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LE CALENDRIER ISRAÉLIEN ET LE DÉCONFINEMENT

par Olivier Cohen, le 29/04/20

Dans notre tradition, chaque fête, commémore un événement qui s’est produit dans l’histoire des hommes, et plus spécifiquement dans l’histoire de notre peuple au travers des siècles.

 

Il faut en effet comprendre qu’au-delà de la structure de notre calendrier qui récapitule en une année la vie du monde dans son temps prophétique, chaque fête, chaque commémoration vient célébrer un événement qui s’est réalisé dans notre calendrier.

 

Par exemple la fête de Pessah vient commémorer la sortie des hébreux de l’esclavage en Egypte ou encore la fête de Chavou’ot, le jour de la révélation de la Torah.

 

Mais cela ne signifie pas pour autant que la fête n’existait pas avant l’événement qu’elle commémore. Par exemple les patriarches célébraient déjà la fête de Pessah. Ou, autre exemple peut être encore plus parlant et que nous connaissons désormais bien dans notre tradition, c’est la fête de Hanoucca : Le premier homme, Adam, célébrait déjà la fête de Hanoucca.

 

Mais comment cela est-il possible, et comment comprendre cela ? Et surtout, comment se fait il que l’événement tombe à la bonne date ? Par exemple, comment expliquer que la sortie des hébreux d’Egypte ait eu lieu précisément le jour de la pleine lune du printemps, et que c’est précisément un 25 Kislev, jour de Hanoucca, que le temple libéré par les Maccabées fut inauguré grâce à cette fiole qui ne devait bruler qu’un jour et qui a pu bruler huit jours ? 

 

En fait, nous expliquait Manitou, le temps est qualifié, chaque jour à son intensité qui lui est propre, son essence même. Un jour du mois de Tichri n’a pas la même intensité qu’un jour du mois de Nissan. Par exemple, on a l’habitude de dire que tout ce qui se passe pendant le mois de Tichri est dur, difficile de l’ordre du jugement et nécessite un mérite pour pouvoir s’accomplir, alors que ce qui se passe pendant les moments de Nissan est au contraire plus facile, plus doux, et fait appel à la grâce et à la bonté. 

 

La guerre des 6 jours, s’est déroulée autour du mois de Nissan, elle a été une victoire miraculeuse, elle a été offerte en cadeau, par grâce absolue. 

 

Un journaliste a interrogé le ministre de la défense Israélien de l’époque, Moshe Dayan, juste après la victoire et lui a demandé : « Vous ne croyez pas que Dieu vous a un peu aidé dans cette affaire ? » Et Moshe Dayan lui a immédiatement répondu : « Non vous n’avez pas compris. C’est nous qui lui avons donné un petit coup de main ».

 

Alors que guerre de Kippour a été une guerre dure, difficile, périlleuse, ou Israël a risqué de disparaître de nouveau, elle s’est déroulée au mois de Tichri.

 

Il y a donc bien une intensité particulière pour chaque moment de l’année, le temps est qualifié, et on se déplace dans le temps, du mois de Tichri au mois de Nissan, puis du mois de Nissan vers le mois de Tichri, de la modalité de justice stricte, à la modalité de charité pure, entre mérite et grâce.

 

C’est lorsqu’un événement dans l’histoire des hommes rencontre sa date qu’il faut ensuite le célébrer. Et on devine alors que toutes les dates du calendrier n’ont pas encore rencontré leur événement dans l’histoire des hommes, et que l’objectif de notre tradition est de remplir le calendrier, de le compléter afin que chacun des jours de l’année ait rencontré son événement dans l’histoire de notre peuple, et ait révélé l’identité propre qu’il renferme.

 

En réponse à cette attente on peut indiquer qu’il y a 3 calendriers qui se superposent dans notre tradition :  

 

  • Le calendrier Hébraïque qui vient commémorer les événements qui se sont déroulés à l’époque des hébreux, c’est-à-dire jusqu’au moment de la destruction du premier temple et du basculement des hébreux dans l’exil. Les événements commémorés ont rencontré leur date dans le calendrier hébraïque.
  • Le calendrier Juif, qui vient commémorer les événements qui se sont déroulés à l’époque des juifs. C’est-à-dire au temps de cette identité seconde dans laquelle les hébreux se sont réfugiés pendant plus de 2000 ans qu’a duré l’exil, pour se survivre à eux-mêmes. Ce calendrier vient commémorer tous les événements qui concerne l’identité juive. C’est par exemple le cas des fêtes de Hanoucca ou de Pourim.
  • Le calendrier Israélien qui est celui qui est en cours et qui commémore les événements qui concerne l’Etat d’Israël. Il s’agit des événements de la reconstruction de la nation hébraïque sur sa terre, qui accompagne ce mouvement de mutation de l’identité juive à l’identité hébraïque et qu’à si merveilleusement enseigné Manitou.

 

En complément à cet enseignement, Manitou nous faisait remarquer une chose importante : c’est que toutes les commémorations récentes qui concerne l’Etat d’Israël sont logées précisément dans la période que nous sommes en train de traverser et qui est la période du Omer.

 

Tout se passe comme s’il y avait un calendrier à l’intérieur d’un autre calendrier, et que la période du Omer avait un calendrier qui lui était propre, presque autonome, à l’intérieur du calendrier d’une année.

 

Et c’est un fait que Yom Ha Shoa, Yom Haatsmaout, Yom Hazikaron, Yom Yeroushalaim sont des fêtes qui concernent l’Etat d’Israël et sont toutes logées dans cette période du Omer. Comme si notre histoire récente, l’histoire de la reconstruction de l’identité hébraïque sur sa terre, faisait en sorte, de se mettre à jour, de parvenir à identifier les correspondances entre l’intensité de chaque jour dans cette période du Omer, et l’événement dans notre histoire qui lui correspond. Tout se passe comme si ces 49 jours qui vont de Pessah à Chavou’ot doivent se remplir, doivent se compléter des événements historiques afin de faire en sorte que cette période vulnérable entre la commémoration de la sortie d’Egypte et le don de la loi morale, parvienne à nous mener de la libération physique du peuple d’Israël à une libération plus spirituelle.

 

Comme nous sommes contemporains de ces événements nous savons qu’ils ont eu lieu et que ces à ces dates qu’ils se sont réalisés. On peut être rassuré que l’événement a bien rencontré sa date et que nous pouvons le commémorer. Mais du même coup cette rencontre révèle aussi l’intensité de la période que nous traversons, et nous confirme à quel point cette période Omer est vulnérable et délicate, et peut nous amener soit à la remise en cause des acquis de la commémoration de la fête de Pessah s’il y a ligne échec, soit au contraire au renforcement des acquis s’il y a ligne de réussite et de succès.

 

Mais ce que révèle ainsi la conception de notre calendrier, c’est que lorsque l’événement dans l’histoire des hommes se réalise, il dévoile du même coup l’identité profonde de la date à laquelle l’événement s’est réalisé. L’histoire des hommes dévoile l’intensité, l’essence, l’identité de chacun des jour de notre calendrier, et nous voilà sur deux plans parallèles : Un premier plan horizontal qui représente la succession des jours de l’année à l’intérieur du calendrier, puis un second plus spirituel, qui est lui vertical, qui représente l’identité essentielle de chacun des jours de l’année et qui dévoile ce que chaque jour renfermait et tenait secret avant que l’événement dans l’histoire des hommes ne le révèle.

 

Dans la période particulière que nous traversons et qui a remis en lumière la vulnérabilité de l’identité humaine il est fort probable que la période de déconfinement sera l’occasion de révéler la qualité d’un jour dont nous ne connaissions pas encore l’identité.

 

La France, on l’a déjà dit, a fait le choix de lever le confinement le jour de la fête de Lag Ba’Homer et au déconfinement de Rabbi Shimon Bar Yo’hai dans sa caverne répond le déconfinement du peuple Français. Peut être en ressortira t’il une lumière aussi forte que celle du Zohar révélée par Rabbi Shimon Bar Yo’hai dans un temps d’obscurité absolue ?

 

On attend désormais de connaître la date du déconfinement que décidera de prendre le gouvernement Israélien, qui devrait intervenir pendant cette période du Omer, compléter un peu plus encore le calendrier de cette période et révéler la profondeur et l’essence d’une date en particulier, de celle qui sera décidée et dont la qualité n’est à ce jour pas encore dévoilée. 

 

Mais inversement certains enseignements de la cabale nous donnent quelques clefs pour commencer à appréhender ces aspects de notre tradition. En attribuant un nom à chaque jour de la période du Omer en fonction des valeurs fondamentales qui ont été révélées par ses 7 « piliers fondateurs », notre tradition nous dévoile ainsi en partie l’intensité qui se trouve cachée derrière chaque jour et chaque date, et révèle aussi les secrets propres à chacun de ces jours.

 

Ce qui fait que les sages de notre tradition connaissent déjà l’essence, l’identité de chacune des dates du calendrier, et plus particulièrement celles qui concernent la période du Omer et qui doivent compléter le calendrier Israélien. Il peut être donc utile de choisir au mieux la date de la levée du confinement afin qu’elle corresponde au plus juste à ce que nous sommes en train de vivre et qu’elle permette ainsi de contribuer à sa réussite.

 

Mais, nous souvenir des enseignements de Manitou, c’est aussi nous rappeler qu’il n’est plus là pour nous expliquer ce qu’il se passe, et que son regard posé sur les événements nous manque pour avoir un avis sur le choix de cette date, et sur la suite à mener. 

 

Il faut espérer, au-delà des clivages qui existent au sein de notre peuple, qu’une convergence et une unité, permettra de réussir ce moment de transition délicat et de faire que cette levée du confinement soit aussi un moment, dans la période du Omer, dont on se souviendra avec joie, afin que cet événement si particulier constitue une date supplémentaire dans le calendrier Israélien et une marche de plus vers une libération spirituelle authentique du peuple d’Israël sur sa terre.



Olivier Cohen

Depuis les enseignements de Manitou 





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