson, dans lequel elle décrit Jérusalem d’alors, divisée par un rempart. Le chant remporte un immense succès. Trois semaines après la présentation de ce chant au festival, la guerre des Six-Jours a changé la situation de Jérusalem qui est réunifiée. La chanson sera transformée : «  nous sommes retournés au puits d’eau », «  Le Chofar se fait entendre sur le Mont du Temple ».
"המים חזרנו אל בורות " "בהר הבית השופר קורא".
Ce chant devient l’hymne de la guerre des Six-Jours.


Au nord d'Israël, l'artillerie syrienne bombarde inlassablement les localités de Haute-Galilée. Depuis avril 1967, les Syriens tirent sur les villages juifs et les tracteurs israéliens qui cultivent les champs installés en dessous du Golan dans la vallée du 'Houla et au bord du lac de Tibériade. L’armée israélienne monte sur le Golan afin de réduire au silence les canons qui tirent sur les kibboutsim.

Cette guerre-éclair a duré six jours, du 5 au 10 juin 1967. Au prix de 759 morts et 3 000 blessés, Israël conquiert la Judée- Samarie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza, le Golan et la péninsule du Sinaï. La superficie du pays se multiplie par 5 et passe de 21 000 à 102 000 km2.
Cette guerre, et particulièrement l'angoisse qui l'a précédée soudent la Diaspora autour d'Israël. La victoire assure son implantation dans la région. Mais elle transforme aussi la perception d'Israël par les autres nations. Ce peuple de réfugiés toujours menacé dans son existence devient pour beaucoup une puissance occupant des territoires fortement peuplés.
Le 27 juin 1967, la Knesset vote l'annexion de la partie est de Jérusalem en adoptant une loi assurant la continuité des services publics des deux côtés de l'ancienne ligne de démarcation et en dissolvant la municipalité arabe le lendemain.

Israël après la guerre des 6 jours

Dès juillet 1967, le gouvernement israélien lance le plan Allon qui préconise l'installation de villages dans le Golan et la vallée du Jourdain, afin d'assurer la sécurité d'Israël. À Kfar 'Etsion , les orphelins de 1948 recréent le kibbouts où sont tombés leurs pères. À Hébron, une nouvelle communauté s’installe là où les Juifs ont été massacrés en 1929 puis expulsés par les Anglais. De nouveaux villages - yichouv - se construisent. Avec la montée en puissance du Goush Emounim à partir de 1974 puis l'arrivée au pouvoir de la droite avec le Likoud, en 1977, les villages se développent avec le but pour les Juifs de se réapproprier la Terre d’Israël. 92% des sites bibliques se situent dans cette région. En 2016, la population juive de la Judée et de la Samarie dépasse les 400 000 personnes dans 127 lieux.

Entebbe

Le 27 juin1976, un avion d'Air France en vol pour Paris est détourné à l'aéroport d'Entebbe en Ouganda par un commando terroriste germano-palestinien. Les juifs et les israéliens sont isolés des autres passagers qui sont libérés. L’équipage d’Air France reste avec les 103 otages juifs et israéliens. Israël, qui ne veut pas céder au chantage des terroristes, organise un raid de l'armée de l'air pour libérer les otages. Le commandant de l'opération, Yonatan Netanyahou (le grand frère de Benjamin Netanyaou premier ministre actuel) est tué durant le raid ainsi que trois otages. Parvenant à libérer la quasi-intégralité des otages encore retenus, le raid est considéré comme une réussite militaire israélienne. À l'adresse du conseil de sécurité, l'ambassadeur israélien Chaïm Herzog déclare :
« Nous avons un message simple au Conseil : nous sommes fiers de ce que nous avons fait, parce que cela démontre au monde entier que pour un petit pays, Israël réussit car la dignité, la vie humaine et la liberté constituent ses valeurs les plus élevées. Nous sommes fiers, non seulement parce que nous avons sauvé la vie d'une centaine de personnes innocentes — hommes, femmes et enfants — mais aussi parce que la signification de notre acte signifie la liberté humaine » (Chaim Herzog, Heroes of Israel, p. 284).

Le retour des otages en Israël

La guerre de Kippour

Le jour où tout s'arrête en Israël pour se recueillir, le jour de Yom Kippour, le plus important du calendrier juif, le 6 octobre 1973, l’Égypte et la Syrie attaquent en même temps, par surprise, le petit État d'Israël.
L'armée israélienne est d'abord mise en difficulté, mais au bout de quelques jours elle arrive à repousser les assaillants. Les troupes blindées du général Ariel Sharon passent le canal de Suez et établissent une tête de pont qui menace la vallée du Nil et Le Caire. Au nord, elles s'engagent sur la route de Damas, la capitale syrienne.
L'ONU appelle alors toutes les parties en conflit à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations en vue « d'instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient ».
Les combats cessent le 25 octobre et le cessez-le-feu israélo-égyptien est signé le 28 octobre.
Bien que les pertes israéliennes soient lourdes - plus de 2500 morts, des milliers de blessés, le succès militaire israélien est étonnant. Mais cela est perçu comme un échec politique. La crise qui s'ensuit amène le 10 avril 1974 la démission de Golda Meir.


Un résumé des cartes des différentes lignes de cessez-le-feu



Bibliographie :
Archives Sionistes
Wikipedia 
Destins d'Israël, David Ben Gourion
Nili Shmuel, Retourne en Palestine
Israël, ombres et lumières, collection dirigée par Joseph Kessel
Israël 60 ans, Nissim Michal
Les réfugiés juifs des pays musulmans