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19 Juin 2018

HOUKAT : QUAND ISRAËL EST PROCHE DU BUT

INTERVENANT(S) : MICHEL AMRAM Z"L

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L'antagoniste absolu anti-Israël


'Amaleq, l'ennemi public numéro 1, apparaît à chaque sortie d'exil, quand il pressent qu'Israël tend à réussir en quoi que ce soit son histoire, à établir son identité authentique

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'Houqat : Quand Israël est proche du but

 

L'antagoniste absolu anti-Israël

'Amaleq, l'ennemi public numéro 1, apparaît à chaque sortie d'exil, quand il pressent qu'Israël tend à réussir en quoi que ce soit son histoire, à établir son identité authentique, Bemidbar XXI, 1 : « Et il entendit, le Cananéen, roi d'Arad, habitant au Néguev, qu'Israël s'acheminait par la Route des Atarim, et il partit en guerre contre Israël, et fit parmi eux une capture ». Il s'agit de la capture d'une seule servante, mais c'est symptomatique d'Amaleq d'attaquer les plus faibles. À l'approche d'atteindre le but de la longue marche au désert du peuple des Hébreux, de suite, l'ennemi antinomique absolu d'Israël, de son histoire et de son identité se renforce et prend l'allant de l'attaquer, avant même qu'Israël n'entre en son propre territoire. Il tente de l'égratigner un tant soit peu là où ça peut faire le plus de mal.

Il essaie, d'une part, d'amenuiser au maximum la fécondité de l'être d'Israël, de le supprimer, qu'Israël renonce à sa foi en l'Unité, en son espérance de l'avenir, et, d'autre part, de substituer à l'identité d'Israël, le mensonge théologique du "véritable Israël", appelé "Verus Israël". C'est aussi la typologie morbide anti-israélienne de la majorité onusienne qui unit chez elle deux prétentions : annuler l'identité d'Israël et la remplacer. Le critère de séparation d'Israël pour devenir son ennemi a été, est et sera toujours un critère national, qui, sous aspect d'antisémitisme déclaré à tendance anthropologique, ethnologique et religieuse, se découvre être, véritablement, un critère antisioniste.

Pourtant les peuples étaient saisis de terreur à l'approche d'Israël, comme le Chant de la Mer, Shemot XV, 14-16 : « À cette nouvelle, les peuples s'inquiètent, un frisson s'empare des habitants de la Philistée. À leur tour, ils tremblent, les chefs d'Edom ; les vaillants de Moav sont saisis de terreur, consternés, tous les habitants de Cana'an. Sur eux pèsent l'anxiété, l'épouvante ; la majesté de Ton bras les rend immobiles comme la pierre, jusqu'à ce qu'il ait passé, Ton peuple, Seigneur. Qu'il ait passé, ce peuple acquis par Toi ». Ou bien le témoignage de Ra'hav, habitante de Yéri'ho, aux explorateurs envoyés par Yéhoshoua' II, 9 : « Et elle leur dit : "Je sais que le Seigneur vous a livré ce pays, que vous nous avez terrifiés, que tous les habitants ont perdu courage à votre approche. Car nous avons appris comment le Seigneur a mis à sec devant vous les eaux de la Mer de Jonc, quand vous êtes sortis d'Égypte ; et aussi ce que vous avez fait aux deux rois amorréens, de delà du Yarden, à Si'hon et à 'Og, que vous avez exterminés. Nous l'avons appris et le cœur nous a manqué, et personne ne s'est senti de courage devant vous. C'est aussi que le Seigneur, votre Dieu, est Dieu en haut dans le ciel comme ici-bas, sur la terre" ».

Le roi d'Arad

Qu'entendit le roi d'Arad pour venir, qu'a-t-il appris pour s'élancer au combat à l'encontre d'Israël ? Nos Sages du Talmud Rosh Hashana 3a répondent : « Il a entendu qu'Aharon était mort et que les nuées de gloire qui accompagnaient Israël avaient disparu. Il en déduisit que la liberté lui avait été octroyée de venir combattre Israël ».

Rabi Moshé Ben Na'hman, Ramban, confirme que cet épisode du roi d'Arad se passe après l'affaire des explorateurs. Les occupants du pays s'étaient aperçus de leur venue et le roi d'Arad qui habitait au Sud, le Néguev, a pisté les traces des espions hébreux et est ainsi arrivé au camp d'Israël.

Rabi Avraham Ibn 'Ezra commente la raison pour laquelle le roi d'Arad dirige sa menace contre Israël : « Il a entendu qu'Israël s'acheminait par la Route des Atarim, la route qui longe les différentes régions, mais, en fait, il ne faut pas lire "des Atarim, des régions", mais "hatorim, des espions", c'est-à-dire la route des explorateurs, le chemin qu'avaient emprunté les espions, les émissaires envoyés par Moshé dans la parasha précédente. Il faut donc lire les versets au sens figuré. Ces espions avaient pris peur et avaient contaminé leur crainte des habitants du pays au peuple d'Israël. Ces habitants qui occupaient Israël s'en étaient aperçus et cela leur a donné l'arrogance d'attaquer Israël ».

Le roi d'Arad a ainsi entendu plusieurs évènements qui s'étaient déroulés au camp hébreu :

1) la querelle viscérale interne de Qora'h, avec, pour conséquence, l'ébranlement de l'autorité des chefs et le risque de paganisation qui s'attache, dès lors, à la religiosité des Israélites insuffisamment hébreux ou celle des Juifs qui claudiquent selon la double appartenance ;

2) la mort de Myriam, avec pour conséquence la disparition du puits d'eau qui suivait partout Israël dans leur déambulation au désert ;

3) la contestation lors des "eaux de la discorde", après la mort de Myriam, avec l'opposition de la masse ameutée contre Moshé et Aharon, et, pour conséquence, le veto divin catégorique à leur entrée "au pays que Je leur ai donné" ;

4) mais c'est finalement la mort d'Aharon avec, pour conséquence, la disparition des nuées de gloire, que le roi d'Arad, outre toutes les autres raisons précitées, qui l'a le plus impressionné pour qu'il ait pris la décision de venir combattre Israël.

Donc, pour tout ennemi d'Israël qui relève de la typologie d'Amaleq, l'absence d'une certaine excellence spirituelle, liée surtout à la Cohanout d'Aharon, le Grand-Cohen, entraîne la menace de l'anéantissement du collectif Israël. Le comportement des rivaux, de ceux qui veulent éventuellement en découdre avec Israël, dépend directement du manque, chez nous, d'idéal divin élevé, à sa plus haute source céleste : et ceci fait que la rivalité anti-Israël s'exacerbe et pousse à entrer en collusion contre nous (Ram'hal, Discours de la délivrance).

Pour illustrer cette affirmation, il suffit de se reporter, de nos jours, à l'épisode des cerfs-volants enflammés, envoyés depuis Gaza occupé, qui ravagent nos champs agricoles et notre territoire, à l'intérieur.

Le "vent, roua'h רוח", qui souffle vers nous la colère du feu voletant, peut aussi se traduire par "l'esprit", le vent c'est l'esprit, le souffle c'est roua'h, l'esprit qui voltige au-dessus des eaux, Béréshit I, 2 : « Et le souffle de Dieu planait sur la face des eaux ». Le manque d'esprit divin, de bravoure dans la spiritualité, chez nous, permet au vent d'Ouest de souffler vers nous la catastrophe. C'est aussi le manque d'engagement personnel, - hiatus spirituel, individuel et collectif, - au projet divin, qui permet l'impudence ennemie.

Mais que vous le vouliez ou non, que vous ramiez dans le bon sens ou à contre-sens du but indiqué par le souffle, le projet divin inaltérable effectue forcément, de toute manière et en priorité, la réussite du fait national juif en bonne terre d'Israël. Il s'agit donc là, de toute évidence, d'un critère de caractère sioniste : au moment du rassemblement des exilés sur leur terre de prédilection, surgit toujours, implacablement, 'Amaleq.

Rashi indique que le roi d'Arad, habitant au Néguev, au Sud, tout en étant paradoxalement Cananéen sur le bord de mer, n'est autre qu'Amaleq puisque Bemidbar XIII, 29 dit : « 'Amaleq habite la région du Néguev ». Il était donc arrivé d'une région lointaine pour livrer bataille à Israël. Rashi dit qu'il avait employé un subterfuge pour tromper Israël : il avait changé son langage, au lieu de parler l'amalécite, il utilisa désormais le cananéen, afin qu'Israël ne sache comment prier Dieu pour qu'Il donne entre leurs mains les Cananéens, mais eux ne l'étaient pas. Israël vit que leurs habits étaient à la mode amalécite et leur parler était le cananéen, ils se sont dit : Nous prierons donc de façon générale, sans mentionner de qui il s'agit, Bemidbar XXI, 2 : « Mais Israël fit un vœu au Seigneur, en disant : "Si Tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerai ses villes à l'anathème" ». 'Amaleq est le roi du mensonge, il utilise d'innombrables subterfuges dialectiques pour tromper son monde : langue de bois, double langage, langue bifide de la duplicité. Il s'habille à l'européenne mais sa mentalité farouchement archaïque est à double tranchant.

Rashi emploie un terme rare pour désigner 'Amaleq : « 'Amaleq sera toujours une "bande de révolte" envers Israël ; il s'ingénie sans cesse à le faire souffrir », il a toujours été une "lanière à châtier" Israël, un nerf de bœuf prêt à sévir à tout moment. On ne cessera de s'étonner de la prescience massive de Rashi pour décrire des évènements qui nous sont contemporains. Pour désigner la "bande de Gaza", l'hébreu moderne utilise le terme "rétsou'at ’Aza", et Rashi, déjà, emploie le terme "rétsou'a" pour définir 'Amaleq comme une "bande de révolte, rétsoua't mardout, une lanière de châtiment" ! La bande de Gaza est une bande d'irréductibles révoltés contre Israël.

'Amaleq

Il était le petit-fils d'Essav (Béréshit XXXVI, 12) qui lui a dit avant sa mort de n'avoir pas réussi à battre Ya'aqov, mais que lui, le vengera. Il lui dit comment : de se poster à l'entrée du pays de Cana'an et qu'à chaque fois qu'Israël donnerait des signes de défaillance, il ouvrira l'offensive contre lui, même sans geste d'hostilité de sa part.

1) 'Amaleq livra une première guerre offensive peu après la traversée de la Mer de Jonc, quand Israël doute de Dieu, Shemot XVII, 7 : « Le Seigneur est-Il avec nous ou non ? ». Mais Israël triomphe par la force de la prière tant qu'il a les yeux tournés vers le ciel.

2) Après l'affaire des explorateurs, Israël a exprimé des doutes quant à leur capacité de conquérir le pays donné par Dieu, occupé momentanément par Cana'an, c'est alors que Bemidbar XIV, 45 : « Ils battirent et taillèrent en pièces le peuple d'Israël jusqu'à 'Horma ».

3) Après la mort d'Aharon, le doute s'installa dans le camp hébreu en voyant la protection providentielle des nuées se dissiper. Les Amalécites en profitèrent pour déclencher les hostilités.

Pourtant, 'Amaleq, qui représente la volonté de destruction finale, est persuadé des vertus de la prière des Hébreux depuis qu'il en a éprouvé l'efficacité dès sa première agression ratée.

La valeur numérique de 'Amaleq עמלק est le doute safeq ספק, qui est de 240, la même que l'amertume, mar מר, des eaux amères.

Un certain profil d'hostilité déterministe à Israël traverse notre histoire ; la Tradition le nomme : 'Amaleq, le doute de la véracité en notre foi sioniste, car l'une des premières mitsvot, parmi les six cent treize de la Torah, en entrant au pays pour le conquérir est d'éradiquer 'Amaleq (Talmud Sanhédrin 20b, Livre des Mitsvot positives 187-188, Lois des rois et leurs guerres I et VI, et le ratage du roi Shaoul qui n'a pas éliminé Agag, descendant d'Amaleq, I Shmouel XV, c'est ainsi que la royauté lui a échappé pour un meilleur que lui). Le doute est 'Amaleq à l'intérieur, alors que 'Amaleq est la mise en doute à l'extérieur (Rav Yéhouda Askénazi, KM p. 364. Rav Tsvi Yéhouda Kook, Leçons IV, p. 229).

Le Talmud dit qu'à la fin des temps d'exil le rassemblement des exilés sur la Terre d'Israël aura une importance plus grande que celui de la sortie d'Égypte elle-même, Yirméyahou XXIII, 7-8 : « Aussi, voici venir des jours, oracle de Hashem, où l'on ne dira plus : Hashem est vivant qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Égypte, mais Hashem est vivant qui a fait monter et rentrer la race de la maison d'Israël du pays du Nord et de tous les pays où Il les avait dispersés pour qu'ils puissent demeurer sur leur propre sol ».

 
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