Repères biographiques

Repères biographiques

Extraits du livre de Michel Koginsky : "Un hébreu d'origine juive"

" Je me souviens de la noblesse du visage patriarcal du Maître, de son sourire lorsqu'à la fin de l'étude, il indiquait que "le temps était venu de descendre de l'académie d'en haut"…" (Léon Askénazi)

L'ALGÉRIE
1922
  • Naissance le 21 juin à Oran, deuxième ville d'Algérie, à l'époque colonie française.
  • Second de six enfants. Son prénom "Yehouda" est celui de son grand-père paternel.
  • Son grand-père maternel, dayan à Oran, éminent quabaliste, est le Rav 'Haim Ibn Touboul, originaire du Maroc. Il descend d'une lignée d'Espagne et du Rav Yossef Ibn Touboul El Mogrebi, disciple du Rav Yitzak Louria Askenazi (Le Ari ז"ל), maître de la Qabala à Safed. Il sera le maître de Yehouda Léon Askénazi.
  • Son père David, est le descendant de Juifs originaires de Pologne. Un de ses ancêtres fut Rabbi Acher Ben Yehiel (Le Roch) qui, après avoir fui l'Allemagne, devint rabbin en Castille au XIVème siècle. Le père de Manitou, d'abord Grand Rabbin à Oran puis à Alger, fut le dernier Grand Rabbin d'Algérie.
  • Sa mère, Rachel Touboul, reçoit une éducation juive très poussée et joue un rôle très actif de conseillère auprès de son mari et de ses enfants.
1940 – 1927
  • Etudes juives traditionnelles à la Yechiva Etz 'Haim.
  • Parallèlement, études très brillantes au lycée laïc d'Oran jusqu'au baccalauréat.
  • Certificats de philosophie et de psychologie à l'Université d'Alger et approfondissement du Talmud notamment avec le Grand Rabbin Fingerhut (Grand Rabbin d'Alger, qui célèbrera son mariage).
  • Selon la tradition séfarade, l'étude de la Qabala fait partie intégrante des études juives, mais exclusivement dans l'intimité, souvent familiale, du tête à tête maître-élève.
1939
  • Entrée aux Eclaireurs israélites de France où il reçoit le surnom totem de " Manitou ".
1941
  • Sur sa demande, son père l'envoie pour plusieurs mois à Marrakech, important centre d'étude de la Qabala.
1942
  • Le numerus clausus imposé par le régime de Vichy aux Juifs d'Algérie interrompt ses études universitaires. Il entre alors dans une usine de métallurgie et s'exerce en particulier au travail du fer forgé.
1943
  • Le 26 janvier, mobilisation dans l'armée.
  • Camp militaire de travail de Bedeau encadré par la Légion étrangère.
  • Infanterie coloniale.
1944
  • Participe à la libération de la France.
  • Répond à l'appel-questionnaire de Robert Gamzon.
LA FRANCE
1945
  • Blessé lors de la libération de Strasbourg.
  • Rencontre avec Robert Gamzon en Algérie, après sa démobilisation.
1946
  • Etudie avec Jacob Gordin (1897-1947), rencontré un an avant l'ouverture de l'Ecole d'Orsay à l'occasion d'un camp scout, et qui devient son premier maître achkénaze.
  • Elève de la première promotion de l'Ecole des Cadres Gilbert-Bloch d'Orsay.
  • Poursuite des études de philosophie et de sociologie à Paris ainsi que des études d'ethnographie et d'anthropologie notamment avec Claude Levi-Strauss. Outre ses capacités linguistiques multiples (hébreu, araméen, arabe, grec, latin), il perfectionne ses connaissances générales auprès des grands noms de l'université française de l'époque.
1947
  • En juin, licencié es lettres de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'Université de Paris.
  • Mariage à Oran avec Esther Papierman (Bambi), rescapée de la Shoah (ses parents et Jacques, son frère, originaires de Lodz en Pologne, ont été arrêtés et déportés depuis la France). Elle faisait également partie de la première promotion d'Orsay. Cinq enfants naîtront de leur union exemplaire.
  • Professeur de judaïsme à l'Ecole d'Orsay et directeur-adjoint de l'Ecole Gilbert-Bloch.
1951
  • Après l'aliyah de Robert Gamzon, Gérard Alexandre lui succède pendant deux ans à la direction de l'Ecole d'Orsay. Puis, Manitou est nommé à ce poste qu'il occupe jusqu'en 1958.
  • Parallèlement à la direction de l'Ecole d'Orsay, intensification de l'engagement communautaire :
    - Eclaireurs israélites de France (EIF) dont il sera le commissaire général en 1955-1956.
    - Union des étudiants juifs de France (UEJF) dont il sera le président de 1950 à 1955.
    - Département de l'éducation de la jeunesse juive (DEJJ) où il anime la formation de cadres.
1955
  • Premier voyage en Israël
1956
  • Rencontre décisive à Jérusalem avec le Rav Tsvi Yehouda Kook qui devient son maître.
  • Il étudie également, entre autres, avec le Rav Shneour Zalman Schneerson (cousin du dernier Rabbi de Loubavitch), avec les grands qabalistes que furent le Rav Aschlag et le Rav Morde'hai Attia (originaire de Syrie et Grand Rabbin du Mexique) et avec le Rav Lévi Na'hmani (originaire de Marrakech).
1957
  • Début des colloques des intellectuels juifs de langue française (organisés par le Congrès juif mondial) dont il sera l'une des figures dominantes.
1958
  • Fonde le Centre universitaire d'études juives (CUEJ) qu'il dirigera jusqu'en 1967. Le Professeur André Neher en sera le président.
1962
  • Centres communautaires: participe à la création de nombreux centres, notamment celui de Paris.
ISRAËL
1967
  • Aliyah après la guerre des Six Jours.
  • Directeur du lycée français de l'Agence juive à Netanya jusqu'en 1969.
  • Parallèlement à son action en Israël, poursuite de ses activités au service des communautés juives de France, de Suisse et de Belgique et ce, jusqu'à sa mort. Nombreux voyages (Canada, Etats-Unis, Maroc, Espagne, Portugal, Turquie).
1969
  • Directeur de la Metivta, école rabbinique séfarade à Jérusalem jusqu'en 1973.
1973
  • Fondation de l'Institut Mayanot à Jérusalem (programme d'études juives intensives pour francophones, pendant un an en internat) dont il sera le directeur pendant treize promotions jusqu'en 1988.
1982
  • Ouverture du Centre Yair (Centre d'études juives et israéliennes) à Jérusalem, puis dans plusieurs villes du pays (Herzlya, Netanya, Rehovot, Ashdod etc…)
1984
  • Désigné pour allumer l'un des douze flambeaux à l'occasion de la cérémonie du jour de l'Indépendance de l'Etat d'Israël.
  • Nommé Président d'honneur de l'UNIFAN (Union nationale des immigrants de France et d'Afrique du Nord) dont il a été membre fondateur.
  • Relation avec les nations: Cameroun, Maroc. (photo: Sa mère, Rachel Askénazi (née Touboul), en 1959).
1989
  • Prix de la Fondation Edmond Tenoudji du FSJU.
1990
  • Prix du Président de la Knesset
1992
  • En l'honneur de son 70ème anniversaire, soirée d'hommage organisée par ses élèves au Théâtre de Jérusalem.
  • A l'initiative de ses élèves, plantation par le KKL d'une forêt de 12 000 arbres à Yatir en son honneur.
1993
  • Soirée d'hommage au Palais des Congrès à Paris organisée par la communauté juive de France.
1994
  • Médaille de Vermeil de la Ville de Paris.
1996
  • Après quinze ans de lutte acharnée contre la maladie, après plusieurs hospitalisations et interventions chirurgicales, décède à Jérusalem, le 9 'Hechvan 5757 (21 octobre).
  • Le Grand Rabbin d'Israël, Rishon Letsion, le Rav Mordekhaï Eliahou fait son éloge funèbre devant les milliers d'élèves qui l'accompagnent à sa dernière demeure sur l'une des collines de Jérusalem.