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29 Mai 2018

TÉTSAVÉ - LA LUMIÈRE PERMANENTE DE MOSHÉ, NOTRE MAÎTRE

INTERVENANT(S) : MICHEL AMRAM

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Moshé, porte-parole de la Loi
Dans la parasha Térouma, les prescriptions relatives à l'érection du sanctuaire et la confection des principaux ustensiles ont été transmises. Par contre, avant même que soit détaillée la description du sanctuaire, notre parasha débute d'emblée par une des particularités du service du Temple.

Moshé, porte-parole de la Loi

    Dans la parasha Térouma, les prescriptions relatives à l'érection du sanctuaire et la confection des principaux ustensiles ont été transmises. Par contre, avant même que soit détaillée la description du sanctuaire, notre parasha débute d'emblée par une des particularités du service du Temple, Shemot (27, 20) : "Quant à toi, tu ordonneras aux enfants d'Israël. Et ils t'apporteront de l'huile pure d'olives concassées, pour le luminaire, afin d'en faire monter la lumière de manière perpétuelle. C'est dans la Tente d'assignation, en dehors du voile qui est devant le Témoignage, qu'Aaron et ses fils la prépareront pour que les lampes brûlent du soir au matin, en présence du Seigneur. C'est une loi perpétuelle pour leurs descendants, à observer par les enfants d'Israël."

a) La lumière

    Ce que Rabi Don Yits'haq Abravanel ne manque pas de relever : "Pourquoi le Seigneur ordonna-t-il ici la disposition des lumières, cet ordre n'aurait dû être donné qu'après l'achèvement du Temple et la mise en place définitive du Chandelier et des autres ustensiles ? La prêtrise n'avait pas encore été instituée et pourtant la Torah nous livre des prescriptions concernant une particularité de leur service : la façon d'allumer les lumières ?" Nous en déduisons qu'il n'y a pas lieu de considérer l'allumage des lumières pour résoudre l'éclairage dans la Tente d'assignation mais comme une fonction importante d'une très haute valeur spirituelle. En effet, la lumière revient souvent dans le Tnakh comme référence à une valeur spirituelle. Elle se trouve à l'origine de l'œuvre de la Création, Béréshit (1, 3) : "Que la lumière soit !" Israël est comparé à la lumière, Yésha'yahou (60, 3) : "Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire du Seigneur rayonne sur toi. Oui, tandis que les ténèbres couvrent la terre et une sombre brume les nations, sur toi le Seigneur rayonne, sur toi Sa gloire apparaît. Et les peuples marcheront à ta lumière, les rois à l'éclat de ton aurore." Dans la même prophétie, un parallélisme est établi entre la lumière divine et Israël, Yésha'yahou (60, 19) : "Ce ne sera plus le soleil qui t'éclairera le jour, ni la lune qui te prêtera le reflet de sa lumière : le Seigneur sera pour toi une lumière permanente, et ton Dieu une splendeur glorieuse. Ton soleil n'aura jamais de coucher, ta lune jamais d'éclipse ; car le Seigneur sera pour toi une lumière inextinguible..." Le psalmiste majestueux, David, le roi, proclame Téhilim (36, 10) : "Car près de Toi est la source de vie ; à Ta lumière nous voyons la lumière." Nos Sages considèrent la lumière comme la valeur de l'étude de la Torah, de la réalisation des mitsvot et du service de Dieu en général, Mishelei (6, 23) : "Car la mitsva est un flambeau, la Torah lumière." La lumière de Moshé est enveloppante dans le temps de l'Histoire et l'espace du Temple, elle est proposée à être intériorisée et elle correspond à l'objectivité. La lumière de Yéhoshoua', son fidèle élève, exprime le vécu d'une lumière intériorisée, acquise, méritée par le labeur, elle correspond à la subjectivité. Notre capacité, élèves de Moshé, notre maître, est d'adhérer à sa valeur spirituelle d'éternité afin de mériter, le temps venu, "que le Seigneur soit pour nous une lumière permanente", en direct.

b) "Quant à toi"

    La première mitsva pour la préparation de l'huile destinée à l'illumination du candélabre doit procéder de Moshé lui-même mais elle doit se propager par l'apport personnel des enfants d'Israël. Il doit l'ordonner aux enfants d'Israël et être préparée par Aharon et ses fils, de telle sorte que celui qui en a reçu l'ordre doit décider d'agir par lui-même, conformément à la Loi qu'il reçoit. La loi de faire monter la lumière est perpétuelle pour nous d'Israël. Nous devons exécuter cet ordre non pas en se bornant à obéir mais en prenant l'initiative par nous-mêmes, conformément à l'enseignement reçu. La lumière doit être entretenue par les enfants d'Israël, de façon spontanée et autonome, avec dévouement et désintéressement, comme étant notre seconde nature, en justification à l'ordre d'En-Haut.


    Autrement dit, l'ordre divin donné par Moshé est compatible à notre volonté authentique, il concorde à notre nature profonde. La stratégie pédagogique de Moshé doit être telle que la lumière monte pour illuminer par elle-même. Moshé ne doit pas se borner à donner des ordres techniques sans rapport avec notre nature profonde mais son instruction, son enseignement, sa transmission doivent avoir pour résultat que celui qui en a été l'objet choisisse et décidât de son propre gré d'agir, en conformité à la Loi reçue. Il n'a pas à donner l'ordre d'allumer la lumière mais faire en sorte que la lumière monte d'elle-même, par un engagement volontaire des hommes porteurs du pouvoir de décision, de l'effort humain, de la maîtrise de soi par discipline personnelle, par sublimation de soi.


    Les ordres reçus pour la construction, l'entretien et le service du culte du Temple ne doivent pas être exécutés par des robots humains, administrativement, avec accoutumance et automatisme, mais par enthousiasme, car c'est "en présence du Seigneur que les lampes brûlent du soir au matin, afin d'en faire monter constamment la lumière." Nous nous consumons d'amour inconditionnel pour la Torah. Nous brûlons d'amour fou pour son étude attentive.

c) L'effacement de Moshé devant la Loi


    Moshé doit apporter à notre connaissance l'instruction du Seigneur mais sa stratégie pédagogique doit avoir pour résultante que nous apportions de nous-mêmes l'huile pure d'olives concassées. La Loi est ordonnée et notre œuvre est de nous identifier à elle. Notre charte d'identité est la Torah, en élucidant pour nous et pour le monde entier que Moshé a été habilité à nous transmettre l'ordre du Seigneur de la Torah de vérité et que nous devons la réaliser dans la réalité. Moshé, notre maître, réussit sa vocation de porte-parole de la Torah lorsque les enfants d'Israël de toutes les générations à nos jours agissent selon son ordre absolu, donné comme étant leur véritable nature, continuellement. La Loi devant être notre propre nature intrinsèque, Moshé s'efface alors totalement devant la Loi qu'il transmet, Shémot (32, 32) : "Sinon efface-moi de Ton livre que Tu as écrit." Il se vérifie alors comme étant le plus humble des hommes, Bémidbar (12, 3) : "Et cet homme Moshé était très humble, plus qu'aucun être qui fût sur terre." La Loi ordonnée par lui est obéie car elle n'est pas une pièce rapportée de l'extérieur mais parce qu'elle est la véritable nature interne des enfants d'Israël dans leur âme profonde. Moshé réussit sa vocation lorsqu'il s'efface totalement devant la Loi qu'il transmet. Moshé, notre maître, est la Torah écrite qui s'efface devant la Torah orale, représentée par les Sages du Talmud et par tout Israël qui l'étudie avec bravoure et vaillance, par engagement volontaire, "devant Dieu". Certes, la Torah nous a été transmise des Cieux par le truchement de Moshé, notre maître, mais il s'efface pour que le principal de la révélation de la Torah soit sur Terre, Béréshit Raba (19, 7) : "Le principal de la Shékhina, la Présence, est en bas."

Moshé, le soleil - Yéhoshoua', la lune


    Cela devait donc être dit maintenant, en préambule au culte du Temple, concernant la lumière perpétuelle et absolue de Moshé, notre maître, étincelante comme le soleil au zénith. En occultant la lumière solaire de Moshé, le Seigneur, notre Dieu, permet notre œuvre personnelle d'expérimentation selon Son ordre "que la lumière soit !" qui résonne perpétuellement, mais que la lumière vienne de nous, en conformité à celle de Moshé. Nos Sages du Talmud Baba Batra (75b) disent que Moshé est le soleil et tous ceux qui étudient la Torah sont, depuis Yéhoshua' Bin Noun, la lune. La lune n'a pas de lumière par elle-même si ce n'est celle qu'elle reflète du soleil. Quand le soleil se couche, la lune se met à briller d'elle-même. L'éclipse du soleil qu'est Moshé, notre maître, permet l'éclairage de la lune qu'est Yéhoshoua' Bin Noun. Le 7 Adar Moshé mourut et Yéhoshoua' continua par sa propre force. Déjà à sa mort, trois cents Halakhot furent oubliées et Yéhoshoua' pria le Seigneur de les lui rappeler. Dieu lui dit que la Torah n'est plus dans les cieux, la réponse doit se trouver sur terre et pour parvenir à ces Halakhot, il faut se casser la tête par l'étude et redoubler d'effort pour arriver à y répondre. Le Talmud Témoura (16) dit qu'Otniel Ben Qénaz, élève de Yéhoshoua', rétablit ces trois cents Halakhot grâce à la force de son raisonnement. Ce fut le commencement de la Torah orale. La Torah écrite nous vient toute prête des Cieux, mais la Torah orale, par contre, est un véritable "concassement de tête" afin d'en extraire l'huile pure pour l'allumage perpétuel. Nous ne pouvons demander les solutions directement à Dieu, mais Dieu nous aide dans nos réflexions, nos supputations, nos atermoiements du pour et du contre, nos contradictions, nos retorquations et nos élucidations jusqu'à extraire la substantifique moëlle des conclusions. Les pâles lumières que nous sommes ne sont que le tiède reflet du soleil absolu de Moshé et la veilleuse tremblante de la pleine lune de Yéhoshoua'. Mais même la Tora orale extraite de la réflexion humaine est en vérité une bénédiction du Ciel (Rav Kook, Lumières de la Torah, 1, 1. Rav Shlomo Aviner, Les Princes de l'Humanité, p. 195).


    Le Livre du Zohar Devarim ('Eqev, 273a) dit : "De génération en génération, la personnalité éternelle de Moshé, notre maître, se déroule comme un mouvement rotatif au cours duquel une série périodique des harmoniques de sa personnalité générale se dévoile, et à chaque rotation plusieurs modalités d'être apparaissent, chacune en particulier avec sa nuance et chacune individuelle avec sa sensibilité."

LES COURS DE MANITOU

Tetsave - 1996

 
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