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ELECTION AMÉRICAINE - LE MONDE BRISÉ EN 2 CAMPS

par Olivier Cohen, le 09/11/20

Le monde est actuellement suspendu à la nouvelle série à la mode : celle de l’élection présidentielle aux Etats Unis qui est relayée par les chaines d’information en continue de manière toujours aussi sensationnelle, et elles se surpassent, pour faire de plus en plus sensationnel.

 

L’épilogue vient nous livrer l’issue de la série, et on a senti un soulagement traverser la planète, à quelques rares exceptions, lorsque le nom de Joe Biden a été donné comme le 46ème président des Etats Unis. Incontestablement un formidable souffle est en train d’emporter le pays et de multiples témoignages d’espoir, de soulagement et de joie annoncent une suite plus apaisée. Pourtant il semble qu’il faille être un peu plus mesuré et qu’il se joue ici un tournant important de l’histoire des Etats Unis, et peut être au-delà, de notre monde, tant les deux camps qui s’affrontent encore semblent être divisés, et paraissent irréconciliables. Des prolongations pourraient d’ailleurs se tenir car l’actuel président ne semble pas vouloir accepter sa défaite.

 

Trump polarise, c’est incontestable, c’est un personnage clivant est c’est sur son nom que l’élection à divisée définitivement l’Amérique, et probablement le monde, en deux camps. Il y a ceux qui votent pour lui, et les « fans » sont particulièrement nombreux : Trump aura réussi à recueillir plus de 70 millions d’électeurs aux Etas Unis rien que sur nom ce qui est un score absolument incroyable et qui n’avait pas été imaginé par aucun institut de sondages. Pour une large majorité de ces électeurs, ce soutien va bien au-delà d’un accord de principe sur la politique économique et fiscale, il s’enracine profondément. Mais le camp d’en face, ceux qui votent contre lui, ne sont pas moins nombreux, puisque le résultat est apparemment historique avec plus de 74 millions d’Américains qui ont voté pour le camp démocrate, et qui ont témoigné de leur joie à l’annonce de la victoire de Biden aux cris de « Trump tu es viré ». Les scènes de liesse peuvent alors envahir le pays avec émotion, pour le plus grand plaisir des partisans de Joe Biden.

 

Pourquoi une si grande partie du peuple américain reconnait Trump, le suit ? Est-ce pour sa personnalité ? Est- ce pour les idées qu’il emporte avec lui ? On peut en effet s’interroger sur cette adhésion incroyable au personnage de Trump ? Peut-être est-ce précisément parce qu’il casse les codes qu’il n’est pas considéré, contrairement à ce qu’indique souvent les experts qui évoquent ces sujets, comme faisant partie de la classe dirigeante de ce monde ? Car finalement Trump, comme cette grande partie du peuple américain qui le soutient, ont un ennemi commun, c’est, selon eux, cette intelligencia, cet appareil politique, ces personnes qui gouvernent le monde entre elles. Et Trump aura réussi ce pari étonnant de s’installer à la maison blanche tout en étant considéré comme ne faisant pas partie de l’une d’entre elles. Il semble que ce soit ainsi que le raisonnement des partisans peut être posé. Autrement dit derrière cet attrait pour Trump on pourrait y lire également le sentiment d’une partie importante des américains sur la façon dont le monde politique est conduit.

 

A l’inverse pourquoi les adversaires de Trump le détestent-ils à ce point ? Est-ce pour sa personnalité, ou pour les idées qu’il véhicule ? Les deux probablement mais c’est vrai qu’il y a une tendance de fonds presque unanime à la détestation de Trump. C’est certainement le fait de sa personnalité et probablement à juste titre. C’est un individu, tel qu’il peut être perçu à travers l’image qu’il revoit pour quelqu’un qui ne le connaitrait pas personnellement, de méprisant, tourné vers lui-même et qui a des difficultés à avoir la maitrise de ses instincts. Mais on peut quand même s’interroger sur une telle constance dans la détestation, une telle uniformité de tous les organes de la société dans la civilisation occidentale ? Peut-être aussi que les idées qu’il amène avec lui marquent un clivage important entre les élites de la planète d’un côté, et les populations de l’autre. Elles posent une résistance au multiculturalisme et, en élargissant un peu, à la tendance de fonds générale que l’on a vu apparaitre, pour la mixité des appartenances, pour cet universalisme béat qui doit être réalisé coute que coute, pour la dissolution des identités nationales dans un grand tout, dont on ne sait pas bien dire ce qu’il est exactement.

 

Bien sûr Trump est arrogant, immoral (ceci dit qui ne l’est pas, c’est une question de degré et non d’essence), autocentré, incrusté dans l’instant présent et incapable d’avoir une vision à long terme sur beaucoup de sujets. Sa culture générale et sa vision du monde sont plutôt rudimentaires et son rapport aux autres est affligeant, sans parler du regard qu’il pose en règle générale sur les femmes et la façon dont il les considère. Mais qui peut raisonnablement dire, et sans douter, que le message qu’il véhicule, arrimé à son énergie, dont on doit reconnaître le dynamisme, n’a pas d’intérêt et ne mérite pas d’être écouté, que cette tendance de fonds générale qu’on voit émerger un peu partout sur la planète, de contestation des peuples contre les élites, de cette volonté qui sort des populations d’un retour aux identités nationales, à une manière d’être homme qui est spécifiques à chaque pays et qui doit nous interpeler, nous interroger, afin de nous demander si tout cela est légitime ou non ?

 

Alors bien entendu, la situation que nous vivons aujourd’hui aux Etats Unis était prévisible, Trump est mauvais joueur, il n’aime pas perdre et le fait de donner l’argument de la fraude pour se lancer dans une guerre de tranchées juridique parait bien peu élégant, sauf que là aussi, qui peut être certain de ce qu’il s’est passé réellement ? Car les arguments des uns et des autres commencent à être assez bien affutés.

 

Côté démocrate on met en avant le fait que les démocrates ont majoritairement voté par correspondance, que tout a été fait pour empêcher les personnes dans les régions à tendance plutôt démocrates d’aller voter, avec des files d’attentes interminables. La situation sanitaire a également conduit les personnes à voter par correspondances, particulièrement les démocrates, et c’est ce qui explique le vote massif des démocrates par courriers. De plus les Etats Unis est une démocratie exemplaire que le monde entier envie. L’argument de fraude est ridicule et balayé, renvoyant Trump à son image misérable. Joe Biden est le 46ème président des Etats Unis.

 

Côté républicains les arguments commencent également à se mettre en place pour dénoncer la fraude à grande ampleur qui aurait été orchestrée par les démocrates. On peut citer le fait que les votes par correspondance sont venus annulés progressivement les gains de Trump dans cinq Etats clefs. Mais étrangement le mouvement ne s’est pas constaté dans les Etats ou les démocrates étaient en tête. Pourquoi ? Le mécanisme des votes par correspondance ne s’est pas vu non plus dans les états qui ne distribuaient pas un nombre élevé de grands électeurs. On a par ailleurs constaté dans certains états, par exemple dans le Wisconsin, après une pause dans le décompte, l’ajout, d’un coup, un nombre très significatif de voix pour Biden et dans le même temps aucune pour Trump. Des observateurs Républicains ont été jetés dehors de certains bureaux de votes, des fenêtres ont été obstruées pour que personne ne puisse voir de l’extérieur, on a découvert des paquets de bulletins de 90% à 100% en faveur de Biden.

 

D’un côté les partisans de Trump hurlent au scandale, annoncent une saison 2 à la série et deviennent d’un seul coup complotistes, de l’autre, les adversaires moquent et ridiculisent Trump comme il n’ont cessé de le faire depuis le début de son mandat.

 

Mais de deux choses l’une, ou ces soupçons ne sont pas fondés et auquel cas il faut renvoyer ces complotistes dans les rangs des complotistes de naguères, de ceux qui nous ont expliqué que les attentats de Septembre 2001 n’avaient pas eu lieu et qu’il s’agissait d’un simulacre, ou des révisionnistes qui continuent par moment de nous jouer leur petite musique nauséabonde. Et donc il est grave de jouer à ce petit jeu, et tous les adversaires seraient confortés dans leur idée que tout cela est bien à l’image de Trump. Soit ces soupçons sont avérés et alors il y a un formidable problème de démocratie aux Etats Unis, mais de surcroit une mauvaise foi de la planète qui est complaisante et laisse faire cela dans un silence complice, avec le double objectif de dénoncer les agissements de Trump et de se débarrasser des idées « subversives » qu’il incarne.

 

Y a-t-il eu réellement fraude ou s’agit-il d’une nouvelle théorie complotiste extravagante ?
La grande partie du peuple américain qui a décidé de suivre la ligne Trump est-elle totalement endoctrinée ou y a-t-il derrière une véritable tendance sur laquelle il est utile de réfléchir ? La fracture qui existe désormais aux Etats Unis, et qui témoigne probablement d’une fracture à l’échelle de la planète, est-elle l’illustration de la période que nous vivons ou simplement le fait d’un illuminé, auto centré, qui a su trouvé les mots pour s’adresser à une partie de son peuple ? Derrière le personnage de Trump ne faudrait il pas être un peu plus attentif à ces idées qu’une partie très importante du peuple américains (et le mouvement parait planétaire) a en commun, et qui créées un socle particulièrement puissant ?

 

Devant des interrogations aussi délicates il est préférable de ne pas se tromper de jugement, et, il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de donner son avis sur ces sujets pour éviter les erreurs de diagnostic… Emettre une conviction est dangereux désormais car les convictions ne sont pas des vérités, et pourtant c’est probablement dans l’un des deux camps en présence qu’une partie de la vérité se trouve logée.

 

Dans notre tradition on dit toujours qu’il faut savoir poser le bon diagnostic sur le monde contemporain dans lequel nous vivons. Par exemple, s’il arrive que deux rabbins ne soient d’accords sur un verset de la Bible, ce n’est pas qu’ils ne sont pas d’accords sur la façon de lire le verset ni sur son interprétation, mais c’est sur la façon dont ils font chacun raisonner le verset dans le monde contemporain dans lequel ils se trouvent, que se posent leurs divergences.

 

On dit également qu’il y a pour chaque génération un juge du temps, quelqu’un qui est capable de poser le bon diagnostic sur la période que nous traversons et de savoir faire raisonner les versets de la Bible au sein du temps dans lequel nous sommes insérés, pour les faire parler. Manitou était l’un de ceux-là.

 

Nous avons besoin aujourd’hui de connaître le juge de notre temps, celui qui sera capable de mettre le bon diagnostic sur la période que nous traversons, celui-là saura probablement nous dire ce qu’il se passe actuellement aux Etats Unis, et dans le monde, peut être pourra t’il en profiter pour réconcilier le monde qui apparemment se trouve désormais briser en deux camps à peu près égaux et irréconciliables.

 

Olivier Cohen





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