L’OEUVRE DE LA CRÉATION
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ISRAËL ET LES NATIONS
MESSIANISME
THÈMES FONDAMENTAUX
17 Juillet 2022

PINHAS : LA DISQUALIFICATION DES NATIONS.

Par Ephraim Herrerra interviewé par le journaliste Antoine Mercier

INTERVENANT(S) : EPHRAIM HERRERA, ANTOINE MERCIER | MÉDIATEUR : ANTOINE MERCIER

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Disqualification des nations


Toutes les nations, tant qu’elles avaient leur sèfèr yohassin, leur filiation par généalogie, avaient leurs prophètes qui leur expliquaient le sens de leur histoire, de leur destinée historique. C’est disparu pour toutes les nations sauf pour Israël.


Au moment où Mochè Rabènou a reçu la Torah, il a demandé, comme clause pour la recevoir, que la prophétie s’arrête sur les nations, plus exactement que la Chékhina ne réside plus chez les nations. De la même manière qu’il y avait Chekhinah pour Israël il y avait Chékhina  pour les nations, que j’appellerais « providence au premier degré ». Pour les nations, il n’y a plus que « providence au second degré ». En particulier, cette providence au premier degré va être réservée uniquement au lien entre le Créateur et Israël à partir du Sinaï, est demandée par Moïse. La source est dans Massèkhèth Bérakhot[1] : l’explication, c’est qu’Israël est la seule nation qui ait accepté que son histoire soit jugée d’après la Torah. Or, il y a des raisons pour lesquelles les autres nations ont refusé, alors qu’elle leur avait été proposée avant qu’elle ne le soit à Israël. C’est parce que l’humanité entière a refusé à tour de rôle, nation après nation, que son histoire de civilisation soit jugée par la Torah, c’est-à-dire par la Loi morale, que finalement Dieu s’est inventé une nation à part qui est Israël, du dedans de l’humanité, mais à part, et qui, elle, a accepté la Torah. Le sujet est très vaste et très important.


Par rapport à notre problème, je le dirais de la manière suivante : la Torah, en préface de la Loi comme loi, raconte l’histoire de l’universel humain. Et par conséquent, il y a une vision prophétique de l’histoire de chaque nation de cet universel humain. Or, voici que cet universel humain est en compétition avec Israël, depuis qu’Israël est ce peuple-là qui seul a reçu la Torah. C’est une autre étude, mais on finit par établir ceci : cet antisémitisme universel contre le peuple juif qui se cristallise contre Israël a ceci pour raison essentielle : nous sommes le peuple du Livre, et cela ne veut pas dire « peuple d’écrivains », comme « peuple de libraires » [alors que] nous sommes le peuple du Livre de la Loi. Il faudrait comparer la notion sémantique du terme « livre », Bible, et celle de sèfèr.


Les Nations entrent en compétition avec Israël, qui a fort à faire vis-à-vis de ces compétitions. Il n’y a qu’à comprendre ce qui se passe depuis le Sinaï jusqu’à aujourd’hui. Les peuples ne connaissent plus le sens prophétique de leur propre dossier contre Israël, et c’est malgré tout très dur pour Israël. Alors, si en plus ils avaient l’éclairage prophétique de leurs propres dossiers, où serait-on ? Alors Moïse dit à Dieu : « D’accord, ça va être difficile, j’accepte, mais à une condition : que les autres n’aient pas un avantage en gardant les prophètes, qui leur donneraient des tuyaux – voilà comment… Bil’am. Balak. »


Il y a deux grandes rivalités, [de la part de] deux grandes civilisations qui ont gardé leurs généalogies jusqu’à la famille des Patriarches : ce sont l’Église, à travers Rome, à travers Ésaü, le fils d’Isaac (Il a fallu Jules Isaac pour mettre les choses au point), et Ychmaël, ett il a fallu attendre le Maharal pour qu’il éclaire une guémara des premières pages de la Massekhet Avodah Zara : c’est la Perse. C’est de notre temps que la Perse, aujourd’hui l’Iran, a pris l’étendard de l’Islam contre Israël, de la même manière qu’en Occident, c’est l’Église, Rome, qui avait jusqu’à présent l’étendard de la Chrétienté contre Israël. On est maintenant en train de régler les comptes avec Rome, comme préalable de règlement de compte avec Ychmaël. Vous vivez dans une génération où, grâce à Dieu, on ne s’ennuie pas.


Et heureusement, ni l’Église ni l’Islam ne savent ce que savent les rabbins de leur dossier contre nous. N’allez pas le leur raconter, la Torah l’a dit, mais ils ne savent pas lire, heureusement. C’est ce que Moïse avait demandé.


Parachat Pinhas, 1993


 


[1] Talmud Bavli, traité de Bérakhot, page 7a.

 
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