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VAERA - SÉRIE 1984

Le cours

 

(1984) וָאֵרָא

 Et continue Dieu à dire à Moïse… qui parle ? La הָדִין מִּדָת. Le verset 2 commence par Elohim.

 

6:2

וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֶל-מֹשֶׁה; וַיֹּאמֶר אֵלָיו, אֲנִי יְהוָה                       

Et Elohim parla à Moïse ; Et (ensuite) il lui dit c’est Moi יְהוָה

 

6:3

וָאֵרָא, אֶל-אַבְרָהָם אֶל-יִצְחָק וְאֶל-יַעֲקֹב--בְּאֵל שַׁדָּי; וּשְׁמִי יְהוָה, לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם

Je me suis révélé à Abraham à Isaac et à Jacob en tant que אֵל שַׁדָּי (une autre מִּדָה) 

 

On a parlé de 4 מִּדוֹת déjà

  • יְהוָה = הָחֲכָמִים מִּדָת
  • אֱלֹהִים = גְבוּרָה: קָשֵׁה הָדִין מִּדָת
  • אֲדֹנָי = מָלכוּת : רָפֵה הָדִין מִּדָת
  • אֵל שַׁדָּי= יסוֹד une autre מִּדָה

 

Chaque fois dans l’histoire des אֲבוֹת que nous avons la promesse de la fécondité dans les engendrements אֲנִי אֵל שַׁדַּי, פְּרֵה וּרְבֵה - le Dieu de la promesse s’intitule אֵל שַׁדָּי. Le « Dieu Tout-Puissant ». Midrash : on l’appelle « Dieu Tout-puissant » pour indiquer qu’il a de quoi accomplir les promesses. C’est le sens habituel. Il y a plus dans ce nom אֵל שַׁדָּי mais pour notre sujet cela suffit.

 

A relier à ce qu’on a déjà appris de Rashi sur la מִּדָה de יְהוָה.

Rashi dit «. נֶאֱמָן לְשַׁלֵּם  אֲנִי ה »  Celui qui accomplit la promesse.

 אֵל שַׁדָּי c’est « Celui qui promet ».  

C’est la continuation de la révélation à Moïse dans l’explication que Dieu donne à Moïse.

 

6:3

וָאֵרָא, אֶל-אַבְרָהָם אֶל-יִצְחָק וְאֶל-יַעֲקֹב--בְּאֵל שַׁדָּי; וּשְׁמִי יְהוָה, לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם

Je me suis révélé à Abraham à Isaac et à Jacob en tant que  אֵל שַׁדָּי Dieu Tout-Puissant

Et Mon Nom de יְהוָה (Rashi : celui qui accomplit la promesse) Je ne me suis pas fait connaître à eux.

 

 אֶל הָאָבוֹת בְּאֵל שַׁדָּי הִבְטַחְתִּים הַבְטָחוֹת וּבְכֻלָּן אָמַרְתִּי לָהֶם אֲנִי אֵל שַׁדָּי וָאֵרָא

Je suis apparu :… Aux patriarches « אֵל שַׁדָּי». Je leur ai fait des promesses et chaque fois je leur ai dit : « Je suis אֵל שַׁדָּי».

 

וּשְׁמִי ה' לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם

לֹא הוֹדַעְתִּי אֵין כְּתִיב כָּאן אֶלָּא לֹא נוֹדַעְתִּי לֹא נִכַּרְתִּי לָהֶם בְּמִדַּת אֲמִתִּית שֶׁלִּי שֶׁעָלֶיהָ נִקְרָא שְׁמִי ה' נֶאֱמָן לְאַמֵּת דְּבָרַי שֶׁהֲרֵי הִבְטַחְתִּי וְלֹא קִיַּמְתִּי

Et de mon Nom יְהוָה je ne me suis pas fait connaître (לֹא נוֹדַעְתִּי) à eux : Le texte ne porte pas : « je n’ai pas fait connaître » (לֹא נוֹדַעְתִּי), mais : « je ne me suis pas fait connaître » (לֹא נוֹדַעְתִּי). Je n’ai pas été connu d’eux dans mon attribut de vérité, qui fait que je m’appelle יְהוָה, digne de confiance pour tenir parole. Car je leur ai fait des promesses, mais je ne les ai pas encore exécutées.

 

וּשְׁמִי ה' לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם Le texte aurait du dire : « et je n’ai pas fait connaître Mon Nom de הַשֵּׁם  – לֹא הוֹדַעְתִּי avec un ה- mais לֹא נוֹדַעְתִּי avec une נ signifie « je ne me suis pas fait connaître ».  

La plupart des commentateurs pour résoudre cette difficulté de l’hébreu, surtout Ibn Ezra, explique qu’il faut lire comme s’il y avait : וּבִּשְׁמִי ה' לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם

« Et par Mon Nom de יְהוָה... » On ajoute un בּ à שְׁמִי pour le balancement du verset : « יְהוָה וּבִּשְׁמִי בְּאֵל שַׁדָּי... וָאֵרָא »

Là c’est clair en hébreu.

 

La première lecture du Pshat peut apparaître : « וָאֵרָא  … Je me suis révélé aux אֲבוֹת parאֵל שַׁדָּי et par יְהוָה Je ne me suis pas fait connaître ».

 

1er thème d’étude :

Notons la différence des verbes :

וָאֵרָא : je me suis montré, fait voir, traduit par « révélé », c’est au niveau אֵל שַׁדָּי. Mais « je me suis fait connaître » c’est plus profond. C’est au niveau de יְהוָה. Voir-connaître : Une promesse est analogue à la vision de loin. La connaissance c’est quand cela arrive.  

 

C’est la différence du niveau de mérite des אֲבוֹת:

Midrash : « Abraham l’a appelé montagne, Isaac champ et Jacob maison » הָר - שָּׂדה - בָּיִת .  

Abraham voit de loin la montagne, Isaac s’approche plus : le champ. Mais c’est Jacob qui construit la maison. C’est dire que le בֵּית הַמִּקְדָּשׁ est appelé הָר par Abraham, שָּׂדה par Isaac et בָּיִת par Jacob. « וַיַּרְא אֶת-הַמָּקוֹם--מֵרָחֹק …” c’est Abraham [Gn.22 :4]. ” וַיִּפְגַּע בַּמָּקוֹם  …” c’est Jacob [Gn. 28 :11].

 

2ème thème d’étude:

Le deuxième thème porte sur l’étonnement que le mot de וָאֵרָא  a déclenché dans le Midrash.

Comment peut-il dire : « Je me suis fait voir » ? 

 

Un verset très clair dit (כִּי-תִשָּׂא 33:20) :

וַיֹּאמֶר, לֹא תוּכַל לִרְאֹת אֶת-פָּנָי:  כִּי לֹא-יִרְאַנִי הָאָדָם, וָחָי

Il dit : Tu ne saurais voir ma face Car l’homme ne peut pas me voir et vivre.

 

Les maîtres ont expliqué que cela arrive juste au moment de la mort lorsqu’on est encore dans l’existence terrestre, au dernier moment avec les yeux de chair, on peut voir. Après on voit avec les yeux spirituels. On nous le dit mais nous ne le savons pas par expérience.  

 

Rashi:

אֶל הָאָבוֹת בְּאֵל שַׁדָּי הִבְטַחְתִּים הַבְטָחוֹת וּבְכֻלָּן אָמַרְתִּי לָהֶם אֲנִי אֵל שַׁדָּי וָאֵרָא 

Je suis apparu Aux patriarches en « אֵל שַׁדָּי». Je leur ai fait des promesses et chaque fois je leur ai dit : « Je suis אֵל שַׁדָּי».

C’est un Rashi difficile. On a besoin de la קַבָּלָה pour l’expliquer.

 

La 1ère explication habituelle : Rashi a simplement voulu résumer le verset et que l’éditeur de Rashi s’est trompé et a mis deux points mais qu’il faut le lire avec la suite. אֵל שַׁדָּי.   

2ème explication : au nom du Maharal dans Gour Arié : Rashi explique le mot de וָאֵרָא  avec l’étonnement que nous avons eu d’autre part : il est écrit par ailleurs כִּי לֹא-יִרְאַנִי הָאָדָם, וָחָי! Il nous dit que c’est le cas particulier des אֲבוֹת qui en était capable. Pas nous. Les אֲבוֹת n’ont pas la même envergure que les בֲּנִים. C’est une manière d’être qui nous dépasse. L’être des אֲבוֹת et l’être des בֲּנִים n’est pas le même. Les אֲבוֹת ont reçu les promesses et les בֲּנִים sont ceux pour qui elles se réalisent. C’est un être dans l’existence radicalement différent.  

Dans notre dialogue avec les gens de la diaspora, il y a une confusion absolue à cause de ce que ceci n’est pas éclairci : les Juifs de diaspora pensent à Israël comme le pays des ancêtres alors qu’en réalité ces Juifs de diasporas sont nos ancêtres préhistoriques puisqu’ils vivent à l’indice « promesse » alors que nous vivons à l’indice « réalisation ». C’est ce qui rend si difficile le dialogue entre les pères et les fils. Il s’agit d’identifier d’abord qui sont les pères et qui sont les fils. « Les « pères » sont les Juifs de la גֵאֻלָה qui vivent à l’indice de la גֵאֻלָה alors que les « fils » sont des Juifs de אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל qui vivent à l’indice de la réalisation.

 

Nous étudierons ce thème une autre fois et essaierons de comprendre d’après l’enseignement de la תּוֹרָה la difficulté d’être père et la facilité, la difficulté d’être fils et la facilité.  

 

Les Juifs de diasporas vivent à l’indice des אֲבוֹת alors que les israéliens vivent à l’indice des בֲּנִים et c’est cela dont parle la fin de la prophétie dans le dernier verset de Malachie : faire arriver à se comprendre les pères et les fils...  Pour éviter la catastrophe il faut envoyer הָנָבִיא אֵלִיָּהוּ pour rétablir le dialogue entre les pères et les fils. Il faut d’abord les identifier : les pères ceux qui entendent la promesse, les fils ceux qui réalisent cette promesse. 

C’est un problème très vaste : La vertu de la promesse empêche la vertu de la réalisation et réciproquement.  

On ne se comprend plus parce que subitement on a changé d’avis. Ceux qui reviennent s’appellent les fils : « veshavou banim légoulam » « Et les fils reviendront à leur frontière ».

 

Rashi sur אֵל שַׁדָּי:  

« Je leur ai promis (aux pères) des promesses et à toutes ces promesses j’ai dit « Je suisאֵל שַׁדָּי». « Et mon nom de הַשֵּׁם, je ne me suis pas fait connaître à eux »  

לֹא הוֹדַעְתִּי אֵין כְּתִיב כָּאן אֶלָּא לֹא נוֹדַעְתִּי לֹא נִכַּרְתִּי לָהֶם בְּמִדַּת אֲמִתִּית שֶׁלִּי שֶׁעָלֶיהָ נִקְרָא שְׁמִי ה' נֶאֱמָן לְאַמֵּת דְּבָרַי שֶׁהֲרֵי הִבְטַחְתִּי וְלֹא קִיַּמְתִּי

Il n’est pas écrit לֹא הוֹדַעְתִּי  mais לֹא נוֹדַעְתִּי: je ne me suis pas fait connaître.

Cela veut dire « לֹא נִכַּרְתִּי לָהֶם» je n’ai pas été reconnu par eux (- je ne me suis pas fait reconnaissable comme cela, ils n’ont pas eu l’expérience de l’accomplissement de la promesse) par cette מִּדָת véridique de moi (c’est-à-dire la הָחֲכָמִים מִּדָת qui est celle de l’accomplissement) par laquelle mon Nom est nommé הַשֵּׁם, ce qui signifie נֶאֱמָן לְאַמֵּת דְּבָרַי  à qui ont peut faire confiance de confirmer ses paroles puisque je leur ai promis sans réaliser.  

 

Voilà d’après Rashi comment cela nous aide à comprendre le verset dans son Pshat absolu.

Je me suis révélé À Abraham à Isaac et à Jacob en tant que אֵל שַׁדָּי (par la promesse). Mais mon nom c’est הַשֵּׁם. Je ne me suis pas fait connaître à eux.  

Non pas connaître mais par וָאֵרָא: ce que nous avons vu plus haut : je me suis fait voir mais je ne me suis pas fait connaître.  

Nous avons ainsi une lecture simple du verset - grâce à Rashi - qui nous dispense de passer par des explications grammaticales trop compliquées.  

 

Il y a 3 parties dans le verset :

 

  • וָאֵרָא, אֶל-אַבְרָהָם אֶל-יִצְחָק וְאֶל-יַעֲקֹב--בְּאֵל שַׁדָּי 1ère proposition

Je me suis révélé à Abraham à Isaac et à Jacob en tant que אֵל שַׁדָּי Dieu de la promesse.

 

  • וּשְׁמִי יְהוָה

Mais mon nom c’est הַשֵּׁם !

 

  • לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם

 

  • Et puisque mon Nom c’est הַשֵּׁם et que je leur ai parlé comme אֵל שַׁדָּי, לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם Je ne me suis pas fait connaître à eux. C’est à toi que je commence à Me faire connaître et c’est pourquoi c’est si difficile...

Une fois de plus, tant qu’on n’est pas arrivé à la lecture avec les טַעַמִים cela reste difficile. Dès qu’on lit avec les טַעַמִים, tout s’éclaire et devient simple. Il faut passer par 40 ans de difficultés.

 

Midrash Rabba sur וָאֵרָא:

Lorsque Dieu dit à Moïse « Je me suis révélé aux pères » il y a en filigrane une admonestation de la part de Moïse : Dieu tu ne fait pas ce qui est promis... Alors Dieu dit « Je me suis révélé aux pères... ». « Révélé » dans le sens de promettre. Promettre ne signifie pas accomplir. Eux à qui j’ai seulement promis n’ont jamais mis en doute. Et toi à qui je commence d’accomplir tu mets en doute ?  

C’est un peu la facilité de la foi des pères : ils n’ont pas à vérifier dans l’accomplissement. Ils peuvent croire absolument. On n’a pas à être confronté à la réalité de l’accomplissement. La foi des Juifs de diaspora peut donc être entière, car c’est plus facile. Une foi portant sur une Jérusalem céleste scintillante et transfigurée...

Celui qui croit en une promesse peut croire en une promesse très belle…

Celui qui commence à se confronter à la réalisation, c’est plus difficile. Comme d’assister à un accouchement. Cela commence avec l’enfant est couvert de sang...

 

Dieu dit à Moïse :

« Dommage ceux qui sont partis et ne se trouvent plus-là » (Expression entrée dans la culture juive en général) Plusieurs fois Je me suis révélé à Abraham Isaac et Jacob par la promesse אֵל שַׁדָּי et Je ne leur avais pas fait connaître que Mon Nom est הַשֵּׁם qui accomplit comme Je te l’ai dit à toi (chapitre 3 : Va leur dire יְהוָה אֱלֹהֵינוּ...) ils n’ont pas douté de mes מִּדוֹת.  

J’ai dit à Abraham : « Lève-toi et traverse le pays en long et en large car c’est à toi que je le donne. Il a voulu enterré Sarah et n’a pas trouvé un endroit pour enterrer Sarah... Il n’a pas douté de moi»  

 

(Imaginons l’être de la promesse qui a l’expérience du non-accomplissement et qui croit que cela s’accomplira malgré tout. C’est la foi des אֲבוֹת. C’est là le profil de la foi sincère et profonde du juif de diaspora depuis 2000 ans. Cela continue avec la perplexité des Juifs de la גֵאֻלָה devant les Juifs-israéliens à l’indice בֲּנִים.)  

 

J’ai dit à Isaac : Séjourne dans ce pays et je serais avec toi et je te bénirai car c’est à toi et à ta postérité que je donnerai toutes ces terres. Il a voulu boire de l’eau et ne l’a pas trouvée (dans ces conflits avec les bergers d’Avimelekh et la contestation des puits) et il n’a pas douté de moi.  

J’ai dit à Jacob : la terre sur laquelle tu te couches c’est à toi. Je la donne à ta postérité, il a cherché un lieu pour planter sa tente et ne l’a pas trouvé jusqu’à ce qu’il ait acheté l’endroit pour planter sa tente. Et il n’a pas douté de moi.

Et il ne m’a pas demandé « quel est ton nom ? » Comme toi tu me l’as demandé !

Et toi, dès que Je t’ai envoyé au début de la mission que Je t’ai donnée, tu m’as dit : Mah Shemi quel est mon nom ? Et à la fin tu me dis : depuis que je suis allé chez Pharaon pour parler en ton nom, le peuple a du mal... »

C’est pourquoi J’ai dit : Et même Je réaliserais mon alliance qui a été donnée aux pères comme Je leur ai promis que Je leur donne la terre, et quand Je leur ai promis sans leur donner ils n’ont pas douté. Et aussi j’ai entendu la clameur des enfants d’Israël parce qu’eux n’ont pas douté de moi. Et bien que Israël de cette génération ne se conduisait pas bien, J’ai entendu leur voix à cause de l’alliance que J’ai tranché avec leur pères, c’est pourquoi il est écrit : Et Je tiens compte de mon alliance».  

Toute cette dialectique c’est la facilité de la foi au niveau de la promesse et la difficulté lorsqu’arrive le temps de la réalisation de la promesse. Egalement au niveau de Moïse.

 

Midrash Rabba sur verset 6:6

לָכֵן אֱמֹר לִבְנֵי-יִשְׂרָאֵל, אֲנִי יְהוָה, וְהוֹצֵאתִי אֶתְכֶם מִתַּחַת סִבְלֹת מִצְרַיִם, וְהִצַּלְתִּי אֶתְכֶם מֵעֲבֹדָתָם; וְגָאַלְתִּי אֶתְכֶם בִּזְרוֹעַ נְטוּיָה, וּבִשְׁפָטִים גְּדֹלִים

C’est pourquoi va dire aux בְנֵי-יִשְׂרָאֵל: אֲנִי יְהוָה et Je vous ferai sortir des fardeaux de l’Egypte...etc.  

On trouve les  4 verbes qui sont 5 de la גֵאֻלָה qui correspondent aux 4 verres qui sont 5 du Seder de Pessah.  

 

Midrash : לָכֵן אֱמֹר לִבְנֵי-יִשְׂרָאֵל אֲנִי יְהוָה...  

אֲנִי יְהוָה: Je suis celui qui accomplit

Comment cela va t’il se passer : tous les niveaux de la גֵאֻלָה par les 4-5 verbes... Et tout cela c’est l’accomplissement de  אֲנִי יְהוָה.  

 

Midrash :

« Chaque fois qu’un texte commence parלָכֵן  - c’est pourquoi -  cela veut dire qu’il y a un serment. Dieu a juré qu’il les délivrerait de telle sorte que Moïse n’ait plus peur que ce soit la הָדִין מִּדָת qui empêche leur délivrance »  

 

La peur de Moïse consistait donc en cette perplexité analysé précédemment : il avait entendu la promesse par la הָחֲכָמִים מִּדָת mais les événements le confrontent à une réalisation par la הָדִין מִּדָת? C’est pour cela qu’il faut lui confirmer le contraire : c’est bien la הָדִין מִּדָת qui est la הָחֲכָמִים מִּדָת.

C’est donc bien la הָחֲכָמִים מִּדָת qui réalise et qu’il y a un serment : quelque soient les difficultés, cela s’accomplira.  

C’est la prérogative de la liberté de l’homme de faire que la הָדִין מִּדָת se transforme en הָחֲכָמִים מִּדָת. Plus l’homme est capable de recevoir la הָחֲכָמִים מִּדָת, plus la הָדִין מִּדָת devient הָחֲכָמִים מִּדָת.

 

Enseignement de A. Neher :

Un enseignement qu’il a l’habitude de donner au moment de יוֹם הַעַצמָאוּת:

Dans une des בְּרָכוֹת du שְׁמוֹנֶה עֶשְׂרֶה du סִדּוּר ashkénaze   

[La formule du סִדּוּר Sefardi est différente, il s’agit du retour de Dieu à Jérusalem, le rite Sefardi était le rite du שֵׁנִי בָּיִת alors ce n’est pas le retour à Jérusalem qui est demandé puisqu’Israël était à Jérusalem mais que Dieu dévoile sa résidence, tandis que le rite ashkénaze qui est le rite de l’exil, c’est le rite de Babel qui n’est pas revenu au שֵׁנִי בָּיִת, il y a la demande aussi du retour.

C’est pourquoi il y a cette différence dans les rituels.]

 

La formule est : «véyiroushalayim irkha bé Ra’hamim tashé » « à Jérusalem ta ville tu reviendras avec miséricorde. »

Il y a cette formule rattachée à ce que je viens de dire sur la הָחֲכָמִים מִּדָת: cela veut dire que c’est entre les mains de l’homme

Cette phrase ne se trouve pas dans le rite séfarade qui commence ainsi « Et tu résideras en son sein comme tu l’as promis. »

Le rite Séfardi était celui de ceux qui priaient à Jérusalem alors que le rite Ashkenazi était celui de ceux qui priaient à Babel.

 

Rav Neher nous expliquait cela ainsi qu’il a compris cette phrase de 3 manières différentes à trois périodes de sa vie :

1- dans sa jeunesse de juif consistorial, il s’adressait à Dieu dans cette formule en disant

« Oh Toi Dieu en ta ville Jérusalem, reviens avec miséricorde... »,

2- puis les persécutions ont commencé et il s’est aperçu qu’il fallait agir pour les Juifs apatrides : un juif s’adressait à un autre juif pour lui dire : « reviens à Jérusalem... »

3- Et puis finalement il s’est rendu compte que c’est à lui qu’il devait s’adresser en se parlant à lui en disant à soi-même « reviens à Jérusalem »... תֲּשׁוּב בֵּחֲכָמִים … Il a donc fait son עָלִיָה....

 

Il expliquait : pourquoi בֵּחֲכָמִים ?

L’explication est très simple : si tu ne reviens pas dans les temps de חֲכָמִים tu reviendras avec la הָדִין מִּדָת. Alors je t’en prie, choisis חֲכָמִים... C’était un très bel enseignement.

 

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